II.3.1.2.Répercussions sur les patients
Au niveau le plus fondamental, la compétence collective
des infirmiers, et les taux de dotation constituent d'importantes variables
explicatives de la mortalité (Aiken, Sloane et Sochaloki, 1998).
D'une manière plus générale, un examen
des études réalisées par Aiken et d'autres chercheurs et
publié dans California Nurse (1999) conclut qu'un
meilleur rapport infirmier/patient est directement lié
à la satisfaction des patients et à leur qualité de vie
à la sortie de l'hôpital, à leurs connaissances et leurs
observances des traitements et qu'ils subissent moins des complications pendant
leur séjour à l'hôpital, à coûts
réduits et à un séjour plus bref et plus
sécuritaire à l'hôpital.
Needleman et al(2002) ont aussi démontré que les
patients qui bénéficient de plus d'heures de soins par jour de la
part d'infirmier restaient moins longtemps à l'hôpital et
l'observait chez eux un taux moins élevé d'infections des voies
urinaires, de pneumonie, de chocs cardiogènes et d'arrêt
cardiaque.
Un surcroît de travail représente un risque pour
les patients, dû au fait que :
· Les infirmiers sont moins vigilants aux changements de
conditions des patients
· Les infirmiers ont des réactions lentes
· Erreurs dans la délivrance des
médicaments cas de contre-indications.
· Erreurs de discernement clinique.
· Augmentation des infections nosocomiales
· Prolongement du séjour du patient à
l'hôpital.
Toutes ces conséquences potentielles vont
entraîner une détérioration probable de la qualité
des soins prodigués.
Conclusion
L'allégement de la charge psychique, mentale et
physique doit être recherché par une action sur les conditions et
l'organisation du travail et par un renforcement de la capacité des
soignants à faire face aux contraintes de travail. Une dotation
suffisante en personnel, un environnement physique et une organisation du
travail adapté permettent de réduire la surcharge de travail,
principal facteur de stress évoqué par les soignants
(PERLEMUTER L.et al.,2005).
Ø Organisation des soins
Les questions d'organisation du travail sont un point
préoccupant à l'hôpital, exprimés par les personnels
et les directions.
Parler de l'organisation des soins dans les services c'est
comprendre les lieux qui existent : les tâches, les patients, les
outils, la formation et les compétences, les relations sociales, la
communication et les flux.
La situation de travail de soins est un ensemble de
tâches à réaliser, définis par des buts à
atteindre : soigner, guérir, accompagner,...et l'organisation du
travail c'est-à-dire l'articulation entre l'activité
médicale et les soins paramédicaux, la répartition des
tâches entre différentes catégories du service de soins
infirmiers, le matériel disponible et un espace prévu pour
exécuter le travail dans un temps imparti.
L'hôpital ne peut être comparé à une
entreprise car l'objet du travail est aléatoire. Il existe une
variabilité importante due à la nature des soins, à la
notion d'urgence, l'entrée de nouveaux patients, l'aggravation de
l'état des patients hospitalisés,...
Cette variabilité permanente fait que chaque service de
soins ait son organisation du travail singulière
réactualisée fréquemment.
Ø Des interventions à mettre en route
pour maintenir une bonne organisation de service.
Sous des formes très diverses, ce sont des structures
susceptibles d'alléger le stress et ses effets :
· L'infirmier professionnel est le meilleur juge de ses
propres capacités. Si elle ne peut pas dispenser des soins en toute
sécurité, elle doit en informer ses supérieurs.
· Réunions régulières sur le
fonctionnement de service ;
· Réunions informelles à l'occasion des
pauses ;
· Temps de transmission entre équipes, suffisant
pour écarter les incertitudes dans les tâches à
assumer ;
· Formation permettant d'accroître la
compétence des soignants.
Ces interventions doivent reposer sur une adhésion
personnelle et volontaire des soignants, une acceptation de l'administration et
de l'encadrement infirmier et médicale.
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