WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stratégie de croissance accélérée et environnement des affaires au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Waoundé DIOP
Université Cheikh Anta DIOP - DEA 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II / Les Résultats Empiriques

Les analyses empiriques sont basées sur des données issues de diverses sources.

Le premier article, rédigé par Ricardo Hausman, Lant Pritchett et Dani Rodrik (2004), étudie les tentatives de démarrage de booms de croissance et conclut que les réformes seules ne sont pas suffisantes pour faire aboutir le processus. Tout comme l'expansion exige que les bonnes mesures soient prises, ils préconisent qu'une croissance soutenue requiert que l'on s'attaque aux contraintes actives l'une après l'autre, si possible avant qu'il ne soit trop tard. Ils constatent plutôt qu'il est primordial de s'attaquer aux contraintes actives pour générer de la croissance. Les gains de productivité et l'investissement sous-tendent la croissance. Dans le choix des réformes du climat de l'investissement susceptibles de faire démarrer la croissance, William Kalema démontre le rôle essentiel qu'un tel dialogue a joué dans le succès récent de l'Ouganda.

Le deuxième article, rédigé par Raj Desai et Sanjay Pradhan (2005) analyse le programme de gouvernance plus détaillé qui sous tend les défis de la réforme. Ils stimulent que des niveaux élevés de corruption peuvent perdurer longtemps et détourner les ressources d'activités plus productives. Dans des cas extrêmes, la corruption se transforme en « prédation» et les agents de la fonction publique utilisent alors leurs bureaux pour amasser d'immenses fortunes personnelles. Ils donnent l'exemple du régime de Mobutu, où il a systématiquement pillé l'industrie zaïroise du cuivre pendant plus de 30 ans, et transformé ce secteur qui fut autrefois productif, en une industrie exsangue et non rentable vers la fin des années 1990. C'est l'exemple classique d'un État prédateur. Mobutu est répertorié par l'organisation internationale Transparency International comme l'un des dix dirigeants les plus corrompus.

De ce fait, Ils mettent en évidence les coûts de la corruption et des entreprises influentes. Ils constatent que les entreprises bien introduites auprès des milieux politiques bénéficient d'un meilleur climat de l'investissement, mais en réalité, innovent moins. Et, comme démontré par Dani Kaufmann (2002), ces défis de la gouvernance ne s'appliquent pas qu'aux pays en développement. Les incidences sur la sécurité mondiale amplifient l'importance de ce programme de gouvernance.

Les deux articles ci-dessus abordent certains des défis à relever pour garantir que « tous », dans la société, et pas uniquement quelques entreprises privilégiées, profitent des politiques d'amélioration du climat de l'investissement. Les articles suivants, en prenant le mot « tous » dans son deuxième sens, montrent que les contraintes des entreprises de toutes catégories doivent être traitées en priorité par les réformes. Les petites entreprises et les entreprises informelles, des entreprises qui trop souvent ne sont pas consultées lors de l'élaboration des politiques, sont ici au centre du débat.

Erica Fields (2004) souligne l'importance de la protection des titres de propriété dans les zones urbaines du Pérou, qui favorise les investissements et l'emploi des ménages pauvres. De nombreuses preuves indiquent également que l'insécurité foncière ressentie par les habitants des zones urbaines entraîne des distorsions dans le choix des investissements commerciaux. Par exemple, 45 pour cent des entrepreneurs sans titre de propriété travaillant dans des villes péruviennes ont fait part de leur souhait d'installer leurs affaires en dehors de leur domicile, ce qui suggère que les entreprises ne sont pas localisées de façon optimale pour maximiser la rentabilité et la croissance. Un facteur important qui semble empêcher les travailleurs indépendants de déménager leur entreprise en dehors de leur résidence est la nécessité d'assurer la protection informelle de leur propriété. Le travail à domicile augmente, semble-t-il, la sécurité d'occupation foncière, soit en protégeant directement la résidence, soit en facilitant la participation à des groupes communautaires, ce qui introduit une distorsion dans la prise des décisions d'investissement des petits entrepreneurs

Les résultats de beaucoup d'enquêtes et études tendent à accréditer l'idée que l'environnement des affaires est très déterminant pour la croissance.

Fries et Al. (2004) ont ainsi montré, en se basant sur les données du BEEPS (Business Environment and Enterprise Performance), que l'environnement des affaires, et la corruption en particulier sont des obstacles sérieux à la croissance et à la compétitivité des économies en transition d'Europe.

Frances Lund et Caroline Skinner (2004) analysent les réformes menées à Durban, en Afrique du Sud, afin de mieux intégrer les entreprises informelles et les avantages qu'on peut en tirer. Elles signalent que Durban a dépensé, au cours de la période 1997 - 2000, 45 millions de rands en infrastructures destinées aux vendeurs informels. Dans le centre-ville et à la périphérie, de nouveaux marchés ont été construits, des installations existantes ont été mises à niveau et des abris ont été prévus pour les vendeurs ambulants. Il y maintenant une différence dans la qualité de l'environnement de travail des vendeurs ambulants. Des progrès importants ont été réalisés lorsque les zones qui n'étaient pas équipées ont pu disposer de logements à faible coût, de services d'eau et d'assainissement, et de l'électricité. Il s'agit là d'une composante essentielle de l'aide aux travailleurs basés à domicile.

Qimiao Fan, Alberto Criscuolo et Iva Ilieva-Hamel (2004) s'interrogent sur la justification des politiques spécifiquement destinées à profiter aux PME et affirment que, quelle que soit leur taille, toutes les entreprises profitent d'une amélioration du climat de l'investissement. En mettant en garde contre de nombreux programmes coûteux ou qui introduisent de nouvelles distorsions, ils donnent des exemples de défaillances du marché qui justifient certaines interventions pour niveler le terrain en faveur des petites entreprises.

L'amélioration du climat de l'investissement est un processus dynamique. Ahmed Galal (2002) analyse les initiatives lancées pour mieux régulariser le secteur commercial en Égypte et identifie des groupes de gagnants et de perdants, en démontrant que les premiers l'emportent sur les seconds. Stefano Scarpetta (1994) apporte des éléments nouveaux sur les conditions d'entrée et de sortie du marché des entreprises. En les rapportant au climat de l'investissement dans un pays, il montre que toute économie saine comporte un certain niveau de rotation des entreprises qui peut engendrer des gains de productivité et une création nette d'emplois. Même si dans l'ensemble les gains sont positifs, les entreprises individuelles et la main d'oeuvre peuvent rencontrer des difficultés d'adaptation. Lorsque cela est possible, les réformes doivent prévoir les moyens de les indemniser et s'assurer que des filets de sécurité ont été mis en place.

La plupart des analyses empiriques sont basées sur des données réalisées à partir rapport « Doing Business in 2006 » publié par la Banque Mondiale. Ce document évalue l'Etat du climat des investissements de 155 pays à travers l'évaluation des performances, en terme de facilitation, réalisés dans neuf (9) domaines distincts jugés représentatifs du climat de l'investissement. Ces domaines sont les suivants :

o Les procédures de constitution d'entreprise

o Les formalités d'embauche et de licenciement

o Les formalités foncières

o L'accès au crédit

o La protection des investisseurs

o Le paiement des taxes et impôts

o Les formalités d'import-export

o L'exécution des contrats

o Les procédures de fermeture d'entreprises

La première étape a consisté, pour chaque domaine, à situer les performances du Sénégal à l'échelle mondiale, à l'échelle continentale, à l'échelle régionale et enfin à l'échelle sous régionale.

La deuxième étape a consisté à passer en revue, pour chaque domaine, les contraintes et les recommandations formulées dans les différents travaux et études existants au sein de différents cadres de concertation secteur public secteur privé. Ces recommandations ont porté sur une vingtaine de domaines distincts, soit le double de ceux sélectionnées par la Banque Mondiale. Il a ensuite été procédé à une sélection des mesures à prendre pour permettre l'atteinte des meilleures performances à tous les niveaux mondial, continental, régional et sous-régional.

En effet, la Primature au cours d'une réunion du comité national de pilotage de la SCA en janvier 2007, a évoqué la mise en place d'un environnement des affaires de classe internationale. Le souci de simplifier les procédures administratives pour l'investisseur a été placé au coeur de l'action de l'Etat depuis le milieu des années 80. De la création du premier guichet unique en 1987 à nos jours, de très nombreuses structures ont été créées et quelques reformes phares menées pour améliorer l'environnement des affaires.

A partir des années 2000, les réformes ont pris une autre dimension, traduisant la volonté des nouvelles autorités de lever les obstacles à l'investissement privé, tant local que direct étranger (IDE). L'APIX a été créée dès juillet 2000. Ensuite, le CPI a été mis en place en novembre 2002. Cet organe consultatif réunit tous les six (06) mois autour du président de la République des chefs d'entreprises du Sénégal et de l'étranger, choisis pour leur compétence et leur connaissance des contraintes qui entravent l'investissement.

Le CPI a dressé un diagnostic approfondi de l'environnement des affaires dans tous ses aspects, en formulant des propositions opérationnelles qui ont, par la suite, fait l'objet d'une instruction diligente par les structures compétentes de l'Etat. Grâce au CPI, le Sénégal a rénové son dispositif d'incitations à l'investissement, par l'adoption d'un nouveau Code des Investissements et le réaménagement du statut de l'Entreprise Franche d'Exportation.

Le Code Général des Impôts a fait l'objet d'importantes modifications, comme nous l'avons cité plus haut, le taux de l'impôt sur les sociétés est passé de 33 à 25%. En 2006, l'adoption d'un nouveau code des investissements et le réaménagement du statut de l'entreprise franche d'exportation (2004), la loi sur les procédures administratives relatives aux investissements.

Dans le domaine des infrastructures, une loi portant sur le cadre juridique des projets d'infrastructure à financement privé a été votée et promulguée. Un Conseil des Infrastructures, garant de la transparence dans les relations entre l'Etat et le Secteur privé pour la réalisation des infrastructures, a été créé et effectivement mis en place.

De même, le dispositif institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption a été renforcé par la mise en place d'une Commission nationale de Lutte contre la Non Transparence, et la Corruption et les textes d'application permettant de rendre opérationnelles les dispositions du Code du Travail ayant trait à la flexibilité du travail ont été adoptés.

Toutefois, en dépit des importantes études entreprises force est de constater que le flux d'investissements est en deçà des grandes ambitions du Sénégal. Les divers classements internationaux d'évaluation du climat de l'investissement ont permis de mesurer les progrès de notre pays mais aussi le gap qui sépare notre environnement des meilleures pratiques au niveau international. Il est donc nécessaire d'accélérer et d'approfondir les réformes pour aller vers un environnement des affaires de classe internationale (EACI), et une croissance accélérée durable.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault