5.2 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES
COOPERATIVES
L'étude de l'impact de la libéralisation sur la
dynamique des coopératives se fera à travers certains
indicateurs.
5.2.1 La date de création
Toutes les coopératives ont été
créées après la libéralisation. Cette
création, même si elle a été forcée, reste
une preuve des ex-GVC à s'unir pour faire face à la
libéralisation. En plus de la nouvelle loi coopérative, la
libéralisation des filières agricoles a
accéléré la création de coopérative.
Nous pensons que cet indicateur démontre la
volonté des producteurs de s'unir pour constituer un groupe fort et
d'améliorer leur compétitivité grâce à une
réduction des coûts de production et de commercialisation.
5.2.2 Le nombre d'adhérents
Le nombre de membre que compte les coopératives de la
zone d'étude varie entre 2976 et 181 avec une moyenne de 676,6 et un
écart type de 781,6.
Pour suivre le nombre des adhérents des
coopératives, nous nous sommes intéressés aux
coopératives créées en 1999. Au regard de ces
coopératives, 83,33 % de celles-ci ont perdu des membres. Par
conséquent, nous disons que la libéralisation n'a
véritablement pas d'effet sur le nombre d'adhérent. C'est
plutôt le niveau satisfaction des besoins des producteurs qui peut
motiver ou non leur adhésion à la coopérative.
5.2.3 La structuration de la coopérative
La structuration de base mise en place par la nouvelle loi
coopérative est celle adoptée par les coopératives.
Au-delà de cette structuration, les différents ex-GVC qui se sont
mus en coopérative ont conservé leur organisation c'est à
dire un président, un comptable, un trésorier et une
Assemblée Générale. Cette organisation de la base
répond à un besoin de consolidation et de dynamisation de la base
à la direction, de permettre la fluidité et la facilité de
fonctionnement de la coopérative.
Face à la libéralisation, les
coopératives ont décidé d'une organisation rigoureuse afin
de maîtriser les différents flux occasionnés par la gestion
de la filière. Cette donnée témoigne de la dynamique
organisationnelle des coopératives.
5.2.4 Le nombre de membre du Conseil d'Administration
Le nombre de membres du CA varie entre 26 et 9 avec une
moyenne de 14 membres par coopérative et un écart type de
4,38. Le pourcentage des membres du CA instruit varie entre 0
et 23 % soit une moyenne de 2 membres instruits par CA et un écart type
de 0,9.
Les coopératives mettent un accent sur l'information et
la formation des membres du CA afin qu'ils appréhendent mieux les enjeux
de la libéralisation, de la globalisation mais également la
gestion de leur organisation.
5.2.5 Le niveau d'instruction des gérants
Sachant qu'elles doivent faire face aux énormes enjeux
de la libéralisation, les coopératives, grâce aux soutiens
du ministère de tutelle, ont décidé de choisir des
personnes ressources de qualité pour la gestion rationnelle des
ressources et une bonne tenue de comptabilité. Elles attendent ainsi,
à travers la compétence des gestionnaires,
bénéficier d'apports extérieurs nécessaires au
financement de leurs activités.
5.2.6 Le nombre de sections
Le nombre de sections que compte les coopératives de la
zone d'étude se situe entre 22 et 1 avec une moyenne de 6 sections par
coopérative et un écart type de 5,99. Dans ce contexte de
libéralisation de la filière, les coopératives attendent
augmenter leur champ d'action en vue d'augmenter le volume de leur
activité.
Il ressort de cette analyse que les coopératives
enquêtées possèdent en général les moyens
humains et techniques nécessaires pour faire face aux défis que
leur impose le contexte de libéralisation.
En effet, la recherche d'information sur les prix, la
fourniture d'herbicides aux producteurs, l'existence de magasins de stockage et
le nombre élevé des adhérents (variable indispensable pour
la mobilisation d'un grand tonnage) constituent des éléments
justificatifs de la bonne organisation des coopératives.
De même, l'existence de membres instruits dans le CA, la
bonne structuration de base et la gestion des coopératives par des
personnes ayant le profil requis sont des éléments qui indiquent
la bonne structuration des coopératives et la recherche de
l'efficacité.
Au regard de ces éléments, nous pouvons affirmer
que l'hypothèse qui envisageait une bonne organisation et structuration
des coopératives après la libéralisation est
vérifiée.
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