A-L'ENVIRONNEMENT SOCIAL COMME
FACTEUR STRUCTURANT DE LA CULTURE MILITAIRE DU CAMEROUN
Selon
J.Katzenstein, l'identité des Etats sur la scène internationale
émerge des interactions avec divers environnements sociaux
(Katzenstein, 1996 :23). Car l'Etat en tant qu'acteur social est
influencé par son environnement. La recherche de la paix tous azimuts
est un pôle de la politique camerounaise nationale et internationale.
Dans cette mesure, malgré le désir sans cesse renouvelé
d'adaptation de l'armée camerounaise aux réalités
nouvelles, le président Paul Biya précise que se battre pour son
pays peut se faire pacifiquement (Biya, 1989). L'armée camerounaise n'a
rien de comparable à une machine de guerre avide de combat et aveugle
dans ses interventions. Elle est un instrument de paix tant à
l'extérieur qu'à l'intérieur du Cameroun. Son rôle
essentiel est de prévenir toute atteinte à la
souveraineté, à l'intégrité et à la
stabilité du pays. Le Cameroun est un Etat fondamentalement pacifique.
Son seul combat : oeuvrer en Afrique et dans le monde en faveur de la
paix, des relations de bon voisinage et de la coopération entre les
peuples.
Cette position défendue
par l'Etat camerounais, va dans le sens de celle préconisée par
la communauté internationale en matière de
sécurité. Ceci simplement parce que le Cameroun adhère
à la compréhension des évènements, aux
préoccupations en matière de sécurité de la
communauté internationale. Ainsi, leur rapport aux défis de
sécurité se reflète dans les normes, règles et
institutions qui existent depuis la fin de la deuxième guerre mondiale
(ONU) et qui continue d'évoluer. C'est dans ce sens que Peter
Katzenstein, prenant le cas canadien, pense que l'identité canadienne,
en ce qui a trait aux questions de sécurité, est plus
définie en terme de maintien de la paix que de défense de la
souveraineté nationale (Roussel et Robichaud, 2004). De même, pour
David Dewitt, les canadiens sont ainsi des universalistes et se
définissent comme des « citoyens du monde » lorsque
vient le temps de parler de défense et de sécurité
(Roussel et Robichaud, 2004).
Aussi, l'on peut donc comprendre
que l'effort de formation et d'équipement des FAC correspond-t-elle
à la constante volonté du Cameroun d'assurer par elle-même
sa propre sécurité. Cette volonté ne signifie nullement
selon le Président Ahmadou Ahidjo un repli sur soi. Bien au contraire,
elle laisse dans le respect de notre politique de paix, d'indépendance
une place de choix à la coopération bilatérale,
interafricaine et internationale (Ahidjo, 1980 : 2110). Aujourd'hui plus
que jamais, cette coopération est rendue nécessaire par la
complexité des problèmes économiques et de
sécurité auxquels les Etats, quels qu'ils soient sont
confrontés. C'est ainsi que le Cameroun adhère à la
nouvelle donne internationale en intervenant activement dans les
opérations de maintien de la paix en Afrique et dans le monde.
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