Rapport de propositions de 2001
Le rapport de propositions qui a été rendu au
maire en 2001 par le CPCI, a développé un ensemble d'idées
pour démarrer l'ensemble des mesures de la Ville de Toyota pour la
création d'Ikigai. Comme on l'a déjà souligné plus
haut, sa forme d'organisation était marquée à la fois par
sa méthode participative et l'intersectorialité au niveau de son
domaine de compétences, ce que l'on pourrait appeller une sorte de
« bricolage » plutôt que des travaux effectués de
manière spécialisée et purement administrative. Sur ce
point, Monsieur A nous a répondu comme ci-dessous en expliquant que le
CPCI était organisé, lors de la discussion entre 2000 - 2001, de
manière spontanée et même anticipante de la situation
englobante comme celle de la tendance à la décentralisation.
« [Enquêteur : (...), là, il y a des
organismes qui sont de différents domaines de compétences qui
s'impliquent...] Ici, c'était avec le Bureau de l'Education permanente
qui était attachée à la Commission de l'Education à
l'époque. On faisait déjà des discussions où on se
disait `tiens, nous, on faisait ceci et cela à l'université
populaire ou aux centres communaux...'. Ensuite, c'était avec le
Musée de l'art populaire, le Musée du pays, le Bureau de
l'Industrie et du Travail, le Bureau de l'Echange
intergénérationel etc. On développait par là nos
communications vis-à-vis de diverses propositions. Là [concernant
la ruralité], c'était beaucoup avec le Bureau de la Politique
agricole, sur la culture légumière, le jardinage etc. On
examinait, thématique par thématique, la faisabilité et la
responsabilité pour divers projets. Il était également
possible de dire `ça, c'est aux habitants à le faire par
eux-même'. Désormais, peut-être on fera davantage de cette
manière... On l'a fait comme une tentative qui a
précédé la décentralisation de nos jours.
[Enquêteur : c'est intéressant. Mais cette tentative
n'était-elle pas commandée par le haut comme l'Etat ? Ou bien,
était-ce un fruit d'interactions entre divers acteurs locaux ? Ben, sans
doute était-ce l'initiative locale qui a dû anticiper, je
suppose.] Oui. En fait, du côté de l'administration, on a une
limite d'intervention malgré nos diverses tentatives de soutiens pour
répondre aux demandes locales. Si on saisit bien la demande, le projet
va se développer, sinon, il va décliner. Si on essaie d'avancer
un projet uniquement par la motivation de la part de responsables
administratifs, on aura des inconvénients. Dans un tel cas, on pourrait
immédiatement arrêter le projet. Mais, tant qu'à faire,
avant de commencer un projet si difficile et compliqué, pourquoi pas
demander les avis des citoyens ! C'est plus rapide. C'était une telle
idée si simple. »
462 Nous avons vu dans le chapire 1 le phénomène de
l'émigration rurale massive vers la Ville de Toyota
accélérée entre 1965 et 1975 depuis toute l'archipel du
Japon.
Donc, l'idée d'appliquer la concertation au public avec
une telle coordination intersectorielle au sein du Comité pour
développer ses projets, était pour avoir une meilleure
efficacité de l'intervention publique afin de mieux répondre aux
demandes locales. Et Monsieur A tient toujours son intérêt sur les
idées qui ont été développées dans ce
rapport établi en 2001 :
« Donc, on a diverses propositions politiques (dans
le rapport) pour les activités possibiles des personnes
âgées, que l'on a pas encore entreprises. Mais si on
réétudie là-dedans, il serait possible de
développer de nouveaux projets. Il peut y avoir une concentration
d'idées là-dedans qui sont encore possibles à
réaliser. »
Ce rapport a développé au total 13 propositions
particulières qui ont convergé aux trois propositions finales
suivantes :
1 « Travail d'Ikigai valorisant le `Nô'
(ruralité) (`Nô' wo ikashita Ikigai shûrô) » :
projet d'une Ferme école des personnes âgées
(Kônenreisha Taiken Nôjo Jigyô)
2 « Enrichissement d'un lieu de création
d'Ikigai par le biais d'apprentisage de techniques et de connaissances (gijutsu
- chishiki wo shûtoku shi Ikigai zukuri no ba no jûjitsu) » :
Inauguration de l'Université du Trosième âge (Kônen
daigaku no kaikô)
3 « Mise en place d'une fonction de coordination des
demandes diverses d'Ikigai (Tayô na Ikigai needs no Coodinate Kinô
no Secchi » : Ouverture du « Young Old Support Center (Centre du
soutien des Jeunes vieux) »463
Sans détailler le contenu de toutes les 13 propositions
particulières, voyons ci-dessous les titres de ces propositions
liés chacun à une des trois propositions finales indiqués
ci-dessus. Les thématiques abordées par ces 13 propositions sont
très diversifiées :
- Plan de Second Life Academy : 1
- Mise en valeur de friches agricoles (jardin horticole ;
location de jardins potagers ; ferme école ; culture de légumes
biologiques ; fertilisation du sol pour le jardinage) : 1
- Plan de Second Life Academy (recité) : 2
- Etablissement de l'Université du Troisième
âge : 2
- Penser le `Travail d'Ikigai pour la production
matérielle (mono-zukuri ikigai shûrô wo kangaeru)'
(restauration du tissu artisanal de coton de Mikawa464) : 2
- Mise en place d'un système éducatif pour la
réinsertion et les activités bénévoles des
personnes âgées : 2
- Projet de soutiens aux travaux ménagers (services
à domicile par les personnes âgées, services de soins
à domicile aux foyers composés de personnes âgées ou
de personnes handicapées) : 2
- Projet de recyclage, réparation des matériels
non utilisés (réparation et vente de matériels non
utilisés par un atelier ; service de réparation à domicile
de jouets) : 2
- Projet de soutiens à la garde et à
l'éducation d'enfants (ouverture de crèches et de classes
d'enfants ; projet de vente de matériels recyclés pour les
enfants) : 2
- Construction d'un réseau dont le centre est la Ville
de Toyota : 3
- Mise en place d'un système d'enregistrement de
ressources humaines âgées : 3
- Création d'un système d'épargne -
points pour les activités bénévoles des personnes
âgées : 3
- Mesures pour le bien-être des personnes
âgées : école des adultes ; établissement d'une
piscine pour la réhabilitation ; construction d'un logement public pour
les personnes âgées : autre465
Parmi ces propositions, ici, nous allons s'intéresser au
contenu des deux premières propositions liées à la
463 Comité pour la promotion de la création
d'Ikigai, 2001 : 1.
464 Le Mikawa est le nom ancien de la région de Toyota
et ses alentours. L'industrie textile du coton étaient fleurissantes
dans cette région jusque vers les années 20. C'était
justement après la crise économique que cette industrie
était au déclin continu et c'est l'industrie automobile qui a
remplacé l'industrie principale de la région après la
deuxième guerre mondiale.
465 Ibid.
première proposition finale du « projet d'une
Ferme école des personnes âgées » qui va donner
l'idée de base au Projet Nô-Life. Le BPA est pleinement
concerté pour élaborer ces propositions et il y a donné
des opinions, de son point de vue, pour la réalisation de chaque projet
proposé.
Proposition 1: « Second Life Accademy Plan ».
Son origine agricole et rurale.
D'abord, concernant la première proposition
intitulée de manière quelque peu originale « Second Life
Academy Plan », il s'agit d'une proposition de créer un
système de formation destiné aux pensionnés pour qu'ils
puissent passer leur vie après la retraite avec Ikigai par le biais
« des contribution productive, sociale et culturelle
(Sangyô-kôken, shakai-kôken, bunka-kôken
»466 . Cette idée correspond largement à
l'idée fondatrice de la SCI, à savoir la contribution sociale et
Ikigai des personnes âgées. En consultant des documents
détaillés de cette proposition qui étaient utilisés
sur la table de discussion du CPCI en 2001 et 2002, citons ci-dessous les
formulations de l'idée de base, la définition donnée au
terme « Second Life Academy ».
Conception du Second Life Academy (Second Life Academy
Kôsô)
1. L'idée de base : Au 21ème
siècle, dans la Ville de Toyota, il est estimé qu'une
augmentation du nombre de citoyens qui passent leur vie dans un sentiment
d'inquiétude et de désolation en raison de l'accroissement du
nombre de familles nucléaires et du vieillissement des gens qui ont
contribué au développement de la Ville. S'il y a un moyen de les
apaiser, cela serait le rôle en tant qu'une personne active pendant toute
sa vie et un sentimenet d'être sûr de son existence. Nous
définissons les mesures visant à leur offrir de tels
éléments, ainsi que les soutiens à la vieillesse riche
comme une des plus importantes thématiques de la Ville.
2. Qu'est-ce que `Second Life Academy' ?
Pour vivre une deuxième vie (= vie à la
retraite) avec Ikigai, il est indispensable de monter une conscience de la
participation de soi-même aux contributions productive, sociale et
culturelle. Nous inaugurons ainsi ce Second Life Academy en tant qu'un
organisme d'éducation afin de former des ressources humaines qui
seraient susceptibles de jouer le rôle de leader dans leur
territoire467.
Tout en se focalisant sur un risque que la vieillesse pourrait
provoquer dans la vie comme « vie dans un sentiment
d'inquiétude et de désolation », il cite
également le développement de familles nucléaires comme
une des causes de ce risque. Cette problématique semble
particulièrement marquer la Ville de Toyota, en rapport avec son
histoire urbaine qui est « jeune », c'est-à-dire, une ville
développée par une seule industrie nouvelle après la
guerre et peuplée par des arrivants de l'extérieur. Cette
représentation rejoint la préoccupation de la SCI qui mettait
l'accent sur l'affaiblissement de liens sociaux et territoriaux dans son
plan.
Par ailleurs, cette « conception » est
marquée par une importance accordée à une série
d'activités agricoles dans sa filière « productive ».
Pourquoi alors un tel attachement aux activités agricoles ? En effet, on
peut remonter la source du contenu de cette première proposition
jusqu'au Plan de 96. Le CPCI a donc repris cette idée, en concertant des
employés du BPA de l'époque dont notamment Monsieur K,
président du Projet Nô-Life, pour élaborer ses propres
discussions.
En plus, concernant cette « conception du Second Life
Academy », c'était Monsieur S, le directeur actuel de la Direction
des Activités agricoles de la CAT (acteur 3 que nous aborderons plus
bas) qui avait proposé cette conception à la Municipalité
de Toyota lors de l'élaboration du Plan de 96. Au début, cette
conception était formulée pour la CAT. Avec le nom de «
conception de l'école rurale (nôson-juku kôsô) »,
elle avait été
466 Ibid. : 2.
467 Comité pour la promotion de la création
d'Ikigai, 2002 : 1. Après la présentation des idées de
base, le programme est proposé ainsi : i. Condition d'admission : les
habitants pensionnés de la Ville de Toyota qui sont capable de venir
à l'école sans aide de quelqu'un ; ii. Programmes :
Filière obigatoire (cours sur les problèmes de la
société contemporaine) ; Filière agricole (production
légumière et fruitière ; élaboration et fabrication
de produits dérivés dans un atelier de transformation ; vente des
produits transformés dans un point de vente ; distribution de
légumes à la cantine scolaire ; un restaurant de déjeuner
mettant en valeur les produits récoltés et transformés) ;
Filière artisanale (expositions des oeuvres ; vente des oeuvres) ;
Filière Service (tour des foyers des personnes âgées
glabataires et isolées ; aides comme nettoyage, consultation etc ;
autres activités répondant aux demandes sociales) (Ibid.)
proposée afin de répondre au problème du
manque de successeurs d'exploitations agricoles de la région de Toyota
dans le contexte du vieillissement démographique. Ainsi, d'après
Monsieur S, le CPCI a carrément remplacé le terme de la «
Coopérative agricole de Toyota » par celui de la « Ville de
Toyota » dans la formulation de l'idée de base de ce plan !
Puis, cette conception avait déjà
été mise en pratique en 2000, au sein de la Coopérative
agricole, sous la forme d'une formation agricole destinée uniquement aux
personnes des foyers agricoles et pluriactifs dont l'importance est notamment
accordée aux femmes et pensionnés. Cette école,
s'appellant l'« Ecole de l'agriculture vivante de Toyota (Toyota Iki-iki
Nôgyô-juku) », continue encore ses activités
aujourd'hui. Et la Municipalité a également pris leurs
expériences comme exemple pour démarrer le Projet Nô-Life.
Dans la partie de l'acteur 3, nous verrons les explications données par
Monsieur S sur ces projets.
Enfin, le BPA donne ses avis favorables vis-à-vis de
cette proposition du « point de vue agricole » en tenant compte de l'
« aggravation d'abandon de terrains agricoles due au manque de porteurs
»468. Puis, en évoquant des problèmes juridiques
concernant l'utilisation de terrains agricoles par les personnes des foyers
non-agricoles, et des problèmes du coût d'investissement aux
équipements), il suggère déjà la
nécessité de la mise en place d'un nouvel établissement
susceptible d'accueillir les personnes, surtout celles des foyers non
agricoles, qui ont l'intention de suivre une formation agricole plus
élaborée. Ainsi, sera envisagé plus tard le Projet
Nô-Life donnant deux ans de formation agricole à ses stagiaires et
ainsi de suite les qualifie d'être agriculteur susceptible de louer un
terrain agricole à partir de 10 ares.
Proposition 2 : « Mise en valeur de friches agricoles
». Un objectif commun entre les mesures d'Ikigai et celle agricoles -
rurales.
En comparaison avec la proposition 1 qui avait un
côté conceptuel pour établir une nouvelle vision globale de
la vie à la retraite, la proposition 2 apporte des idées plus
concrètes sur des projets proposant diverses activités agricoles
et rurales. Voici le motif de cette proposition et les aperçus de quatre
projets proposés :
Motif
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« Il est regrettable de laisser les jachères rendues
en friche que l'on trouve beaucoup dans la ville. C'est pourquoi nous allons
les louer afin d'en créer des projets concernant le `vert (midori)'
»
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Projet 1 : Jardin horticole
- Réaliser comme une entreprise, une production horticole
(du semi à la vente) semblable à celle de `Maison des
Fleurs'469
Projet 2 : Location de jardins potagers - ferme
école470
- Afin d'offrir des lieux d'échange avec les habitants
locaux et des occasions pour communiquer avec la nature, créer des
jardins potagers de petite taille utilisables pour les amateurs et en
développer les projets d'une location de jardins potagers et d'une ferme
école.
- Réaliser comme une entreprise, des cultures
légumières par la méthode biologique jusqu'à la
vente des produits récoltés.
Projet 3 : Culture de légumes
biologiques471
Projet 4 : Fertilisation du sol pour
le jardinage472
- Réaliser comme une entreprise, la fertilisation du
sol pour le jardinage et la vente de ce sol : utiliser des arbres dans les rues
et les feuilles mortes dans les parcs ; utilisation de déchets
végétaux, en collaboration avec le Centre des Ressources humaines
âgées, comme branches d'arbres coupées et morceaux d'arbres
; acheter les pailles auprès des fermes et les utiliser pour la
fertilisation du sol ; rammasser les déchets ménagers biologiques
et les utiliser pour la fabrication du fumier. - Effet : réduction des
déchets
(Comité pour la promotion de la création d'Ikigai,
2001 : 10 - 12.)
468 Ibid., 2001 : 2.
469 La « Maison des Fleurs (yamamuro hana house) » est
un établissement horticole créé dans la Ville de Toyota en
1997 par le Centre des Ressources humaines âgées. Ayant pour
l'objectif d'être un établissement du travail d'Ikigai, il emploie
des personnes âgées pour sa production horticole (Section
Bien-être et Vieillissement de la Direction Santé et
Bien-être, 2003 : 72). Pour cet établissement, le CFLS (acteur 6)
a pris l'initiative (nous verrons plus bas).
470 Kashi nôen - nôen gakkô jigyô.
471 Yûki saibai no yasai zukuri jigyô.
472 Gardening yô `tsuchi' zukuri jigyô.
Pour cette proposition, le BPA donne, projet par projet, ses
avis portant sur la faisabilité, les problèmes de moyen de
réalisation, des propositions alternatives etc. L'idée
formulée dans le motif, de remettre en valeur les friches agricoles en
s'appuyant sur divers moyens possibles, semble devenir un objectif commun entre
le CPCI et le BPA autour de la double thématique de valorisation,
à savoir : valorisation du travail d'Ikigai des personnes
âgées et celle de l'agriculture et de la ruralité en
crise.
Mode d'actions
Après la remise du rapport de propositions du CPCI au
maire en 2001, les trois propositions finales du rapport ont été
mises en oeuvre en 2002 : à savoir : Ferme école pour les
personnes âgées (kônensha taiken nôjô) ;
Université du Troisième âge (kônen daigaku) ;
Young Old Support Center.
La Ferme école a été
intégrée, lors de son inauguration, dans une des filières
de l'Université du Troisième âge sous le nom du
`Département de l'Agronomie environnementale (Kankyô nôgaku
ka)'. En 2005, elle loue deux terrains agricoles dans la Ville de Toyota (dont
la suface est 1.1 ares et 1are) et le nombre de ses étudiants est 32
personnes473. En 2005, l'Université du Troisième
âge a quatre « départements » : vie vivante (Iki-iki
seikatsu gakka) ; culture-artisanat (bunka-kôgei gakka) ; agronomie -
environnement ; échange sympathique (waku-waku kôryû
gakka). Et le nombre d'étudiants est 117 personnes (y compris celui
de la Ferme école)474. Le Young Old Support Center,
centre d'accueil pour le public, il fonctionne comme un centre d'informations
et de coordination. Le nombre de visiteurs de cet établissement
était, en 2005, 18100 personnes475.
Et le CPCI continue ses activités de réunions de
réflexion depuis 2000. Les membres du CPCI se renouvellent tous les deux
ans par un concours citoyen ouvert aux personnes âgées de plus de
18 ans (donc, elles ne sont pas limitées aux personnes
âgées.) Lors de l'entretien avec Madame S et Monsieur A,
c'était donc la fin de la troisième période du CPCI (les
années 2005-2006 et 2006-2007). Il joue toujours un rôle important
comme lieu privilégié de réflexion sur l'ensemble des
mesures pour la Participation sociale et Ikigai des personnes
âgées, en interaction entre des participants citoyens et des
administrateurs municipaux.
Son mode d'actions est, dès le début du CPCI en
2000, toujours marqué par une insectorialité, une
flexibilité, une reflexibilité et enfin une multiplicité
de rôles (coordination des acteurs en réseaux, gestion des mesures
d'Ikigai, point d'accueil au public etc). Cela nous laisse entrevoir sa grande
capacité, en tant qu'un agent public, d'invention d'idées, de
modes d'actions et de mesures concrètes. Etant structurée dans le
secteur administratif et public, la SCI et la relation de réseau
coordonnée par elle, montrent un nouveau mode d'action publique et
territoriale émergent. Et cette émergence est marquée
à la fois par la nouvelle situation globale et locale du vieillissement
de la population au Japon, et par la dimension historique et spécifique
de son territoire.
Cependant, on peut mentionner quelques faiblesses qui
résident dans son mode d'actions. D'abord, un manque de
spécialisation dans ses actions, car il n'y a pas d' « experts
» d'Ikigai. Comme Madame S nous l'a expliqué, « le
bien-être et le soin doivent être chargés par
l'administration, mais l'idée d 'Ikigai des individus impliquant une
telle subjectivité individuelle, n'existaient pas auparavant dans les
domaines de l'administration ». C'est sans doute pour cela que
l'administration doit faire le recours à une approche participative. De
plus, il y a une ambiguîté dans sa fonction concernant Ikigai des
individus : elle est d'abord liée à la subjectivité des
individus ayant chacun ses interprétations d'Ikigai. D'où la
difficulté d'évaluation de ses activités. Comment
quantifier la valeur d'Ikigai qui est tout d'abord définie comme
élément de la santé mentale ? Dans la politique du
vieillissement, son ambiguîté est marquante par rapport
l'importance plus évidente de la fonction des soins aux personnes
âgées dépendantes.
473 Section Bien-être et Vieillissement de la Direction
Santé et Bien-être de la Ville de Toyota, 2006 : 60 ; Young Old
Support Center de la Ville de Toyota, 2006 : 13.
474 Section Bien-être et Vieillissement de la Direction
Santé et Bien-être de la Ville de Toyota 2006 : 58.
475 Ibid. : 57.
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