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Projet de taxinomie des connecteurs du français pour le traitement automatique : l'exemple des consécutifs

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par Sébastien Druon
Université Bordeaux 3 - Maîtrise de Sciences du Langage 2000
  

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Chapitre 1

Les connecteurs

1.1 Qu'est-ce qu'un connecteur?

1.1.1 Définition

Un connecteur est un terme permettant de relier deux ou plusieurs segments (phrase, énoncé, proposition...) d'un discours, parmi lesquels on compte par exemple parce que, donc, puis . . .1. De cette façon, un connecteur contribue à constituer des unités plus complexes à partir de ces unités simples que sont les segments en marquant des relations structurales et sémantiques entre les différentes entités du discours2.

Mais un problème se pose : celui de déterminer la taille des unités que le connecteur relie ainsi que de leur donner un nom. On sait que les connecteurs relient entre eux des parties d'un discours, or la taille de ces parties n'est pas fixe. On définit donc une unité de segmentation

1Pour une liste plus complète, bien que non exhaustive, se référer au corpus de connecteurs du français que nous avons constitué et qui se trouve en annexe B.

2Nous pouvons remarquer en passant qu'un certain nombre d'études psychologiques (en particulier dans le domaine de la lecture) ont été menées sur les connecteurs (voir par exemple EHRLICH (1994), p. 190-204), en français et d'autres langues, mais aussi des études comparatives langue maternelle-langue seconde. Les résultats de ces expériences tendent à montrer la grande importance des connecteurs dans la compréhension du discours. En effet, les connecteurs ne semblent pas indispensables à la bonne compréhension du discours, mais y contribuent largement en désambiguïsant les relations entre énoncés qui ne sont pas marquées : le temps de lecture ne semble pas affecté, mais la compréhension globale de la structure d'un texte est grandement améliorée par la présence de connecteurs.

du discours, le segment de discours34 (SD), qui correspond à l'ensemble des parties d'un discours pouvant être reliées par un connecteur. Voyons quelques segments de discours de différentes tailles:

(1.1) [Paul prend son vélo]s1 [parce qu']conn[il est sportif]s2

(1.2) [Paul prend son vélo]s3. [En effet,]conn[il est sportif]s4

(1.3) [Paul est rentré chez lui. Jacques dit qu'il est fâché après Yves]s5.

[À cause de ça,]conn[Yves ne viendra pas ce soir]s6.

Ici les SD peuvent être des propositions (s1, s2), des phrases (s3, s4, s6) ou un ensemble de phrases (s 5).

1.1.2 Problèmes de terminologie

Dans la littérature consacrée aux connecteurs, un grand nombre de
termes a été utilisé pour décrire ces entités. La première personne a avoir
étudié en profondeur les connecteurs du français, GÜLICH (1970), parle
de Gliederungssignale, « signaux d'articulation ». ROULET et al. (1991)
quant à eux emploient le terme « marqueur de structure de la conver-
sation », KNOTT (1996) « syntagmes relationnels » (relational phrases),
SCHIFFRIN (1987) « marqueurs discursifs » (discourse markers), d'autres
encore « opérateurs » ou particules de discours (discourse particles)....
Devant la diversité des mots utilisés pour désigner un même objet,
pour des raisons la plupart du temps théoriques (ou personnelles), il nous
faut faire un choix. C'est pour cela que nous avons décidé d'utiliser le

3Nous avons choisi d'utiliser le terme « segment de discours », qui nous semblait le plus transparent, parmi un nombre assez élevé de termes désignant la même entité: « segment de discours » (discourse segment) est employé par GROSZ et SIDNER (1986), alors que MANN et THOMPSON (1987) emploient « segment de texte » (text span), et d'autres « unité de discours » (discourse unit) ou encore « constituant discursif ».

4Voir à ce sujet la section 2.3.1.

terme « connecteur »5, le plus neutre et le plus usité dans la tradition française (entre autres par ROULET et al. (1991), JAYEZ et ROSSARI (1998) et DUCROT et al. (1980)).

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