Remerciements
Au seuil de cet ouvrage, nous tenons à remercier les
personnes sans lesquelles cette recherche n'aurait pu être menée
à bien.
Nous adressons particulièrement notre sincère
gratitude :
· Au Professeur Jean de Neupomuscène
RAKOTOZANDRINY, Responsable Scientifique de la Formation Doctorale, qui nous a
fait l'insigne honneur de présider le jury de cette soutenance ;
· Au Professeur Romaine RAMANANARIVO, Chef du
Département Agro-Management et Responsable de la Formation Doctorale
pour ses lectures minutieuses et qui, malgré ses nombreuses occupations,
a bien voulu faire partie des membres du jury ;
· Au Professeur Panja RAMANOELINA, Directeur de l'Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques, notre Rapporteur, qui n'a pas
ménagé son temps pour apporter son soutien et ses précieux
conseils dans la réalisation de ce travail ;
· Au Professeur Elisé RAVELOSON, Professeur
Titulaire à l'Ecole Supérieure Polytechnique d'Antananarivo, qui
nous a fait l'honneur de siéger parmi les membres du jury ;
· A Monsieur Didier ANDRIANARISON, Directeur de FERTILIS
et co-gérant de la société ERS Mada qui a bien voulu
répondre à notre invitation pour assister à cette
soutenance.
Nous réitérons également nos remerciements
à :
· Tout le corps enseignant et au personnel de l'ESSA,
notamment l'équipe de la Formation Doctorale du Département
Agro-Management ainsi que tous les enseignants et intervenants de la formation
pour leur dévouement ;
· Mme Christine JALLAIS, Chef de Projet du Projet de
Structuration des Filières Horticoles pendant notre période
d'étude, qui nous a accueillie au sein de son équipe;
· Toute l'équipe technique du Centre Technique
Horticole d'Antananarivo, notamment Mme le Responsable du département
Technique; Mr le Chef d'Antenne à Ambano ; Mr le Responsable des
cultures légumières pour leur encadrement ;
· Toute l'équipe administrative, tout le personnel
et les stagiaires du Centre pour leur chaleureux accueil ;
Merci à tous les organismes publics,
sociétés, ONGs et groupements agricoles contactés à
Antananarivo et Antsirabe pour leur aimable réception lors des
entretiens et enquêtes.
Résumé - Abstract
Mené au sein du Centre Technique Horticole
d'Antananarivo et de la Formation Doctorale du Département Agro
Management de l'ESSA, ce travail de recherche a été
réalisé pour améliorer la qualité,
problématique dans la production de pomme de terre destinée
à l'exportation cultivée dans la région du Vakinankaratra.
Dans un premier temps, une phase de diagnostic auprès de chaque
catégorie d'acteur a notamment permis l'analyse fonctionnelle de la
filière, l'identification de 3 exploitations-types ainsi que le recueil
des causes et effets des défauts liés à la qualité.
Des lacunes structurelles et techniques ont été
identifiées, générant 43 types de non-conformité
regroupées dans 18 postes et réparties en 4 stades. Dans un
second temps, la recherche a concerné l'étude de
l'intégration d'une démarche visant l'amélioration de la
qualité, adaptable au contexte réel et faisant appel à des
outils décisionnels et fonctionnels usuels et simplifiés. Enfin,
l'intérêt d'implantation du système qualité a
été éprouvé par l'évaluation comparative des
coûts d'obtention de la qualité entre le scénario initial
et un scénario simulé intégrant le système
élaboré. La flexibilité du système proposé
le prédispose à des ajustements possibles selon le marché
visé et la filière concernée. L'itération
progressive et continue de cette démarche scientifique devrait, à
terme, permettre un glissement de l'équilibre des coûts de la
fonction qualité vers un optimum tout en conférant une
reconnaissance de l'image de la production agricole régionale.
Mots-clés : pomme de terre,
exportation, analyse fonctionnelle, système qualité, coût
d'obtention de la qualité, scénario, Vakinankaratra (66 p.)
The « Centre Technique Horticole d'Antananarivo »
and the « Formation Doctorale Agro Management » of ESSA have
developed this research project to find solutions to quality deficiencies in
export potato growing in the Region of Vakinankaratra. An initial survey of the
multiple actors mainly identified the architectural functions, established 3
models of growers and compiled causes and effects of quality defects.
Structural and technical flaws were detected, causing 43 kinds of defects
congregated in 18 posts and categorized in 4 stages. In a second phase, the
study concerned the conception of quality process integration, suitable for the
context and applying simplified and usual decisional and functional quality
approaches. Lastly, economic advantages of the procedure have been confirmed
with a comparative evaluation of quality costs on the 3 models, before and
after the simulated quality integration scenario. The characteristics of the
suggested system allow adjustments for other productions and quality
requirements. Progression of this scientific procedure should bring quality
cost to an optimum and confer a commercial brand and identity to local
agriculture.
Keywords: potato, exportation, organization
analysis, quality system, cost of quality, scenario, Vakinankaratra (66 p.)
Liste des abréviations
ACP (pays)
|
Afrique-Caraïbes-Pacifique
|
ha
|
hectare
|
AGR
|
activité génératrice de revenus
|
HACCP
|
Hazard Analysis of Critical Control Point
|
AM
|
Agro Management
|
ISO
|
International Standards Organization
|
AMB
|
Agricultural Marketing Board
|
j
|
jour
|
AMDE
|
Analyse des Modes de Défaillance et de leurs Effets
|
JORM
|
Journal Officiel de la République de Madagascar
|
AOC
|
Appellation d'Origine Contrôlée
|
LMR
|
limite maximale de résidus
|
Ar
|
Ariary
|
LNS
|
Laboratoire National des Semences
|
BNM
|
Bureau des Normes de Madagascar
|
MAE
|
Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage
|
BP
|
Bonnes Pratiques (manuel de)
|
MAEP
|
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche
|
CC
|
Cahier de Charges
|
MENRS
|
Ministère de l'Education Nationale et de la Recherche
|
|
|
|
Scientifique
|
CCCO
|
Certificat de Contrôle de Conformité et
d'Origine
|
MICDSP
|
Ministère de l'Industrie, du Commerce et du
|
|
|
|
Développement du Secteur Privé
|
CIQ
|
Coût d'Investissement dans la Qualité
|
mm
|
millimètre
|
CITE
|
Centre d'Information Technique et Economique
|
NPK
|
Engrais minéral : N (azote) - P (phosphore) - K
|
|
|
|
(potassium)
|
CNOP
|
Comité National d'Orientation et de Pilotage
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
CNQ
|
Coût de la Non-Qualité
|
PADR
|
Plan d'Action pour le Développement Rural
|
COFRAC
|
Comité Français de Certification
|
PAPAT
|
Projet d'Amélioration des Plantes A Tubercules
|
COI
|
Commission de l'Océan Indien
|
PIP
|
Programme Initiatives Pesticides
|
COQ
|
coût d'obtention de la qualité
|
PNVA
|
Programme National pour la Vulgarisation Agricole
|
CRP
|
Chiffre des Risques Prioritaires
|
PSDR
|
Projet de Soutien au Développement Rural
|
CRVA
|
Comité Régional de Validation et
d'Agrément
|
PSFH
|
Projet de Structuration des Filières Horticoles
|
CTHA
|
Centre Technique Horticole d'Antananarivo
|
PT
|
pomme de terre
|
DRDR
|
Direction Régionale du Développement Rural
|
RBE
|
Revenus Bruts d'Exploitation
|
DSRP
|
Document Stratégique pour la Réduction de la
|
SADC
|
Southern African Development Community
|
|
Pauvreté
|
|
|
EBE
|
excédent brut d'exploitation
|
SADSP
|
Service d'Appui au Développement des Semences et
|
|
|
|
Plants
|
ELISA
|
Enzyme Linked ImmunoSorban Assay
|
SETV
|
Société d'Exploitation du Terminal du
Vakinankaratra
|
ESSA
|
Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
|
SOC
|
Service Officiel de Contrôle (des semences)
|
FAO
|
Food and Agricultural Organization
|
SPV
|
Service de Protection des Végétaux
|
FASP
|
Fonds d'Appui au Secteur Privé
|
SQI
|
Service de la Quarantaine et de l'Inspection
|
FD
|
Formation Doctorale
|
SRC
|
Service Régional de Conditionnement
|
FIFAMANOR
|
Fiompiana Fambolena Malagasy Norveziana
|
SRSAPS
|
Service Régional de Santé Animale et
PhytoSanitaire
|
FOB
|
Free On Board
|
t
|
tonne
|
FOFIFA
|
Foibe Fikarohana momba ny Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra
|
UPDR
|
Unite de Politique du Développement Rural
|
GRET
|
Groupe de Recherches Economique et Technique
|
ZEE
|
Zone Exclusive d'Echanges
|
GTDR
|
Groupe de Travail pour le Développement Rural
|
ZLE
|
Zone Libre d'Echanges
|
|
Liste des illustrations
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Potentiel et déficience de l'exportation
de pommes de terre 2
Tableau 2 : Plan de conception du système
qualité dans les processus de production 6
Tableau 3 : Modèles d'exploitation 17
Tableau 4 : Points d'harmonisation de la
réglementation « qualité » 19
Tableau 5 : Capacités de mise en oeuvre des organes
officiels de contrôle et de certification 20
Tableau 6 : Synthèse des démarches
qualité courantes en production légumière 23
Tableau 7 : Membres d'une équipe qualité
24
Tableau 8 : Diagramme de « fabrication »
(production) 26
Tableau 9 : Disponibilité des documents fonctionnels
33
Tableau 10 : Les composantes du coût d'investissement
dans la qualité 35
Tableau 11 : Les composantes du coût de la
non-qualité 36
Tableau 12 : Contribution des composantes dans le coût
de la qualité 37
Tableau 13 : Coûts globaux d'obtention de la
qualité par unité de production-type 38
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Personnes-ressources pour les interviews
semi-structurés 4
Figure 2 : Graphe de fonctionnement de la filière
pomme de terre d'exportation 11
Figure 3 : Représentation typologique des trois
catégories de producteurs 13
Figure 4 : Notes moyennes obtenues par critère de
qualité chez les producteurs de pomme de terre (2004) 21 Figure
5 : Cotation des pommes de terre par calibre prépondérant sur le
marché de gros
d 'Anosibe Antananarivo (décembre 2004) 22
Figure 6 : Diagramme de Pareto 27
Figure 7 : Logigramme qualité au stade 1 28
Figure 8 : Logigramme qualité au stade 2 30
Figure 9 : Logigramme qualité au stade 3 31
Figure 10 : Logigramme qualité au stade 4 32
Figure 11 : Les coûts résultant de la
non-qualité (norme NF X50-126) [1] 34
Figure 12 : Coût d'obtention de la qualité
optimale (Daigh, 1991) [11] 35
Figure 13 : Composantes des coûts de la qualité
36
Figure 14 : Comparaison des coûts de la qualité
par unité de surface 37
Figure 15 : Variation des contributions des composantes du
coût de la qualité 39
Figure 16 : Optimisation des coûts de la qualité
(Gibson et al, 1991) [14] 40
INTRODUCTION
La filière d'exportation de pommes de terre a
émergé à partir de l'année 2004, sous le signe du
développement des partenariats régionaux avec l'île
Maurice. Une opportunité qui était censée redonner un
souffle à la production agricole malgache, qui produit 93% des pommes de
terre de l'Océan Indien [2], notamment dans la Région du
Vakinankaratra. Or, les exigences qualité dans ce type de production
constituent une notion apparemment nouvelle. De plus, les expériences
malgaches en matière d'assurance qualité dans la production
agricole n'ont auparavant touché que des produits à haute valeur
ajoutée : produits halieutiques, huiles essentielles, agriculture
biologique, ... et/ou disponibles en quantités massives tel le cas du
litchi, mais rarement des produits de consommation courante de la gamme des
légumes tempérés, qui nécessitent ainsi des mesures
d'adaptation différentes.
La pomme de terre a été le premier produit
expérimenté sur le marché et servira de cas d'étude
dans cette recherche. Menée conjointement par le Département
Agro-Management de l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA),
et le Centre Technique Horticole d'Antananarivo (CTHA) sous tutelle du Projet
de Structuration des Filières Horticoles (PSFH), l'étude a donc
pour finalité d'identifier les atouts et contraintes liés
à la gestion de la qualité dans la filière, afin de
déterminer les conditions d'intégration d'une stratégie
qualité.
Les résultats serviront le domaine productif par leur
contribution dans l'identification des contraintes majeures et leur
résolution qui peuvent contribuer à moyen terme à la
professionnalisation des producteurs. Par ailleurs, ils profiteront aux
structures d'appui et d'encadrement par la mise à disposition d'outils
élaborés et de propositions d'améliorations facilitant
leurs interventions ultérieures, qui seraient de plus exploitables pour
d'autres filières de même type. Des orientations en matière
de développement régional seront également
discutées. En outre, la recherche permettra la proposition de
thèmes de recherche par l'émission de nouvelles pistes de
réflexion ainsi que le raffermissement du partenariat entre le milieu
rural et la société civile, les professionnels, le secteur
privé et les chercheurs.
Cet écrit de recherche expose en premier lieu la
méthodologie de travail qui présente la recherche, le protocole
adopté et les limites de la méthodologie ; elle est suivie des
résultats essentiels traitant du fonctionnement de la filière, du
contexte d'intégration de la qualité, le concept des coûts
de la qualité et les résultats de simulations de leur
évolution. La dernière partie qui traite des discussions
afférentes porte sur les capacités fonctionnelles de la
filière et de l'adaptabilité des systèmes qualité
conformément aux problématiques soulevées.
I. Méthodologie
1. Présentation de la recherche
1.1. Problématique de recherche
A l'heure actuelle, la production se veut professionnelle et
compétitive tant au niveau local qu'à l'export. Pour le cas de la
pomme de terre, plusieurs études de filière ont identifié
une déficience de la coordination locale sur l'aspect qualité des
produits ([8] et [21]), que les constats des premières campagnes
confirment. En effet, le lancement de la production de pomme de terre
d'exportation par des groupements paysans s'est effectué dans des
conditions pénibles. Des campagnes d'essai qui se sont heurtées
à une insatisfaction tant quantitative que qualitative :
indisponibilité des semences, non-atteinte des standards qualité
exigés, non-respect des quotas, [20]....
Tableau 1 : Potentiel et déficience de
l'exportation de pommes de terre Sources : MAEP, Instat
A n n é e
|
1 9 9 9 2 0 0 0 2 0 0 1 2 0 0 2 2 0 0 3
|
M o y e n n e
1 9 9 9 -2 0032004
|
2005
|
Superficie cultivée (ha)
|
49 000
|
49 205
|
49 410
|
49 655
|
|
|
|
|
Production (milliers de t)
|
287
|
287
|
295
|
296
|
255
|
284
|
|
|
dont exportables vers M aurice (milliers de t)
|
|
|
|
|
|
|
0 ,009
|
0 ,065
|
% exportables vers M aurice par rapport à la production
totale nationale moyenne (99-03)
|
|
|
|
|
|
|
0,003%
|
0,023%
|
|
Pourtant, les opportunités de développement se
multiplient, exigeant en plus de la satisfaction quantitative des demandes, des
caractéristiques spécifiques et constantes.Le CTHA, en sa
qualité d'association interprofessionnelle oeuvrant pour le
développement des filières fruits, légumes et plantes
ornementales, parallèlement encadreur technique d'organisations
paysannes productrices de pomme de terre dans la Commune Rurale d'Ambano
Antsirabe I, a reconnu l'importance de la mise en place d'un système
permettant d'assurer une production satisfaisante de ce produit pour ses
paysans encadrés.
Vu l'importance et l'envergure que revêt de plus en
plus cette notion de qualité dans le contexte de la filière
fruits et légumes tempérés en général, et
dans la production de « pommes de terre export » en particulier,
cette recherche se propose ainsi d'étudier les problématiques
suivantes :
· De quelles capacités fonctionnelles la
filière dispose-t-elle pour satisfaire les demandes et pérenniser
l'activité ?
· Quelle structuration et quel système
qualité pour les modèles d'exploitation d'Antsirabe ?
1.2. Hypothèses et objectifs de recherche
Dans cette optique, les enjeux de la mise en place d'une
stratégie collective liée à la qualité se dessinent
nettement. Il s'agit d'agir au plus tôt afin d'octroyer aux principaux
acteurs nationaux les outils indispensables à une production
planifiée et concurrentielle au niveau régional et
international.
La première hypothèse de recherche
découlant de ces problématiques serait donc que la mise en place
d'un système d'assurance qualité permettrait d'assurer
quantitativement et qualitativement la production et de répondre aux
exigences du marché, d'où l'objectif global d' améliorer
la qualité de la production de pomme de terre d'exportation. Les
objectifs spécifiques déterminés dans le raisonnement
méthodologique consisteront ainsi à :
· Dresser un diagnostic fonctionnel de la filière
· Etudier l'adaptabilité de l'intégration
d'un système qualité dans la production
· Evaluer les effets de l'intégration d'un
système qualité selon plusieurs exploitations-types.
1.2.1. Dresser un diagnostic fonctionnel de la
filière
Cet objectif spécifique se base sur l'hypothèse
selon laquelle la filière se heurte à des lacunes structurelles
et technico-économiques pour l'atteinte des objectifs de production. La
vérification de cette hypothèse comportera trois phases : (i)
établir le profil général de la production ; (ii)
effectuer une analyse diagnostic au niveau des acteurs et (iii)
caractériser les groupements et les exploitations.
1.2.2. Etudier l'adaptabilité de
l'intégration d'un système qualité dans la production
L'hypothèse de départ est que la mise en place
d'un système intégré à chaque étape de la
production permettrait d'assurer une production de qualité. Sa
vérification consistera ainsi à concevoir un système
qualité greffé sur les conditions et les réalités
du procédé de production actuel. Les sous-objectifs
correspondants consistent à réunir les informations techniques
sur la production et la commercialisation et par la suite d'appliquer les
principes d'un système qualité dans la production.
1.2.3. Evaluer les effets de l'intégration d'un
système qualité selon plusieurs exploitations-types
Cet objectif spécifique repose sur deux
hypothèses : d'abord « la non-qualité coûte cher
» ([11] ; [14]) et « l'intégration d'un système
qualité permettrait l'atteinte des objectifs de production tout en
réduisant les pertes ». Les sous-objectifs correspondants
consistent à réunir les informations économiques sur la
production et la commercialisation puis à simuler les effets du
scénario de conduite d'une production de qualité sur les
coûts liés à la qualité. Les résultats
permettront de corroborer ou d'infirmer les hypothèses dans la
filière étudiée.
La réalisation du plan de recherche selon le tableau
des objectifs et ressources en Annexe 1 est évaluée tout au long
de l'étude par l'acquisition des informations et des résultats
des activités pour chaque sous-objectif, détaillés en
Annexe 2. Par ailleurs, le descriptif des méthodes d'investigation fait
l'objet du paragraphe 1.3 suivant.
1.3. Description et organisation des
investigations
1.3.1. Enquêtes et entretiens
Des interviews semi-structurés
auprès des intervenants principaux de la filière
présentés sur la Figure 1 sont menés sur la base de guides
d'entretiens afin de réunir les informations sur les activités de
chaque acteur.
Les différents projets, programmes et
interprofessions oeuvrant dans le domaine d'activité :
- Projet de Structuration des Filières Horticoles /
Centre Technique Horticole d'Antananarivo
- FAO - Mission sur l'Etude de la Filière Semences de
Pomme de Terre du 09 au 11 Décembre 2004
- FIFAMANOR
Les groupements d'opérateurs officiels :
ERS Mada, Le POOL VERT /
Qualitymad, MADAGRI, STOI Agri, VIBA Sarl.
Pour la majorité des opérateurs, une descente
sur les sites de production a été effectuée au cours de la
Mission PSDR/FAO, ayant notamment permis l'évaluation des surfaces et
des
installations.
Les organismes d'encadrement
technique initialement inscrits dans l'activité :
- CTHA
- Association YMCA
- Association FERT / UNIFEL (Projet Fruits et Légumes)
- SAF FJKM/FOFIAF et GERDA - ONG « Ramilamina »
- ONG « Mpirahalahy Miaradia »
Les organisations paysannes et autres
groupements de producteurs :
- Groupements CTHA : YMCA - Antsahamamy, VONONA -
Befaritra, FANEVA - Androkavato
- Autres groupements : Coopérative AMPITA MIA
RADIA - Ambohibary Sambaina, encadrés par FERT/UNIFEL ; Groupements
de producteurs de
semences FIFAMANOR de Vinaninony, Producteurs de pomme de terre
de Faratsiho, appuyés par le FOFIAF de Faratsiho
Les organismes administratifs en relation avec
l'activité :
- Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche : Service de la Quarantaine et de l'Inspection, Service Officiel de
Contrôle des semences, Service d'Appui à l'Intensification
Agricole, Service de l'Appui aux Exportations
- Ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Développement du Secteur Privé : Direction de la Promotion des
Exportations, Direction de la Normalisation et des Qualités, Service
Régional de Conditionnement du Vakinankaratra
- Autorités régionales du Vakinankaratra,
Comité National d'Orientation et de Pilotage de la filière Pomme
de Terre
- Bureau des Normes de Madagascar
ORGANES D'APPUI
PRODUCTION
ADMINISTRATION
Figure 1 : Personnes-ressources pour les interviews
semi-structurés
Une première série d'enquêtes permet de
caractériser le fonctionnement de la filière, les diverses
perceptions sur le contexte de la production et simultanément de
recueillir les données technico-économiques de
référence. Une seconde série,
effectuée après analyses de données permet
de discuter et de valider les résultats obtenus et de s'élargir
sur des thèmes transversaux.
Parallèlement, des enquêtes
détaillées sur un échantillonnage stratifié des
catégories d'exploitation ont été menées.
L'enquête a ainsi été réalisée auprès
de 19 unités de production, dont 3 grandes exploitations privées,
4 unions de producteurs, et 12 exploitations individuelles appartenant à
des associations de producteurs. Pour le cas des associations, la
détermination des exploitations à enquêter s'effectue
conjointement avec les responsables de groupement.
Ces enquêtes ont permis de recueillir des données
statistiquement exploitables destinées à une analyse des types
d'exploitations sus-citées.
Le questionnaire comprend trois volets :
· Enquête fonctionnelle : pour
décrire le système de production de l'unité, ses
objectifs, ses stratégies et sa perception de la qualité. Elle
vise la caractérisation des exploitations et permet la mise au point de
cas-types ;
· Enquête sur la qualité :
pour identifier, selon une approche participative, les points critiques de la
production, les éléments de maîtrise, les
opportunités et facteurs limitants d'amélioration ;
· Enquête filière : pour
discerner les articulations entre acteurs de la filière et
établir le diagnostic sur la structuration organisationnelle.
1.3.2. Recherche documentaire
Les travaux documentaires à chaque étape de la
recherche concernent :
· les rapports d'étude, sites, revues de presse,
compte-rendus d'ateliers sur la filière « pomme de terre »
nationale et régionale ;
· les textes officiels régissant la production
à Madagascar ;
· les ouvrages techniques de référence en
matière de « qualité » ;
· les informations relatives aux différents types de
structuration ciblant la qualité dans la production agricole mondiale
;
· les guides de référence concernant
l'utilisation des outils de traitement et d'analyses de données
1.3.3. Analyse et traitement des données
1.3.3.1. Définition des exploitations-types
Les résultats des enquêtes sur les 19
unités permettent l'obtention des cas- types à intégrer
dans les calculs de rentabilité. L'analyse fonctionnelle de la
filière a proposé une pré-typologie basée sur les
capacités de production et le mode de structuration des exploitations.
La pertinence de la catégorisation des exploitations a été
confirmée puis approfondie à travers une classification
hiérarchique ascendante.
Les méthodes courantes de statistiques descriptives et
de fréquence ont été utilisées pour
l'établissement du profil de l'exploitant moyen.
1.3.3.2. Conception du système qualité
La conception du système s'initialise à partir
de l'inventaire des connaissances techniques, innovations et moyens
actuellement disponibles et adaptables au contexte de la production
agricole.
Pour la structuration axée sur la
qualité, les scenarii d'intégration des systèmes
qualité s'élaborent à partir des :
· résultats du diagnostic fonctionnel sur les
aspects liés à la qualité ;
· expériences en matière de démarche
qualité concernant les producteurs de légumes dans le monde.
En ce qui concerne les outils qualité dans les
processus de production, l'analyse et l'exploitation des connaissances
technico-scientifiques (agronomie et technologie agroalimentaire, biochimie,
physiologie végétale), des résultats d'enquêtes et
d'entretien servent dans le choix des outils techniques du système
qualité dans la production. Le Tableau 2 résume les étapes
de la conception et leurs méthodes respectives, inspirées des
méthodes de mise en oeuvre du Hazard Analysis of Critical Control
Points (HACCP) [12]:
Tableau 2 : Plan de conception du système
qualité dans les processus de production
Interventions
Méthodes et moyens
Définition du produit et de son
utilisation Vérification du diagramme de fabrication
Consultation de rapports, cahiers de charges, exigences clients
Descentes sur terrain
Analyse des dangers Brainstorming, enquêtes
qualité, diagramme causes-effets,
consultation d'ouvrages techniques, rapports d'expertise
Identification des points critiques Arbre de décision, calcul du CRP
(méthode AMDE), diagramme
de Pareto
Etablissement des limites critiques Ouvrages techniques, normes,
législation, cahier de charges et
exigences clients
Définition d'un système de surveillance
Logigramme, système documentaire
Etablissement d'un plan d'actions correctives et de traitement
des non-conformités
Logigramme, ouvrages techniques, brainstorming, diagramme de
Pareto
Procédures d'enregistrement des résultats et des
mesures correctives
Système documentaire, analyses et inspections
Procédures de vérification/révision du plan
qualité
Audit qualité, système documentaire,
établissement d'un référentiel qualité
L'analyse des dangers, étape d'inventaire de tous les
défauts, les a classés en quatre stades : (i) dangers
associés au stade « qualité des intrants » ; (ii)
dangers associés au stade « culture aux champs » ; (iii)
dangers associés au stade « récolte et conditionnement
» et (iv) dangers associés au stade « transport et
expédition ».
Le classement des défauts en défauts critiques,
majeurs et mineurs a été effectué par le calcul du «
chiffre des risques prioritaires » selon la méthode de l'Analyse
des Modes de Défaillance et de leurs Effets (AMDE) [3], à partir
des résultats d'investigations sur :
· la probabilité d'apparition d'un
défaut,
· l'importance de ses conséquences,
· sa probabilité de détection.
Les limites critiques établies coïncident avec la
phase de glissement vers la zone dangereuse, mais avant apparition de ce
danger. Les références de base sont :
· les informations scientifiques et techniques et calculs y
afférents,
· les normes expérimentales, arrêtés,
règlements techniques sur la production, liste des organismes de
quarantaine,
· les expériences des techniciens du CTHA,
· les résultats d'expertise.
1.3.3.3. Evaluation du « coût de la
qualité »
Après avoir déterminé le scénario
d'intégration du système qualité, on aborde une analyse
comparative des coûts d'obtention de la qualité (COQ) sur les
cas-types d'exploitation obtenus en 1.3.3.1. La détermination des
composantes du coût de la qualité s'inspire de la norme NF X
50-126 [1] sur les méthodes et normes de détermination et de
classification des coûts liés à la qualité. Les
principaux outils utilisés sont les changements de productivité,
les prix hédoniques, et l'évaluation contingente. L'analyse est
menée du point de vue de l'exploitation, qui correspond à une
lecture « verticale » de l'activité, par laquelle l'ensemble
des opérations ayant contribué à la production de la
campagne est pris en compte.
1.3.4. Organisation des activités
Pour les recherches bibliographiques, l'accès aux
centres de documentation de divers organismes basés à
Antananarivo et à Antsirabe, ainsi que du CTHA auront permis de
collecter des informations tant techniques qu'administratives. L'essentiel de
la documentation sur la campagne précédente et les orientations
sur la campagne 2005 ont été fournis lors des divers entretiens
menés et des réunions sur la filière. Les interviews ont
été menées à Antananarivo, à Antsirabe et
sur les zones de production.
La majeure partie des activités lors des descentes sur
les sites d'Ambano et des autres sites de production potentiels a
été conduite en collaboration avec l'équipe technique du
CTHA, notamment celle de l'antenne d'Ambano. La participation à la
mission FAO/PSDR sur l'étude de la filière semences de pommes de
terre à Madagascar a permis la collecte des informations sur d'autres
producteurs de pommes de terre que ceux encadrés par le CTHA, ainsi que
le constat de visu de l'état des sites et installations
d'opérateurs à Behenjy, Ihazolava, Indafy et de groupements de
producteurs à Ambohibary, Faratsiho et Vinaninony en plus de ceux
d'Ambano. L'analyse statistique des données ainsi que les travaux de
synthèse ont été effectués à
Antananarivo.
Le suivi de l'évolution de la recherche et
l'identification des priorités en cours d'activité ont
été facilités par l'établissement d'une liste par
sous-objectif des informations à collecter, tant qualitatives que
quantitatives, détaillée en Annexe 2.
2. Limites de la méthodologie
2.1. Jeunesse de la filière d'exportation de
pommes de terre
Les structures tant publiques que privées ont
continué à connaître certaines modifications, vu le
caractère récent de l'activité. Ainsi, l'analyse
fonctionnelle de la filière aura subi plusieurs rectifications jusqu'au
dernier stade d'édition du présent ouvrage.
Par ailleurs, ne disposant pas de données
étalées dans le temps en ce qui concerne la production de pommes
de terre d'exportation à Madagascar, notamment en matière de
qualité, cette étude est pionnière dans ce domaine. Ce
manque de données expérimentales n'aura pas permis une analyse
poussée des dangers et limite l'étude à une phase
conceptuelle, qui restera à éprouver et valider.
2.2. Profil des exploitations : une démarche
essentiellement qualitative
L'échantillon constitué n'a pas vocation
à être exhaustif mais il permet d'étudier certaines
réalisations concrètes axées sur l'amélioration de
la qualité de la production. Les critères
d'échantillonnage se basent sur les références issues de
la littérature comportant un descriptif des exploitations productrices
de pomme de terre à Madagascar ([21], [24], [25] et [26]).
Conclusion partielle
La méthodologie adoptée cible en premier abord
la compréhension du fonctionnement de la filière afin d'en
dégager les contraintes et d'en étudier les options
amélioratrices. La réalisation des activités de recherche
cadre dans le contexte professionnel des activités du CTHA et utilise
les outils acquis en enseignement et en expériences combinant
méthodes d'investigation, de gestion de la qualité et d'analyse
des données.
II. Résultats
1. Analyse fonctionnelle de la filière
1.1. Contexte historique de la production
La Région du Vakinankaratra a cultivé la pomme
de terre dès le XIXème siècle. La première
décennie de production vit la culture comme un produit de luxe
réservé à l'élite. Cependant, les crises
économiques de 1980 et ses retombées sur l'insuffisance en
produits de première nécessité en fit un substitut
efficace du riz, qui a alors connu une élévation de prix
d'environ 50%. Dès lors, les prix du riz, du maïs et de la pomme de
terre subissent les mêmes variations depuis 1986. [23].
La vulgarisation de ce tubercule se fit notamment grâce
au FIFAMANOR dès 1972 en étroite collaboration avec le FOFIFA,
relayé par des programmes et projets d'envergure nationale ou
internationale tels l'ASARECA et le PAPAT. De 1975 à 1999, la pomme de
terre a connu une évolution de la production passant de 121 000 à
291 000 t et une surface cultivée de 21 000 ha à 49 000 ha, soit
presque un triplement de la production et un doublement de la surface selon les
statistiques agricoles. Actuellement, elle détient la
4ème position au niveau national en terme de tonnage produit,
après le riz, le manioc et la patate douce [21].
En ce qui concerne le mode de consommation, si les
ménages urbains considèrent la pomme de terre comme un aliment de
complément ou d'accompagnement du riz, dans les zones productrices, elle
joue plutôt un rôle de substitution [8].
1.2. Opportunités régionales et politique
économique nationale
Des études de filière ([2], [13]), incluant les
échanges commerciaux de la région Océan Indien,
démontrent une complémentarité certaine en matière
de production agricole entre ces pays. Ainsi, la pomme de terre de consommation
rencontre un débouché de 8 000 à 10 000 t à
l'île Maurice dont un quota de 1 500 t à 2 000 t pour Madagascar
[20] et d'au moins 50 t aux îles Comores [25], entre autres. Ce cas est
partagé par la pomme de terre avec d'autres fruits et légumes
tels les oignons, les carottes, le kaki, la fraise, le manioc.
La création d'opportunités d'exportation pour un
développement durable coïncide avec les référentiels
nationaux sur la réduction de la pauvreté et le
développement rural, à savoir les objectifs 3 et 4 de l'axe
stratégique n°2 du DSRP [27] et les 2ème et
3ème orientations citées dans le
référentiel PADR [28]. Sur cette lancée, le marché
mauricien, depuis toujours inaccessible vu les barrières
phytosanitaires, s'est effectuée récemment avec la signature des
accords cadre sur les échanges commerciaux [10].
1.3. Potentialités de la Région du
Vakinankaratra
Pôle privilégié pour la production de
pomme de terre, la Région du Vakinankaratra a été choisie
comme zone exclusive de culture de la pomme de terre exportée à
l'île Maurice pour les première et deuxième campagnes.
Cette délimitation résulte de l'analyse des risques, notamment
phytosanitaires, effectuée par une délégation d'experts
mauriciens et malgaches au démarrage de l'accord. De même, la
Région présente plusieurs atouts importants :
· Connaissance de la culture : la région,
pionnière dans la culture de pomme de terre, abrite des paysans forts de
plusieurs décennies d'expérience ;
· Proximité des organismes partenaires :
le FIFAMANOR, premier organisme de production semencière malgache
disposant d'une technologie avancée, s'est depuis 1972 bien
intégrée dans la région, particulièrement en
production de pommes de terre ; plusieurs services agricoles s'y sont
également implantés ;
· Conditions agroécologiques favorables :
le climat tempéré d'altitude procure à la pomme de terre
d'excellentes conditions de productivité ; la Région est de plus
relativement indemne de maladies de quarantaine, notamment des
bactérioses, au- dessus de 1 200 m d'altitude [15] ;
· Proximité des infrastructures : route
nationale, aménagements hydroagricoles, technologie de l'information et
de la communication évoluent rapidement ;
· Accessibilité de certains intrants :
projets de développement, distributeurs de produits phytosanitaires et
de matériels agricoles abondent étant donné la
présence de grandes zones productrices.
Toutefois, les contraintes énoncées dans les
travaux du GTDR [28] concernent :
· La difficulté d'accès aux intrants ;
· Les problèmes fonciers et enclavement des zones
à fortes potentialités ;
· Le manque de coordination des intervenants et des
interventions ;
· La difficulté d'accès et faible couverture
du crédit agricole ;
· L'insuffisance des infrastructures de stockage ;
· La faiblesse d'organisation des producteurs pour la
commercialisation des produits [29].
1.4. Analyse
structurelle de la filière
1.4.1. Principaux acteurs de la filière
Les acteurs impliqués dans la filière,
d'après l'Arrêté interministériel N° 6001/2004
du 25/03/04 [30] relatif à l'exportation de pomme de terre, se classent
en :
· Autorités officielles : coordonnateurs,
orienteurs et facilitateurs, contrôleurs ;
· Organismes d'encadrement technique : innovateurs,
formateurs et encadreurs techniques au plus près des producteurs ;
· Opérateurs exportateurs : investisseurs,
décideurs et responsables de la qualité post-récolte ;
· Groupements paysans : à la base de la
chaîne de production.
Le nouveau fonctionnement de filière, suite à
l'introduction de la spéculation « pomme de terre d `exportation -
Maurice », se traduit comme suit :
Sources : MAEP, MICDSP, MENRS, 2004
Figure 2 : Graphe de fonctionnement de la
filière pomme de terre d'exportation
Les nouveaux postes ou outils créés ou
imposés spécifiquement pour cette spéculation,
encadrés dans une ellipse, traduisent une vision avant/après du
fonctionnement de la filière. La confrontation traduite par le graphe
exposé ci-dessus révèle certaines restructurations
stratégiques :
1.4.2. Forte implication de l'Etat dans la promotion des
exportations
La confrontation de l'état initial des relations entre
acteurs et la nouvelle structuration adoptée dans le cadre de cette
filière d'exportation montre que l'Etat joue un rôle primordial
dans la promotion des activités relatives à l'exportation. Son
implication dans l'établissement des accords bilatéraux avec
l'île Maurice, ainsi que dans l'ouverture du marché d'exportation
est notable.
Au niveau de la qualité, l'adoption de
l'arrêté interministériel N°6001/2004 [30] relative
à l'exportation de pomme de terre, formulant les obligations respectives
des intervenants, et stipulant les procédures d'exportation, la
création d'instances de pilotage et d'agrément visent à
régulariser et standardiser la production.
Le rôle officiel de l'administration recouvre les
domaines de la facilitation et du contrôle de la production notamment par
l'intermédiaire du CNOP, créé
conformément à l'arrêté
ministériel N°13212 [31]. Le déploiement des divers services
techniques dans le contrôle et l'inspection des étapes de la
production sont également effectifs.
1.4.3. Emergence de nouveaux acteurs
L'émergence de nouveaux acteurs, à savoir les
opérateurs exportateurs, les opérateurs producteurs et les
fournisseurs en intrants importés, dynamise la filière
conformément aux programmes du paragraphe 52 du DSRP [27].
1.4.4. Des relations essentiellement
contractuelles
Au niveau des opérateurs et leurs liens avec les
producteurs en amont et les importateurs en aval, les relations,
essentiellement contractuelles, sont détaillées à l'Annexe
3. Plusieurs opérateurs ont adopté la production en régie
en employant des paysans salariés, alliée ou non à un
contrat de collecte chez d'autres groupements. Certains ont proposé une
avance de semences et d'intrants aux organisations paysannes partenaires. Les
négociations s'effectuent sous l'égide des organismes
d'encadrement.
L'instauration de ces outils de négociation est
censée renforcer les relations entre acteurs : garantir des
débouchés pour les paysans producteurs et une sécurisation
dans la couverture des quotas pour les opérateurs.
1.5. Stratégie nationale sur la filière
Etant donné la complémentarité qui existe
entre eux, les Etats de la région Océan Indien veulent promouvoir
les échanges sur des secteurs porteurs comme le tourisme, les nouvelles
technologies et l'agroalimentaire. Les signatures de plusieurs accords tels
l'Accord Général de Coopération, l'Accord de
Coopération sur le Tourisme ou l'Accord sur la Promotion et la
Protection réciproque des Investissements visent à ce que les
relations de coopération entre Madagascar et Maurice se raffermissent
davantage [10]. La mise en place de structures économiques
évoluées, dont les conditions particulières de la
Commission de l'Océan Indien présentées en Annexe 4, et
l'adhésion aux organismes régionaux de coopération
économique comme la Southern African Development Community (SADC),
convergent également dans ce sens. L'appel aux investissements
étrangers dans des domaines variés, dont la culture de la pomme
de terre, est aussi promu.
Ainsi, au niveau national, la stratégie a
consisté à réussir le coup d'essai de l'exportation de
pomme de terre pour pouvoir se positionner sur des marchés plus vastes
ultérieurement. L'institution du CNOP, des CRVA, la facilitation
diplomatique des négociations et la réalisation
d'activités de sensibilisation, de formation, de réunions de mise
au point et d'information, entre autres, ont marqué cette
volonté.
En outre, du côté mauricien, l'exploitation en
joint-venture a démarré dans la Région du Vakinankaratra,
escomptant une production sur une surface de 1 000 ha [20].
1.5. Stratégies
au niveau de la production
1.6.1. Niveaux de structuration
Les résultats des investigations ont conduit à
trois exploitations-types, constituées par : (i) des associations de
producteurs, (ii) des unions de producteurs, (iii) des opérateurs
privés, dont les caractéristiques principales sont
décrites sur la figure ci-après :
Système d'intégration en amont
Priorisation de la qualité*
|
|
- Système de sous-traitance aux paysans producteurs :
avance en intrants, facilitation de l'encadrement technique, garantie de rachat
en totalité de la production exportable
- Collecte contractée auprès de groupements
- Production en régie et/ou système de paysans
salariés
|
- disponibilité
- respect du calibre
- agrément des terrains de production
- maturité physiologiques - absence de maladies
|
- Promotion de la qualité au niveau des paysans
sous-traitants
- Amélioration de l'autoproduction de semences
- prospection de nouveaux marchés mieux incitatifs
|
ASSOCIATION DE PRODUCTEURS
|
|
|
|
|
|
- Magasin d'intrants commun : prix réduits et
possibilités de crédit pour les membres
- Gestion communautaire de
certaines ressources matérielles et des locaux de
stockage
- Système de travaux d'intérêt
général
- Ventes groupées de la production
|
- absence de maladies
- bonne présentation extérieure - respect du
calibre
|
- Acquisition de matériels agricoles et de stockage
spécifiques et performants
- Prospection de nouveaux systèmes de commercialisation
locaux
|
UNION DE
PRODUCTEURS
|
|
|
|
|
|
- Accès aux projets de développement rural
- Gestion de certaines ressources matérielles
- Parfois, ventes groupées de la production
|
- absence de maladies
- bonne présentation extérieure - pas de
blessures
- bon calibre
|
- Renforcement de capacité des producteurs
- Acquisition de matériels agricoles et de stockage
performants
- Maturation de relations en aval
|
OPE RATE U R EXPORTATEUR
|
|
|
|
* après connaissance efective des
exigences client
Orientations actuelles
visant la qualité
Figure 3 : Représentation typologique des
trois catégories de producteurs
Les opérateurs agréés, au nombre de cinq,
se chargent des transactions commerciales, de la collecte, des traitements
post-récolte et du conditionnement, de l'expédition du produit.
Or, plusieurs systèmes d'intégration dans la production se
retrouvent, tels que présentés sur la Figure 3.
Les producteurs de pomme de terre se regroupent, soit en
associations, soit en unions. Un système de coopérative est
même en activité dans la localité d'Ambohibary Sambaina. La
raison d'être de ces regroupements est le plus souvent l'accès au
financement et à l'encadrement par le biais des projets de
développement rural. Ces groupements se spécialisent soit dans un
produit spécifique tel la pomme de terre ou l'élevage porcin,
soit dans une filière donnée comme les fruits et légumes
tempérés, l'aviculture,....
Le système d'achats ou de ventes groupés est
plutôt caractéristique des unions et coopératives.
Les associations, régies par l'ordonnance 60-133 [17],
comprennent une douzaine à une trentaine de membres ; les unions se
composent d'une vingtaine d'associations. Elles disposent, outre le statut,
d'une réglementation intérieure.
Les 73,7% des enquêtés ont accès à
des organismes de financement ou de crédit : il s'agit des sous-projets
de la composante « investissements productifs » du PSDR, et quelques
cas d'adhésion au CECAM. Ces sous-projets sont exclusivement axés
sur la culture de la pomme de terre.
1.6.2. Niveaux de production
1.6.2.1.
Allocation des surfaces :
primauté de la
variété Meva
La production de la variété Meva
concerne toutes les exploitations individuelles enquêtées. Elle
varie de 20 à 90% de la production des pommes de terre en terme de
tonnage, avec une moyenne de 50% ; suivie de la variété
Pota. Seules les sociétés d'opérateurs
exportateurs peuvent se risquer à produire exclusivement le
Spunta. Les petits exploitants individuels enquêtés en
produisent en moyenne 20%, quelques-unes jusqu'à 50%.
1.6.2.2.
Variétés anciennes et
variétés
améliorées : un
équilibre entre autoconsommation et
ventes
Les 68,4% des producteurs ont abandonné la culture des
variétés anciennes (garana, ovy gasy, ...). Ils
produisent en moyenne 94,7% de variétés améliorées
notamment issues du FIFAMANOR (Meva, Pota,...) avec un rendement moyen
de 13 t/ha. Pour les autres, les quantités de pommes de terre
améliorées produites vont de 10 à 34% de la production
totale de pommes de terre. Ces variétés anciennes sont
allouées pour 50 à 90% à l'autoconsommation tandis que les
variétés améliorées autoconsommées varient
entre 0 et 10% pour 52,6% des exploitations.
1.6.2.3.
Ressources et choix techniques
:
Les 75% des exploitants adoptent la pomme de terre comme
première spéculation agricole. Le calendrier cultural peut
comprendre annuellement 3 cycles de plantation de pomme de terre, comme
présenté en Annexe 5 selon les types de sol et leur affectation.
Seule la production du Spunta est restreinte à la saison
intermédiaire conformément aux exigences du marché
mauricien.
La majorité des exploitants, soit 57,9%, est
expérimentée en culture de pomme de terre avec plus de 10 ans de
pratique : 36,8% bénéficient de projets d'appuis techniques,
notamment du CTHA ; tandis que 26,3% ont déjà
expérimenté un partenariat avec FIFAMANOR notamment pour la
production de semences. En ce qui concerne le niveau scolaire des exploitants,
26,3% d'entre eux savent à peine lire et écrire. 21,1% ont
achevé les études primaires et 36,8% ont pu suivre des
études
secondaires. Le système qualité à choisir,
notamment la gestion documentaire, doit en tenir compte.
La fréquence d'achat de semences
améliorées est bonne : 1 à 3 ans pour 68,4% des
enquêtés ; provenant en grande majorité de FIFAMANOR et de
ses groupements de producteurs de semences affiliés. L'unanimité
des enquêtés a adopté la culture en billons, un nombre de 2
buttages par cycle, et seuls 5,3% associent culture de variétés
améliorées et arboriculture fruitière.
Le pourcentage d'achat de fumier est très variable
d'une exploitation à l'autre, variant de 10 à 100%. La moyenne
est de 57,8%. L'usage de compost n'est guère
généralisé ; et le pourcentage de conformité
d'emploi des engrais aux directives des techniciens est supérieur
à 80% pour 63,2% des individus. Celui de l'usage des produits
phytosanitaires est en moyenne de 66,6%.
Les sols préférentiels, touchant 57,9% des
enquêtés, sont les « tany mando » : sols
argilo-humiques des berges disposant d'un système d'irrigation
approprié. Les 26,3% exploitent majoritairement les tanety :
sols ferralitiques des collines ; tandis que 15,8% cultivent en contresaison
sur les rizières. Les 63,2% des enquêtés produisent la
pomme de terre en deux saisons : culture de saison et de saison
intermédiaire.
Les outils de traitement phytosanitaire recensés sont
indispensables à toute forme d'exploitation : du simple, pour 47,4% des
enquêtés, au professionnel pour le reste. La plupart du temps, il
s'agit de matériels communautaires aux associations. Par contre, 89,5%
n'utilisent que du matériel de travail de la terre sommaire : l'an
gady. L'usage de la charrue est peu commun dans la région
étant donné les propriétés arables du sol. De
même, le recours au stockage est peu courant : 47,4% ne disposent
d'aucune installation à vocation de stockage. Le système le plus
usité est la mise en terre ou en sacs pour une courte durée.
Quelques unions disposent de magasins de stockage en vrac ventilés ou
non, et exceptionnellement de système à palettes ventilées
par convection naturelle, à capacité inférieure à
65 tonnes pour des groupements subventionnés. Les magasins de stockage
de capacité supérieure, jusqu'à 670 tonnes, restent
l'apanage des opérateurs privés de la filière, et sont
encore pour la plupart en cours de construction.
1.6.3. Intégration au marché
La fourniture des intrants de production aux paysans
producteurs se fait essentiellement en accord de confiance (78,9% des cas).
Quelques cas concernent les associations paysannes qui reçoivent une
avance en intrants de la part de l'opérateur exportateur qui leur est
affilié, mais l'existence matérielle d'un contrat n'est souvent
pas vérifiée. Les quelques cas de contractualisation concernent
plutôt les gros producteurs : les opérateurs privés qui
exploitent de grandes surfaces.
Par ailleurs, en aval, les accords conclus par
l'intermédiaire des organismes d'encadrement, entre l'opérateur
exportateur et les producteurs, constituent l'unique transaction officielle.
Les opérateurs se lançant dans la production, quant à
eux,
s'adressent directement à la clientèle
mauricienne. Ces deux cas concernent 52,6% des producteurs. Pour le pourcentage
restant, il s'agit, soit d'accords de confiance verbaux entre associations et
unions ou de transactions sporadiques entre producteurs et collecteurs. Ce
n'est qu'au sein des unions que l'on retrouve un système de
contrôle des prix par fixation d'un prix plancher, qui est de 1 200 Fmg
en décembre 2004. Ce contrôle est notamment le fait de la
disposition de locaux de stockage et d'un système de
rémunération différé mais garanti des
producteurs.
Les systèmes de commercialisation traditionnels
reposent sur la vente aux collecteurs de la production, que ce soit pour les
exploitants individuels ou les associations. Ces collecteurs primaires
organisent le transport à partir de petits marchés jusqu'à
des points de collecte, marchés spécialisés où les
collecteurs grossistes s'approvisionnent. Ceux-ci écoulent les produits
sur les marchés de détail de la capitale. Les marchés
d'Antsirabe ne consomment que 15% de la part commercialisée. Ils jouent
aussi le rôle d'intermédiaires pour les marchés urbains
côtiers. Les produits du Vakinankaratra et de Fianarantsoa s'acheminent
vers le Sud, Sud-Est et Sud-Ouest. Les marchés de gros d'Antananarivo
absorbent 80% de la part commercialisée, qui est
départagée entre la capitale (70%) et les marchés de
Toamasina (13%), de Mahajanga (5%), nord et nord est de l'île (12%) [22].
Les détaillants sont constitués par les marchés de
quartier, les épiceries et grandes surfaces. C'est seulement à ce
stade qu'on rencontre un triage sommaire des produits et une esquisse de
segmentation du marché. Les fluctuations des prix aux producteurs dans
l'année, présentés en Annexe 6, correspondent aux
périodes de grande récolte ou de soudure. La pomme de terre n'a
été exportée avant 2004 que sur les Comores et pour une
quantité et valeur faibles : il n'a été enregistré
que 50,3 t pour l'année 1999, et 45,8 t pour 2000 [7]. Son prix FOB
à l'export est de 6 FF/kg en 2000 [22].
1.6.4. Modèles d'exploitation
A partir des données recueillies et traitées, et
leur compilation, trois modèles d'exploitations sont retenus pour les
simulations. Leurs caractéristiques figurent sur le Tableau 3
suivant.
Tableau 3 : Modèles
d'exploitation
Modèles-types
|
|
Opérateur privé Union de producteurs
Association de
producteurs
|
|
|
% d'accroissement de la production en
variétés améliorées 2003-2005
100 5 à 20
moyenne : 14
|
0 (petites exploitations) à 50 (grandes
exploitations) moyenne : 13
|
opérateurs privés produisant à
grande échelle, et disposant de capitaux propres
élevés.
organisation de plusieurs associations de producteurs
(>20)
organisation d'exploitations individuelles (>10)
en association
Description
Part de la spéculation dans les AGR
33% 35% 46%
Surface moyenne en Variétés
Améliorées
40 ha 67 ha 3,3 ha
% main d'oeuvre agricole salariée
100 20 à 35
moyenne : 27
20 (petites exploitations) à 95 (grandes
exploitations) moyenne : 67
Raison de choix de la spéculation
opportunités de vente ou tendance
générale
opportunités de vente ou tendance
générale du groupement
tendance générale du groupement
Moyen à long terme : 5 à 10 ans
Immédiats à moyen terme (3 à 5 ans)
Immédiats (petites exploitations) à
moyen terme (3 à 5 ans)
Terme des objectifs
Priorisation de la qualité agronomique
1ère à 3ème
priorité 1ère priorité 1ère
priorité
Plan d'amélioration de la qualité
|
investissement sensibilisation,
investissement aucun ou investissement
|
|
|
Une exploitation paysanne cultive en moyenne 0,33 ha de
variétés améliorées. Si les opérateurs
utilisent exclusivement de la main d'oeuvre salariée, on retrouve une
certaine homogénéité dans les besoins en main d'oeuvre des
membres d'unions (20 à 35%) tandis que la variabilité est grande
entre les membres d'une même association (20 à 95%). Cette
tendance de variabilité se retrouve dans l'accroissement de la
production de variétés améliorées. La moyenne est
de 13 à 14% pour les exploitations paysannes individuelles.
Effectivement, les associations sont les plus sujettes aux risques liés
à la production pour la faible diversification de leurs sources de
revenus.
En outre, les opérateurs et les unions sont plus
tournés vers l'écoulement et la valorisation des produits, tandis
que pour les associations, la décision de produire provient notamment de
tendances générales. En conséquence, la production est
mieux planifiée pour les premiers.
Les trois cas-types s'accordent sur la priorisation de la
qualité agronomique et sur le fait qu'une amélioration de la
qualité passe le plus fréquemment par des investissements.
2. Intégration de la qualité dans la
filière
2.1. Etat des lieux
sur la qualité dans la filière
2.1.1. Acteurs impliqués dans la qualité
Sont actuellement concernés par la gestion de la
qualité des pommes de terre d'exportation à Madagascar :
· l'administration à travers les
services ministériels du MICDSP et du MAEP, le BNM ; ainsi que les
comités spécifiques à la pomme de terre d'exportation : le
CNOP et le CRVA ;
· les organismes d'encadrement technique
des producteurs de pomme de terre : Interprofessions et diverses ONGs ;
· les opérateurs exportateurs,
garants de l'acquisition de la qualité commerciale de leurs produits, de
la collecte à l'expédition ;
· les unités de production, sous
l'encadrement technique des organismes, garants de l'acquisition de la
qualité à la récolte.
Aucun organisme officiel spécialisé en
certification qualité n'opère dans la filière.
2.1.2. Cadre juridique de la qualité
Le contrôle officiel de qualité des
denrées alimentaires à l'exportation n'est actuellement pas
obligatoire suivant l'article 7 de l'ordonnance N° 88-015 du 1er septembre
1988 relative à la politique d'exportation, pourvu du décret
d'application 88-325 du 1er septembre 1988. Il n'est effectif que
pour les produits dits « sensibles » tels la vanille, le café,
la viande et les fruits de mer [18].
Pour le cas de la pomme de terre, plusieurs documents font
référence en matière de normes techniques de production -
incluant la qualité - pour la filière :
· la norme expérimentale sur la pomme de terre [4]
éditée par le Bureau des Normes Malagasy, diffusée en mars
2004 ;
· le dépliant édité par le CNOP,
inspiré des exigences formulées par la clientèle
mauricienne, retraçant surtout les itinéraires techniques
à suivre et les exigences en matière de présentation et de
conditionnement.
En outre, l'annexe à l'arrêté
interministériel N° 6001/2004 [30] précise les attributions
de chaque entité concernée de la filière sur le plan
organisationnel.
Toutefois, ces références présentent
certaines divergences, sources d'incompréhension, d'autant plus qu'aucun
producteur ne dispose de cahiers de charges précis. Une harmonisation
des textes devrait ainsi être menée sur les points
présentés sur le Tableau 4 ci-après :
Tableau 4 : Points d'harmonisation de la
réglementation « qualité »
Points à harmoniser
|
|
Illustration
|
|
Les spécifications techniques
|
La norme expérimentale propose des catégories de
calibrage, ne tenant pas compte de la forme des tubercules :
Pour la même catégorie de calibre [28 ;35[ (mm), le
poids d'un tubercule de forme arrondie (Meva) est largement
inférieur à celui d'un tubercule de forme allongée
(Spunta)
|
|
|
|
Les sources desquelles sont inspirés ces documents sont
notamment :
· le rapport des visites effectuées par la
délégation mauricienne à Madagascar du 09 au 16
Février 2004, notamment sur les exigences phytosanitaires ;
· l'arrêté n° 0755 du 25 février
1967 fixant le contrôle de conditionnement de la pomme de terre
destinée à l'exportation ;
· l'arrêté du 03 mars 1997 fixant les normes
françaises sur la pomme de terre ;
· l'arrêté n° 3292/92 du 12 juin 1992
fixant les normes malgaches sur l'échantillonnage des fruits et
légumes en l'état ;
· l'arrêté n° 3293/92 du 12 juin 1992
fixant les normes malgaches sur l'étiquetage des fruits et
légumes en l'état.
2.1.3. Moyens mis en oeuvre
Les moyens mis en oeuvre pour le contrôle de la
qualité des pommes de terre d'exportation sont présentés
sur le tableau suivant :
Tableau 5 : Capacités de mise en oeuvre des
organes officiels de contrôle et de certification
Acteur concerné
|
Interventions
|
Critères prioritaires de qualité selon
l'acteur et référentiels
|
Ressources
|
Chef de Région, Chambre d'Agricultur e et DRDR
|
Délivrance des agréments Suivis
coordination régionale, déploiement des services
d'inspection et de contrôle régionaux
|
Conformité d'implantation Conformité à la
législation
|
Gouvernement malagasy Compte de régie du
CNOP
Frais divers à la charge de l'opérateur
Techniciens et analystes
|
CNOP et CRVA
|
Planification de la production Agrément des acteurs de la
filière Facilitation des relations entre pays
assurance de la couverture des quotas à l'échelle
nationale et régionale
|
Conformité d'implantation Respect des exigences client
Conformité à la législation
|
Gouvernement malagasy Compte de régie du
CNOP
Frais divers à la charge de l'opérateur
Techniciens et analystes
|
MAEP : SPV, SQI, SOC et services régionaux
|
Contrôle, de suivi et de certification. Possibilités
de recommandations assurance qualité aux champs
|
Etat sanitaire et hygiène des magasins de stockage et
de préparation
Etat sanitaire et provenance des semences
Etat sanitaire des produits tout au long du cycle de
production
|
Gouvernement malagasy Compte de régie du
CNOP
Frais divers à la charge de l'opérateur
Laboratoires d'analyse Techniciens
|
MICDSP : SRC et Inspection
|
Contrôle et inspection.
Possibilités d'intervention en assistance
assurance de la qualité post- récolte
jusqu'à l'expédition
|
Conformité des lots aux étiquetages
apposés
Conformité du conditionnement
|
Gouvernement malagasy Compte de régie du
CNOP
Frais divers à la charge de l'opérateur
Laboratoire d'analyse physico-chimique Techniciens
|
BNM
|
Elaboration et diffusion des normes Contrôle du respect des
normes
mise en place des référentiels normatifs
|
Conformité aux normes diffusées
|
|
Organisme
d'encadre
ment technique
|
Elaboration des plans de production Assistance, formations,
suivis conception et mise en oeuvre
|
Conformité de la production au cahier des charges
Conformité aux contrats
|
Compte de régie du
CNOP
Frais divers à la charge de l'opérateur
Techniciens et analystes
|
Le contrôle phytosanitaire peut être exigé
par les pays destinataires des produits. Il faut noter que la production
semencière est soumise à des contrôles plus
stricts.1
1 Pour la production et l'utilisation des semences, le SOC est
notamment chargé de la certification des semences, du contrôle de
l'application des règlements techniques pour la production de diverses
catégories de semences certifiées, de l'installation, de
l'organisation et du fonctionnement du Laboratoire National de Semences. La
fonction de contrôle de qualité inclut les visites des terrains
semenciers et les tests sur la pureté génétique, le taux
de germination... (IFPRI, Cahier 10 : Analyse descriptive semences, 1999)
2.1.4. Perception de la qualité des pommes de terre
La qualité est définie comme «
l'ensemble des caractéristiques d'une entité qui lui
confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés et
implicites » [16]. Ainsi, pour le cas de la pomme de terre, ces
exigences sont formulées de manière précise dans les
divers documents officiels présentés antérieurement.
2.1.4.1. Point
de vue des producteurs
Les enquêtes auprès des producteurs ont
révélé que les producteurs priorisaient soit la
qualité agronomique (89,5%) notamment la résistance aux maladies,
la haute productivité, l'adaptation aux conditions
agroécologiques, soit la qualité liée à la
présentation (10,5%) telle l'homogénéité de la
peau, l'absence de difformités, la netteté.
En considérant la note moyenne comme l'inverse du rang
de priorisation moyen, les notations sur une échelle de 1 à 5 des
5 critères de qualité au niveau des producteurs se traduisent par
l'histogramme de la Figure 4 :
2.5
4.5 4 3.5 3
note moyenne
2
1.5
1
0.5
0
qualité agronomique qualité de présentation
qualité commerciale qualité gustative qualité
nutritionnelle
Figure 4 : Notes moyennes obtenues par
critère de qualité chez les producteurs de pomme de terre
(2004)
Par ailleurs, ces producteurs perçoivent l'instauration
d'un plan d'amélioration de la qualité comme synonyme
d'investissement (68,4%), de sensibilisation (21,1%), de restructuration
(5,3%).
Notons toutefois que 15,8% ont mis en place des mesures
systématiques préventives et curatives des défauts de
production aux champs notamment par le biais de la planification des
traitements phytosanitaires.
2.1.4.2.
Point de vue des consommateurs locaux
Sur le marché local, l'intérêt des
consommateurs pour la qualité de la pomme de terre de consommation a
été calqué sur les variations de cotation par rapport
à la qualité des produits. La segmentation des gammes se traduit
notamment par le calibrage. Le graphique suivant représente les prix
appliqués au marché de gros d'Anosibe par calibre
prépondérant, le lot contenant au moins 70% du calibre
notifié.
|
300
|
|
|
280
|
|
|
260
|
|
240
|
|
220
|
|
|
200 180
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
28 - 35 mm
|
35 - 50 mm
|
Variétés "Meva"
|
50 - 75 mm
|
plus de 75 mm
|
calibre prépondérant
Figure 5 : Cotation des pommes de terre par calibre
prépondérant sur le marché de gros d'Anosibe
Antananarivo (décembre 2004)
L'augmentation du prix local avec le calibre démontre
une rémunération effective de la qualité. Toutefois,
localement, les tubercules de calibre inférieur à 35 mm sont
acceptés pour la consommation alors qu'ils ont une valeur nulle pour le
marché de consommation mauricien.
Les autres critères de qualité : aspect,
intégrité, propreté de la pomme de terre ne sont pas
sujets à classification ou réglementation sur le marché
local quoiqu'il existe un triage sommaire et un exorde de calibrage
effectués par les détaillants sur les tubercules. Il existe
même des pommes de terre lavées dans la capitale ; cependant, la
différence effective de prix est difficilement quantifiable.
2.2. Outils de la
qualité : adaptabilité et domaines d'application
2.2.1. Outils de valorisation de la qualité
Parallèlement aux indications formulées sur
l'initiative des parties contractantes, il existe des signes officiels de
reconnaissance de la qualité : la certification par tierce partie, les
normes, les appellations d'origine contrôlées, les labels, les
contrats privés, ...
Le Tableau 6 présente plusieurs démarches
couramment utilisées en production légumière, notamment en
Europe :
Tableau 6 : Synthèse des démarches
qualité courantes en production légumière
Démarche ou Organisme Entité
concernée Domaine d'application
référentiel concerné
ISO 9001 version Organisme Exploitations Système de
management qualité
2000 certificateur accrédité normalisé
ISO 14001 Organisme
certificateur accrédité
Exploitations Certification d'exploitations agricoles
Référencement Organisation
régionale
Exploitations Démarche qualité
Environnement - Qualité
Organisation légumière régionale
(interne)
Membres de l'organisation légumière
régionale
Démarché qualité, non certifiée
(orientation générale)
Agri Confiance Coopérative (interne) Membres des
coopératives
Système d'assurance qualité officiel :
certification système (toutes productions)
Agriculture Raisonnée Organisme Exploitations
Démarche qualité officielle (ensemble
certificateur des conditions de production) (COFRAC)
Quali'Terre Commission
départementale régionale
|
Exploitations Démarche qualité
|
Eurep Gap Association de
distributeurs
Association de distributeurs
Référentiel qualité privé
Certification produit : Organisme Variable Signes officiels de
qualité (mode de
« Agriculture certificateur accrédité
production d'un produit) Biologique », label
rouge, AOC, ...
Cahier des charges client
Clients Variable Base contractuelle commerciale, parfois
inspirée des référentiels existants
Charte des bonnes Organisation (interne) Organisation
Référentiel interne de production
pratiques
Sources : [5], [9]
Pour les deux premières campagnes (2003-2005), les
exigences de la clientèle mauricienne se réfèrent
prioritairement au « cahier des charges client » et sont
marquées de dispositions officielles en matière de
sécurité phytosanitaire et de conformité des produits.
2.2.2. Structures organisationnelles
2.2.2.1. Equipe qualité
La constitution d'une « équipe qualité
» greffée sur la structuration locale nécessite un
renforcement de compétences et l'attribution de nouvelles tâches,
traduites sur le Tableau 7 ci-après :
Tableau 7 : Membres d'une équipe
qualité
Fonctions qualité
|
Structuration actuelle pouvant assurer les
fonctions
|
Domaines d'intervention
|
Manager de la qualité :
|
Chef d'entreprise Président de
groupement
Chef d'exploitation
|
De l'approvisionnement à la
commercialisation
|
- supervision des fonctions de production et de gestion
qualité
- centralisation et analyse des réactions clients, des
services de contrôle décision
- supervision in situ des actions de sensibilisation/formation -
révision du plan qualité avec l `équipe de production
- révision des relations amont et aval sur les exigences
qualité
|
Responsable d'exploitation :
|
Directeur technique Chef d'exploitation
|
De la culture au stockage
|
- sensibilisation main d'oeuvre d'exploitation
- supervision quotidienne pour assurer une application rigoureuse
des bonnes pratiques agricoles (aux champs) et de fabrication
(post-récolte)
- vérification et exploitation quotidienne des
résultats d'analyse
|
Technicien spécialiste :
|
Techniciens des organismes d'encadrement
|
De l'approvisionnement à la
commercialisation
|
- sensibilisation/formation aux enjeux et outils de la
qualité : tenue de documents, diagnostics qualité rapides,
procédures d'échantillonnage et de contrôle
- analyse physico-chimique, sensorielle et microbiologique
d'échantillons en laboratoire : sol, plante, produit
|
Conseiller technique :
|
Techniciens des organismes d'encadrement
|
De l'approvisionnement à la
commercialisation
|
- révision du manuel qualité
- audit annuel (selon objectifs qualité)
- assistance technique en matière de formation et
d'acquisition d'équipement et de méthodes de contrôle
|
En réalité, la structuration d'une équipe
qualité dépend de la taille de l'entité. Pour ces
entreprises de taille intermédiaire, le service contrôle
qualité a été initialement placé sous
l'autorité du Responsable de Production. Puis, la nouvelle fonction
«assurance qualité» a pris place au même niveau que la
production, sous la Direction Technique ; avec une structuration en services ou
en départements.
Pour les plus grandes structures, la Direction Qualité,
placée directement sous la Direction Générale,
élabore la stratégie qualité, joue un rôle
d'animation, de conseil et d'assistance auprès des directions
opérationnelles. Mais le contrôle qualité reste au niveau
de la production et des comités qualité sont constitués
aux différents niveaux de l'entreprise (organes de décisions).
Par contre, le chef d'exploitation se doit de cumuler
plusieurs tâches, dans le cas d'une petite exploitation. Dans tous les
cas, l'appartenance à un groupement, initiateur du mouvement
qualité, est préférable.
2.2.2.2.
Système d'information
Au niveau interne, la communication entre les
différents membres de l'équipe qualité se conçoit
de manière à permettre une rapidité et une
complémentarité des interventions. En effet, la lenteur des
diagnostics phytosanitaires fiables (plus d'une semaine), la primauté de
l'inspection par opposition au contrôle systématique (ne
permettant pas de réactions rapides) sont
préjudiciables à la qualité. En particulier, les
résultats d'analyses et de contrôle, outils de décision et
de rectification, devront être promptement transmis aux membres
décideurs et responsables de l'exécution des mesures qui
s'imposent. L'utilisation de moyens de communication efficients et relativement
modernes est possible pour le cas de la Commune Rurale d'Ambano.
2.2.2.3.
Services
spécialisés
Le recours aux services spécialisés,
étatiques ou privées, est primordial, notamment en matière
d'analyses diagnostic et de contrôle qualité. Les charges
affectées aux analyses étaient auparavant allouées
à l'Etat, exception faite pour les charges de déplacement des
agents, à la charge du producteur. Dans le sillon du
désengagement de l'Etat, une affectation de tous les frais d'analyse aux
opérateurs exportateurs est prévue à partir de la campagne
2005.
En outre, les capacités techniques des laboratoires
nationaux ne permettent pas certaines analyses indispensables, notamment la
détection des virus de la pomme de terre.2 Seuls les
laboratoires du FIFAMANOR peuvent techniquement assurer cette fonction.
Toutefois, les problèmes de capacité sont réels [23].
2.2.3. Présentation du produit et processus de
production
Le produit principal est défini comme suit : «
pommes de terre Spunta nettoyées, triées, de calibre
35-55 et 55-75, conditionnées en sacs filets de 25 kg » et la
quantité à exporter au niveau national est de 800 à 2 000
tonnes.
Les pommes de terre sont destinées à la
consommation humaine, distribuées sur les marchés du frais
mauricien.
L'acheminement des produits en conteneurs depuis les centres de
conditionnement jusqu'au port de débarquement dure 3 jours à 1
semaine.
Des enquêtes renforcées par des constatations sur
terrain du processus de production permettent de vérifier le
déroulement du processus et de le compléter par les informations
relatives aux paramètres technologiques.
2 La détection des virus par test ELISA est une analyse
indispensable, notamment en production semencière.
Tableau 8 : Diagramme de production
Stade
|
|
Opération Conditions techniques
|
|
|
Transport et expédition Conditionnement
Transport et expédition
Distribution
Labour et enfumage confection de billons, fumure organique :
20-40 t/ha selon caractéristiques du sol
Billonnage hauteur de billon : 20 cm
Réception (achat) des semences semences certifiées
(ou élite)
variété Spunta
calibre 28-35 mm
Transport vers centres de conditionnement et de stockage
Transport vers pays de destination en conteneurs
maintien de l'hygrométrie et de l'aération
Distribution à l'abri de la lumière
Travaux aux champs
Fourniture en intrants
Travaux aux champs
rapide
à l'abri de la lumière
Fourniture en intrants
Sarclo-buttages 2 sarclo-buttages/cycle
Epandage d'engrais NPK 11-22-16 : 30 à 60 kg/are
Récolte
Traitements phytosanitaires traitement systématique
(fiches)
Défanage à maturité complète
Récolte 7 à 15 j après défanage
temps sec
Prétriage temps sec, rapide, en caissettes
Prénettoyage temps sec, manuelle, rapide, en
caissettes
Sources : [4]
Stockage des semences locaux de stockage agréés
Implantation tubercules entiers
écartement 60x70 cm
Séchage sur claies 1 semaine
à l'abri de la lumière, bonne aération
Triage-calibrage 2 catégories de calibres (35-55 ; 55-
75mm)
Conditionnement sacs filets 25 kg
Stockage à l'abri de la lumière
Transport vers ports d'expédition en conteneurs
maintien de l'hygrométrie et de l'aération
2.2.4. Inventaire des dangers
Un inventaire préliminaire des dangers à chaque
étape de la production a été mené. Il a
été recensé 9 types de défauts au stade «
fourniture d'intrants », 9 en « culture », 7 en «
récolte », 14 en « conditionnement » et 4 en «
transport et expédition ». Ces défauts ont ensuite
été regroupés dans 18 postes générateurs de
dangers.
2.2.5. Diagramme de Pareto
Les chiffres de risque prioritaire (CRP) moyens obtenus par poste
générateur de danger sont pris comme variables dans le diagramme
de Pareto :
Figure 6 : Diagramme de Pareto
Par rapport à la qualité finale du produit au
dernier poste avant la mise en conteneurs, le diagramme de Pareto identifie les
opérations précédant et suivant la
récolte comme points critiques majeurs. L'opération de
défanage a 13,3% d'influence sur la qualité finale du produit,
tandis que les opérations de prétriage et de prénettoyage
aux champs ont une importance de 7,6%. Ces opérations sont sous la
responsabilité des producteurs.
Ensuite, suivent les diverses opérations
post-récolte : conditionnement, stockage, locaux et équipement,
méthodes de récolte qui contribuent chacune pour 6 à 6,7%.
La maîtrise de la qualité à cette étape est souvent
la responsabilité de l'exportateur.
En culture, la conformité des traitements phytosanitaires
est l'élément majeur de maîtrise de la qualité
agronomique.
2.2.6. Cartographie des processus
Le logigramme est un outil de clarification et
d'amélioration du procédé. Le logiciel Qalitel a
été utilisé pour sa conception et les symboles
utilisés sont repris à l'Annexe 7.
2.2.6.1. La
fourniture d'intrants et la
culture
L'Annexe 9 détaille les moyens de maîtrise au stade
« fourniture d'intrants » ; traduits en logigramme sur la Figure
7.
Figure 7 : Logigramme qualité au stade
1
Les méthodes scientifiques concernent surtout des
analyses de sol (avant implantation) et les analyses phytosanitaires de
prélèvements (avant et pendant le cycle cultural). Les lacunes
constatées concernent l'analyse de la qualité de la fumure
organique de fond. Des retards sur la transmission des résultats
d'analyses phytosanitaires aux producteurs peuvent également
générer des pertes considérables. Ainsi, la mise à
disposition de supports informatifs et formatifs sur les principales
manifestations cliniques des maladies de la pomme de terre serait
souhaitable.
2.2.6.2. Les opérations de culture
En culture, les points critiques sont multiples. Le
détail des systèmes de maîtrise du processus de production
à ce stade figure à l'Annexe 10, représenté sur la
Figure 8.
Ainsi, au stade « culture », la maîtrise de la
qualité repose notamment sur la bonne traduction des cahiers de charge
en manuels de bonnes pratiques facilement exploitables par les producteurs. En
cours de production, le suivi des parcelles est facilité par
l'établissement de fiches. Le rôle des encadreurs est primordial
lors de la fixation des dates de récolte, opération hautement
critique.
(Manuel de BP : Manuel de bonnes pratiques)
Figure 8 : Logigramme qualité au stade
2
2.2.6.3.
Les opérations de récolte et de
conditionnement :
Le logigramme qualité correspondant est
représenté sur la Figure 9.
Figure 9 : Logigramme qualité au stade
3
Aucun dispositif de traçabilité des lots
après récolte n'est obligatoire, d'autant plus que les lots ne
sont pas plombés et étiquetés à ce stade ; ce qui
pourrait engendrer des hétérogénéités
qualitatives notamment dans le cas des unions de producteurs. A la
réception, un système efficace de séparation des lots
pré-triés permet d'initier la traçabilité et de
maîtriser les conditions de traitement ultérieures.
L'utilisation de fiches d'approvisionnement est
déjà effective chez certains groupements de producteurs.
L'utilisation d'échelles officielles des maladies ou des lésions
des tubercules garantit l'homogénéité du triage.
L'établissement de ces échelles repose sur les limites critiques
formulées dans les textes officiels. Les matériels de calibrage
et de pesage sont vérifiés systématiquement. Des fiches de
poste et de maintenance des appareils sont nécessaires.
Les modalités de maîtrise de ces processus figurent
en Annexe 11.
2.2.6.4. De
la mise en conteneur à
l'expédition
:
L'Annexe 12 détaille les moyens de maîtrise, des
transports à l'expédition.
Figure 10 : Logigramme qualité au stade
4
Les autorités officielles délivrent le
certificat de conformité des lots lors de la mise en conteneurs. La
qualité est contrôlée sur la base de l'état
phytosanitaire, l'aspect, le calibre, et le poids effectif de chaque
unité de produit. Les conteneurs scellés ne subissent de nouveau
contrôle qu'à l'arrivée au port de destination, les
conditions de transport doivent ainsi faire l'objet d'une attention
particulière de la part des exportateurs, engagés à ce
stade.
2.2.7. Documentation qualité
Les systèmes d'enregistrement officiels,
présentés en Annexe 8, peuvent servir de base au système
de surveillance et de contrôle qualité. Le contexte exige
l'élaboration de formulaires aussi simples que possibles,
décrivant succinctement les contrôles effectués et les
résultats obtenus, les mesures correctives appliquées, les
responsables d'analyses, de validation des résultats et des mesures
correctives.
Tableau 9 : Disponibilité des documents
fonctionnels
Stade
|
Documents officiels
|
Documents fonctionnels
complémentaires
|
Désignation Disponibilité
actuelle
|
Désignation Disponibilité
actuelle
|
Stade 1
|
Agrément du producteur
Fiche de déclaration de culture Fiche de contrôle
aux champs Résultats d'analyse de sol
|
X X X X
|
Contrat fournisseur de semences Fiche d'approvisionnement
Résultats d'analyse de fumure CC / Manuel de BP
|
X
|
Stade 2
|
Fiche de contrôle aux champs
|
X
|
Fiche de suivi parcellaire CC / Manuel de BP
|
|
Stade 3 Stade 4
|
Agrément exportateur Agrément des installations
Etiquette commerciale Bulletin de vérification Certificat phytosanitaire
CCCO
|
X X X X X X
|
Résultat d'inspection pré-récolte Fiche de
récolte
Fiche de classement
Fiche de lot
Etiquette commerciale
CC / Manuel de BP
|
X X
|
Agrément exportateur Etiquette commerciale Bulletin de
vérification Certificat phytosanitaire CCCO
|
X X X X X
|
Carte de contrôle
|
|
Le plan d'actions correctives comprend les mesures mises en
oeuvre par poste de responsabilité. Lors des contrôles officiels,
qu'ils soient réalisés aux champs ou en post-récolte, les
agents techniques administratifs émettent des observations et des
recommandations quant à la conduite de la culture. Les fiches de
contrôle consignent également les décisions de refus ou
d'acceptation des parcelles ou des lots, selon les références
réglementaires officielles. Les fiches de suivi parcellaires doivent
comprendre toutes les opérations et mesures effectuées,
consignant l'identité de l'autorité décisionnelle.
L'efficience du circuit de diffusion de ces formulaires pour une meilleure
communication est essentielle.
Promotion de la qualité dans la production agricole : cas
de la pomme de terre d'exportation 2.2.8. Procédures de
vérification/révision du plan qualité
Les responsables de la qualité sont tenus de rassembler
les données de production et de les analyser systématiquement
afin d'orienter le développement de la qualité. Diverses
méthodes, telle la maîtrise statistique des
procédés, sont autant d'outils décisionnels pour
l'amélioration du fonctionnement, des relations et de la qualité.
D'autres méthodes par la motivation permettent d'améliorer la
qualité, citons :
· les suggestions individuelles,
· les groupes d'action,
· l'établissement de listes de fournisseurs
agréés,
· les primes et promotions individuelles des fournisseurs
performants,...
3. Coûts de la qualité
Ces coûts sont également appelés
"coûts d'obtention de la qualité" (COQ) ou "cost of quality"
(COQ). Cette classification a été reprise par la norme NF X 50-1
26 [1], où les coûts de la non qualité sont divisés
en quatre catégories :
Figure 11 : Les coûts résultant de la
non-qualité (norme NF X50-126) [1]
Le coût de la qualité dans la production de
pommes de terre d'exportation concerne ainsi les rubriques de dépenses
présentées sur la Figure 12, inspirées du coût
d'obtention de la qualité optimale selon Daigh [11] :
Figure 12 : Coût d'obtention de la
qualité optimale (Daigh, 1991) [11J
Plusieurs études ont précisé la part du
COQ dans le chiffre d'affaires des entreprises. A l'exemple des entreprises de
services représenté à la Figure 12, ce coût
représenterait entre 25 et 35 % du chiffre d'affaires, réparti
entre les 4 composantes. Le COQ ne peut pas être réduit à
zéro puisque la qualité suppose des investissements. Il serait
possible de fixer un seuil maximal au COQ de l'ordre de 3 à 7 % du
revenu total ou chiffre d'affaires [11]. Atteindre ce seuil signifierait que
les sources d'erreur ont été analysées et que des
solutions ont été trouvées, d'où l'importance de la
prévention.
3.1. Classification des coûts
Le Tableau 10 présente la ventilation des coûts par
composante :
Tableau 10 : Les composantes du coût
d'investissement dans la qualité
Dimension Prévention
Conformité
|
Définition
|
Prévenir les erreurs et intégrer la qualité
dans le processus
|
Activités de détection des erreurs
|
Détails
|
Rémunération de l'équipe qualité
|
Agréments divers
|
|
Sensibilisation/formation
|
Analyses de sol, de fumure
|
|
Coûts d'encadrement
|
Contrôles officiels en culture
|
|
Vérification des étalons et matériels
|
Analyses pré-récolte
|
|
Elaboration du cahier de charges, du manuel de
|
Etiquette commerciale
|
|
bonnes pratiques et des fiches d'instruction de poste
|
Contrôles officiels des lots conditionnés
|
|
Elaboration et diffusion des formulaires d'enregistrement
|
|
|
Tableau 11 : Les composantes du coût de la
non-qualité
Dimension Défaillances internes
Défaillances externes
|
Définition
|
Erreur interne détectée avant que le service ne
|
Erreur qui est découverte par le consommateur
|
|
soit délivré
|
et qui le touche directement
|
Détails
|
Disqualification des parcelles
|
Coûts de retriage avant mise en conteneur
|
|
Rebuts de triage au stade « récolte »
|
Lots rejetés avant mise en conteneur
|
|
Rebuts destinés aux semences, à la
|
Lots refoulés depuis Maurice
|
|
consommation ou à la vente locale
|
Déclassement du produit / perte de marché
à
|
|
Rejet pour non-conformité à la réception
*
|
destination
|
|
Rebuts de triage-calibrage au stade conditionnement
|
|
|
La non-qualité est la cause de la perte des
marchés, de la hausse des coûts de revient et de la
dégradation de l'image de marque. Il est souhaitable d'amener et de
maintenir ces coûts de la non-qualité à un niveau aussi bas
que possible. Afin de réduire au minimum ces coûts de
défaillances et parallèlement le coût d'obtention de la
qualité, il faut identifier les sources d'erreur et les éliminer.
Cette démarche nécessite un investissement accru dans la
prévention et la conformité.
3.2. Evaluation des coûts de la qualité
3.2.1. Coûts totaux liés à la
qualité
Les coûts de la qualité évalués par
modèle de structuration des producteurs donnent lieu à la figure
de synthèse suivante :
-
25
20
30
15
10
5
défaillances internes défaillances externes
prévention détection/conformité
opérateur producteur union de producteurs association de
producteurs
Source : Annexe 13
Figure 13 : Composantes des coûts de la
qualité
Les coûts des défaillances internes peuvent
être très élevés pour de grandes exploitations :
opérateurs et unions de producteurs, qui, rappelons-le cultivent
respectivement 40 et 67 ha en moyenne. Par contre, les grandes structures,
notamment les opérateurs, ont une grande maîtrise sur les
défaillances externes.
Les investissements en prévention sont les plus
élevés pour les opérateurs, qui doivent disposer d'un
système plus développé. Par contre, les unions de
producteurs dépensent plus en détection
étant donné la pluralité et la grande diversité des
exploitations qui fournissent leurs produits.
3.2.2. Influence de la taille des exploitations
|
1,400 1,200 1,000 0,800 0,600 0,400
|
|
|
|
|
détection/conformité prév ention
défaillances externes défaillances internes
|
|
|
|
|
|
|
|
opérateur producteur union de producteurs association
de
producteurs
Modèle d'exploitation
Source : Annexe 13
Figure 14 : Comparaison des coûts de la
qualité par unité de surface
D'une manière globale, les coûts de la
qualité par hectare sont plus élevés chez les associations
de producteurs, dont les coûts de prévention et de
conformité sont très élevés : respectivement de
0,517 et de 0,356 millions d'Ar/ha. On remarque une diminution des coûts
par unité de surface à fur et à mesure que la surface
exploitée augmente.
3.2.3. Importance comparée des composantes du
coût
Tableau 12 : Contribution des composantes dans le
coût de la qualité
Opérateur Union de Association de
producteur producteurs producteurs
|
Défaillances internes (%)
|
58
|
42
|
30
|
Défaillances externes (%)
|
1
|
4
|
4
|
Prévention (%)
|
36
|
15
|
39
|
Détection/conformité (%)
|
5
|
38
|
27
|
Total (%)
|
100
|
100
|
100
|
|
On remarque que les anomalies internes représentent la
majeure partie des dépenses : de 30 à 58%, et diminuant avec la
surface cultivée. Les coûts de prévention suivent avec des
contributions allant de 15 à 39%. Pour les associations, elle constitue
la plus grande charge.
Les coûts de détection, quant à elles,
peuvent être très variables. De 5% chez les opérateurs, ils
peuvent atteindre 38% chez les unions (voir § 3.2.1). Les
défaillances externes, quant à elles, sont négligeables :
1 à 4%.
4. Simulation des scenarii d'intégration de la
qualité 4.1. Objet de la simulation
La simulation vise une analyse comparative des coûts de
la qualité au niveau des producteurs. Le scénario
d'intégration de la qualité sera étudié pour les
trois modèles d'exploitation identifiés au § 1.6.4.
4.2. Présentation des scenarii
4.2.1. Scénario 0 : « sans
système qualité »
Le scénario se basera sur les résultats de la
première campagne de 2003- 2004, lors de laquelle :
· les rebuts de triage / calibrage au conditionnement
étaient élevés suite à la mauvaise assimilation des
techniques de production, et à l'inexistence de prétriage ;
· les coûts de retriage étaient très
élevés du fait des lacunes référentielles en amont
;
· les lots rejetés lors des contrôles
officiels frôlaient les 80% pour les associations de producteurs ;
· le refoulement des produits depuis l'île Maurice
concernait 36% des produits des opérateurs.
4.2.2. Scénario 1 : « avec
système qualité »
Le scénario utilisera les coûts de la
qualité évalués précédemment.
4.3. Résultats des simulations
4.3.1. Evolution des coûts d'obtention de
la qualité
L'évolution des coûts globaux est
synthétisée sur le Tableau 13.
Tableau 13 : Coûts globaux d'obtention de la
qualité par unité de production-type
Opérateur Union de Association de
producteur producteurs producteurs
Scénario « 0 »*
|
60,218
|
69,317
|
5,304
|
Scénario « 1 »*
|
36,542
|
57,277
|
4,412
|
Réduction des coûts (%)
|
39
|
17
|
17
|
|
*valeurs en millions d'Ariary 2005
L'intégration d'une démarche qualité serait
une décision avantageuse, notamment pour les opérateurs
producteurs.
4.3.2. Evolution des composantes du coût de
la qualité
La Figure 15 traduit la tendance des contributions des quatre
composantes du COQ selon les scenarii. Il est constaté que globalement,
les défaillances, notamment externes, diminuent considérablement
en intégrant un système qualité, ceci pour les trois
catégories de producteurs. La variation constatée culmine de 24
à 48%. Les défaillances internes, quant à elles,
augmentent légèrement chez les opérateurs pour
lesquels les rebuts de triage constituent une
défaillance interne. Celles-ci diminuent chez les unions et
associations.
Par contre, les coûts de prévention, qui peuvent
être nuls pour le scénario « sans qualité »,
augmentent jusqu'à 39%, une tendance que partage les coûts de
détection.
0
1
0
1
0
1
100%
40%
20%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
10%
0%
Union de producteurs
Association de producteurs
Opérateur producteur
détection/conformité prévention
défaillances externes défaillances internes
0 : "sans qualité"; 1: "avec
qualité"
Source : Annexe 14
Figure 15 : Variation des contributions des
composantes du coût de la qualité
4.3.3. Rapprochement avec les modèles
théoriques
A mesure du développement d'une démarche
qualité, on a constaté une diminution du coût des anomalies
associée à une augmentation des coûts de détection
et de prévention. Cette évolution suit la tendance d'auteurs qui
ont développé des approches théoriques relatives à
la décroissance du COQ suite à l'investissement dans la
prévention. La plupart ont proposé l'hypothèse de
l'existence d'un optimum des dépenses liées à la
prévention, inscrite sur la Figure 16.
Figure 16 : Optimisation des coûts de la
qualité (Gibson et al, 1991) f 14]
Toutefois, à partir d'un certain montant des
dépenses de prévention, le retour d'investissement de la
prévention serait plus faible puisque le COQ augmenterait, et les
opportunités de profit baisseraient. [14] Cet optimum reste à
retrouver pour la production de pommes de terre au fur et à mesure des
données de nouvelles campagnes.
5. Conclusion partielle
L'analyse fonctionnelle de la filière aura
souligné le potentiel sous-exploité de la filière,
bloqué par des déficiences structurelles. En effet, les
difficultés d'ancrage des innovations liées à la
qualité ainsi que le manque de maturité des relations
contractuelles entre acteurs conduisent à des divergences de
stratégies malgré une volonté nationale marquée.
Ainsi, la préférence pour les variétés habituelles,
améliorées ou non, la prévalence rationnelle de
l'autoconsommation s'alliant aux lacunes par rapport aux ressources techniques
et au manque d'incitation par rapport aux prix expliquent que l'exercice de
l'activité proviendrait plutôt d'une tendance de groupement que de
considérations économiques pour les plus petits producteurs.
Quant à l'intégration de la qualité dans
la filière, les structures officielles préexistantes persistent
pour l'assurance de la qualité du produit fini. Les efforts en
législation concernent techniquement les normes expérimentales
établies par le Bureau des Normes Malagasy ainsi que les
arrêtés interministériels de création des organes de
concertation pour l'aspect organisationnel. Ces textes législatifs ont
l'avantage d'être basés sur les exigences formulées par la
clientèle mais sont néanmoins équivoques sur certains
points : fournissant peu de sécurisation des producteurs.
De plus, l'adaptation des outils communs de la qualité
à la réalité est incomplète pour ne citer que la
non-réalisation des documents qualité pour la plupart des acteurs
ou l'incapacité réelle de réalisation des mesures
préventives et curatives tant en amont, dès la production
semencière, qu'en aval ; dérivant notamment d'insuffisances
matérielles.
Or, les outils de la qualité sont multiples au niveau
international. Leur concrétisation doit passer par l'affectation de
responsabilités axées sur la qualité aux acteurs en
présence afin de former une équipe intégrée et peu
onéreuse. Ceci exige un renforcement des compétences, une
amélioration des systèmes d'information et une
professionnalisation des services spécialisés d'analyses
diagnostic et de contrôle qualité.
Les dangers au cours des quatre étapes du processus de
production sont concentrés en amont et en aval de la culture aux champs.
Les améliorations proposées sont représentées sur
les logigrammes qualité sur la base de l'élaboration de
référentiels et de fiches de suivi de processus ainsi que de mise
en lot et d'étiquetage conformes. Les agréments et certificats
officiels attribués en constituent également les balises.
En outre, les coûts de la qualité varient selon
l'échelle de l'exploitation dans la mesure où les coûts des
défaillances internes sont relativement bas pour les petites
unités, mais la maîtrise des défaillances externes est
supérieure pour les grandes exploitations qui peuvent ainsi être
plus réactives aux exigences de la clientèle. On constate
également que la structure en union permet une détection moins
onéreuse malgré une bonne maîtrise des défaillances
externes, mais exige une structuration interne réfléchie.
La simulation des scenarii « avec » et
« sans » système qualité souligne la
nécessité de segmentation du marché de la pomme de terre
selon la nature des demandes, la gestion du potentiel et les prix
pratiqués. Les réductions des coûts à
l'intégration d'un système qualité sont
intéressants notamment pour les opérateurs (39%) mais aussi pour
les paysans producteurs (17%) : qui doivent connaître une tendance
à la diminution au cours de l'adoption du processus.
III. Discussions
1. De quelles capacités fonctionnelles la
filière dispose-t-elle pour satisfaire les demandes et
pérenniser l'activité ?
L'hypothèse de départ selon laquelle la
filière se heurte à des lacunes structurelles et
technico-économiques pour l'atteinte des objectifs de production se
confirme par les faits de la première campagne et les lacunes
constatées dans le processus de production.
1.1. Optimisation de la structuration et de
l'organisation de la filière 1.1.1. Enjeux d'une
amélioration de la structuration de la filière
Plusieurs perspectives seraient envisageables dans le cas d'une
amélioration structurelle par une cohésion des actions de tous
les acteurs, à savoir :
· une politique cohérente de production de semences
;
· un meilleur contrôle des prix et des marchés
tant sur le plan national que hors des frontières ;
· une professionnalisation progressive des producteurs ;
· le développement de l'image produit, voire une
labellisation ;
· de meilleures perspectives concurrentielles.
1.1.2. Filière pomme de terre
d'exportation : de nouvelles donnes
Toutefois, cette amélioration devra considérer
plusieurs faits qui mériteraient une attention particulière :
· le projet d'exploitation en joint-venture mauricien de 1
000 ha dans la Région du Vakinankaratra ;
· la mise en place d'une Agrotechnopole destinée
à la facilitation des transactions et du regroupement de la production
régionale ;
· le lancement du Programme Régional de Protection
des Végétaux ;
· les possibilités de diversification
variétale des produits selon leurs caractéristiques :
variétés de consommation, à chair ferme,
féculières,... ;
· les possibilités de prospection d'autres
marchés africains et asiatiques pour la pomme de terre.
Or, la politique économique nationale a un rôle
primordial à y jouer. 1.1.3. Négociations
internationales
Sur le plan national, la facilitation des échanges
commerciaux est en bonne voie. Cependant, les rôles de chaque acteur
comportent des zones d'ombre étant donné que les
négociations initiales se sont déroulées entre des
autorités nationales de tutelle du côté malgache et un
corps para-étatique du côté mauricien. Les quotas de
Madagascar ainsi que la détermination et la négociation des prix
doivent se baser
sur l'analyse des informations réelles issues
d'observatoires ou de services d'information régionaux, pouvant attester
de la faisabilité des objectifs de production.
1.1.4. Externalités de la politique
d'investissement
Le cadre des investissements malgaches se trouve face
à une problématique en ce qui concerne la restructuration de la
production agricole. En effet, l'analyse des impacts de l'implantation de
grandes exploitations agricoles de gérance étrangère,
énoncée au § II. 1.5 s'avère essentielle. La mise en
place d'un système de protection ou de restructuration des petits
producteurs nationaux est fondamentale.
Par ailleurs, les outils de négociation courants, tel
le contrat, sont des notions peu applicables chez certains producteurs. Ainsi,
la contractualisation des tractations ne constitue pas toujours une
sécurisation des parties.
1.2. Développement des capacités
techniques
1.2.1. Renforcement des capacités des
producteurs de base
La simplification des outils, notamment documentaires, pour
le contrôle et la maintenance d'un système qualité a ses
limites. En effet, un minimum de connaissances de base de chaque agent
productif est requis ; ce qui n'est pas toujours le cas. L'illettrisme et
l'imprécision des mesures demeurent un fléau au
développement de la qualité. Dans le même contexte,
l'acquisition par les producteurs de base des techniques de contractualisation,
de prospection de marchés doit être privilégiée.
1.2.2. Renforcement des services
spécialisés
La réalisation des diverses analyses diagnostic et de
contrôle qualité dans la filière pomme de terre
d'exportation n'est actuellement possible que dans les laboratoires du
FIFAMANOR, qui ne disposent pas, même en cas d'extension, des
capacités nécessaires. (voir § II. 2.1.1)
La mise en place de laboratoires spécialisés,
ou l'accréditation de laboratoires existants, ainsi que le
développement d'outils simples de diagnostic, telles que les
échelles officielles d'attaque par les maladies, devraient être
effectifs. La mise à niveau des laboratoires pour une
accréditation internationalement reconnue est une option à long
terme, par la normalisation et la validation des méthodes telle la mise
en place d'un système de traçabilité des
échantillons.
2. Quelle structuration et quel système
qualité pour les modèles d'exploitation d'Antsirabe?
2.1. La mise en place d'un système
intégré à chaque étape de production permettrait
d'assurer une production de qualité
Le déploiement des outils qualité
adaptés, d'après les plans de maîtrise de la
qualité, et modelés sur les logigrammes forme un système
de limitation des défauts de production, établi sur une
conscience de la qualité et un autocontrôle au niveau de chaque
agent. La réalisation se fait à travers un management
participatif.
Promotion de la qualité dans la production agricole :
cas de la pomme de terre d'exportation 2.1.1. Promotion de la
qualité
Etant donné la jeunesse de la perception de la «
qualité commerciale » au niveau des producteurs, la promotion de la
qualité par le développement d'une culture qualité et par
un appui pratique aux entreprises qui oeuvrent à promouvoir la
qualité serait capitale.
Parallèlement, l'établissement de
référentiels nationaux sur la qualité pour cette
catégorie de production permettrait une meilleure assise des
démarches.
2.1.2. Articulation des fonctions
Les responsabilités des diverses entités
productives : agriculteurs - conditionneurs, ont été
préalablement définies. Toutefois, des conflits entre ces deux
catégories, suite à leur complémentarité, à
la divergence de leurs objectifs et aux contraintes de leurs services peuvent
survenir. En effet, à l'intérieur d'un processus, les
différents services qui participent à la réalisation d'un
produit sont une succession de fournisseurs, chacun alimentant le client qui le
suit dans le processus. Les actions de sensibilisation y prennent toute leur
signification.
2.2. La non-qualité coûte cher
Cette hypothèse aura été fortement
corroborée par les résultats de la simulation, au paragraphe 4.3.
En effet, des réductions du coût de la qualité, variant de
17 à 39% ont été observées.
Toutefois, la démarche qualité reste une action
progressive et continue qui, à long terme, permettrait d'abaisser
progressivement le coût total.
Les calculs des COQ et des CNQ restent toutefois des outils
décisionnels et devraient s'étaler sur plusieurs années
pour pouvoir en vérifier la tendance réelle, et les
modèles théoriques apparentés.
2.3. L'intégration d'un système
qualité permettrait l'atteinte des objectifs de production tout en
réduisant les pertes
2.3.1. Gestion des risques par les acteurs
2.3.1.1.
Gestion des risques par les
exploitations
Les réticences et les réserves des exploitants
agricoles envers la spéculation peuvent s'expliquer par leur logique de
gestion des risques, qui se présentent sous différentes formes
:
· fluctuations ou instabilité de marché ;
· faible capacité d'autofinancement ;
· aléas techniques : non-maîtrise des
techniques, des facteurs de transmission de maladies aux parcelles,
exagérés par l'inexistence de système d'assurance contre
les risques naturels ;
· insécurité foncière.
En outre, la problématique du système «
paysan salarié » aura été maintes fois
soulevée dans le milieu des opérateurs.
2.3.1.2.
Gestion des risques par les
opérateurs locaux
Dans le secteur agricole en général,
très peu d'opérateurs comptent investir dans la plantation de
produits de faible valeur ajoutée car ils jugent les risques trop
élevés pour un besoin en fonds de roulement assez
conséquent. Le système le plus utilisé à Madagascar
est la sous-traitance de la production à des groupements de paysans :
assistance technique, avance en intrants, garantie de rachat de la production.
Aucune entreprise n'a jamais directement investi de par ses propres moyens dans
la plantation [13]. Les légumes intéressant les investisseurs
sont surtout les produits de contre saison : la pomme de terre et la carotte
dans la zone Océan Indien ; le haricot vert, le cornichon, le champignon
et l'asperge en Europe.
Des investissements moins importants que la transformation
sont attendus au niveau de l'amélioration qualitative des produits bruts
: calibreurs, trieurs, séchoirs, équipements de nettoyage. Pour
les légumes, ils concernent :
· des unités de conditionnement et de conservation
de légumes frais ;
· la plantation de légumes frais biologiques.
D'autres opérateurs membres des associations
professionnelles (PRONABIO, UPFL...) et des entreprises dans les zones
productrices, notamment l'Itasy et le Vakinankaratra; appuyées par des
projets se sont également lancés dans la production de
légumes.
Le manque d'incitation des opérateurs nationaux pour
l'investissement dans le secteur reste à déplorer.
2.3.2. Possibilités et tendances
L'élargissement de la reconnaissance qualitative de
nos produits devrait passer par un travail de rapprochement avec les
référentiels élaborés dont l'adoption devient
indispensable pour le développement commercial et l'image des
producteurs agricoles.
2.3.2.1.
Qualité totale
La qualité totale permet une assurance qualité
optimale et évolutive. Celle-ci requiert :
· une adaptation permanente des produits et des services
aux attentes des clients et à leur évolution, par la
maîtrise de toutes les activités de l'entreprise ;
· une clarification des objectifs : satisfaction totale des
clients, recherche permanente des améliorations, zéro
défaut.
2.3.2.2.
Certification
Pour éviter un «examen de passage» à
chaque commande, les sous-traitants sont de plus en plus nombreux à
adapter leurs processus pour recevoir le certificat
de conformité du système qualité de
l'entreprise aux normes ISO, reconnues dans le monde entier. La certification
concerne : les équipements, les procédures, les qualifications
des personnels, les aménagements des bâtiments,... En
matière de démarche de certification, la norme ISO 14001 est la
seule adaptée aux exploitations agricoles.
L'acquisition de la certification passe par un long programme
de formation, de rédaction de procédures et de manuels qui
nécessitent des moyens, des mesures et un savoir-faire
spécifique. Il faut être capable d'assurer la
traçabilité des fabrications. Dans les pays
industrialisés, les moyens de financement sont multiples et
proposés par divers organismes.
2.3.2.3.
Question de la
traçabilité
La traçabilité des produits est une
conditionnalité obligatoire depuis janvier 2005 pour l'exportation vers
le marché européen.
Les principes, faisabilité et description du
système, présentent un intérêt d'étude
marqué. La mise en place des systèmes de maîtrise de la
qualité abordés dans la présente étude permettrait
de faciliter considérablement le passage à la
traçabilité. La méthodologie élaborée serait
également adaptable pour d'autres produits, étant donné
l'ouverture imminente des marchés internationaux.
3. Conclusion partielle
L'exportation destinée au marché mauricien aura
été inédite dans le domaine de la filière pomme de
terre. Après deux campagnes mitigées, la lente
réactivité de la production locale par rapport à la
demande aura résulté de points sensibles au niveau des
capacités fonctionnelles et de la structuration de la filière.
En effet, celle-ci dispose d'une législation
actualisée, mais qui reste à harmoniser. En outre, des
stratagèmes à l'échelon national seront indispensables sur
plusieurs points :
· l'inventaire et le déploiement des ressources
disponibles et un ciblage des investissements nécessaires, par exemple
en production semencière ;
· l'amélioration de la concurrentialité des
producteurs locaux ;
· la prospection de marchés et le
développement des produits ;
· le contrôle des marchés et la maturation des
contrats par les entités privées ;
· l'organisation efficiente de systèmes
d'information.
Les projets de Pôles Intégrés de Croissance,
et en particulier l'Agrotechnopole de la Région du Vakinankaratra,
doivent notamment répondre à ces attentes.
Par ailleurs, au niveau de la promotion de la qualité en
particulier, les discussions portent sur :
· les efforts d'établissement de
référentiels qualité ;
· la responsabilisation des producteurs et la
création de l'équipe qualité par : (i) la sensibilisation
générale des producteurs impliqués pour une approche
orientée « client » ; (ii) le renforcement de capacité
de production et de négociation ;
· le transfert d'une forme adaptée d'outils
qualité pour une meilleure acquisition, portant notamment sur : (i) les
instruments de mesure, les échelles simplifiées ; (ii) les fiches
et systèmes d'enregistrement ;
· le développement : (i) des laboratoires
d'analyse et de contrôle qualité, notamment phytosanitaires, en
production semencière ; (ii) de la capacité des services en amont
notamment la fourniture de semences et l'approvisionnement en intrants.
Le système qualité devra ainsi être
intégré à chaque étape de la production tel que
représenté sur les logigrammes. Le développement de la
culture « qualité » exige la conscientisation des producteurs
sur les coûts d'obtention de la qualité et des coûts de
non-qualité comme outils décisionnels ; conjugués avec la
logique de gestion de risques de ceux-ci. Le développement progressif du
système chez chaque exploitant mène à la maîtrise
d'autres options qualité plus élaborées et une
valorisation plus bénéfique des potentiels.
CONCLUSION
Cette étude a permis de concevoir l'application des
outils décisionnels et fonctionnels de la qualité dans la
filière pomme de terre d'exportation. La méthodologie
conçue vise l'amélioration qualitative de la production, et est
extrapolable à de nombreuses autres filières voisines.
Le diagnostic fonctionnel mené a donné lieu
à une meilleure connaissance des parties en présence, du point de
vue de leurs attributions et de leurs stratégies. La modélisation
des exploitations-types sert de base aux calculs ultérieurs, voire pour
d'autres analyses.
Des données techniques ont été
recueillies sur la base de recherches fondamentales antérieures, la
consultation des producteurs de base, des techniciens encadreurs et des
experts. Elles ont permis d'élaborer un schéma
d'intégration de la qualité dans la production.
Enfin, les effets de l'intégration de la qualité
par type d'exploitation ont été mis en exergue par le biais du
calcul comparatif des coûts d'obtention de la qualité. Le
substantiel impact économique de l'introduction du système a
été confirmé.
L'analyse soulève également plusieurs
questionnements transversaux, à savoir en premier lieu l'avenir et les
perspectives pour la qualité. En effet, la qualité est une notion
fortement axée sur la clientèle. La mise en oeuvre d'une
démarche qualité ne serait effective que dans les conditions de
concurrentialité et selon le degré d'exigences des clients.
Toutefois, il ne serait pas anticipé de signaler l'importance accrue du
respect des limites maximales de résidus notamment dans les produits
légumiers. Le programme PIP/COLEACP oeuvre dans ce domaine et
constituerait un partenaire capital pour le développement de la
filière. Dans la même optique, les plans de production de pommes
de terre devraient être axés sur les destinations des produits. La
diversification variétale devrait permettre, non seulement d'augmenter
la productivité, mais aussi de maîtriser les
caractéristiques technologiques des produits dérivés.
En second lieu, la structuration en exploitation familiale ou
l'entreprise agricole restent deux options concurrentes. Le choix des
modèles d'exploitation à privilégier ou à
éprouver reste une question en suspens mais non moins primordiale dans
le courant de libéralisation actuel. Les pays qui ont pris le train du
modèle productiviste avec une spécialisation et une concentration
accrue vivent les mêmes crises existentielles [19]. Le
développement local « durable » peut difficilement se
réaliser sans un modèle d'exploitation agricole « durable
» : viable, vivable, transmissible et reproductible. Le choix du
modèle idéal devra également tenir compte des notions
d'économie d'échelle.
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filière pomme de terre dans la région de la Haute-Matsiatra : les
cas particuliers de Fandrandava et Andoharanomaitso. 1999. I
ntercoopération-Programme Tanety Soa Miray. Fianarantsoa.
25. RAKOTOARISOA S., RAKOTOVELO N., SCHULTZ T. Diagnostic
rapide de la filière de la pomme de terre de Madagascar (Régions
productrices d'Arivonimamo, Andramasina, et marché d'Antananarivo).
2000. GRET/CITE. Antananarivo.
26. RAKOTONINDRAINY E. Approche du système
agro-économie de la pomme de terre dans le Vakinankaratra. 1977.
Mémoire de fin d'études. ESSA. Antananarivo.
27. REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA. Document Stratégique pour
la Réduction de la Pauvreté version du juillet 2003. 2003.
République de Madagascar. Antananarivo.
28. REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA/COMITE I NTERMINISTERIEL
D'ORIENTATION ET DE VALIDATION/EQUIPE PERMANENTE DE PILOTAGE. Plan d'action
pour le Développement Rural (version intermédiaire). 2000.
République de Madagascar. Antananarivo.
29. REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA/PRIMATURE/PADR/EQUIPE
PERMANENTE DE PILOTAGE. Le Programme Régional de Développement
Rural, GTDR.1-Vakinankaratra. 2001. République de Madagascar.
Antananarivo.
30. REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA/MAEP, MICDSP, MENRS, MEFB.
Arrêté interministériel n°6001/2004 relatif à
l'exportation de pomme de terre. 2004. République de Madagascar.
Antananarivo.
31. REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA/MAEP, MICDSP, MENRS, MEFB.
Arrêté portant création d'un Comité National
d'Orientation et de Pilotage de la filière pomme de terre et fixant son
organisation et son fonctionnement. 2004. République de Madagascar.
Antananarivo.
Annexes
Annexe 1 : Tableau des objectifs et ressources
Objectifs spécifiques
|
Sous-objectifs
|
Activités
|
Ressources
|
1. Dresser un diagnostic fonctionnel de la filière
|
1.1. Etablir le profil général de la production
|
documentation
entretiens semi-directifs avec les personnes-ressources descente
sur site
enquêtes des exploitations analyse des données
|
accès à la documentation
frais d'enquêtes fiches d'enquête fournitures
outils d'analyse statistique des données : SPSS
|
|
|
|
2.1. Réunir les informations techniques sur la production
et la commercialisation
|
documentation
entretiens compréhensifs descente sur site
enquêtes des exploitations analyse de données
rédaction des documents qualité
|
accès à la documentation frais d'enquêtes
fiches d'enquête
fournitures
outils d'analyse des données qualité : SPSS,
QALITEL, EXCEL
|
|
|
3.1. Réunir les informations économiques sur la
production et la commercialisation
|
documentation
entretiens semi-directifs avec les personnes-ressources
brainstorming
descente sur site
enquêtes des exploitations analyses des données
validation
|
accès à la documentation frais d'enquêtes
fiches d'enquête
fournitures
outils d'analyse financière et statistique : EXCEL,
SPSS
|
|
|
4.1. Edition du mémoire
4.2. Soutenance du mémoire
|
documentation
synthèse, corrections et rédaction
édition et reproduction communication
|
accès à la documentation matériels,
fournitures et consommables de bureau frais de salle, matériels
audiovisuels
|
|
Annexe 2 : Informations à
collecter
Sous-objectifs Informations qualitatives Informations
quantitatives
1.1. Etablir le profil général de la production
|
historique des activités
liste des acteurs de la filière
relations entre acteurs
état des lieux de la production actuelle
exigences qualitatives actuelles
référentiels nationaux en matière de
qualité et de production
|
1.2. Effectuer une analyse diagnostic au niveau des acteurs
1.3. Caractériser et modéliser les groupements et
les exploitations
historique de l'activité de l'agent
attribution de l'acteur
rôle fonctionnel de l'acteur
outils de négociation
perception de la qualité par acteur
stratégie adoptée par acteur
contrainte soulevée par acteur
circuit de production et de commercialisation évolution du
contexte de la production
objectifs de l'acteur
forme d'organisation et attribution des membres
nombre de membres
surface totale exploitée
surfaces rizières/baiboho/tanety
surfaces PT
part des variétés améliorées
productions annuelles
part d'autoconsommation, de semences, de ventes
2.1. Réunir les processus et étapes de production
bilans et flux
informations techniques systèmes actuels et
améliorés de culture, de récolte délais
réels pour chaque étape
sur la production et la et de stockage
commercialisation affectation des ressources
Sous-objectifs Informations qualitatives Informations
quantitatives
2.2. Appliquer les
principes d'un système qualité dans la
production
|
maladies de la pomme de terre
maladies de conservation
accidents physiologiques possibles
maladies courantes de la pomme de terre
maladies courantes de conservation
accidents physiologiques courants
points critiques
ressources matérielles disponibles (nature et état)
types de démarche qualité
outils qualité
|
pertes théoriques
importances théoriques respectives des dangers
pertes évaluées
importances respectives des dangers évaluées par
l'exploitant
niveau technique des paysans cibles ressources matérielles
disponibles (nombre et capacité)
|
3.1. Réunir les
informations économiques sur la production et la
commercialisation
|
historique et stratégies de groupement quid des actions
collectives
historique de l'exploitation
objectifs de l'exploitation
stratégie adoptée par l'exploitation contrainte
soulevée par l'exploitation niveau de technicité de
l'exploitation perception de la qualité par l'exploitation
capacité d'innovation de l'exploitation variétés
exploitées
|
prix à chaque étape du processus de production
éléments du coût de « production »
de chaque acteur (inputs)
valeurs des inputs et outputs
estimation du « coût de la qualité »
|
3.2. Simuler les effets du scénario de conduite
d'une production de
qualité sur les coûts liés à la
qualité
|
(traitement des données)
|
Annexe 3 : Types de relations contractées par
les opérateurs exportateurs
Types de relations
|
Catégories d'acteur
|
Cas possibles
|
Relations en amont
|
Fournisseurs de semences
|
Transaction commerciale ou auto-production
|
Fournisseurs d'intrants
|
Transaction commerciale
|
Producteurs associés
|
Paysans salariés, négoce (collecte) et/ou
organisations paysannes productrices
|
Encadreurs techniques
|
Contrat multipartite
|
Relations en aval
|
Importateurs
|
Importateurs directs ou AMB
|
Annexe 4 : La Commission de l'Océan Indien
(COI)
La Commission de l'Océan Indien est une organisation
intergouvernementale à vocation sous-régionale qui regroupe en
son sein 5 îles riverains du Sud Ouest de l'Océan Indien à
savoir : Les Comores, la France/Réunion, Madagascar, Maurice et les
Seychelles.
Cette organisation sous régionale créée
le 10 Janvier 1984 à Victoria, Seychelles, représente une
communauté de 16 millions d'habitants répartis sur 595 000
Km2 de terres insulaires auxquelles correspondent les 7 millions de
Km2 d'une vaste zone économique exclusive ( ZEE )
L'Accord Général de Coopération entre les
pays membres de la COI (dit Accord de Victoria) :
Etablir les fondements et le cadre d'une coopération
rénovée, fructueuse et durable à l'intérieur de la
région Sud Ouest de l'Océan Indien ;
Assurer l'intensification des relations intra régionales
par la mise en oeuvre d'une nouvelle stratégie de développement
régional. Depuis sa création , la COI avait adopté une
coopération sectorielle.
Le Secrétariat Général est assuré par
la réunion /France,
La Présidence du Conseil était sous la direction du
Seychelles en 2003,
Les échanges commerciaux de Madagascar avec les pays de la
COI sont peu importants.
L'île Maurice et la Réunion en sont les principaux
partenaires.
Tarifs Douanier :
L'application de taux zéro entre Madagascar et l'île
Maurice est effective. Les deux pays sont membres du Zone de Libre Echange
(ZLE). La Réunion applique le régime douanier régissant
les pays ACP
Comores Seychelles sont encore au stade de 80%
Existence du Certificat d'origine COI entre les pays membres de
la COI pour les commerces intra-régionaux. (Valeur Ajoutée
35%)
Source : [6]
Stockage
Contrôle
Document d' enregistrement
Document de référence
Composant / Produit
Action
Annexe 5 : Calendrier de production de la pomme de
terre d'exportation
Mois
|
J A S O N D J F M A M J
|
Travaux du sol
|
|
Implantation
|
|
Entretiens
|
|
Récolte
|
|
|
|
Récolte de saison
Récolte de saison intermédiaire
|
Annexe 6 : Variation saisonnière des prix aux
producteurs
L'étude CITE/FOFIFA 2001 rapporte pour les 7 zones
d'observations de l'étude (dont les cinq premières productrices
nationales de pomme de terre) Antsirabe, Antanifotsy, Betafo, Faratsiho,
Ambatolampy, Ambositra, Manjakandriana :
Le prix producteur moyen est de 643 fmg/kg pour l'an 2000
Prix en FMG/kg
Source : [22]
Annexe 7 : Symboles utilisés dans le
logigramme Qalitel
Annexe 8 : Système documentaire dans la
filière pomme de terre d'exportation malagasy
Document
|
|
Référence(s) Ressources et
Entité concernée Type de contrôle outils
|
Agrément du
producteur
|
Arrêté
DRDR Capacité technique interministériel
Enquêtes
|
|
|
Agrément de
l'exportateur
MICDSP, DRDR Statut juridique Arrêté
Procédures
Capacité technique interministériel
administratives
Agrément de
l'organisme d'encadrement
MICDSP, MAEP, Arrêté Enquêtes,
DRDR Capacité technique interministériel
formation
Déclaration de
culture :
DRDR / SRSAPS
Fiche de
déclaration de
culture + fiche de contrôle en culture
Règlements techniques sur la production, le
contrôle et la
certification des semences
Procédures administratives Enquêtes
et contrôles
Contrôle aux champs : espèce -
variété - producteur - zone - village - encadreur responsable -
origine de la semence mère - catégorie - date de semis -
densité de semis - précédent cultural - fumure organique -
sarclage buttage
Fiche de contrôle en culture :
DRDR / SRSAPS
Isolement - état cultural - propreté - état
sanitaire - pureté variétale
LNS / SOC
Résultats d'analyses de lots
Analyses de lots de semences : espèce -
variété - provenance - N°lot - poids - date - analyses
physico-chimiques
Règlements techniques sur la production, le
contrôle et la
certification des semences
Laboratoire National des Semences Laboratoires du FIFAMANOR
Bulletins de
Analyse de lots de tubercules conditionnés :
variété - provenance - N°lot - poids conditionné -
date - aspect - calibre
Norme expérimentale Fiches du MAEP
vérification des lots + certificat de
SRC
Techniciens du
SRC
contrôle de conditionnement et d'origine + certificat de
conformité
Annexe 9 : Maîtrise des processus: fourniture
d'intrants
Points critiques de maîtrise
|
Danger(s)
|
Mesure(s) de maîtrise
|
Limite(s) critique(s)
|
Méthode de contrôle
|
Mesure(s) corrective(s)
|
Formulaires d'enregistrement
|
Quand
|
Comment
|
Qui
|
Qualité des semences
|
Dégénérescence Contamination par des
organismes de quarantaine
Semences
longuement stockées
productivité basse et attaque par des organismes de
quarantaine
|
Contrôle et certification Identification des meilleurs
calendriers de production nationaux de semences parmi les fournisseurs
potentiels
Etiquetage de conformité des lots de semences
|
Catégories super-élite ou élite ou
certifiées Législation
phytosanitaire sur les seuils de
contamination par catégorie
Au plus 3 mois de stockage des semences
|
Pendant la production de semences
A la réception des semences
|
Agrément des lieux et installations de production de
semences
Permis phytosanitaire d'importation
Certificat
phytosanitaire d'importation
Contrôles aux champs
|
SOC du pays d'origine
SQI malgache Organisme national de protection des
végétaux du pays d'origine
Responsables régionaux : DRDR, SRAPS
|
Destruction des parcelles et semences contaminées
|
Fiche de déclaration de culture des semences
Fiche de contrôle aux champs des semences Certificat des
lots de semences
|
Disponibilité en semences
|
Retard d'implantation et retards sur le calendrier de
production
Insuffisance en quantité
non-atteinte des quotas
|
Planification de la production et de la fourniture en semences
Systèmes d'avance en intrants Etablissement d'une liste de fournisseurs
agréés
|
Date limite officielle d'implantation (janvier de l'année
en cours)
|
Au moins 6 mois avant la date d'implantation
prévue (commande - production - délais de
dormance)
|
Planification
concertée par groupement encadré :
systèmes
d'autoproduction / de sous-traitance / ... Planification au
niveau national
|
Comités de pilotage Interprofessions Responsables de
groupement Encadreurs techniques
|
Recours à d'autres fournisseurs Remplacement de
spéculation
|
Contrats fournisseurs Fiches
d'approvisionnement
|
Conformité d'emploi des engrais
|
Insuffisance des apports
Non-conformité des dates et des quantités
d'apport
rendement bas
|
Planification de l'approvisionnement
Systèmes d'avance en intrants Systèmes de
microcrédit agricole Analyse de sol
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques et formations
paysannes, supports divers
|
Voir diagramme du process
|
A l'implantation Pendant le cycle de végétation
|
Planification
concertée et réglementation interne au groupement
(autocontrôle) Suivi-évaluation Analyse de sol
Suivi parcellaire (avec système
d'identification)
|
Responsables de production Encadreurs techniques
Agents techniques de l'administration
|
Correction des apports
|
Fiches de suivi parcellaire
Fiche de contrôle aux champs
|
Conformité d'emploi des produits phytosanitaires
|
Insuffisance des traitements Non-conformité des dates et
des doses de traitement
rendement bas et attaque par des organismes de quarantaine
|
Planification de l'approvisionnement
Systèmes d'avance en intrants Systèmes de
microcrédit agricole Analyse de sol
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques et formations
paysannes, supports divers
|
Voir diagramme du process
|
A l'installation Pendant le cycle de végétation
+/- au stockage
|
Planification
concertée et réglementation interne au groupement
(autocontrôle) Suivi-évaluation
Fiches officielles de suivi parcellaire
|
Responsables de production Encadreurs techniques
Agents techniques de l'administration
|
Correction des traitements (curatifs) Disqualification des lots
selon LMR
|
Fiches de suivi parcellaire
Fiche de contrôle aux champs
|
Annexe 10 : Maîtrise des processus : culture
aux champs
Points critiques de maîtrise
|
Danger(s)
|
Mesure(s) de maîtrise
|
Limite(s) critique(s)
|
Méthode de contrôle
|
Mesure(s) corrective(s)
|
Formulaires d'enregistrement
|
Quand
|
Comment
|
Qui
|
Etat sanitaire du sol
|
Transmission d'organismes de quarantaine
|
Diagnostic et analyses de sol avant implantation Isolement des
parcelles cultivées
|
Législation sur organismes de quarantaine
|
Avant agrément
des producteurs
|
Analyses de sol Suivi parcellaire (au moins 2 fois par
cycle)
Communication
|
Agents techniques administratifs Responsables groupements
Encadreurs techniques
|
Non-agrément des parcelles
contaminées Rotation culturale
|
Agréments
Fiches de suivi parcellaire
Fiche de déclaration de culture
Résultats d'analyse de sol
|
Enfumage
|
Transmission de maladies Insuffisance en quantité
rendement bas, attaque par des organismes de quarantaine
|
Contrôle de la qualité de la fumure
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou cahier de
charges
Sensibilisation / formation
|
Voir
diagramme du process
|
Avant et pendant l'implantatio
n
|
Inspection des fiches de parcelles
Suivi parcellaire Communication
|
Responsables groupements Agents techniques administratifs
Encadreurs techniques
|
Re-sensibilisation Rappel des BP Disqualification de parcelles
|
Fiches de suivi parcellaire Résultats d'analyse
|
Implantation
|
Transmission de maladies (matériels agricoles
contaminés, semences coupées)
Retards
attaque par des organismes de quarantaine, rendement bas,
indisponibilité de la production
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou cahier de
charges
Sensibilisation / formation
Planification de la production
|
Date : entre novembre et février
|
Planification avant la campagne
|
Planification concertée Réglementation interne aux
groupements Suivi parcellaire Communication
|
Responsables groupements Agents techniques administratifs
Encadreurs techniques
|
Re-sensibilisation Rappel des BP Intervention immédiate
Disqualification de parcelles
|
Fiches de suivi parcellaire
|
Sarclo-buttage
|
Mauvais drainage Transmission d'organismes de quarantaine
Verdissement
attaque par des organismes de quarantaine, rendement bas,
tubercules verdis
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou cahier de
charges
Sensibilisation / formation
|
2 sarclo- buttages par cycle
|
Pendant le cycle de végétation
|
Inspection des fiches de parcelles
Suivi parcellaire Communication
|
Agents techniques administratifs Responsables groupements
Encadreurs techniques
|
Re-sensibilisation Rappel des BP Intervention immédiate
Disqualification de parcelles
|
Fiches de suivi parcellaire
|
Traitements phytosanitaires : gale argentée, dartrose,
galle verruqueuse, mildiou,
alternariose, pourriture molle, lenticellose,
flétrissement
|
affections superficielles planes, en relief, profondes,
altérations suivies de pourriture
lésions sur les tubercules commerciales :
|
Actions préventives, systématiques, curatives
(réduction de l'inoculum, rotation culturale, fumure et irrigation
satisfaisantes, évitement des stress, désherbage, nettoyage
désinfection des matériels agricoles, conditions et dates de
plantation correctes, éradication des foyers de contamination, lutte
contre nématodes et pucerons )
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou cahier de
charges
Sensibilisation / formation
|
Législation sur organismes de quarantaine Norme
expérimentale sur les seuils d'acceptabilité des
défauts
|
Pendant le cycle de végétation
|
Inspection des fiches de parcelles
Suivi parcellaire Diagnostic périodique ou en cas de doute
Communication
|
Agents techniques administratifs Responsables groupements
Encadreurs techniques
|
Traitements curatifs Rogueing
Re-sensibilisation Rappel des BP Disqualification de parcelles
|
Fiches de suivi parcellaire
|
Annexe 11 : Maîtrise des processus :
récolte et conditionnement
Points critiques de maîtrise
|
Danger(s)
|
Mesure(s) de maîtrise
|
Limite(s) critique(s)
|
Méthode de contrôle
|
Mesure(s) corrective(s)
|
Formulaires d'enregistrement
|
Quand
|
Comment
|
Qui
|
Défanage
|
Mauvaise subérisation
desquamation de la peau, blessures et lésions sur les
tubercules
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou Cahier de
Charges
Sensibilisation / formation Détermination de la date de
récolte par les techniciens
|
10 j avant récolte
|
En fin de cycle
|
Prélèvement de
tubercules, vérification visuelle et calibrage
Détermination de la date de récolte
Suivi parcellaire
|
Agents techniques administratifs Encadreurs techniques
Responsables de production
|
Report de la date de récolte
|
Fiches de suivi parcellaire
Résultats de l'inspection
|
Récolte
|
Difficultés de séchage
Compaction du sol
blessures et lésions sur les tubercules
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou Cahier de
Charges
Sensibilisation / formation
Suivi du déroulement de la récolte
|
temps sec
|
Pendant la récolte
|
Inspection des manipulations
|
Agents techniques administratifs Encadreurs techniques
Responsables de production
|
Interruption et report de la date de récolte Mesures de
séchage artificiel Re-
sensibilisation Rappel des règles de BP
|
Fiches de récolte
|
Prétriage et prénettoyage aux champs
|
Nettoyage destructif
Mauvais classement des tubercules difficultés
post-récolte, blessures et lésions sur les tubercules
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou Cahier de
Charges
Sensibilisation / formation Suivi du déroulement des
opérations
|
temps sec
|
Pendant la récolte
|
Inspection des manipulations
Vérification des matériels et outils
(étalons, épierreurs et émotteurs)
|
Agents techniques administratifs Encadreurs techniques
Responsables de production
|
Interruption et report de la date de récolte Mesures de
séchage artificiel Re-
sensibilisation Rappel des règles de BP
|
Fiches de récolte Fiches de classement
|
Transport vers centres de conditionneme nt et de stockage
|
Forte exposition à la lumière Chocs
mécaniques
verdissement, lésions et blessures sur les tubercules
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou Cahier de
Charges
Sensibilisation / formation
Mise à disposition de matériels (caisses)
Facilitation du transport (transports groupés)
|
employés sensibilisés et formés
conformité des manipulations
|
Avant et pendant les opérations
|
Planification de la récolte Marquage des lots
Suivi des opérations Autocontrôle par les
groupements
|
Responsables de production Encadreurs techniques
Opérateurs exportateurs Agents techniques administratifs
|
Tri correctif Disqualification de lots
|
Fiches de récolte Fiches de classement
|
Locaux et équipements de réception - triage et
calibrage
|
Hétérogénéité de la
qualité Manipulations
destructives Hétérogénéité de la
qualité
blessures et lésions sur les tubercules, calibre
faussé, non-
|
Etiquetage à la réception Etablissement d'un manuel
de Bonnes Pratiques ou Cahier de Charges
Agrément des locaux et matériels
|
locaux et équipements conformes
seuils d'acceptabilité :
|
Avant
récolte Pendant les opérations
|
Agrément
Inspection détaillée des installations
Suivi des opérations
|
Agents techniques administratifs Encadreurs techniques
Responsables de
|
Rappel des règles de BP Tri correctif Séparation
des lots
|
Fiches de réception Liste des producteurs Etiquetage
des lots Fiches de lots
|
Points critiques de maîtrise
|
Danger(s)
|
Mesure(s) de maîtrise
|
Limite(s) critique(s)
|
Méthode de contrôle
|
Mesure(s) corrective(s)
|
Formulaires d'enregistrement
|
Quand
|
Comment
|
Qui
|
|
respect du seuil d'acceptabilité des défauts
desquamation, blessures et lésions sur les tubercules, verdissement,
pertes excessives de poids, pourriture, verdissement
|
de traitement post-récolte Maintenance de ces locaux et
matériels
Sensibilisation / formation
|
voir normes expérimentales
|
|
|
production
|
|
|
Locaux et équipements de séchage et
subérisation - nettoyage
|
Inadéquation des locaux et des claies
Non-respect des délais de subérisation
Manque ou excès de ventilation, excès de
luminosité
Manipulations destructives
Mauvais étalonnage
blessures et lésions sur les tubercules,
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou Cahier de
Charges
Bon réglage des matériels Vérification des
étalons (échelles de triage, calibreuses)
|
Locaux, équipements et étalons
conformes
Seuils d'acceptabilité : voir normes
expérimentales
|
Avant et pendant les opérations
|
Agrément
Inspection détaillée des installations
Suivi des opérations
|
Agents techniques administratifs Encadreurs techniques
Responsables de production
|
Rappel des règles de BP Tri correctif Séparation
des lots
|
Fiches de lots
|
Conditionneme nt et
ensachage
|
Mauvais étalonnage
Mauvais matériels et fournitures poids, conditionnement et
étiquetage non conformes
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou Cahier de
Charges
Mise en conformité des sacs de conditionnement
Bon réglage des matériels Vérification des
étalons (balance)
|
voir normes expérimentales
|
Avant et pendant les opérations
|
Etiquetage
Prélèvements pour
contrôle phytosanitaire, contrôle qualité et
agrément
Inspection détaillée des installations
Suivi des opérations
|
Agents techniques administratifs (SRC Vakinankaratra) Encadreurs
techniques Responsables de production
|
Rappel des règles de BP Tri correctif
Disqualification
de lots
|
Etiquette commerciale Fiches de lots
Bulletins de
vérification
Agrément
CCCO
|
Stockage (facultatif)
|
Accidents physiologiques (phénomènes de repousse,
noircissement interne, verdissement, coeur noir, liquéfaction),
germination interne, respiration (diminution de poids, formation
d'aldéhydes, pigmentation, formation de sucres réducteurs),
transpiration (diminution de poids, faces planes), altération des
caractéristiques technologiques (brunissement non enzymatique)
|
Etablissement d'un manuel de Bonnes Pratiques ou Cahier de
Charges
Mise en conformité des conditions de stockage Bon
réglage des matériels Vérification des étalons
(thermomètre, hygromètre)
|
voir normes expérimentales
|
Avant et pendant les opérations
|
Prélèvements pour
contrôle (jugement visuel par sectionnement
longitudinal, test à l'iode, séparation des
tubercules potentiellement vitreux dans un bain de saumure) Inspection
détaillée des installations
Contrôle des conditions de stockage (variations de
température à 15°C max, renouvellement de l'air et
ventilation, DPV < 2 à 3 mbar ou 1,5 à 2,5 g H2O/m3)
|
Responsables de production Encadreurs techniques
Agents techniques administratifs (SRC Vakinankaratra)
|
Rappel des règles de BP Tri correctif
Disqualification
de lots
|
Etiquette commerciale Fiches de lots
Bulletins de
vérification
Agrément
CCCO
|
Annexe 12 : Maîtrise des processus : transport
et expédition
Points critiques de maîtrise
|
Danger(s)
|
Mesure(s) de maîtrise
|
Limite(s) critique(s)
|
Méthode de contrôle
|
Mesure(s) corrective(s)
|
Formulaires d'enregistrement
|
Quand
|
Comment
|
Qui
|
Transports vers
ports d'expédition et vers pays de destination
|
Maladies de conservation Accidents physiologiques Chocs et
écrasement Température et ventilation non conformes
affections superficielles ou profondes,
verdissement, pourriture, coeur noir, liquéfaction,
nécroses
|
Mise en conformité des conteneurs
Suivi et contrôle des conditions de
transport
|
conformité des conteneurs
respect des conditions et
délais de transport
|
Avant
chargement et pendant les transports
|
Planification de l'expédition Etiquetage des lots et
colis
Suivi et contrôle
des conditions de transport (sondes)
|
Responsables de production Encadreurs techniques
Opérateurs exportateurs Agents techniques administratifs
|
Ajustement des
conditions de transport Renvoi des lots non conformes
|
Etiquette commerciale Bulletins de vérification
Agrément
CCCO
|
Les documents techniques de référence dans la
rédaction de la maîtrise des processus sont : ITCF-ITPT,
Gravoueille J.M. 1997. Pomme de terre : implantation.
ITCF-ITPT. 2002. Pomme de terre : protection des cultures.
ITCF-ITPT. 2001. Stockage des pommes de terre.
ITCF-ITPT. 2000. Pomme de terre : D'un produit de qualité
à la qualité de la production. Comité Nord Plants de Pomme
de Terre. 2004. La production du plant de pomme de terre. ITCF-ITPT. 2000.
Pomme de terre : D'un produit de qualité à la qualité de
la production.
Annexe 13 : Coûts de la qualité (en
millions Ariary)
Type d'exploitation
|
Opérateur producteur
|
Union de producteurs
|
Association de producteurs
|
Superficies moyennes concernées
|
40 ha
|
67 ha
|
3.3 ha
|
|
Production
|
|
|
|
totale
|
-
|
-
|
-
|
2
|
147.000
|
221.603
|
10.915
|
semences ou vente locale
|
52.500
|
140.700
|
6.930
|
Recettes totales
|
199.500
|
362.303
|
17.845
|
|
-
|
-
|
-
|
Défaillances internes
|
21.272
|
23.956
|
1.332
|
disqualification parcelles
|
-
|
- 1.329
|
- 0.065
|
rejet de semences
|
-
|
0.080
|
0.080
|
rejet de fumure organique
|
0.080
|
0.080
|
0.080
|
rebuts de triage (récolte)
|
6.000
|
7.538
|
0.371
|
PT pour semences ou consommation ou local (récolte)
|
9.000
|
17.588
|
0.866
|
rejet pour inconfomité à la réception*
|
0.312
|
-
|
-
|
rebuts de triage/calibrage (conditionnement)*
|
5.880
|
-
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Défaillances externes
|
0.300
|
2.513
|
0.198
|
coûts de retriage (contrôle officiel)
|
-
|
2.513
|
0.198
|
lots rejetés (contrôle officiel)
|
0.300
|
-
|
-
|
refoulement (Maurice)
|
-
|
-
|
-
|
perte de marché / déclassement du produit
|
-
|
-
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prévention
|
13.290
|
8.786
|
1.707
|
Rémunération de l'équipe qualité
|
5.400
|
4.500
|
0.000
|
Sensibilisation/formation des agents
|
1.500
|
1.500
|
1.500
|
Coûts d'encadrement des sous-traitants
|
6.000
|
2.261
|
-
|
Vérification des étalons et matériels
|
0.080
|
0.080
|
0.080
|
Elaboration cahier de charges
|
0.050
|
0.050
|
0.050
|
Elaboration manuel de BP
|
0.060
|
0.060
|
0.060
|
Formulaires qualité (élaboration, diffusion)
|
0.200
|
0.335
|
0.017
|
|
|
|
-
|
|
|
|
|
Conformité
|
1.680
|
22.023
|
1.175
|
Agréments divers
|
0.020
|
0.020
|
0.020
|
Analyse de sol
|
0.300
|
20.000
|
1.000
|
Contrôle de la qualité des fumures organiques
|
0.050
|
-
|
-
|
Contrôles officiels en culture
|
0.026
|
0.052
|
0.052
|
Analyses pré-récolte
|
0.080
|
0.134
|
0.007
|
Etiquette commerciale
|
1.200
|
1.809
|
0.089
|
Contrôles officiels des lots
|
0.004
|
0.008
|
0.008
|
|
|
|
-
|
COUT DE LA QUALITE
|
36.542
|
57.277
|
4.412
|
Défaillances internes par hectare
|
0.532
|
0.358
|
0.404
|
Défaillances externes par hectare
|
0.008
|
0.038
|
0.060
|
Prévention par hectare
|
0.332
|
0.131
|
0.517
|
Conformité par hectare
|
0.042
|
0.329
|
0.356
|
COUT DE LA QUALITE PAR HECTARE
|
0.914
|
0.855
|
1.337
|
* en millions d'Ariary
Annexe 14 : Simulation des scenarii
Composantes (%)
|
Opérateur producteur
|
Union de producteurs
|
Association de producteurs
|
défaillances internes (%) défaillances externes (%)
prévention (%) détection/conformité (%)
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
56 39 4 1
|
58 1 36 5
|
69 28 2 1
|
42 4 15 38
|
44 52 0 3
|
30 4 39 27
|
Scénario
|
Opérateur producteur*
|
Union de producteurs*
|
Association de producteurs*
|
Scénario '0' Scénario '1' Ratio
|
60,2 36,5 39%
|
69,3 57,3 17%
|
5,3 4,4 17%
|
*en millions d'Ariary
0 : sans système qualité 1 : avec système
qualité
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