CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre travail de recherche, on peut retenir que
la réduction de la pauvreté au Cameroun se fait à travers
l'approche projet. Cette approche suppose que l'on doit opérer des
choix entre différents projets. Il existe pour cela différentes
méthodes d'analyse et d'évaluation. Toutes ces méthodes
d'analyse ont pour point de départ l'étude de faisabilité.
En effet, c'est à partir de l'étude de faisabilité que
l'on peut donner une appréciation au projet afin de prendre une
décision. Cette appréciation peut se faire sur le plan financier
et sur le plan économique.
Sur le plan financier, il s'agit d'apporter une
appréciation du projet du point de vu individuel et/ou de l'entreprise
à travers des critères tels que la valeur actuel nette (V.A.N),
ou du taux de rentabilité interne (T.R.I). Seulement l'évaluation
financière ne semble pas satisfaisante sur le plan économique
(point de vue de la collectivité).
- Sur le plan économique, il s'agit de
démontrer les coûts et/ou avantages qu'un projet peut procurer
à la collectivité. L'analyse se fait à travers deux
méthodes : la méthode des effets et la méthode des
prix de références. Ces deux méthodes permettent certes
d'évaluer les projets du point de vue de la collectivité, mais
elles ne sont pas adéquates dans les projets visant la réduction
de la pauvreté, d'où l'émergence de la gestion du cycle de
projet. C'est cette méthode qui est utilisée par le comité
consultatif de suivi de la gestion des ressources PPTE (CCS/PPTE).
Le CCS/PPTE est chargé de donner son avis sur les
projets destinés à être financés par les ressources
issues de l'annulation de la dette. Pour ce faire, cet organe a
élaboré un manuel de procédures qui donne le canevas
à suivre lors du choix, du financement et du suivi des projets. Il
convient de préciser que ledit manuel s'inspire de la G.C.P. Mais
l'utilisation du manuel de procédure pose des problèmes aux OSC,
problèmes qui sont aussi ceux de sa méthode d'inspiration ;
notamment sa rigidité et les contraintes liées à
l'utilisation par le CCS/PPTE.
- La rigidité est due au fait que lorsque les `avant
projet d'exécution' sont conçus, les décisions de
subvention signées, il n'est plus possible de les modifier. Cette
pratique ne cadre pas toujours avec les interventions dans le
développement qui sont assez flexibles.
- Les contraintes sont dues au fait que, les
procédures administratives imposent des conditions
supplémentaires, inhérentes à la gestion des fonds
publics, aux OSC. A ces contraintes administratives, il convient d'ajouter les
contraintes techniques telles que la réalisation du diagnostic
participatif, qui n'est pas à la portée de plusieurs OSC.
De plus l'enquête que nous avons
réalisée, dans le but de voir quel était le degré
d'appropriation des procédures du CCS/PPTE par les OSC, a
révélé qu'elles ne se sont pas appropriées ces
procédures d'une part à cause du manque d'informations, et
d'autre part à cause de la rigidité et des contraintes
qu'imposent ces procédures. Toutes ces raisons nous permettent de dire
que les procédures du CCS/PPTE limitent l'accès des OSC au
financement sur les ressources issues de l'annulation de la dette. Il
conviendra donc d'apporter quelques réformes à la
méthodologie utilisée par le comité afin de faciliter
l'accès au financement à ces acteurs de la vie publique
Pour tout dire, au delà des contraintes
administratives observées au CCS/PPTE, il convient de louer l'aspect
pédagogique de cette initiative qui instaure la notion de savoir rendre
compte dans la gestion des ressources publiques. Le succès des OSC
à cette initiative permettra certainement d'envisager le financement
à long terme de ces acteurs par l'Etat, car leur rôle dans le
développement économique et social n'est plus à
démontrer.
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