2/-Pays en développement :
La pollution est un problème difficile dans les pays
où la population augmente rapidement, où les demandes de
développement sont considérables et où les gouvernements
ont d'autres priorités d'investissement. Dans les pays en
développement, 90 % à 95 % de toutes les eaux usées, et 75
% de tous les déchets industriels, en moyenne, sont
déchargés dans des eaux superficielles sans avoir subi le moindre
traitement . Les exemple sont multiplie :
Les 14 principaux cours d'eau de l'Inde sont tous fortement
pollués. Ils amènent au total, chaque année, dans les eaux
côtières du pays, 50 millions de mètres cubes d'eaux
usées non traitées. La ville de New Delhi déverse chaque
jour 200 millions de litres d'eaux usées non traitées et 20
millions de litres de déchets industriels dans le Yamunâ qui la
traverse avant d'aller se jeter dans le Gange (21).
En Thaïlande et en Malaisie, la pollution de l'eau est
telle que les cours d'eau renferment souvent 30 à 100 fois plus de
pathogènes, de métaux lourds et de poisons industriels agricoles
que ne le permettent les normes sanitaires de l'Etat.
Plus des trois-quarts des 50.000 kilomètres de grands
cours d'eau de la Chine sont tellement pollués et pleins de
sédiments que les poissons ne peuvent plus y vivre. En 1992, les
industries chinoises ont déchargé dans les fleuves, les cours
d'eau et les eaux côtières 36 milliards de tonnes métriques
d'effluents non traités ou partiellement traités. En 1986, dans
certains bras du fleuve Liao, qui traverse une région fortement
industrialisée de la Chine du Nord, presque tous les organismes
aquatiques vivant sur un parcours de 100 kilomètres ont
été tués. Ce phénomène s'est produit
à cause du déversement de 1 milliard de tonnes de déchets
industriels, dans une période de 3mois, dans ce fleuve.
Dans la zone métropolitaine de São Paulo, au
Brésil, 300 tonnes métriques d'effluents non
21-HARRISON, P. The third revolution:
Environment, population and a sustainable world. London, I.B. Tauris, 1992. 305
p.
traités provenant de 1.200 établissements
industriels sont déchargées chaque jour dans le Tiete, fleuve qui
traverse la ville. Ce fleuve contient donc de fortes concentrations de plomb,
de cadmium et d'autres métaux lourds. La ville déverse aussi
quotidiennement dans le fleuve quelque 1.000 tonnes métriques d'eaux
usées, dont 12 % seulement reçoivent un traitement quelconque.
La plus grande ville du Pakistan, Karachi, a un réseau
d'usines d'épuration qui sont complètement
dépassées. A cause de pannes fréquentes et de l'obturation
des conduites, ces usines fonctionnent souvent au maximum à 15 % de leur
capacité. La grande majorité des eaux usées
s'épandent dans le sol avoisinant, contaminant ainsi les puits où
les citadins puisent leur eau potable.
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