La recherche du moyen de financement adapté au projet de
l'entreprise est le facteur déterminant pour pouvoir réaliser une
opération d'importation.
Les techniques de financement sont multiples et chacune
d'entre elles répond à une situation particulière que nous
avons bien identifiée dans le deuxième chapitre de la
première partie de ce présent mémoire intitulé
:"Paiement des fournisseurs et financement de l'opération".
Dans le cadre d'une opération de financement des
importations, la question qu'il faut se poser est : comment honorer ses
engagements financiers à moindre coût?
Toute entreprise doit disposer en permanence des ressources
suffisantes pour remplir ses engagements financiers (salaires, fournisseurs,
charges sociales et fiscales...). A défaut, elle serait
déclarée en cessation de paiement et serait éventuellement
liquidée. C'est ce qui arrive trop souvent aux jeunes
sociétés, faute de prévisions réalistes !
Gérer sa trésorerie, c'est être en
permanence en prise directe avec les flux réels et prévisionnels,
entrants et sortants, et avec ses banques, pour pouvoir effectuer rapidement
les ajustements nécessaires. C'est avant tout anticiper !
Une bonne gestion de trésorerie nécessite,
à notre avis, une :
· anticipation des causes de dégradation de la
trésorerie;
· mise en place des techniques de gestion de
trésorerie.
2.2.1 L'anticipation des causes de dégradation de
la trésorerie
Les principales causes de dégradation de la
trésorerie qu'il faut bien anticiper et en faire face sont les
suivantes:
2.2.1.1 La crise de croissance
Une forte augmentation des ventes provoque une augmentation
proportionnelle du besoin de fond de roulement (BFR). Les lignes de
crédit à court terme n'étant pas toujours facilement
ajustables (dans les délais et dans les proportions nécessaires)
les ressources deviennent insuffisantes pour financer l'exploitation.
D'où il y'a lieu d'augmenter les capitaux permanents ou anticiper le
financement à court terme avec les banquiers.
2.2.1.2 La mauvaise gestion du BFR
L'entreprise laisse se dégrader le délai de
paiement des clients ou accroît inutilement le niveau de ses stocks. Dans
ce cas, le BFR augmente plus vite que les ventes. Il convient donc de prendre
conscience que des procédures doivent être mises en place et de
sensibiliser tous les acteurs concernés et de financer le poste client
ou les stocks.
2.2.1.3 Le mauvais choix de financement
Le fond de roulement (FR) devient insuffisant car
l'entreprise autofinance trop d'investissements par rapport à sa
rentabilité. Il convient de recourir à une augmentation de
capital ou à un emprunt à long et moyen terme
2.2.1.4 La perte de rentabilité
L'accumulation de pertes diminue les capitaux propres et par
conséquent, le FR se dégrade. Il faut reconstituer les fonds
propres par une augmentation de capital.
2.2.1.5 La baisse d'activité
Face à une baisse conjoncturelle du chiffre
d'affaires, si la production n'est pas ralentie simultanément et les
charges fixes amputées drastiquement, le BFR augmente. Il faut
surveiller régulièrement le tableau de bord de gestion et
privilégier les charges variables chaque fois que c'est possible.
2.2.2 La mise en place des techniques de gestion de
trésorerie
La mise en place des techniques de gestion de trésorerie
nécessite, à notre avis, la réalisation des actions
suivantes:
2.2.2.1 Assurer la liquidité de
l'entreprise
Le terme de liquidité désigne ici l'aptitude de
l'entreprise à faire face à ses échéances. Les
techniques de financement permettent de financer en aval, c'est à dire
à partir du moment où l'importateur a émis sa facture.
Mais également en amont, c'est à dire au moment des achats
à partir d'un bon de commande.
Les solutions de financement pour l'importateur sont en
fonction du moment du besoin
de financement. Généralement, le
besoin de financement pour une entreprise se trouve à
deux moments : au moment des achats de marchandises et/ou au
moment des ventes de marchandises.
L'importateur doit impérativement disposer d'outils
prévisionnels afin de mesurer le besoin de financement de l'entreprise
sur l'année à venir et négocier dans de bonnes conditions,
les lignes de crédit à court terme correspondantes. De
même, il doit prévoir un financement adapté pour les
investissements sans puiser exagérément dans la
trésorerie. (Une règle d'or : le long terme doit être
financé par du long terme...) Enfin, il doit suivre l'évolution
de son activité et l'amélioration de son BFR, mois par mois, afin
de détecter à l'avance une dégradation éventuelle
et d'y remédier en déclanchant un plan d'actions correctives:
· négocier la possibilité d'obtention au
prés de ses fournisseurs des crédits fournisseurs;
· accélérer le recouvrement des
créances;
· minimiser le stock de sécurité
détenu dans ses locaux;
· étudier la possibilité de recourir à
des sources de financement proposées par les établissements de
crédit.
2.2.2.2 Réduire le coût des services
bancaires
Plusieurs coûts peuvent être réduits tant par
une bonne négociation que par des prévisions fines. Nous
présentons à titre indicative les coûts suivants:
· les intérêts débiteurs : agios que la
banque facture sur les soldes débiteurs...;
· les jours de valeur : date à laquelle un mouvement
prend effet sur le compte... ;
· la commission sur plus fort découvert :
calculée en appliquant un taux au plus important solde débiteur
de chaque mois...;
· les commissions sur opération : c'est le
coût de chaque type d'opération;
· la commission de mouvement : c'est le
prélèvement sur tous les mouvements débiteurs :
chèques, virements, prélèvements...
La réduction des coûts financiers
nécessite une parfaite connaissance des techniques de financements
proposés par les banques et une bonne maîtrise des avantages et
inconvénients de chaque type de crédit.
2.2.2.3 Construire un partenariat bancaire
équilibré
Construire une relation équilibrée consiste
d'une part à ne pas trop dépendre de son banquier et d'autre part
à ne pas lui faire courir des risques qu'il ignore mais présents.
Pour instaurer un climat de confiance durable, l'importateur doit donc avoir au
moins deux interlocuteurs bancaires qu'il peut mettre en concurrence, dans
certains cas, ou qui peuvent intervenir ensemble dans d'autres. Par ailleurs,
pour rassurer, le meilleur outil de l'importateur reste de montrer, qu'il
maîtrise la situation, qu'il anticipe les besoins et prévoit des
solutions crédibles. Il ne faut jamais être surpris ou surprendre
!
2.2.2.4 Elaborer des prévisions de
trésorerie
Deux types de tableau de bord de trésorerie doivent
être envisagés :
· Le budget de trésorerie : Il
prévoit l'évolution de la trésorerie de l'année
suivante, mois par mois. Il est construit en fin d'exercice comptable à
partir des autres budgets déjà réalisés.
L'importateur doit d'abord valider les budgets amonts (achats, ventes,
ressources humaines...) et les pondérer s'ils sont trop ambitieux.
Ensuite, il procède à deux retraitements : passer les flux de
date comptable en date de flux et calculer le décaissement mensuel de
TVA. Pour cela, il applique aux ventes les délais de paiement moyens
constatés dans le passé et définit des règles pour
les différentes charges...
· Le plan de trésorerie glissant
: À l'inverse du budget qui constitue une prévision
figée à un moment donné, le plan glissant, issu du budget,
est actualisé en permanence. Le financier en fait progresser l'horizon
au fur et à mesure du déroulement de l'année. Il peut
être mensuel ou hebdomadaire et les prévisions des 12 semaines
à venir côtoient le réalisé des 9 mois
écoulés. Il permet, de positionner les décaissements en
face des encaissements et de justifier des demandes de crédits à
CT (Escompte, découvert,...). A chaque intervalle de temps, le financier
compare les flux réalisés avec les prévisions, calcule les
écarts ce qui le conduit à actualiser les prévisions.
2.2.2.5 Informatiser la gestion de
trésorerie
Gérer sa trésorerie par le biais d'un logiciel
permet grâce à un tableau de bord et à des
outils de
simulation, de prendre des décisions d'équilibrage, de placement,
d'utilisation
d'une autorisation de découvert ou de
négociation d'un crédit à court terme. Dans beaucoup de
cas, surtout en PME (Petite et Moyenne Entreprise), un développement sur
tableur « Excel » pourra suffire.
Toutefois, si l'on souhaite aller plus loin et notamment
contrôler ses conditions de banque, piloter en dates de valeur, suivre la
répartition entre les établissements, un logiciel du
marché s'imposera.