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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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.6 En matière d'irrigation.

Les superficies irriguées s'élevaient en 1989 à 378.000 ha ; en 1995, elles ont atteint 454.000 ha ( y compris les épandages de crues) elles se  répartissent comme suit :

ha (8.4%) périmètres gérés par les Offices de périmètres Irrigués( OPI) et irrigués à partir des barrages ,

142.000 ha (31.3%) dans les 10 wilayas du Sud (Adrar, Biskra, Béchar, Ouargla, Illizi,Tindouf, El Oued, Laghouat, Tamanrasset et Ghardaia), 000 ha (60.3%) à travers la Petite et Moyenne Hydraulique(PMH) dans le Nord.

Au lendemain de l'indépendance, la superficie équipée dans les grands périmètres irrigués était de 105.700 hectares. Les périmètres du K'sob, du Safsaf, de Maghnia, de Kais étaient considérés comme des aires d'irrigation. On peut relever que tous les périmètres équipés sont situés dans les plaines à l'aval des barrages et donc irrigués plus aisément par gravité.

La localisation de ces périmètres par région hydrographique se présente comme suit :

Localisation des périmètres en grande hydraulique

Bassin

hydrographique

Superficie

Equipée (ha)

%

Oranie Chott Chergui

31 400

24.0

Chéliff Zahrez

59 600

45.5

Algérois Soummam Hodna

30 000

22.9

Constantinois Seybouse Mellègue

10 000

07.6

Total

131 000

100.0

Pour ce qui est de la PMH (petite et moyenne hydraulique), elle concerne les réseaux traditionnels privés ou des réseaux publics modernes qui couvrent des superficies allant de quelques dizaines à quelques centaines d'hectares.

C'est dans ces dernières que les pouvoirs publics sont intervenus à travers la réalisation du réseau proprement dit ou de l'ouvrage de mobilisation de la ressource (retenues collinaires, forage ou captage de source). Pour le reste, il s'agit de superficies de petite taille où l'irrigation est assurée en général par les propres moyens de l'agriculteur.

Le volume d'eau utilisé par ce type d'irrigation reste encore difficilement cernable. Certaines études avancent le chiffre de 1,939 million de m3.

L'irrigation en petite et moyenne hydraulique (PMH) quant à elle s'appuie pour l'essentiel sur les eaux souterraines (forages, puits et sources) qui constituent 56% environ de la ressource utilisée.

5 Les stations d'épuration, et le dessalement :

Dès les années 70, la protection des ressources en eau contre les effets de la pollution, a été prise en considération par les pouvoirs publics. C'est ainsi que de nombreuses stations d'épuration ( STEP) ont été réalisées, d'abord dans le cadre des programmes locaux, ensuite dans le cadre des programmes sectoriels centralisés ou décentralisés. Quarante neuf(49) stations d'épuration d'une capacité totale de près de quatre (4) millions équivalent-habitant ont été édifiées. La capacité de traitement de ces stations varie de 100.000 à 750.000 équivalents/habitants.

L'effort en matière de systèmes d'épuration a été fait essentiellement depuis le début des années 80, puisque 70% des STEP ont été livrées après cette date, avec une capacité totale de 3,5 millions d'équivalent-habitant, soit 83% de la capacité totale.

Les STEP en Algérie ont "la mauvaise réputation", d'être des ouvrages destinés fatalement à tomber en désuétude, à cause dit-on du degré trop élevé de sophistication technique, d'un manque de compétence de gestion (rapport de la CEE sur la situation des STEP en Algérie) et/ou d'un manque de financement d'exploitation.

Les investissements réalisés dans le secteur eau potable et assainissement ont été plus importants que ceux relatifs à la construction des barrages, dans la mesure où ils ont atteint 221 milliards de dinars courants entre 1970 et 1999, ce qui représente près de 16 milliards de dollars courants.

Malgré tous ses efforts la politique hydraulique algérienne est jugée insuffisante et tardive. Plusieurs année de sécheresse ont provoqués un très grand stresse hydraulique, et face à la colère des populations à travers le pays lors de l'été 2001, le gouvernement a orienté sa politique hydraulique vers le dessalement de l'eau de la mer.

Les pouvoirs publics n'avaient pas de solutions immédiates pour faire face à la crise. A Alger, et pour apaiser dans les réserves d'urgence qui y régnait, les responsables de l'hydraulique ont donné l'ordre de puise dans les réserves d'urgence qui restaient encore dans les barrages.

On se rappelle le cas de Keddara où des agents sont descendus tout au fond du barrage et ont fait monter l'eau à l'aide de moyens manuels. La situation était tellement préoccupante que les concernés par le domaine n'ont pas écarté l'idée d'importer l'eau de l'étranger et particulièrement de France. Finalement, les pouvoirs publics ont opté pour le dessalement de l'eau de mer, convaincus que cette opération leur revenait nettement moins cher que l'importation d'eau. Il faut dire qu'un élément essentiel a joué en faveur de cette option. Il s'agit du fait que la grande partie de la population et aussi des unités de productions industrielles se trouve sur la côte. Une côte large de 1 200 km.

21 petites stations sont opérationnelles à 70% depuis l'été 2003
Le programme d'urgence annoncé, au début de l'année 2002, prévoit la réalisation de 21 petites stations de dessalement, d'une capacité totale de 57 500 m3/jour, dans les wilayas côtières suivantes : Tlemcen, Tipasa, Alger, Boumerdès, Skikda et Tizi Ouzou. La capacité de production de chaque unité varie entre 1 000 et 2 500 m3/jour. Deux grands opérateurs ont un quasi-monopole d'intervention en matière de réalisation de ces usines de dessalement. Il s'agit de l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Algerian Energy Company (AEC) dont Sonatrach et Sonelgaz se partagent la propriété des actions. La réalisation de ces unités a été faite sur concours définitif, c'est-à-dire le budget de l'Etat. Les services du ministère des Ressources en eau rassurent que l'ensemble de ces unités sont actuellement opérationnelles, quoique leur production ne soit que de 70% par rapport à leur capacité réelle. Leur mise en service n'a toutefois commencé qu'en été 2003, en raison de certaines difficultés techniques liées à la nature marneuse du sol qui a fait que les forages aménagés ne donnaient pas les quantités souhaitées. Cela a poussé les promoteurs du projet à abandonner quelques forages et mettre à leur place des prises d'eau ralliées aux stations par des conduites. L'eau traitée par ces stations coule actuellement des robinets et est consommée normalement par les populations qui ne font pas de différence entre cette eau non conventionnelle et celle conventionnelle provenant des barrages. Les consommateurs ne s'interrogent pas sur son origine. Pourvu qu'ils aient de l'eau et qu'elle soit de bonne qualité. Concernant justement la qualité de cette eau, les services concernés assurent que tout un système est mis en place pour faire en sorte que l'eau dessalée soit d'une meilleure qualité. De ce fait, même les tarifs ne diffèrent pas, notent-ils, contrairement à ce qui a été laissé entendre par certaines parties qui s'appuient dans leur argument sur « le coût très important de cet investissement ».

Le dessalement de l'eau de mer, c'est des projets complexes auxquels les sociétés nationales ne se sont pas habituées. C'est une option coûteuse. Elle représente une proportion importante dans l'investissement étranger direct dans le secteur de l'énergie, dont les hydrocarbures tiennent le haut du pavé. Par les chiffres, un montant de 8,6 milliards de dollars en investissements étrangers a été consenti dans l'intervalle 1999/2003, pour ne citer que cette période-là, par des sociétés étrangères en association avec le groupe Sonatrach et ses filiales dans les domaines de l'exploration et du développement des gisements existants.

Dans le domaine de l'exploration, plus de 874 millions de dollars ont été ainsi mobilisés par les compagnies étrangères durant la même période. Par pays, les sociétés américaines se placent en tête avec 35%, suivies de celles de l'Italie (14%), de l'Australie (9%), de l'Angleterre, de l'Indonésie et du Canada avec 8% chacun et 7% pour la France, le reste est partagé entre les sociétés russes, espagnoles et autres. L'investissement dégagé par des partenaires étrangers sur des gisements existants est établi, pendant la même période, à 7,7 milliards de dollars. Les principaux projets ont été réalisés avec des compagnies anglaises (30%), américaines (20%), australiennes (16%) et espagnoles (15%). Deux projets sont par ailleurs en cours de réalisation avec la société chinoise CNPC. Il s'agit en fait d'une raffinerie à Adrar d'une capacité de six cent mille tonnes par an pour un montant d'investissement de 350 millions de dollars et de la réalisation, avec une société allemande, Linde, d'une usine de production d'hélium à Skikda pour un montant d'investissement de 90 millions de dollars. Le dernier contrat pétrolier entre Algériens et Chinois a été signé à l'occasion de la venue en Algérie du chef de l'Etat chinois, fin 2003.Les projets en association se développent ainsi en amont et en aval. Tous produits confondus, la part des associés de Sonatrach était de 4% en

Ressources

Localisation

Année de réalisation

Capacité (m3/j)

Affectation

Eaux dessaléesGhazaouat

20022 x 2 500

Ghazaoaut

 
 
 
 
 
 

Eaux déminéraliséesBredeah

En cours51 840

Oran

 
 
 
 
 

 

Bassin hydrographique : Constantinois - Seybouse - Mellegue

Ressources

Localisation

Année de réalisation

Capacité (m3/j)

Affectation

Eaux dessaléesLarbi Ben M'Hidi

20022 000

Larbi Ben M'HidiStora

20023 000

Stora

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

2003. Elle est passée autour de 7,3% sur l'exercice 2004. Dans le pétrole brut, la part des associés était de 14% en 2002 et de 19,4% en 2004. Dans les exportations, elle était de 8% en 2002 et 9,2% en 2003. Le groupe a enregistré en moyenne 2,4 milliards de dollars en investissements en 2002-2003. 8 Grandes stations de dessalement à l'horizon 2008
Pour s'assurer une alimentation pérenne en eau potable, une stratégie à moyen et à long terme s'impose. Ainsi, apprend-on, en matière de dessalement de l'eau de mer, les pouvoirs publics ont prévu la réalisation de 8 grandes stations d'une capacité de production globale de plus d'un million de mètres cubes/jour à l'horizon 2008. La capacité moyenne de chaque unité est fixée à 50 000 et 200 000 m3/jour. Elles seront réalisées dans les wilayas côtières suivantes : Oran, Mostaganem, Tipasa, Tlemcen, Beni Saf, Alger, Boumerdès et Skikda. Une fois réalisées, ces unités de dessalement seront à même de répondre aux plus grands besoins des populations, alors que les eaux des barrages seront réorientées à 70% vers l'agriculture.

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