IV.2.7. La région de
résidence
La région de résidence telle qu'elle a
été conçue, permet d'observer deux situations
différentes que nous avons déjà abordées. En effet,
Brazzaville et Pointe-Noire regroupent près de 80 % de la population
urbaine du pays s'opposent aux régions Sud et Nord, qui abritent la
population rurale. On retrouve à ce niveau les inégalités
sexuelles qui varient dans le même sens tel que nous venons de voir avec
le milieu de résidence. Toutefois, on peut distinguer l'influence du
poids démographique de l'ethnie Vili à Pointe-Noire et du grand
groupe ethnique kongo (Vili, Lari, Bembé) au Sud tandis que celle du
groupe M'bochi se fait remarquée au Nord. Ce qui donne lieu à une
seconde opposition entre le système matrilinéaire bien
représenté chez les Kongo et le système
patrilinéaire qui règne chez les M'bochi.
Comme on pouvait s'y attendre, on constate une
surmortalité masculine à tous les âges de l'enfance au Sud
à cause des préférences féminines étant
donné que nous sommes dans un contexte matrilinéaire et une
tendance à la surmortalité féminine au Nord,
au-delà d'un an puisque la surmortalité infanto juvénile
qui s'observe au Nord peut être considérée comme
étant apparente. Cela est d'autant plus vrai dans la mesure où la
mortalité infanto juvénile qui ne dépend pas des facteurs
biologiques indique un rapport de masculinité largement en faveur des
petites filles. En d'autres termes, la surmortalité masculine infanto
juvénile constatée au Nord est beaucoup plus `biologique' que
`sociale'. La région Nord est tellement rurale à tel point que
les moyens de lutte contre les affections qui assaillent l'enfant (surtout les
garçons) à cet âge sont limités. Donc, en l'absence
d'une surmortalité masculine biologique à la naissance, on
devrait normalement observer une surmortalité féminine entre 0 et
5 ans au Nord Congo.
Tableau 4.8: Rapports de masculinité (en
%) selon la région de résidence
Milieu de résidence
|
Quotients et rapports
|
Brazzaville
|
Pointe Noire
|
Sud
|
Nord
|
MNN
|
MNNG
|
58
|
21
|
24
|
62
|
MNNF
|
42
|
27
|
18
|
63
|
RMQ
|
140
|
79,5
|
131,3
|
98,8
|
MPNN
|
MPNNG
|
36
|
47
|
64
|
73
|
MPNNF
|
36
|
27
|
53
|
50
|
RMQ
|
102
|
171,4
|
122,4
|
145,7
|
1q0
|
1q0G
|
93
|
67
|
85
|
131
|
1q0F
|
74
|
53
|
70
|
110
|
RMQ
|
125
|
125,9
|
122,2
|
119
|
4q1
|
4q1G
|
42
|
64
|
49
|
28
|
4q1F
|
39
|
32
|
42
|
43
|
RMQ
|
107
|
200,1
|
117,3
|
65,5
|
5q0
|
5q0G
|
134
|
130
|
140
|
168
|
5q0F
|
110
|
91
|
115
|
150
|
RMQ
|
122
|
143
|
121,5
|
112,1
|
Le graphique ci-dessous illustre la variation de la
surmortalité masculine selon la région de résidence.
Excepté la période juvénile, les niveaux de
surmortalité les plus élevés sont observés à
Pointe-Noire. La surmortalité masculine infanto juvénile
affranchie 25 % à Pointe-Noire. Brazzaville connaît les plus bas
niveaux de surmortalité masculine, elle semble être
avantagée par sa position politique du fait de l'accessibilité
géographique des soins de santé maternelle et infantile.
Graphique 4.8: Variation du niveau de
surmortalité selon la région de résidence
|