CHAPITRE VI : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
A travers cette étude, nous avons constaté que
les effets après la libéralisation ne sont pas tous favorables
aux producteurs. La rentabilité financière et économique
de leur activité a baissé après la libéralisation.
Aussi convient-il de conclure que les producteurs n'ont jamais
été protégés des effets du cours international.
L'analyse de sensibilité réalisé au
chapitre précédent nous a permis de dégager les axes sur
lesquels doivent se déployer les politiques cotonnières pour
assurer la compétitivité et la rentabilité
financière des producteurs.
6.1 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE RENDEMENT
Un regain de la compétitivité et de la
rentabilité financière passe nécessairement par une
amélioration des rendements. Au-delà des facteurs
pédo-climatiques, il est important de garantir un prix
rémunérateur au producteur enfin de l'inciter à produire
plus.
Le producteur devra augmenter son rendement en suivant
strictement les techniques culturales, en diminuant ses coûts de
production et en faisant un choix judicieux des dates de semis et de
récolte en fonctions des périodes. Ces mesures lui permettront
d'avoir un coton de qualité et en quantité suffisante ; par
conséquent une production plus rémunératrice. Une
utilisation exacte des doses d'intrants chimiques peut lui permettre de
réduire son coût de production et d'améliorer son revenu
net.
6.2 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE PRIX DES INTRANTS
CHIMIQUES
Les dépenses occasionnées par l'utilisation des
intrants chimiques grèvent le budget du producteur. Elles influent sur
la rentabilité privée, sociale que sur la
compétitivité. Il est donc impérieux, si l'on veut agir
sur les charges des producteurs, de réduire les marges
bénéficiaires dues aux transferts entre l'Union et les
coopératives et, entre les coopératives et les producteurs.
La création d'une Coopérative
d'approvisionnement et de gestion des intrants agricoles dotée d'un
Conseil Administration. Au sein de ce conseil, siégeront les
délégués d'Organisations Paysannes. Cette
coopérative jouera le rôle d'une centrale d'achat. Elle pourra
agir ainsi sur les coûts des intrants.
6.3 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE COUT DE LA MAIN
D'OEUVRE
Le coût de la main d'oeuvre pèse également
sur le budget de l'exploitant. Il influe aussi bien sur la rentabilité
financière que sur la compétitivité. Il faudrait que le
producteur puisse tenir compte du nombre de personnes / jours qu'il faut pour
chaque type d'activité. Cette mesure lui permettra de contrôler
effectivement la quantité requise de main d'oeuvre.
L'évolution du coût de la main d'oeuvre est
fortement liée à l'inflation. Une politique envisageant la
maîtrise de l'inflation serait de nature à stabiliser le
coût de la main d'oeuvre.
6.4 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES
COOPERATIVES
Les coopératives doivent renforcer leur capacité de
gestion par la formation des membres de la coopérative ;
l'amélioration des problèmes liés à la gestion des
ressources et à la gestion financière.
La constitution de capital physique (matériel mobilier
et immobilier) et social, qui est la propriété de la
coopérative, doit être un objectif majeur. Disposant de moyens
propres, les coopératives pourront être éligibles à
des fonds extérieurs par la mise en oeuvre de leur programme
d'activité ; d'exprimer leur besoin en formation et en conseil.
Il serait bon pour les coopératives d'exercer avec la
collaboration des structures d'encadrement telle INADES-Formation. Ces
structures leur permettront de se doter de statut et règlements
intérieurs conformément à la nouvelle loi
coopérative et de participer à des formations.
Il est important pour les coopératives de redistribuer
en fin d'exercice une partie des bénéfices aux adhérents
au prorata de leurs transactions avec la coopérative et, d'accorder une
rémunération limitée aux parts sociales.
Il est important pour les coopératives de
développer une politique sociale en faveur des coopérateurs. Dans
ce cadre, la politique d'octroi de prêt scolaire aux producteurs
développée par l'URECOS-CI est exemplaire. Cette politique
pourrait être approfondie et les critères d'accès au
prêts mieux expliqués aux coopérateurs afin d'éviter
tout malentendu.
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