2.7.3 Les niveaux d'analyse
La RST ne fait pas de différence entre les niveaux
d'analyse: on peut rencontrer entre deux segments de discours deux niveaux de
relations. Par exemple, on peut avoir une relation sémantique et une
relation pragmatique entre deux segments, l'une allant dans le sens inverse de
l'autre. Prenons un exemple17:
(2.14) Jeanine est désagréable, donc
elle doit avoir ses règles. (2.15) Jeanine a ses règles,
donc elle est désagréable.
Dans les deux exemples, on a une relation pragmatique de cause
à conséquence (étapes d'un raisonnement). Cependant, en
2.14, on a une relation sémantique (entre les faits) de cause à
conséquence alors qu'en 2.15 on a une relation de conséquence
à cause. Le problème est que la RST ne permet de marquer qu'une
relation à la fois.
2.7.4 La prise en compte des intentions
Un reproche qu'on a par ailleurs souvent fait à la RST
(MOORE et POLLACK (1992), MARCU (1999)) est qu'elle ne tient pas compte des
intentions du locuteur, et que de cette façon, elle ne permet pas de
donner assez d'éléments pour pouvoir générer une
réponse dans un dialogue. Mais comme nous nous intéressons
surtout au discours monologal écrit, et non au dialogue, cette critique
semble ne pas s'appliquer avec autant d'ampleur en ce qui concerne les besoins
que nous avons pour notre analyse.
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