4.8 DESCRIPTION DE L'ETAT DES COOPERATIVES DE LA ZONE
D'ETUDE
Afin d'apprécier le niveau post libéralisation
de structuration et d'organisation des coopératives de notre zone
d'étude, des informations ont été collectées. La
présentation des résultats issus de ces informations fait l'objet
de cette section.
4.8.1 Date de création et agrément
Les données d'enquête permettent de distinguer les
coopératives suivant la date de création et l'agrément.
Les divers résultats obtenus sont résumés dans le tableau
12.
Tableau 12 : Classification des coopératives selon la date
de création et l'agrément.
Date de création
|
1999
|
2000
|
Total
|
Agrément
|
Agréées
|
Non agréées
|
Agréées
|
Non agréées
|
Agréées
|
Non agréées
|
Nombre de coopératives
|
6
|
0
|
2
|
2
|
8
|
2
|
Proportion partielle
|
100 %
|
0
|
50 %
|
50 %
|
Proportion totale
|
Agréée 80 %
|
Non agréée 20 %
Les résultats d'enquête nous indiquent que sur
les dix coopératives enquêtées, six ont été
créée en 1999. Ces dernières sont toutes
agréées. En l'an 2000, quatre coopératives ont vu le jour,
seules deux coopératives sont agréées.
Le constat général est que ces coopératives
sont nées après la loi coopérative et après la
libéralisation de la filière coton.
Cette donnée montre que, dans ce contexte de
libéralisation, la plupart des coopératives de la zone
d'étude ont fait des efforts afin de se conformer à la nouvelle
loi. Aussi traduit-elle une assez bonne application de la nouvelle loi
coopérative. Cette nouvelle loi a, en effet, contribué
significativement à la création de coopératives.
4.8.2 Nombre d'adhérents
Sur les six coopératives créées en 1999,
cinq ont révélé avoir perdu des membres depuis la date de
création ; une seule a reçu de nouveau membres.
Cette donnée montre que la notion de coopérative
et les exigences de la nouvelle loi coopérative ne sont pas
perçues dans notre zone d'étude de la même manière.
En effet, hormis une seule coopérative qui a enregistré le
décès de l'un de ces membres, les autres coopératives ont
perdu leur membre soit à cause des questions d'intérêt (de
distribution de ristourne) ; soit à cause de querelles entre personnes
(leaderships) ; soit à cause de dissensions politiques.
Contrairement à celles-ci, nous avons d'autres
coopérateurs qui s'activent au bon fonctionnement de leur
coopérative et invitent les producteurs à adhérer
massivement à la coopérative.
4.8.3 Organisation
Toutes les coopératives enquêtées sont
organisées en sections. Chaque section comporte des villages. Sur les
dix coopératives, quatre représentent en même temps la
section et comportent des villages.
Les coopératives ont un organigramme qui est
établie sur la base de la nouvelle loi coopérative. La
structuration de base établie par la nouvelle loi coopérative est
celle adoptée par les sections et villages mais avec des composantes en
moins.
En effet au niveau des villages ou section, nous avons un
président, un secrétaire, un comptable, un trésorier et
une Assemblée Générale.
Cette organisation répond à des exigences de bon
fonctionnement et de fluidité dans la transmission des informations de
la base vers le sommet et inversement.
Les coopératives et union de coopératives
encouragent cette organisation de la base car elles attendent s'appuyer sur
celle-ci pour être fortes. Cette politique leur permet à moyen et
long terme de dynamiser la coopérative afin de mieux maîtriser la
filière dans ce contexte de libéralisation.
Toutes les coopératives possèdent un Conseil
d'Administration avec en moyenne 14 membres. Les données
d'enquêtes indiquent que 80 % des coopératives ont un ou plusieurs
membres du Conseil d'Administration instruits et 20 % possèdent un
Conseil d'Administration qui n'a pas de membres instruits. Sur l'ensemble, les
coopératives comptent en leur sein en moyenne 2 membres instruits par
Conseil d'Administration.
4.8.4 Le personnel
Toutes les coopératives disposent de gérants.
Pour l'instant, leur niveau de rémunération reste lié
à la relative faiblesse des moyens financiers des coopératives.
Pour la plupart d'entre elles, c'est la première véritable
campagne qui va débuter en 2000/2001.
Conformément aux conditions d'agrément, les
gérants doivent avoir un niveau d'étude ou un diplôme leur
permettant la maîtrise des notions comptables. Les données
d'enquêtes nous indiquent que les gérants des coopératives
enquêtées ont un niveau d'études allant de la
maîtrise en sciences économiques au BEP comptabilité. Le
tableau 13 permet d'apprécier le niveau d'étude des
gérants enquêtés.
Tableau 13 : Niveau d'étude des gérants
|
Maîtrise en sciences
économiques
|
BTS comptabilité
commerciale
|
BT comptabilité
|
BEP comptabilité
|
Fréquence
|
1
|
3
|
3
|
3
|
Pourcentage
|
10 %
|
30 %
|
30 %
|
30 %
|
Cette donnée indique la volonté des
coopératives de se doter de personnes qualifiées pour la gestion
courante des activités et de la tenue régulière et
correcte de la comptabilité. Elle témoigne de la volonté
des coopératives à s'armer pour profiter et résister aux
effets de la libéralisation.
4.8.5 Compte bancaire et Accès au crédit
Toutes les coopératives enquêtées disposent
d'un compte bancaire ; ceci conformément aux conditions d'obtention de
l'agrément.
Les données d'enquête révèlent que
toutes les coopératives n'ont pas bénéficié
d'emprunt. Cependant, tous les gérants interrogés manifestent
leur volonté de rechercher des financements extérieurs pour
accroître et bien organiser les activités futures de leur
coopérative.
4.8.6 Financement des activités
4.8.7 Activités Principales
Les données d'enquête nous ont permis
d'établir la liste des activités principales
réalisées par les coopératives et le nombre de
coopératives réalisant ces activités. Le tableau 14 nous
présent ce résultat.
Tableau 14 : Activités des coopératives
|
Commercialisation
|
Production
|
Collecte
|
Transport
|
Nombre de coopératives réalisant
l'activité
|
10
|
8
|
2
|
1
|
Nombre de coopératives ne réalisant pas
l'activité
|
0
|
2
|
8
|
9
|
Proportion réalisant l'activité
|
100
|
80
|
20
|
10
|
Proportion ne réalisant pas l'activité
|
0
|
20
|
80
|
90
|
Toutes les coopératives interrogées exercent
l'activité de commercialisation de vivriers et d'herbicides. 80 % des
coopératives exercent l'activité de production. Elles s'adonnent
moins aux activités de collecte et de transport. Pour preuve, elles sont
effectuées respectivement par 20 % et 10 % des coopératives
interrogées. L'une explication qu'on peut donner à cette
limitation des activités est le manque de moyens financiers pour
acquérir la logistique de transport et de collecte.
4.8.8 Equipements et infrastructures
Les coopératives selon la nouvelle loi coopérative
ont hérité du patrimoine des défunts GVC à savoirs
les magasins, les bascule, etc.
Concernant les bâtiments administratifs, seules trois
coopératives en sont pourvues. Ces bâtiments ont été
soit construits grâce à une subvention de l'URECOS-CI depuis ses
premières années ; soit sont loués par la
coopérative à ses propres frais.
4.8.9 Moyen de déplacement
Sur les dix coopératives, une seule a acheté une
mobylette pour son gérant. Cet engin permet au gérant de mener
les activités de la coopérative.
4.8.10 Utilisation de matériel informatique - Recherche
d'information sur les prix
Les données d'enquête nous indiquent que six
coopératives utilisent le matériel informatique. Ce
matériel appartient à CO.WA.KO. L'effort réalisé
par les coopératives pour l'utilisation de l'outil informatique est
appréciable car cela permet de renforcer la capacité de gestion
et un meilleur suivi des activités de la coopérative.
Toutes les coopératives recherchent des informations
sur les prix de ventes des produits vivriers et sur le cours mondial du coton.
Pour cette recherche, les gérants utilisent plusieurs moyens dont le
sondage au marché, la télévision, la radio, Internet.
4.8.11 Relations entre coopératives et sections
Les gérants de coopératives sont en contact
direct avec les comptables de section et des villages. Grâce à
ceux-ci, les gérants sont informés des différentes
quantités d'herbicides dont chaque producteur a besoin, des états
financiers des producteurs et des préoccupations de la base.
Les gérants se servent des comptables de section pour
véhiculer les différentes informations provenant de l'union.
En somme nous disposons de données quantitatives et
qualitatives permettant de conduire efficacement notre étude. L'ensemble
de ces données nous servira à établir, au chapitre
suivant, un compte d'exploitation représentatif des producteurs
cotonniers dans la zone de Korhogo.
En Partant du fait que la majorité des producteurs
rencontrés sont en mode de culture attelée, nous
considérons que les résultats des différentes analyses
économiques ne sont applicables qu'à ceux-là. Les budgets
des fermes nécessaires à l'élaboration de la matrice
d'analyse des politiques sont largement inspirés des données
d'enquêtes.
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