II. Résultats
1. Analyse fonctionnelle de la filière
1.1. Contexte historique de la production
La Région du Vakinankaratra a cultivé la pomme
de terre dès le XIXème siècle. La première
décennie de production vit la culture comme un produit de luxe
réservé à l'élite. Cependant, les crises
économiques de 1980 et ses retombées sur l'insuffisance en
produits de première nécessité en fit un substitut
efficace du riz, qui a alors connu une élévation de prix
d'environ 50%. Dès lors, les prix du riz, du maïs et de la pomme de
terre subissent les mêmes variations depuis 1986. [23].
La vulgarisation de ce tubercule se fit notamment grâce
au FIFAMANOR dès 1972 en étroite collaboration avec le FOFIFA,
relayé par des programmes et projets d'envergure nationale ou
internationale tels l'ASARECA et le PAPAT. De 1975 à 1999, la pomme de
terre a connu une évolution de la production passant de 121 000 à
291 000 t et une surface cultivée de 21 000 ha à 49 000 ha, soit
presque un triplement de la production et un doublement de la surface selon les
statistiques agricoles. Actuellement, elle détient la
4ème position au niveau national en terme de tonnage produit,
après le riz, le manioc et la patate douce [21].
En ce qui concerne le mode de consommation, si les
ménages urbains considèrent la pomme de terre comme un aliment de
complément ou d'accompagnement du riz, dans les zones productrices, elle
joue plutôt un rôle de substitution [8].
1.2. Opportunités régionales et politique
économique nationale
Des études de filière ([2], [13]), incluant les
échanges commerciaux de la région Océan Indien,
démontrent une complémentarité certaine en matière
de production agricole entre ces pays. Ainsi, la pomme de terre de consommation
rencontre un débouché de 8 000 à 10 000 t à
l'île Maurice dont un quota de 1 500 t à 2 000 t pour Madagascar
[20] et d'au moins 50 t aux îles Comores [25], entre autres. Ce cas est
partagé par la pomme de terre avec d'autres fruits et légumes
tels les oignons, les carottes, le kaki, la fraise, le manioc.
La création d'opportunités d'exportation pour un
développement durable coïncide avec les référentiels
nationaux sur la réduction de la pauvreté et le
développement rural, à savoir les objectifs 3 et 4 de l'axe
stratégique n°2 du DSRP [27] et les 2ème et
3ème orientations citées dans le
référentiel PADR [28]. Sur cette lancée, le marché
mauricien, depuis toujours inaccessible vu les barrières
phytosanitaires, s'est effectuée récemment avec la signature des
accords cadre sur les échanges commerciaux [10].
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