Evolution de la fonction logistique
S'il est bien une fonction remplie de néologismes et
d'expressions anglo-saxonnes très à la mode, la logistique attire
de plus en plus d'éditeurs de logiciels et de consultants qui ont pu
parfois brouiller quelque peu l'image de cette fonction. On peut attribuer ce
foisonnement de vocabulaire à la bonne santé du secteur puisque
la croissance est environ deux fois supérieure au PIB (source Les Echos
du 4/03/02).
Ce dynamisme trouve son origine dans la profonde mutation de
sa perception:
La logistique ne correspond pas à une activité
mais à une fonction d'organisation de l'entreprise dont la
définition peut varier fortement suivant les pays et les cultures.
Il y a dix ans, elle était sans doute la fonction la
plus méconnue et la moins développée de l'entreprise.
Aujourd'hui, elle est celle qui a le plus évolué, s'est le plus
enrichie et étendue. On a généralement mis en place dans
tous les pays une fonction logistique prise dans le sens de gestion,
d'organisation et de synchronisation des flux (physiques ou informationnels
pour les données associées à ces flux physiques) avec un
mode d'organisation fondé sur le Supply Chain Management qui repose sur
la vision globale des flux, des fournisseurs initiaux jusqu'aux clients finaux.
Cette Supply chain a effectivement été un formidable facteur de
transformation et de décloisonnement de l'entreprise.
La logistique occupe aujourd'hui une place stratégique
dans la mesure où elle est située à l'interface des
relations avec la clientèle et offre un levier très important
pour améliorer les processus d'approvisionnement, pour poursuivre une
politique de réduction de coûts, d'amélioration des
délais et de la qualité et pour mettre en place un suivi fiable
des marchandises afin d'en suivre la trace.
On l'aura compris : la logistique n'est plus une simple
fonction d'exécution, car en devenant l'un des premiers vecteurs de
performance de l'entreprise, son rôle est désormais central. Du
pilotage des flux physiques à court terme, en passant par la fonction
tactique de planification à moyen terme, jusqu'à sa dimension
stratégique d'intégration et d'optimisation des flux, la
logistique révolutionne l'organisation de l'entreprise.
Les facteurs économiques et sociaux
En réalité, la logistique a pris une place
stratégique prépondérante pour plusieurs raisons :
- Des clients devenus exigeants et impatients
Pour se rendre contre de la mutation, il suffit de revenir
quelques décennies en arrière. En effet, les entreprises
étaient plus préoccupées par la production et le volume
des ventes n'était finalement déterminé que par les
capacités de production, la qualité et le délai
étant relégués au second plan par des clients patients
n'ayant de toutes façons qu'un choix limité.
Aujourd'hui, le produit n'est plus tout à fait
à la même place, et c'est pour cela que la notion de service a
été placée au centre des préoccupations des
entreprises qui ont su évoluer en respectant les engagements pris avec
les clients.
- Des clients infidèles
Le monde bouge plus vite, plus fort et les clients mieux
informés sont devenus adeptes du « zapping » et
suivent les tendances de près. La durée de vie des produits a
été radicalement diminuée avec des conséquences
évidentes sur les choix de gestion et la politique de stockage.
- Un désir d'exclusivité
Paradoxalement, les clients veulent suivre la mode, mais aussi
garder une certaine originalité dans leur consommation. Cette
personnalisation entraîne bien entendu des modifications importantes dans
les flux d'échanges.
- Des cycles de vie de produit raccourcis
Nul besoin d'être un observateur aguerri pour constater
la formidable réactivité de certaines industries
(électronique, automobiles, etc. ) dans ce domaine. Dans ce cas la
gestion logistique peut devenir un des principaux enjeux de la
profitabilité.
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