WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les inégalités de la mortalité des enfants de moins de cinq ans selon le sexe: cas du Congo

( Télécharger le fichier original )
par Arsène ODZO DIMI
Institut de Formation et de Recherche Démographique/Université de Yaoundé II - DESSD 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.2. Facteurs générateurs des inégalités de mortalité des enfants

Plusieurs facteurs sont responsables des inégalités sexuelles de mortalité des enfants. Il y a des facteurs d'ordre socioéconomique, culturel et biodémographique. Dans cette section, nous présentons quelques uns d'entre eux considérés comme les plus déterminants.

I.2.1. Les facteurs culturels

a). L'ethnie

L'ethnie est le reflet de la diversité des cultures, donc des structures de pouvoir, des mentalités, des modes de vie, des pratiques et des comportements face à la fécondité, à l'alimentation, à la maladie et aux systèmes de santé (traditionnels ou modernes, D. Tabutin, 1994). Dans leur étude sur les inégalités socioéconomiques en matière de mortalité en Afrique au sud du Sahara, Akoto et Tabutin, ont montré que l'ethnie est une variable cruciale pour l'étude de la mortalité dans la mesure où, ces effets sur la mortalité restent significatifs après l'avoir contrôlé par d'autres variables. Les normes et valeurs à l'égard du sexe de l'enfant varient généralement en fonction du lignage. Au Sénégal M. Biaye (1994) a montré que l'ethnie de la mère a une influence sur l'ampleur des différences de mortalité entre sexes à 1- 5ans : Les garçons bénéficient d'un avantage dans toutes les ethnies, mais si le niveau de la surmortalité féminine est comparable pour les Serer et les Wolof, il est beaucoup plus élevé chez les Poular qui se distinguent par une nette préférence pour les garçons. Dans ces conditions, on peut s'attendre à ce que les ethnies patrilinéaires soient plus enclines à exprimer leur préférence pour les fils tandis que les ethnies matrilinéaires le seraient pour les filles.

b). La religion

La religion véhicule un certain nombre de valeurs et de normes qui régissent la vie des fidèles sur le plan comportemental, physiologique et psychique. Elle peut refléter l'ouverture à la civilisation occidentale (religion catholique et protestante), le niveau de tradition des gens (religion traditionnelle), et parfois la situation des individus dans la hiérarchie sociale (par exemple, dans un pays très christianisé, les catholiques et les protestants bénéficieraient d'une situation privilégiée dans la société par rapport aux musulmans ou adeptes d'autres religions, écrit Akoto (1985). Dans la plupart des pays d'Afrique, il a été montré que les quotients de mortalité infanto juvénile les plus faibles sont observés chez les enfants nés de parents catholiques et protestants et on estime que la surmortalité des autres religions serait de l'ordre de 20 à 60% plus. Lorsqu'on le contrôle par d'autres variables de nature culturelle, la religion perd son pouvoir explicatif. Bien que la religion n'apparait pas comme un facteur générateur de différences de mortalité en Afrique, à tout point de vue, il convient néanmoins de vérifier pour le Congo où l'on dénombre une diversité de religions chrétienne et musulmane comment les différences de mortalité varient en fonction du sexe de l'enfant.

c). Le type d'union

La nuptialité africaine caractérisée par une proportion élevée d'hommes polygames, n'est pas sans conséquences sur les chances de survie des enfants. Le système polygamique conduit partout aux différences de mortalité entre sexes. Le rôle non négligeable du type d'union a été observé au Mali, au Sénégal et au Liberia par M. Biaye (1994) : La monogamie conduit partout à peu de différences entre sexes, tandis que le système polygamique désavantage sensiblement les filles, dès la période post néonatale au Sénégal et au Mali, entre 2 et 5 ans au Liberia. L'auteur attribue cet état de choses à l'importance souvent accordée aux garçons dans un contexte polygame :

« Les mères des ménages polygames, pour leur sécurisation, pourraient compter sur leur(s) fils... Ce type de comportement des mères peut également prévaloir en matière d'héritage », M. Biaye (1994, p.138).

d). L'instruction de la mère

L'instruction est l'une des variables les plus discriminantes dans l'explication d'un phénomène démographique. Son rôle sur la mortalité des enfants est très bien connu, mais les inégalités dues à celle-ci varient selon les pays. En Afrique, peu de résultats sont disponibles à propos des inégalités de mortalité entre sexes. Les mécanismes à travers lesquels l'instruction influence la mortalité des enfants sont à la fois économiques et culturels. L'instruction est un facteur de modification des relations familiales traditionnelles. Avec l'instruction des femmes, le pouvoir de décision n'est plus du seul ressort du mari ou de la belle mère ; l'autonomie des femmes scolarisées est généralement accrue, ce qui leur permet de distribuer plus équitablement les ressources disponibles au profit des enfants, J. Caldwell (1979). Si le rôle de l'éducation sur la mortalité générale est bien connu, cela n'est pas tout à fait le cas pour la mortalité différentielle selon le sexe. Pendant la décennie 80, que la mère soit instruite ou non, on a observé au Sénégal et au Liberia (pour des niveaux de mortalité différents) qu'une légère surmortalité féminine d'intensité comparable entre 1 et 5 ans (M. Biaye,1994).

A la même époque, un résultat contraire a été trouvé dans les pays africains, précisément, plus les mères étaient instruites, plus paraissait une surmortalité classique des garçons. Les analyses effectuées récemment sur le Cameroun révèlent une surmortalité des petites filles qui disparaît chez les mères ayant le niveau secondaire et supérieur, tandis qu'au Burkina Faso, mères instruites ou pas, les garçons et les filles connaissent une quasi-égalité de mortalité, D. Tabutin et al., (inédit).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams