ANNEXE 6 :
DISCOURS DU PRESIDENT PAUL BIYA SUR LES CAPACITES DE
L'ARMEE CAMEROUNAISE A EPOUSER LES NOUVELLES EXIGENCES DE L'ENVIRONNEMENT
INTERNATIONAL.
DISCOURS AU QUARANTIEME ANNIVERSAIRE DES FORCES ARMEES
CAMEROUNAISES
Ngaoundéré, le 31 mars 2000
Officiers,
Sous-Officiers,
Officiers Mariniers, Sapeurs,
Gendarmes, Gradés, Soldats et Marins des Forces
Armées nationales,
Il y a dix ans, j'étais avec vous à Koutaba,
pour fêter le trentième anniversaire de notre armée.
Je suis heureux aujourd'hui de me trouver avec vous à
Ngaoundéré à l'occasion des 40 ans de nos forces
armées.
Ngaoundéré est, en effet, avec Koutaba un des
lieux mythiques où notre armée a été bâtie et
où au fil des années, elle s'est adaptée à ses
nouvelles tâches.
Quel officier, Sous-officier ou homme de rang n'est pas
passé, jusqu'à il y a quelques années par
Ngaoundéré pour y subir sa formation commune de base au Centre
d'Instruction de l'Armée de Terre (CIAT) devenu ensuite Centre
d'Instruction des Forces Armées Nationales (CIFAN), ou à Koutaba
pour y passer son Brevet de Parachutiste et parfaire sa formation de
sous-officier, prélude à celle d'Officier à l'Ecole
Militaire Interarmées ?
Service avec « Honneur et
Fidélité », telle est la devise de nos Forces
Armées.
Devise qui ne s'est jamais démentie tout au long des 40
ans qui viennent de s'écouler.
« Tradition et Modernité » telle
peut être la devise de ce quarantième anniversaire, qui
coïncide heureusement avec notre entrée dans le
21ième siècle.
Tradition en effet parce qu'aucune armée n'est digne de
ce nom si elle n'a pas un passé dont elle peut se réclamer et
dont elle peut être fière.
Le choix de Ngaoundéré, la présence parmi
nous à l'occasion de cette cérémonie des anciens ministres
des Forces Armées et de la Défense et d'une
délégation des Officiers retraités des Forces
Armées originaires de nos dix provinces, la relance du bulletin de
liaison «Honneur et Fidélité », l'exposition photo
retraçant les 40 ans de notre Armée, symbolisent à nos
yeux cette tradition.
Mais les Forces Armées camerounaises, doivent
également épouser leur temps, celui de la modernité,
c'est-à-dire s'adapter aux changements aussi bien sur le plan technique
et technologique que sur celui de la doctrine et de la stratégie.
La situation internationale a également depuis 10 ans,
profondément changé. Et il nous faut, bien entendu, en
tenir compte.
A un monde bipolaire où s'affrontaient deux blocs
antagonistes a succédé un monde où la menace d'une
conflagration mondiale s'est estompée. En revanche, les conflits
régionaux et les conflits internes aux Etats particulièrement en
Afrique se sont multipliés.
Au plan du droit international, de nouvelles idées ont
fait surface, avec l'apparition du « droit d'ingérence
humanitaire », encore mal défini et dont l'apparition risque
de s'avérer difficile.
Au cours des dernières décennies,
l'évolution des idées politiques a également permis
à la démocratie de gagner du terrain sur l'ensemble de la
planète. Ce phénomène irréversible, dont il faut se
féliciter, a parfois été mal maîtrisé et a
donné lieu à des désordres dont certains Etats ne se sont
pas encore relevés.
Nous devons donc veiller à ce qu'une dérive du
processus démocratique auquel, je le répète, nous sommes
profondément attachés, ne vienne compromettre ni la
stabilité de nos institutions ni notre développement
économique et social, ni bien entendu notre sécurité.
Officiers,
Sous-Officiers,
Officiers Mariniers,
Militaires de Rang des Forces Armées
camerounaises,
Notre Armée a toujours su faire face à toutes
les situations.
Elle s'est montrée apte, depuis dix ans, comme par le
passé, à remplir les missions qui lui étaient
confiées :
· en 1991 - 1992, pendant la période de transition
vers le multipartisme, en contribuant au maintien de l'ordre public ;
· depuis 1994, en s'opposant aux tentatives d'atteinte
à notre souveraineté et à l'intégrité de
notre territoire ;
· et en ce moment même, en participant aux
côtés des autres forces de l'ordre à la lutte contre la
criminalité urbaine et rurale.
En effet, notre Armée, véritable ciment de notre
unité nationale, a toujours été, est et demeure le rempart
de nos institutions et de notre souveraineté. Je suis certain qu'elle
relèvera victorieusement ce dernier défi.
Demain également dans le cadre des organes de
préservation de la paix régionale comme le Conseil de paix et de
sécurité en Afrique Centrale (COPAX), notre Armée aura
à contribuer au maintien de la sécurité collective dans
notre sous- région. Je ne doute pas un seul instant qu'elle saura se
montrer digne de la confiance ainsi placée en elle.
Pour que vous puissiez accomplir vos missions dans les
meilleures conditions, le Gouvernement s'efforce dans la mesure de ses
possibilités, de dégager des moyens de nature à vous
permettre d'acquérir des matériels et des équipements
modernes, à maintenir ceux qui sont en dotation, à construire et
à réhabiliter vos infrastructures. Ces efforts seront
poursuivis.
En retour, la Nation s'attend légitimement à ce
que vous demeuriez un corps d'élite, discipliné,
pénétré de sa haute mission, conscient de la valeur des
matériels qui lui sont confiés et attaché aux valeurs
civiques et morales de la République.
Dans cet esprit, j'ai décidé la remise de
certaines peines et sanctions à l'occasion de ce quarantième
anniversaire.
Enfin, dans le cadre de la modernisation du cadre juridique de
nos Forces armées, j'ai instruit le ministre d'Etat
délégué à la Présidence chargé de la
Défense, de convoquer le Comité de Coordination
InterArmées, en vue d'actualiser les différents projets de textes
législatifs et réglementaires actuellement en vigueur.
Je voudrais en terminant, saluer la mémoire des membres
des Forces Armées qui sont tombés pour la défense et la
sécurité de notre patrie en diverses circonstances. Ils ont
sacrifié leur vie pour nous. Nous devons leur en être
éternellement reconnaissant.
Que leur sacrifice soit pour nous un exemple
d'abnégation et de dévouement.
Vive les Forces Armées
nationales !
Vive le Cameroun !
Source : SOPECAM
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