Section II : De la collecte des données aux
conditions
de mise en oeuvre des solutions
Dans cette section, nous proposerons des solutions aux
problèmes en étude une fois terminée la restitution des
résultats de nos investigations.
Paragraphe 1 : De la collecte des données
à l'analyse des
résultats de l'enquête
Il sera essentiellement question ici de vérifier les
hypothèses préalablement formulées après avoir
exposé les conditions de collectes des données.
I- Collecte, difficultés rencontrées et
limites des données.
A- Préparation et réalisation de
l'enquête
Il est un secret de polichinelle que l'obtention de
données complètes lors d'une recherche est subordonnée
à l'utilisation d'outils fiables pour la collecte des informations dont
on a besoin.
Dans cette logique, notre enquête effectuée du 15
novembre 2007 au 3 décembre 2007 a été
réalisée sur la base d'un questionnaire adressé à
l'ensemble des individus de notre échantillon. L'élaboration de
notre questionnaire a tenu compte de notre souci de déceler les causes
réelles des différents problèmes spécifiques
identifiés.
En vue d'adapter la formulation des questions au niveau de
compréhension des enquêtés, le questionnaire support de
notre enquête a fait l'objet d'un test et a été
corrigé par la suite en tenant compte des observations faites par les
enquêtés et les avis des personnes ressources.
B- Difficultés rencontrées et limites des
données
Diverses difficultés ont été
rencontrées et ont constitués des obstacles au bon
déroulement de l'enquête. Les difficultés liées
à l'enquête tiennent surtout à la diversité, la
disparité et l'indisponibilité des individus ciblés.
La plupart des enquêtés (surtout les
députés) se sont montrés réticents à nous
fournir des informations. Certains sous prétexte d'être trop
pressés ou très occupés ont refusé de nous
répondre. .Mais après maints explications et échanges,
heureusement pour nous, une grande partie de la population cible (90 individus)
finit par comprendre la pertinence du problème et acceptent alors de
remplir le questionnaire. Néanmoins, nous avons su mettre à
profit notre chronogramme afin de recueillir les données
nécessaires à notre étude.
De même, malgré notre inexpérience en
matière de technique de conduite d'une enquête et de collecte de
données lors d'une enquête, nous nous sommes efforcé de
nous conformer du mieux possible aux normes et principes académiques
existants.
Les difficultés rencontrées expliquent les
limites des informations liées à la qualité et à la
fiabilité.
En raison du délai qui nous est imparti et des moyens
dont nous disposons, notre enquête s'est déroulée
essentiellement à Cotonou et à Porto Novo. D'autres limites sont
également liées au peu de temps que les enquêtés
nous consacrent pour répondre à nos questions. Toutefois, ces
limites ne sont pas de nature à disqualifier le caractère
scientifique et technique des résultats que nous allons
présenter.
II- Analyse des données, vérification des
hypothèses et établissement du diagnostic
A- Présentation et analyse des
données
Le questionnaire ayant été administré et
validé désormais avec un échantillon de 90 individus dont
cinq ont été écartés pour mauvais remplissage du
questionnaire, il s'agit ici de présenter les résultats de
l'enquête en tenant compte de chacun des problèmes
spécifiques en résolution et de faire l'analyse des
données à caractère quantitatif.
Pour le problème spécifique n° 1 relatif au
défaut d'apurement des comptes du parlement, une seule question
fondamentale dans notre questionnaire a été posée pour
conduire l'enquête à la vérification de notre
hypothèse spécifique n°1 formulée. Les
résultats découlant de cette question sont consignés dans
le tableau suivant :
Tableau n°5 : Répartition
des données d'enquête par rapport au défaut d'apurement des
comptes du parlement
Modalités
|
Nombre d'observations
|
Fréquences observées
|
Absence d'une Cour des Comptes au Bénin
|
30
|
35%
|
Inexistence de document comptables fiables et de manuels de
procédures à l'Assemblée Nationale
|
05
|
05%
|
Insuffisance du personnel à la juridiction
financière
|
40
|
47%
|
Autres (à préciser)
|
10
|
13%
|
Total
|
85
|
100%
|
Source : Question n°1 : qu'est ce
qui selon vous justifie le défaut d'apurement des comptes du
parlement ?
Par rapport au tableau présenté ci-dessus, face
à la question relative au défaut d'apurement des comptes du
parlement :
Ø 35% des enquêtés pensent qu'il est
dû à l'absence d'une Cour des Comptes au Bénin ;
Ø 05% de la population identifiée trouvent que
cette situation est due à l'inexistence de documents comptables fiables
et de manuels de procédure à l'Assemblée
Nationale ;
Ø 47% de l'échantillon estiment que cette
situation résulte de l'insuffisance du personnel à la juridiction
financière. Le reste soit 13% de l'échantillon avancent des
raisons qui ne sauraient être regroupées en une appellation unique
pouvant représenter une et une seule cause générique. Nous
pouvons donc affirmer que l'insuffisance du personnel à la
juridiction financière est à la base du défaut d'apurement
des comptes du parlement.
Pour la vérification de l'hypothèse liée
au problème spécifique n°2 relatif à la non reddition
des comptes du parlement à la juridiction financière, une seule
question fondamentale se trouvant dans le questionnaire a été
également posée.
Tableau n°6 : Répartition des
données d'enquête par rapport à la non reddition
des comptes du parlement
à la juridiction financière
Modalités
|
Nombre d'observations
|
Fréquences relatives
|
Violation du principe de séparation entre ordonnateurs et
comptables à l'Assemblée Nationale
|
22
|
26%
|
Inexistence de liste nominative des pièces et documents
spécifiques aux comptes du parlement
|
15
|
18%
|
Absence de comptable public au niveau de l'administration
parlementaire
|
02
|
02%
|
Autres (à préciser)
|
46
|
54%
|
Total
|
85
|
100%
|
Source : Question n°2 : A votre avis
qu'est ce qui explique la non reddition des comptes du parlement à la
juridiction financière
L'analyse des résultats de cette question
consignés dans le tableau ci-dessus révèle les
observations ci après :
Ø 22% des enquêtés trouvent que la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction financière
est due à la violation du principe de séparation entre
ordonnateurs et comptables ;
Ø 18% de cet échantillon estiment que
l'inexistence de liste nominative de pièces et documents propres aux
comptes du parlement justifie la non reddition des comptes du parlement
à la juridiction financière ;
Ø 02% des enquêtés pensent que la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction financière
résulte de l'absence d'un comptable public au sein de l'administration
parlementaire ;
Ø 54% de la population identifiée avancent des
raisons que nous avons regroupées sous une appellation
générique d'inexistence de culture de reddition de comptes du
parlement à la juridiction financière.
De cette analyse, nous constatons que c'est l'item n°4
relatif à l'inexistence de culture de reddition de comptes du
parlement à la juridiction financière qui sera retenu comme
étant la cause réelle du problème spécifique
n°2
La question n°3 du questionnaire posée aux
individus de la population identifiée concourt à
déterminer les vraies raisons de l'absence de moyens de contraintes de
la juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes. Les résultats obtenus pour cette question sont consignés
dans le tableau suivant :
Tableau n° 7 : Répartition des
données d'enquêtes par rapport à l'absence de
moyens de contraintes de la
juridiction financière sur le parlement
en vue de la reddition de ses
comptes.
Modalités
|
Nombres d'observations
|
Fréquences relatives
|
Insuffisance des textes régissant la juridiction
financière
|
50
|
59%
|
Autonomie financière du parlement
|
20
|
23%
|
Stricte application de la séparation des pouvoirs
|
15
|
18%
|
Autres (à préciser)
|
00
|
00%
|
Total
|
85
|
100%
|
Source : Question n°3 :Qu'est ce qui
selon vous justifie l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes ?
L'analyse des résultats de cette question
consignés dans le tableau ci-dessus révèle les
observations ci après :
Ø 59des enquêtés trouvent que l'absence de
moyens de contraintes de la juridiction financière sur le parlement en
vue de la reddition de ses comptes résulte de l'insuffisance des textes
régissant la juridiction financière ;
Ø 23% de l'échantillon pensent que l'autonomie
financière du parlement justifie l'absence de moyens de contraintes de
la juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes ;
Ø 18% restants de la population identifiée
avancent que la stricte application de la séparation des pouvoirs est
à la base de l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière sur le parlement en vue de la reddition de ses comptes.
En définitive, nous pouvons dire de cette analyse,
l'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière est à la base de l'absence de moyens de contraintes
sur la juridiction financière en vue de la reddition de ses
comptes.
B- Vérification des hypothèses et
synthèses du diagnostic
Nous nous efforcerons dans cette partie de procéder
successivement à la vérification des hypothèses
formulées en tenant compte du seuil de décision fixé et
à la réalisation de la synthèse du diagnostic relatif
à chaque problème en résolution.
1- Degré de vérification des
hypothèses
Pour éradiquer la cause se trouvant à la base du
défaut d'apurement des comptes du parlement, il est fixé comme
seuil de décision tout item qui aura un poids supérieur à
33%.
Or les données quantitatives qui ont servi de base
à notre analyse ont révélé que le
défaut d'apurement des comptes du parlement est dû :
· à l'absence d'une cour des comptes au
Bénin avec un taux de l'ordre de 35% ;
· à l'inexistence de documents comptables fiables
et de manuels de procédure à l'Assemblée Nationale avec un
pourcentage de l'ordre de 05% ;
· à l'insuffisance de personnel à la
juridiction financière avec un pourcentage
· de 47%;
· et à des causes non regroupables sous une
dénomination unique avec un pourcentage de l'ordre de 13%.
· De ce qui précède, il ressort qu'il n'y a
que l'item n° 3 qui a un poids supérieur
à 33%.
Notre hypothèse n° 1 selon laquelle
l'insuffisance du personnel à la juridiction financière est
à la base du défaut d'apurement des comptes du parlement est donc
vérifiée.
Pour la résolution du problème lié
à l'hypothèse spécifique n°2 qui est celui de la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction financière,
il est fixé comme seuil de décision tout item ayant un poids
supérieur à 33%. De l'analyse des données
mobilisées, il ressort que la non reddition des comptes du parlement
à la juridiction financière est due aux observations comme
suit :
§ violation du principe de séparation entre
ordonnateur et comptable : 22% ;
§ inexistence de liste nominative des pièces et
documents spécifique aux comptes du parlement :18%;
§ absence de comptable public au niveau de
l'administration parlementaire : 02% ;
§ et inexistence de culture de reddition de comptes du
parlement à la juridiction financière : 54%.
Ainsi, l'analyse faite des réponses obtenues par
rapport à la cause se trouvant à la base de ce problème de
non reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière et par rapport au seuil de décision fixé, nous
amène à retenir l'inexistence de culture de reddition de
comptes du parlement à la juridiction financière comme cause
réelle du défaut de reddition des comptes du parlement à
la juridiction financière.
L'hypothèse n°2 préalablement
formulée n'est donc pas vérifiée. Nous reformulerons notre
hypothèse n° 2 de la manière suivante :
l'inexistence de culture de reddition de comptes du parlement est
à la base de la non reddition des comptes du parlement à la
juridiction financière.
En se référant au seuil de décision
retenu pour la vérification de cette hypothèse liée au
problème de l'absence de moyens de contraintes de la juridiction
financière en vue de la reddition de ses comptes, il est prévu
qu'il sera maintenu l'item qui aura un poids supérieur à 33%
comme étant la cause réelle du problème.
En effet, nos analyses par rapport aux données
d'enquête nous ont révélé les différents
pourcentages que voici :
§ 59% pour la cause qui est celle de l'insuffisance des
textes régissant la juridiction financière ;
§ 23% pour la cause qui est celle de l'autonomie
financière du parlement ;
§ 18% pour la cause qui est celle de la stricte
application de la séparation des
pouvoirs ;
Nous percevons aisément que c'est le premier item qui a
rencontré le poids le plus élevé et supérieur
à 33%. De ce fait, l'hypothèse n° 3 selon l'absence
de moyens de contraintes de la juridiction financière sur le parlement
en vue de la reddition de ses comptes est due à l'insuffisance des
textes régissant la juridiction financière se trouve ainsi
justifiée.
2-Synthèse du diagnostic
Les causes réelles des problèmes
identifiés sont celles à attaquer afin de les
éradiquer.
La vérification de l'hypothèse n°1 nous
permet de retenir définitivement que l'insuffisance du personnel
à la juridiction financière justifie le défaut d'apurement
des comptes du parlement.
La non vérification de notre hypothèse n°2
formulée nous conduit à retenir de façon définitive
que l'inexistence de culture de reddition de comptes du parlement
à la juridiction financière est à la base de la non
reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière.
Quant au problème spécifique n°3, avec la
vérification de notre hypothèse formulée nous retenons que
l'insuffisance des textes régissant la juridiction
financière est à l'origine de l'absence de moyens de contraintes
de la juridiction financière en vue de la reddition de ses
comptes.
*
Paragraphe 2 : Des approches de solutions aux
conditions de mise
en oeuvre
Il sera question dans ce dernier paragraphe de faire des
recommandations aux divers acteurs concernés après avoir
proposé des solutions aux problèmes liés à la
problématique en étude.
I- Approches de solutions
Trouver solution à un problème, c'est trouver
le moyen d'éradication des causes se trouvant à la base de ce
problème. Ainsi des solutions seront proposées pour
l'éradication des différentes causes se trouvant à la base
des différents problèmes spécifiques.
A- Approches de solutions au problème du
défaut d'apurement des comptes du parlement
Pour trouver solution au problème du défaut
d'apurement des comptes du parlement, nous allons proposer les conditions
d'éradication de l'insuffisance du personnel à la juridiction
financière. A cet effet, nous suggérons :
§ la dotation des juges financiers d'un statut
spécial
Ce statut organisera les conditions d'accès à la
profession surtout en privilégiant le concours, les modalités
d'avancement, rémunération et sanctions. Ceci permettra
l'effectivité de carrière à la juridiction
financière comme c'est le cas dans les Cours de Comptes où on a
trois niveaux de grade (auditeurs, conseillers référendaires
et les conseillers maîtres). De même, la juridiction
financière ne connaitra plus de départ disparate de son personnel
à la retraite, à cause de leur statut spécifique. Enfin,
l'existence de ce statut limitera les risques d'allégeance du fait que
la nomination aux postes de conseillers et de président est faite sur
proposition du président de la Cour Suprême.
§ la définition d'un programme de
recrutement
Il s'agira ici d'élaborer un programme de recrutement
cohérent en tenant compte des résultats des audits
organisationnels de la Cour Suprême qui suggèrent un effectif
optimum de soixante conseillers pour la Chambre des Comptes. L'effectif
à recruter sera fonction de l'avancement de grade et des besoins
réels de la chambre.
§ la mise à disposition de la Chambre des
Comptes de siège adéquat
Ceci permettra aux agents de pouvoir travailler dans les
meilleures conditions. Le nouveau bâtiment qui fera office de
siège doit disposer de salles d'archives, de salle de conférence
et de bureau en adéquation avec l'effectif du personnel.
§ la sensibilisation des personnes ayant le
profil recherché pour accéder à la fonction de juge
financier
Ceci permettra à la juridiction financière de
pouvoir disposer en son sein des meilleurs cadres formés et ayant le
profil nécessaire.
B- Approches de solutions au problème de non
reddition des comptes du parlement à la juridiction
financière.
Pour éradiquer la cause qu'est l'inexistence de
culture de reddition de comptes des comptes du parlement à la
juridiction financière se trouvant à la base de ce
problème, nous proposons :
§ la sensibilisation des députés et
des acteurs de la société civile
La culture étant selon le Petit Larousse 2001
«L'ensemble de convictions partagées, de manières de voir et
de faire qui orientent plus ou moins consciemment le comportement d'un
individu » ; cette sensibilisation doit être axée
sur la nécessité de cette reddition de compte. L'accent sera mis
sur l'enjeu et le prestige que le parlement pourrait valablement
acquérir une fois cette obligation exécutée lors du
contrôle des actions de l'exécutif.
§ l'amendement du règlement financier
actuel de l'Assemblée Nationale surtout en matière de
contrôle de l'exécution de son budget
Les nouvelles dispositions devraient donner la priorité
au contrôle de la juridiction financière. Ainsi, la reddition des
comptes du parlement à la commission spéciale et temporaire ne
devrait être fait qu'antérieurement à celle de la Chambre
des Comptes et surtout en cours de gestion. De même, pouvoir devrait
être donné à tout député d'exiger la
reddition des comptes des deux acteurs de la gestion financière du
parlement.
-l'élaboration et l'adoption d'une liste
nominative des pièces et documents constitutifs de comptes de gestion du
parlement comme c'est déjà le cas pour certaines
structures
C- Approches de solutions au problème de
l'absence de moyens de contraintes de la juridiction financière sur le
parlement
Rappelons que la cause à la base de ce problème
est l'insuffisance du texte régissant la juridiction financière
en l'occurrence l'ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966portant Composition
Organisation Fonctionnement et Attributions de la Cour Suprême.
En éradiquant cette cause, nous parviendrons à
résoudre le problème de l'absence de moyens de contraintes de la
juridiction financière sur le parlement en vue de la reddition de ses
comptes. A cet effet, nous suggérons :
§ l'amendement de la loi organique actuel de la
cour suprême
Ceci devrait viser le renforcement de l'autorité de la
juridiction financière sur ces justiciables. Il s'agira non seulement de
revoir le montant des amendes pour retard ou non dépôt de
reddition de compte mais également de mieux définir les moyens de
contraintes de la juridiction financière sur certains de ses
justiciables particuliers comme l'Assemblée Nationale.
§ la Criminalisation comme `' crimes
économiques'' de tout acte handicapant le fonctionnement de la
juridiction financière comme l'absence de reddition de
comptes.
§ l'interdiction de la candidature de tout
gestionnaire (élu ou autorité) qui n'a pas rendu compte de sa
gestion ou dont la gestion serait entachée d'irrégularités
constatées par la juridiction financière à un poste
électif.
§ La considération comme exceptions de
poursuites du parlementaire des crimes économiques.
II- Conditions de mise en oeuvre des
solutions
L'éradication des causes se trouvant à la base
des différents problèmes spécifiques ne pourra être
possible que lorsque certaines dispositions seront prises pour garantir une
efficacité des solutions.
A- Recommandations à l'endroit de la
juridiction financière
La juridiction financière devra :
- organiser des séances de travail avec les acteurs
intervenant dans la gestion financière du parlement afin
d'harmoniser les points de vues sur la liste nominative des pièces et
documents de reddition de comptes ;
- utiliser tous les canaux nécessaires (spots,
affichage, presse et conférences) pour faire la sensibilisation.
Préalablement une conférence devra être faite pour
restituer l'état des lieux sur les activités de la juridiction
financière. La sensibilisation devrait être faite dans les langues
les plus parlées du pays afin d'éveiller la conscience du peuple
sur la question ;
- délivrer un certificat de quitus à
l'ordonnateur et au gestionnaire du budget de l'assemblée nationale
avant toute participation de ces derniers à une nouvelle
élection ;
- entrer en contact avec l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM) en vue de la définition
et de l'élaboration des programmes de formation des Enarques qui
constitue dans la majorité des pays son personnel ;
- débloquer le processus de recrutement
prévu dans le cadre du PERAC ;
- veiller aux capacités opérationnelles des
futurs recrus de l'institution par un plan de formation en adéquation
avec les exigences en matière de contrôle ;
- renouer avec la publication de son Rapport Public
annuel ;
- entrer en contact avec les autorités
compétentes pour l'attribution d'un siège ;
- animer un forum sur le site web de la cour suprême
afin d'informer et de répondre aux questions des citoyens ;
- publier dans la première semaine suivant le
délai légal de reddition de compte un bulletin sur l'état
des redditions de comptes public à son niveau ;
B- Recommandations à l'endroit du
gouvernement
L'assainissement des finances publiques nécessitant
une juridiction financière efficace et crainte, l'exécutif
devra :
- mettre tous les moyens nécessaires à la
disposition de la Chambre des Comptes ;
- élaborer les projets de loi nécessaires au
renforcement de l'autorité de la juridiction financière et le
statut du juge financier ;
- initier des états généraux sur le
contrôle des Finances Publiques ;
- garantir l'indépendance de la juridiction
financière en évitant l'immixtion dans ses
décisions.
C- Recommandations à l'endroit des
députés
Les législateurs, représentants du peuple dans
le souci de la bonne gouvernance devront :
- voter les textes nécessaires au bon
fonctionnement de la juridiction financière ;
- amender dans le plus bref délai le
règlement financier de l'Assemblée Nationale ;
- tout mettre en oeuvre pour faciliter l'accès aux
informations comptables et financières à toutes les
autorités et à tous ;
- exercer leur droit en adressant
régulièrement aux deux acteurs de la gestion financière du
parlement des questions écrites ou orales sur leur activité
en insistant sur l'état de la reddition des comptes à la Chambre
des Comptes. Pour plus d'effet ceci devrait avoir lieu lors de la
deuxième session ordinaire qui commence en octobre. De même, des
séances de formation et de recyclage du personnel du service comptable
devront être organisées ;
- voter les lois nécessaires à
l'institutionnalisation d'une Cour des Comptes.
D- Recommandations à la société
civile et aux citoyens
La société civile devra être
incitée à plus orienter plus ses actions dans le contrôle
de la gestion des finances publiques. A cet effet, elle doit
régulièrement par divers canaux exercer des pressions pour la
reddition des comptes publics. De même une pression serait exercée
sur la juridiction financière afin qu'une fois la reddition des comptes
effectuée, leur apurement soit fait. La société ayant le
droit de demander compte à tout agent public de son administration, les
citoyens béninois gagneraient en s'impliquant dans le combat pour la
bonne gouvernance en exerçant régulièrement et
légalement leur droit à l'information.
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