Les inégalités de la mortalité des enfants de moins de cinq ans selon le sexe: cas du Congo( Télécharger le fichier original )par Arsène ODZO DIMI Institut de Formation et de Recherche Démographique/Université de Yaoundé II - DESSD 2007 |
CHAPITRE 2 : CONTEXTE DE L'ETUDE
Ce présent chapitre a pour objet de présenter de façon sommaire le champ empirique de l'étude. Il s'agit plus précisément de présenter le contexte dans le quel les enfants ont évolué pendant ou juste après les guerres à répétition que le Congo a connu de manière à aider le lecteur à comprendre les résultats aux quels cette étude est parvenu. II.1. Présentation du cadre d'étudeSitué au centre ouest de l'Afrique, le Congo fait partie des 8 États qui composent l'Afrique Centrale. Le Congo est à cheval sur l'équateur et s'étend au Sud-ouest entre le 11ème degré de longitude Est et le 5ème degré de latitude sud et au Nord-est entre le 18ème degré de longitude Est et le 4ème degré de latitude Nord, sur plus de 1.500 km du nord (frontière centrafricaine) au sud (rivages du Golfe de Guinée). D'une superficie de 342.000 km², il partage ses frontières avec 5 pays : le Gabon (à l'ouest), le Cameroun (au nord-ouest), la Centrafrique (au nord), la République Démocratique du Congo (à l'est) et l'Angola (enclave de Cabinda, au sud-est). Sur le plan administratif, le Congo est structuré en 12 départements (y compris Brazzaville et Pointe Noire qui font parties intégrante respectivement des départements du Pool et du Kouilou), 86 sous préfectures et 6 communes urbaines (Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Mossendjo, Nkayi et Ouesso). Du point de vue géographique, 10 départements sont cartographiés, à savoir les départements de la Likouala, de la Sangha, de la Cuvette, de la Cuvette-Ouest, des Plateaux, du Pool, de la Lékoumou, de la Bouenza, du Niari et du Kouilou.
Source: Division Géographique du Ministère des Affaires Etrangères, www.izf.net/izf/documentation/Cartes/Pays/supercartes/Congo.htm II.2. Contexte sociopolitique et économiqueL'économie congolaise est basée sur l'exploitation des matières premières dont les principales sont, le pétrole et le bois. Le budget de l'état est constitué à plus de 60% des recettes pétrolières. La croissance amorcée depuis 2002 reste tributaire des changements brutaux du cours du baril de pétrole sur le marché international et cela n'augure pas un avenir certain quant au maintien de celle-ci. En 2004, le taux de croissance réel du produit intérieur brut (PIB) était estimé à 3.7%, pour un PIB qui se chiffrait à 2324 milliards de dollars dont la répartition par secteurs d'activité se présente de la manière suivante : Ø l'industrie (extraction de pétrole, ciment, bois de charpente, sucre, huile de palme, savon, farine, cigarettes) représente 52% ; Ø Les services représentent 40,6% ; Ø L'agriculture dont l'exploitation des terres arables ne dépasse pas 2% représente 7.4% seulement (Source : The World Factbook 2005). Les investissements publics, représentaient 25,8% du PIB en 2004, ils sont en nette augmentation depuis 2002, mais tardent à produire leurs effets sur la vie des populations. En effet, 70% de la population vivent au dessous du seuil de pauvreté alors que le produit intérieur brut par habitant est évalué à 800 dollars. Les fonctionnaires continuent de payer le lourd fardeau de la dévaluation du franc CFA, qui a occasionné non seulement la réduction des salaires de l'ordre de 12,5% à 27,5% mais également la signature entre le Gouvernement et les partenaires sociaux d'une trêve sociale, renouvelée en mars 2006. Le taux d'inflation bien qu'en baisse reste élevé et continu de peser sur les dépenses alimentaires et des soins de santé des ménages. En effet, le taux d'inflation est de 2,1% en 2005 contre 3,5 % l'année précédente (Rapport final de l'EDSC). Comme la plupart des pays de l'Afrique centrale, le Congo Brazzaville a connu une crise économique dans les années 80 relayée par une série de guerres civiles entre 1993 et 2000. Ce contexte de crise et de guerre n'est pas sans conséquences sur la vie sociale et sur la survie des enfants. En effet, les enfants à cause de leur fragilité, sont les premières victimes de la dégradation des conditions de vie des ménages, raison pour laquelle le taux de mortalité infantile est considéré comme l'un des meilleurs indicateurs du niveau de développement socioéconomique d'un pays, surtout en l'absence de l'indice de développement humain (IDH). D'après ce dernier et selon le rapport des Nations Unis, le Congo est classé 144ème sur un total de 177 pays en 2004. Jadis classé parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, le Congo Brazzaville a vu son revenu par habitant diminuer de façon continue du milieu des années 80 à la fin des années 90. Son PIB réel par habitant se situait ainsi, en 2003 à 70% environ de son niveau des années 1984, et cela a eu pour corollaire une progression de la pauvreté, surtout durant les années 90. Une décennie de conflits a eu des effets dévastateurs sur l'économie congolaise et le bien-être de la population. L'infrastructure de base, surtout sanitaire a subi des dégâts considérables ; les populations des départements entières sont privées d'accès à l'eau salubre et aux soins de santé de qualité. Le Congo est en proie à une crise sociale aigue. Selon l'UNICEF, 11% des enfants de moins de 15 ans sont orphelins, 60 000 femmes et filles ont été victimes de viol, et 5 000 enfants ont combattu durant la guerre. A la fin de 2001, on estimait à 7,2% la proportion des Congolais de la tranche d'âge des 15 à 49 ans atteints du VIH/SIDA. Par ailleurs, 70% environ de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté, contre environ 30% en 1993. Le taux de scolarisation primaire est tombé de 90% en 1990 à 40% en 2000, et l'espérance de vie à la naissance a elle aussi baissée dans le même temps, passant d'environ 52 ans au début des années 90 à 48,6 ans en 2002. La mortalité des enfants a beaucoup évolué négativement dans toutes les tranches d'âges tels qu'illustre le tableau ci-dessous : Tableau2.1 : Mortalité des enfants de moins de cinq ans
La prévalence de la pauvreté ressort également des statistiques de la main d'oeuvre. Le chômage touche en effet plus de 50% de la population active et les jeunes sont particulièrement frappés : moins des 15-25 ans ont un emploi, moins de 2% d'entre eux sont employés dans le secteur formel. |
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