Chapitre 1 : Cadre général de
l'étude : Contexte économique du Sénégal
La croissance et l'investissement sont deux thèmes
très importants pour un pays en développement. D'abord, la
croissance est un préalable à toute ambition de
développement, ensuite l'investissement est un facteur principal de
production pour la croissance. Ce qui nous pousse à étudier la
relation entre la croissance accélérée et le climat de
l'investissement. Ce chapitre portant sur le cadre général de
l'étude vise à décrire de façon globale
l'évolution de la croissance économique au Sénégal
et à poser la problématique du climat de
l'investissement.
I / Diagnostic sommaire de l'économie
Sénégalaise
Cette section va traiter de la croissance à long
terme faible et irrégulière entre 1960 et 1994. Ensuite le
tournant de la dévaluation de 1994 sera mis en exergue, du fait que la
dévaluation et les différents programmes ont permis d'inverser
les tendances antérieures de l'économie
sénégalaise. Enfin, la conjoncture de l'économie survenue
en 2006 mettra fin à cette section.
A / Une croissance à long terme faible et
irrégulière entre 1960 et 1994
La croissance économique est un concept
polysémique, on tend souvent à l'opposer au développement.
Mais la différence est malaisée à établir. On
limite généralement la notion de croissance à des
critères uniquement quantitatifs alors que le développement
inclurait aussi des phénomènes qualitatifs. A cet effet on peut
définir la croissance économique d'une nation, selon Kuznets,
comme un accroissement durable de la population et du produit par
tête. Ce qui n'est pas toujours le cas dans beaucoup de
nations.
Pour le cas du Sénégal, depuis son
accession à l'indépendance jusqu'au début des
années 80, la situation économique et sociale du pays a
été marquée par des périodes de flux et de reflux
liées au comportement erratique de la production agricole et des prix
des produits d'exportation (arachide et phosphate). Les périodes de
haute conjoncture ont poussé les pouvoirs publics à entreprendre
de grands projets d'investissement générant des charges
récurrentes et à prendre également des mesures sociales en
rapport avec l'efficacité des services publics. Le résultat
indique un alourdissement considérable des charges publiques à la
fin des années 70, période marquée par le retour de la
sécheresse et la chute des principaux produits d'exportation.
La
conséquence sur le tableau d'ensemble de l'économie
reflète des tendances de déséquilibre structurel
(Diagne et Daffé 2002) :
- le PIB moyen est de 2,2% (entre 1985-1993)
inférieur au croît démographique(2,7%); - le taux de
consommation finale est très élevé dépassant 100%
; - le taux d'investissement relativement faible tourne autour de 15% -
le déficit budgétaire est très important et
représente près de 12% du PIB, avec une masse salariale absorbant
plus de 50% des recettes courantes ; - la dette extérieure
représente 32% des exportations en 1979/80 ; - le déficit
commercial est devenu insupportable (125 milliards en 1981); - l'inflation
est élevée en raison du choc pétrolier et des politiques
expansionnistes du crédit.
Pour juguler ces
déséquilibres macro-économiques, le Sénégal
s'est engagé depuis 1979 dans un processus d'ajustement ordonné
de son économie. Ce choix dépendait de la mise en oeuvre de
programmes économiques et financiers pour les périodes 1979-1991
et 1994-2000 avec les institutions de Bretton Woods. Les objectifs fondamentaux
assignés à ces programmes étaient le rétablissement
des grands équilibres, la maîtrise de l'inflation et la
réalisation d'une croissance économique saine et durable.
Ces objectifs ont été bâtis autour de grands
programmes :
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