SECTION 2 : L'ILLUSTRATION PAR DES OFFICIERS, DE
LA PREEMINANCE ET DE LA DIVERSITE DES FILIERES DE FORMATION
L'année 1966 a été marquée au
Cameroun par la [camerounisation] des effectifs de la Gendarmerie, ce qui
supposait le départ de la France (Honneur et Fidélité
2005 :13). Ce processus de camerounisation des effectifs, ne se limitera
pas qu'à la gendarmerie. Il s'étendra à d'autres corps
d'armées. C'est ainsi que dès 1970, l'on constate que le
Cameroun n'a plus un partenaire unique qu'était la France en
matière de formation. Il diversifie les filières de formation de
ses officiers. Dès cette année, la formation des officiers se
fait notamment aux Etats-Unis, en Grèce, en Angleterre, en Espagne, en
Belgique. Les années 1980 seront marquées par la création
de nouvelles filières telles l'Allemagne, l'Israël, le Maroc. Les
pays africains en général n'interviendront dans la formation des
officiers camerounais que dans les années 1990. Précisons qu'en
Afrique, seul l'Algérie forme les camerounais essentiellement dans le
cadre de la coopération militaire camerouno-algérienne.
C'est-à-dire que les pays comme le Sénégal, le Togo, le
Mali forment les officiers camerounais dans le cadre des écoles
nationales à vocation régionale (ENVR) mise en place par la
coopération militaire française pour le compte des partenaires
africains de Paris. Le Maroc, quant à lui, forme les officiers
camerounais dans le cadre de la coopération militaire
camerouno-marocaine, mais il accueille également ces officiers dans les
ENVR implantées par la France dans ce pays (BSFIFC, DRH : Direction
des Ressources Humaines/MINDEF). Malgré les origines nombreuses et
variées des officiers camerounais, on note que la filière
française reste dominante dans la formation des cadres de l'armée
camerounaise (paragraphe 1). Le brassage de cultures militaires diverses
contribue à la constitution d'une culture militaire propre au Cameroun,
notamment à travers l'action de ses officiers (paragraphe2).
PARAGRAPHE 1 : LA VARIETE
ET LA PRIMAUTE DES FILIERES DE FORMATION DES OFFICIERS CAMEROUNAIS
Depuis 1959, les officiers généraux camerounais
ont reçu une formation initiale pour la plupart à l'EMIAC, mais
aussi en France. Par contre, si dans l'ensemble les officiers supérieurs
reçoivent une formation de base locale, en revanche, pour leur
spécialisation, ils bénéficient de multiples stages
à l'étranger, principalement en France. Il sera ici question de
la primauté de l'EMIAC dans la formation initiale des officiers
camerounais (A) et de la prééminence de l'école
française dans la formation de ces derniers à l'étranger
(B).
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