DEDICACE
A tous ceux dont l\u8217aide a rendu
possible
l\u8217entreprise de cette oeuvre,
A monsieur Soumahoro Mory,
A mes parents, frères et soeurs,
A monsieur et madame Koné Sakè
Elie,
A mes cousins et cousines,
A madame N'da Assié née Kean
.D. Diane.
« le savoir est un champ, mais s\u8217il n\u8217est ni
labouré ni surveillé, il ne sera jamais
récolté » proverbe Peuhl.
REMERCIEMENTS
Nous ne saurions commencer la rédaction de ce
mémoire sans témoigner notre profonde gratitude à ces
personnes qui nous ont soutenu tout au long de notre cursus scolaire et pendant
ce stage.
En premier lieu, nous voulons manifester notre reconnaissance
à tout le personnel enseignant ainsi qu\u8217à l\u8217ensemble de
la Direction de l\u8217INP-HB. Nous avons une pensée particulière
pour Messieurs,
- ADO GOSSAN, Directeur Général
de l'INP-HB ;
- GBAKA ALFRED, Directeur de
l\u8217ESCAE ;
- N'CHO CLEMENT,Directeur des
Etudes ;
- BAKAYOKO LOSSENI notre encadreur
pédagogique ;
- BAMBA MAMADOU, inspecteur de filière
a l'ESCAE
Nous pensons ensuite à la Direction de Le Mans
Assurances Internationales en particulier
Messieurs
- AW SEYBATOU Directeur Central
opérationnel ;
- AOUSSI NINDJI, Directeur Central
Fonctionnel ;
- LEANDRE KOUAME, Chef du Département
Production qui a assuré l'encadrement technique de ce
mémoire ;
- MINGNI LEONTINE, Chef de la Division
Maladie et avec elle, l'ensemble de ses collaborateurs pour leurs sages
conseils et leur disponibilité ;
- KOUAME JULES, Chef de la Division
Ressources Humaines ;
- SANGARE LOSSENI, Chef de la Division
Réassurance ;
- BAYOKO AKA PIERRE, Chef de Division
Courtage.
Nous n'oublions pas nos parents et amis ainsi que tous ceux
qui ont cru en nous, et qui nous ont soutenu tout le long de notre cursus
scolaire.
AVANT-PROPOS
Crée par décret n\u176Æ 96 - 678 du 4
Septembre 1996, l\u8217Institut National
Polytechnique Félix
Houphouët-Boigny ( INP- HB ) est un
établissement public d\u8217enseignement supérieur et de
recherche résultant de la fusion et de la restructuration de :
· l\u8217Ecole
Nationale Supérieure des
Travaux Publics(
ENSTP) ;
· l\u8217Ecole
Nationale Supérieure
d\u8217Agronomie(ENSA ) ;
· l\u8217 Institut
National Supérieur de l\u8217
Enseignement
Technique
(INSET) ;
· l\u8217 Institut
Agricole de Bouaké ( IAB
).
La création de cet institut répond aux objectifs
de :
Ø formation initiale, de recyclage et de
perfectionnement des techniciens supérieurs, d\u8217ingénieurs
des techniques, d\u8217ingénieurs de conception dans les domaines de
l\u8217administration, du commerce, de l\u8217industrie, de l\u8217agronomie,
des mines, du génie civil et des travaux publics, des
télécommunication et nouvelles technologies ;
Ø recherche appliquée dans les domaines sus
mentionnés ;
Ø l\u8217expertise, la production et le conseil au
profit des entreprises et des administrations aussi bien publiques que
privées.
Pour ce faire, l\u8217 INP-HB regroupe actuellement six (6)
grandes écoles qui sont :
· l \u8217Ecole
Supérieure des Travaux
Publics( ESTP ) ;
· l\u8217 Ecole
Supérieure d\u8217 Agronomie (
ESA ) ;
· l \u8217Ecole
Supérieure des Mines et de
Géologie(ESMG) ;
· l\u8217 Ecole
Supérieure d\u8217 Industrie (
ESI ) ;
· l\u8217 Ecole de
Formation Continue et de
Perfectionnement des Cadres ( EFPC)
;
· l\u8217 Ecole
Supérieure de Commerce et d\u8217
Administration des Entreprises( ESCAE
) ;
Cette dernière école dont nous sommes issus est
un ensemble de plusieurs filières développées autour de
trois (3) cycles de formation :
- le cycle de techniciens supérieurs ;
- le cycle des ingénieurs de techniques ;
- le cycle des ingénieurs de conception.
Ce dernier cycle forme des cadres dans les domaines :
- du management et de la finance (ESCA) ;
- de la comptabilité et de la finance ( ECS) ;
- de la logistique et du transport (ILT) ;
- de l\u8217actuariat et du risk management ( HEA).
Le cycle des Hautes Etudes d\u8217Assurance (HEA) crée
à la faveur de la rentrée académique 1997-1998, s\u8217est
depuis lors imposé comme une référence dans la formation
des risk managers et des actuaires.
C\u8217est cette filière qui nous a accueillie au cours
de ces trois dernières années académiques.
C\u8217est dans la continuité de cette formation,
source de compétences pluridimensionnelles que nous avons d\u8217abord
séjourné du 01 septembre au 30
novembre 2003 au service risques divers et transport
de la
SOMAT-ASSURANCES.
C\u8217est dans cette même quête de formation
pratique, que nous avons été accueillis à la Division
Maladie de Le Mans Assurances Internationales IARD du 1er
mars au 31 juillet 2004.
Le Mans Assurances Internationales IARD est l\u8217une des
quatre(4) sociétés ivoiriennes appartenant au groupe SUNU
ASSURANCES HOLDING S.A. Elle pratique les branches d'assurance IARD
(l\u8217incendie, de l\u8217automobile, du transport, de la maladie et des
risques divers). Elle est située au Plateau à l\u8217Avenue
Botreau Roussel aux 1er et 7è étages de
l\u8217Immeuble le Mans.
L\u8217assurance maladie qui est l\u8217un des domaines
d\u8217intervention de LMAI1(*),reste l\u8217une des plus connues du public
ivoirien. Malheureusement, elle est déficitaire dans le portefeuille de
la plupart des compagnies d\u8217assurances. Le Mans Assurances ne fait pas
exception à la règle.
L\u8217une des principales causes de ce déficit est
sans nul doute la fraude. Ceci nous a amené à porter notre
réflexion sur ce sujet.
INTRODUCTION
L'assurance santé est un marché difficile et
complexe à la rentabilité incertaine et peu
maîtrisé.
Eclatée entre de multiples intervenants prêts
à tout pour conquérir des parts du marché, l'assurance
maladie repose sur une clientèle hétérogène et en
perpétuelle mutation, ainsi que sur des produits vieillissants et de
moins en moins adaptés aux besoins des populations.
Une étude récente de l'OMS2(*) indique d'ailleurs que le
pourcentage de la population exclue pour des raisons essentiellement
économiques des soins de santé moderne est en nette croissance.
De 25% il y a moins d'une dizaine d'années, ce taux est aujourd'hui
à environ 50%.
De plus, les effets de la crise économique,
conjugués à ceux de la dévaluation de la monnaie en
janvier 1994 dans la zone CFA, ont mis les médicaments et certains soins
hors de prix. Bien entendu, le coût des évacuations sanitaires
hors zone CFA est passé du simple au double.
La consommation pharmaceutique a, quant à elle, connu
une évolution aussi catastrophique.
Parallèlement, le taux de morbidité est en
pleine croissance, du fait de l'inaccessibilité aux soins, de la
dégradation du cadre de vie et du phénomène du SIDA; et
ce, paradoxalement, en dépit de l'amélioration de la
qualité du diagnostic. Ainsi, telle affection attribuée
naguère à la sorcellerie ou à une maladie bénigne
de prime abord se révélera être un cancer, une
hépatite ou un diabète.
Face à ce tableau sombre, l'objectif de la
société en matière de santé reste
l'accessibilité aux médicaments et à la
sécurité des soins. C'est un objectif de santé publique
à l'échelle macro-économique.
Les moyens préconisés par l'OMS et les bailleurs
de fonds passent par une meilleure connaissance et une
pénétration du médicament générique, ainsi
qu'une multiplication des infrastructures sanitaires notamment, les petites
structures de proximité ( dispensaires, centres de santé
communautaires, maternités....).
D'un point de vue économique, divers mécanismes
de financement sont envisagés. Ils sont soit mis en place par l'Etat
(MUGEFCI, projet AMU en Côte d'Ivoire), soit par le secteur privé
( les compagnies d'assurances).
De tous ces mécanismes, seuls les systèmes de
couverture médicale mis en place par les assureurs fonctionnent
correctement, mais non sans difficultés.
En effet, cette forme de couverture dont les principaux
acteurs sont les sociétés de gestion maladie, les fournisseurs de
soins et les officines privées exclut une proportion importante de la
population ivoirienne du fait de son coût onéreux et de son
caractère sélectif.
Par ailleurs, chacun des acteurs en présence tente d'en
tirer le maximum de profit en usant parfois de manoeuvres frauduleuses.
Ces fraudes peuvent être soit du fait de
l'assuré, soit de celui de la société de gestion maladie
qui facture des sinistres fictifs à la compagnie d'assurances ou encore
des fournisseurs de soins qui augmentent leurs tarifs parce ce que leurs
patients sont couverts par une police d'assurance.
Il s'en suit que l'assurance maladie dont l'utilité sur
le plan social est avérée, apparaît dans la profession
comme un gouffre financier.
Face à de tels constats, il urge de savoir les origines
des fraudes et les moyens de les réduire.
C'est cette problématique qui justifie le thème
de notre mémoire :
« les fraudes en assurance maladie au sein
de Le Mans Assurances Internationales : diagnostic et
thérapeutique »
Ceci dit, il importe de définir les
notions clés du thème en question.
- la fraude qui est l'ensemble des moyens
illicites utilisés par l'une des parties prenant part à la
chaîne de l'assurance maladie pour faire bénéficier la
couverture médicale à une personne qui n'en a pas droit en
réalité , échapper à une exclusion de garantie, et
de faire payer à l'assureur des sinistres fictifs.
- Le diagnostic qui en
terme médical, est la détermination de la nature de la maladie.
Adapté à notre thème il sera l'étape au cours de
laquelle nous tenterons de détecter les différents types de
fraudes ;
- La thérapeutique renvoie à
la partie de la médecine ayant pour objet le traitement des maladies. A
ce niveau nous proposerons un ensemble de solutions pour faire face aux fraudes
initialement diagnostiquées.
Aussi, parler de diagnostic et de thérapeutique
appliquée à la fraude en assurance maladie, revient à
mettre en relief les moyens illicites susceptibles d'être utilisés
par les différentes parties impliquées dans la gestion de
l'assurance maladie, et à proposer un ensemble de voies et moyens pour
réduire la fraude.
Cette préoccupation nous amènera à
bâtir notre travail autour de deux principaux axes de
réflexion.
La première partie de notre étude nous
amènera à définir, exposer le contenu du contrat
d'assurance maladie et ses modes de gestion. Nous ferons également cas
dans cette partie, des causes et des manifestations des fraudes en assurance
maladie.
La seconde partie concernera, les recommandations d'ordre
juridique et technique à mettre en place pour les limiter.
Première Partie
MANIFESTATIONS DES FRAUDES EN ASSURANCE MALADIE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L\u8217ASSURANCE
MALADIE
Comprendre l'assurance maladie c'est d'abord, définir
la maladie selon qu'on se trouve dans le domaine de l'assurance, ou dans celui
de la médecine. Nous analyserons l'intérêt pour l'assureur
de commercialiser ce produit et ce que gagnent les assurés à
souscrire un contrat maladie.
Enfin, C'est connaître le contenu d'une police maladie
et les conditions de souscription du risque maladie, ainsi que ses modes de
gestion.
Section 1 : fondement et importance de L'assurance
MALADIE
La perception de l'assurance maladie passe
nécessairement par celle de la maladie.
Paragraphe 1 : la definition des notions de base
Il est essentiellement question ici, d'apprécier la
notion de maladie et celle d'assurance maladie. La notion de maladie varie
selon que l'on se situe dans le contexte du corps médical ou dans celui
de l'assurance.
A- LA MALADIE DU POINT DE VUE
MÉDICAL
Le dictionnaire médical le Larousse définit la
maladie comme une altération de la santé comportant un ensemble
de caractères définis, notamment : une cause, des signes et
symptômes ; une évolution, des modalités
thérapeutiques et pronostiques précises.
C'est donc l'ensemble de ces caractères qui est pris
en compte par le médecin dans l'appréciation de la maladie.
La cause s'entend comme, le facteur générateur
de la maladie c'est le cas du moustique pour le paludisme. La maladie doit se
manifester par des signes externes qui permettent à l'autorité
médicale de l'apprécier.
Elle doit enfin pouvoir faire l'objet d'une prédiction
précise ou presque exacte et être susceptible de faire l'objet
d'un traitement précis.
Si le médecin à une telle perception de la
maladie, quelle est alors celle de l'assureur ?
B- LA NOTION DE MALADIE VUE PAR
L'ASSUREUR
Selon l'assureur, la maladie peut être définie
comme « une altération de la santé constatée par
une autorité médicale compétente ».
Simple en apparence, cette définition pose des
problèmes quant à son application eu égard au contenu
des mots clés.
1-Une altération de la
santé
L'altération de la santé peut être
causée par un agent pathogène (microbe, virus..), un agent
chimique ou une agression d'éléments extérieurs provoquant
une atteinte physique (chocs, brûlures).
S'agissant des malformations congénitales, elles ne
relèvent du domaine de l'assurance que si l'enfant a été
conçu pendant la période de couverture et pris en charge par le
contrat dès sa naissance, l'assureur ne couvrant pas les risques
déjà réalisés.
2- Une
autorité médicale Compétente
Il s'agit généralement du
titulaire d'un diplôme de sciences médicales (pharmacie,
médecine) reconnu dans son pays et inscrit soit au conseil de l'ordre
des médecins ; soit à celui de l'ordre des
pharmaciens.
Nous pouvons pousser le raisonnement plus loin et nous
demander si le médecin spécialiste doit se cantonner dans sa
spécialité .
En d'autres termes, un gynécologue peut-il valablement
constater une affection cardiaque ?
Ce débat à une importance limitée en
Afrique où il y a un manque ,en dehors des grandes villes, de
spécialistes.
Par contre, qu'en serait-il d'une constatation
effectuée par une personne non qualifiée, un infirmier, une
sage-femme ou un pharmacien ? La question doit être posée
quand on sait qu'en Afrique, les infirmiers sont, non seulement des auxiliaires
de médecin, mais également leurs remplaçants dans les
contrées où il n'y en a pas.
Enfin, demeure le débat sur la médecine
traditionnelle vis à vis de l'assurance qui ne dispose pas
d'éléments objectifs pour la reconnaître.
En effet, les professionnels de la santé
éprouvent du mal à codifier les actes délivrés par
les tradi-praticiens ; de même qu'il réside une
difficulté au niveau de la facturation. Au regard de ces
éléments, le tradi-praticiens ne peut être une
autorité médicale aux yeux de l'assureur.
Toutefois, les frais consécutifs à un
traitement par homéopathie sont pris en charge par Le Mans Assurances
à hauteur de 40% lorsque ce traitement revient moins cher à
l'assureur que celui prescrit par la médecine moderne.
On retiendra donc, que ne peuvent être pris en charge
ou remboursés par l'assureur et sous réserve que les personnes
qui les exécutent soient en règle vis à vis des
dispositions légales, réglementaires et disciplinaires concernant
l'exercice de leurs professions que:
- les actes effectués personnellement par un
médecin ;
- ceux effectués par un chirurgien-dentiste ou une sage
femme, sous réserve qu'ils soient de leur compétence ;
- les actes effectués personnellement par un auxiliaire
médical, sous réserve qu'ils aient fait l'objet d'une
prescription médicale écrite.
Après avoir apprécier la notion de maladie,
nous pouvons à présent définir l'assurance maladie.
C- LA
DEFINITION DE L'ASSURANCE MALADIE
DOUGH LACEY de la SWISS-RE of SOUTH AFRICA3(*) définit l'assurance
maladie comme suit : « une assurance conçue pour
alléger la charge financière générée par une
altération de la santé, qu'elle soit causée par une
maladie ou un accident »
Dans son acceptation la plus large, l'assurance santé
garantit non seulement toutes les formes d'accidents et d'incapacité,
depuis l'indemnisation forfaitaire en cas d'incapacité de travail, de
maladie mais aussi la couverture de la perte de revenu due à un
accident ou une maladie.
La forme la plus usuelle est le contrat de
« prestations en nature ». L'assureur rembourse uniquement
les frais médicaux, pharmaceutiques, chirurgicaux, d'hospitalisation,
actes de spécialité, de sanatorium ou de préventorium.
Par ailleurs, l'assuré peut souhaiter plutôt
couvrir la perte de revenus liée à l'arrêt maladie, ou aux
séquelles invalidantes de celle-ci par le biais d'une police d'assurance
maladie « prestations en espèces »ou perte de
revenus. L'assureur paiera à l'assuré selon les termes du
contrat, une indemnité journalière du fait de l'incapacité
temporaire et/ou versera une rente fonction de « l'invalidité
permanente » partielle ou totale.
En résumé, on retiendra que l'assurance
maladie est un produit recouvrant des prestations à la fois en nature et
en espèces.
C'est ce qui amène les professionnels de l'assurance
à la qualifier de produit hybride.
En effet, au niveau des prestations en nature les
remboursements effectués par l'assureur ne doivent pas excéder
les dépenses engagées par l'assuré.
De ce point de vue, l'assurance maladie obéit au
principe indemnitaire.
Pour ce qui est des prestations en espèces, les sommes
versées à l'assuré sont librement fixées dans la
police.
Aussi, dit-on que l'assurance maladie répond au
principe forfaitaire.
L'assurance maladie est donc tantôt forfaitaire,
tantôt indemnitaire.
Toutefois la gestion de cette branche pose des
problèmes aux assurés. En effet, les résultats techniques
de la branche maladie sont de manière générale
déficitaires.
L'on se pose la question de savoir l'intérêt
qu'a l'assureur à maintenir dans son portefeuille un tel produit ?
Paragraphe 2 :L'intérêt de
l'Assurance Maladie
Il convient d'analyser cet intérêt tant du
côté de l'assureur que de l'assuré.
A- L'assurance Maladie : un produit
d'appel
Le produit d'appel se définit comme un produit
qui attire la clientèle, en raison le plus souvent de son bas prix, tels
que les produits de grande consommation dans les grandes surfaces de vente
(huile, sucre...) qui sont vendus pratiquement à perte, afin que le
client assimile ces prix très bas à ceux de l'ensemble de
l'assortiment du magasin.
C'est le cas de l'assurance maladie ,qui en dépit du
fait qu'il ne permet pas à l'assureur de réaliser des produits
financiers conséquents et qu'il est en déficit permanent, les
assureurs en font un ticket d'entrée dans le portefeuille
général de l'assuré.
En effet, celui-ci sera enclin à confier ses affaires
à la société ou à l'individu qui lui offre une
bonne couverture collective ou individuelle. Les mauvais résultats
enregistrés dans cette branche seront alors compensés par les
autres affaires apportées .
A ce niveau, au sein de LMAI, l'acceptation d'un
assuré en portefeuille maladie est subordonnée à la
souscription de d'autres contrats dans les branches dont les résultats
techniques sont jugées excédentaires. Il est même
exigé que la prime afférente aux autres risques,
représente 65% de celle de la branche maladie.
L'intérêt pour l'assureur de maintenir un tel
de produit en portefeuille est donc d'attirer d'autres risques.
L'appréciation de l'importance du produit au sein du
portefeuille des compagnies d'assurance nous permettra de mieux comprendre le
déficit de ce produit.
B- L' EXAMEN DES RESULTATS DE LA
BRANCHE
Il sera question pour nous de faire une analyse des
résultats sur le marché ivoirien pour la période 1997
à 2000.
· Evolution du chiffre d'affaires
1997-2000
Année
|
1997
|
1998
|
Variation
97/98
|
1999
|
Variation
98/99
|
2000
|
Variation 99/2000
|
C.A
|
15 008 973
|
19 354 057
|
28,95%
|
20 567 279
|
6,27%
|
21 361 944
|
3,86
|
Source : Etats statistiques de la Direction des
Assurances de Côte d'Ivoire -2000.
Il apparaît clairement en observant ce tableau que les
ventes de l'assurance maladie sont en progression constante. Toutefois, la
progression la plus remarquable est celle intervenue de 1997 à 1998
( 28,95%). On pourra même remarquer, que ce produit
était l'un des rares à connaître une progression au cours
de la période 1999 à 2000. une période qui a
été marquée par le coup d'Etat de décembre 1999
avec ses conséquences économiques.
· Evolution des produits financiers de la
branche 1997/2000
Année
|
1997
|
1998
|
Variation
97/98
|
1999
|
Variation
98/99
|
2000
|
Variation 99/2000
|
Produits
|
271 474
|
306 729
|
12,99%
|
317 643
|
3,56%
|
284 747
|
-10,36%
|
Source : Etats statistiques de la Direction des
Assurances de Côte d'Ivoire -2000. (chiffres en millier)
La variation des produits financiers à la
différence du chiffre d'affaires n'est pas constante. Au cours de la
période 1999 / 2000, elle est négative (-10,36%). Une telle
situation est difficilement justifiée. Les produits financiers sont le
fruit des placements réalisés à partir du chiffre
d'affaires. Logiquement, lorsqu'il y progression du chiffre d'affaires, celle
des produits financiers devrait suivre.
Mais dans le cas de l'assurance maladie, puisque les primes
que l'assureur encaisse au titre de cette branche sont immédiatement
utilisées pour le remboursement des frais hospitaliers exposés
par les assurés. Il devient impossible de faire des placements avec ces
sommes.
En dépit de son manque de rentabilité,
l'assurance maladie reste l'un des produits les plus représentatifs de
la branche maladie (en termes de C.A). Observons :
· Evolution de la part de l'assurance maladie
dans l'ensemble du portefeuille (chiffres en millier)
C.A. global des sociétés
IARD
|
C.A. maladie
|
Part en %
|
1997
|
59 930 005
|
15 008 973
|
25,04
|
1998
|
73 185 385
|
19 354 057
|
26,45
|
1999
|
78 774 177
|
20 567 279
|
26,11
|
2000
|
77 451 426
|
21 361 944
|
27,58
|
Source : Etats
statistiques de la Direction des Assurances de Côte d'Ivoire -2000
Toute cette période observée démontre la
prédominance de l'assurance maladie sur l'ensemble des autres produits
avec plus du quart du chiffre d'affaires.
· Evolution des prestations et de la
sinistralité (chiffres en millions)
Année
|
1997
|
1998
|
Variation
97/98
|
1999
|
Variation
98/99
|
2000
|
Variation 99/2000
|
Prime acquise
|
11 533
|
19 551
|
+ 69,52%
|
20 324
|
+ 3,95%
|
21 474
|
+ 5,35%
|
Charge de sinistre
|
13 837
|
14 584
|
+ 5,12%
|
14 559
|
- 0,10%
|
12 729
|
- 12,57%
|
sinistralité
|
83,35%
|
74,59%
|
-10,50%
|
71,63%
|
- 3,96%
|
59,28%
|
- 17,24%
|
SAP/Primes
Capacité de
financement
|
2,07%
|
0,58%
|
- 71,98%
|
-2,44%
|
- 320,69%
|
-2,29%
|
- 6,15%
|
Source : Rapport d'activités de l'ASA-CI /
Exercice 2000
AU vu de ces résultats, nous pouvons affirmer que la
branche maladie est une branche déficitaire dans le portefeuille des
compagnies d'assurances. En effet, pour qu'un produit soit rentable selon la
technique des assurances, la sinistralité doit être
inférieure ou égale à 65%. Or, une simple observation nous
permet de savoir que seule l'année 2000 répond à cette
norme.
C'est d'ailleurs ce qui justifie la faiblesse des produits
financiers observés dans cette branche.
S'il est vrai que l'assureur ne tire pas
véritablement de profit de ce produit, qu'en est-il de
l'assuré ?
C- L'ASSURANCE MALADIE : UNE
SÉCURITÉ POUR
L'ASSURÉ.
L'unique voie de sécurité sociale qui s'offre
aux populations et qui fonctionne correctement est l'assurance maladie.
Malgré donc le coût élevé de la
prime, l'assuré maladie se sent en sécurité car il a en
général, le choix parmi les formations hospitalières de
qualité, les prestations qu'il reçoit n'étant
limitées que par la nature de l'affection et par le cadre contractuel de
la police d'assurance. Ainsi, le personnel d'une entreprise aura des gains de
productivité, les congés maladie étant moins
fréquents. C'est conscient de ce fait, que l'Etat ivoirien a mis en
place la MUGEFCI afin d'alléger le coût des frais de santé
des fonctionnaires et agents de l'Etat.
La notion d'assurance maladie étant
élucidée, l'intérêt de l'assurance maladie tant pour
l'assureur que pour l'assuré également perçu, il convient
d'analyser à présent les garanties que les assureurs offrent
à leurs clients, ainsi que les critères d'appréciation et
de tarification qu'ils prennent en compte .
Section 2 : Contenu du contrat d'assurance maladie et
sa gestion
L'appréciation du contrat d'assurance maladie nous
amènera à analyser les risques généralement
couverts, ceux exclus ainsi que les critères de tarification pris en
compte par les assureurs.
Nous présenterons également les modes de gestion
du contrat en question.
Paragraphe 1 : L'objet du contrat d'assurance
Maladie
L'assurance maladie couvre divers frais tels
ceux liés à un accident, à la maladie et à la
maternité. Aussi , exclut- elle d'autres risques. Ces exclusions peuvent
lui être spécifiques ou d'ordre général.
A- LES GARANTIES DU CONTRAT
1-La garantie de base
Le contrat couvre le remboursement des frais directement
exposés dans le cadre du traitement d'une maladie ou d'un accident
corporel. La garantie comprend : les frais de séjour à
l'hôpital ou en clinique, les honoraires des soins dispensés, les
frais de radiologie et d'analyses, les frais de pharmacie et les cures
thermales, limités aux frais d'établissement et de surveillance
médicale.
La garantie couvre également les frais
nécessités par une grossesse, l'accouchement (avec ou sans
intervention chirurgicale) et les suites de couches pathologiques. Elle
rembourse en outre le remboursement des frais de soins et de prothèses
dentaires non consécutifs à un accident. Sont
considérés comme soins et prothèses dentaires, les actes
définis comme tels à la nomenclature des actes professionnels,
à l'exclusion des actes de chirurgie des maxillaires et de chirurgie des
parties molles dont le coefficient est supérieur à six (6).
Cependant, la garantie est circonscrite :
- Dans l'espace : la garantie peut être
limitée aux traitements suivis sur le territoire national ou
étendue à certains pays européens ou purement
étendue au monde entier. Cette limitation vient du fait que le tarif est
bâti à partir des statistiques (fréquence du sinistre, taux
de morbidité) et du coût moyen du sinistre en vigueur dans un pays
ou une région donnée. Or, ce coût moyen peut varier
fortement d'une région à l'autre(le coût des soins de
santé en Afrique sub-saharienne est différent de celui que l'on
trouve en Europe ou aux Etats-Unis d'Amérique) ;
- Dans le temps : même si la garantie prend effet
à une date, la prise en charge des sinistres n'a lieu qu'après
une période bien définie. Il s'agit du délai de
carence ou délai d'attente. Selon les dispositions des
Conditions Générales du contrat maladie commercialisé par
LMAI, celui-ci est de :
· 03 mois pour la maladie ;
· 09 mois pour la maternité lorsqu'elle est
couverte ;
· 12 mois pour la lunetterie.
Toutefois, les accidents ne sont soumis à aucun
délai de carence.
- Suivant l'étendue des prestations : garantie
limitée aux seuls cas d'hospitalisation médicales ou
chirurgicales, ou alors étendue aux soins et prothèses
dentaires.
Cependant, même, dans ce dernier cas, les assureurs
isolent certaines prestations pouvant faire l'objet d'une extension de
garantie.
1- Les extensions de garantie
Les prestations exclues par la garantie de base peuvent faire
l'objet d'un rachat dans certains cas moyennant surprime, par des extensions.
Cette extensions peuvent concerner :
- L'évacuation sanitaire
La garantie ne joue que si le niveau de la technique
médicale du lieu où l'assuré est tombé malade ne
permet pas d'effectuer sur place un traitement approprié et efficace. Il
s'agit donc d'une évacuation médicale imposée. La garantie
couvre alors les frais de transport du malade jusqu'au lieu des soins.
- Les soins à
l'étranger
Le remboursement des soins étant limité au pays
de souscription, il peut être utile pour l'assuré, d'avoir la
latitude de pouvoir se faire soigner dans un pays médicalement
avancé. En général, l'assureur prend en charge les soins
exposés à l'étranger en urgence au cours d'un bref
séjour dont la durée n'excède pas deux (2) mois.
- Le rapatriement du
corps
En cas du décès d'un malade
précédemment évacué à l'étranger pour
des soins de santé, la garantie permet le rapatriement du corps du lieu
de décès au lieu de résidence habituel de
l'assuré ;
- Les frais funéraires
Le contrat peut prévoir le remboursement d'un montant
forfaitaire des frais exposés et liés aux frais de mise en
bière du corps de formol.
Au sein de Le Mans Assurances l'ensemble de ces garanties
sont regroupées dans un contrat appelé
« ASSISTANCE MEDICALE». Ce contrat est géré
par l'assureur pour le compte de sociétés d'assistance
internationale ( SOS INERNATIONAL et INTER-PARTNER) . L'assuré ne
peut souscrire cette garantie que s'il bénéficie d'un contrat
dont les garanties s'étendent au monde entier.
En plus de ces extensions, certains contrats permettent de
couvrir les frais non liés au traitement de la maladie, mais
consécutifs à un arrêt de travail pour cause de maladie.
Ces prestations en espèces sont couvertes par la garantie
« indemnité journalière »
3-La prestation en espèces ou
forfaitaire
Cette garantie s'attache non plus au remboursement des frais
exposés pour le traitement, mais plutôt aux conséquences
pécuniaires de l'immobilisation de l'assuré du fait de la
maladie. Ceci est particulièrement sensible en cas de longue maladie,
lorsque l'employeur suspend le salaire du malade. De plus la maladie peut
laisser des séquelles qui vont diminuer la capacité de travail
de l'individu.
L'indemnité journalière qui est donc une somme
forfaitaire versée à l'assuré est calculée par la
multiplication du forfait journalier par le nombre de jours d'arrêt de
travail imposés par le médecin traitant et éventuellement
confirmés par le médecin-conseil de la compagnie.
Cependant, une franchise peut être prévue pour
éviter les sinistres répétitifs et les petits
arrêts.
Au sein de Le Mans Assurances cette garantie est
accordée au titre de l'Assurance individuelle Accidents.
B- LES EXCLUSIONS DE RISQUES
L'assurance maladie reprend un ensemble d'exclusions communes
à tous les genres d'assurances (exclusions classiques) qu'elle
complète par des exclusions qui lui sont spécifiques.
1- Les exclusions classiques
Ces exclusions concernent essentiellement :
- Les dommages résultant de la participation active
de l'assuré à une rixe, un crime, une grève,
émeute et mouvements populaires ;
- Les dommages corporels résultant des actes
intentionnels de l'assuré (suicide ou tentative de suicide) ;
- Les accidents et maladies occasionnées par la
guerre civile, guerre étrangère, par l'explosion d'un engin ou
partie d'engin destiné à exploser par suite de transmutation du
noyau d'atome ;
- Des maladies et accidents résultant des radiations
ionisantes émises de façon soudaine et fortuite par des
combustibles nucléaires ou par des produits ou déchets
radioactifs provenant des réacteurs et ayant contaminé les
alentours de cette source d'émission.
A ces exclusions d'ordre général, on peut
ajouter des exclusions spécifiques.
2-Les exclusions spécifiques
Nous retiendrons les exclusions les plus importantes et qui
concernent :
- Les traitements ayant un but esthétique ou de
rajeunissement, sauf s'ils sont consécutifs à un accident couvert
par le contrat d'assurance maladie ainsi que les traitements contre la
cellulite et l'obésité ;
- Les produits pharmaceutiques non agrées par le
ministère de la santé publique ainsi que ceux à usage
familial (coton hydrophile, sparadrap, bandes, etc..) ; sont aussi exclus
les objets à usage médical courant tels que thermomètre,
seringues, vessies, inhalateurs.
- Les malformations congénitales ;
- Les frais de recherches de traitement de la
stérilité et à but contraceptif y compris la
fécondation in vitro et insémination artificielle ;
- Les maladies, blessures et infirmités
antérieures à la prise d'effet du contrat. Toutefois, ces
maladies seront garanties lorsqu'elles seront mentionnées au bulletin
d'adhésion par l'assuré ;
- Les maladies résultant de l'alcoolisme de
l'assuré ou de l'usage, par lui, de stupéfiants non prescrits
médicalement ;
- Les bilans psychologiques ;
- Les traitements par psychanalyse, etc.
Après avoir exposé le contenu du contrat
d'assurance maladie, il se pose donc la question de savoir comment l'assureur
détermine le prix de ces garanties.
Paragraphe 2 : Les règles de
souscription
Celles-ci vont de la déclaration du risque aux
éléments de tarification.
A-LE
QUESTIONNAIRE MÉDICAL :OUTIL D'APPRÉCIATION
DU
RISQUE
Le questionnaire médical revêt un
caractère essentiel. L'assureur doit être aussi précis que
possible dans la formulation des questions afin que l'assuré puisse
répondre sans ambiguïté. En effet, l'article
7 du Code CIMA4(*)
en son alinéa 1er dispose que l'assureur ne
peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée en termes
généraux n'a reçu qu'une réponse imprécise.
Toutefois, l'assureur pourra opposer la fausse déclaration
intentionnelle en cas de mauvaise foi de l'assuré et demander
l'annulation du contrat s'il est déjà souscrit, et ce
conformément à l'article 18 du code des assurances des pays
membres de la CIMA.
Les déclarations erronées faites de bonne foi
sont sanctionnées par l'application de l'article 19 du même
code.
L'article 12 alinéa 2 du Code CIMA
fait par ailleurs obligation à l'assuré d'indiquer à la
souscription et dans le formulaires de déclaration du risques, toutes
les circonstances connues de lui et nécessaire à
l'appréciation du risque.
Ainsi, les maladies et accidents antérieurs ainsi que
les antécédents familiaux permettront à l'assureur de se
forger une opinion du risque et de déterminer les conditions de sa
garantie.
Le questionnaire est donc un outil de sélection de
risque pour l'assureur et d'assainissement de son portefeuille. Les
assurés sont donc tenus de bien le renseigner à défaut
d'être frappé par les dispositions des articles 18 et 19 du code
CIMA évoquées ci-dessus.
En dehors du questionnaire médical, l'assureur prend
en compte d'autres éléments dans la tarification du risque.
B-LES
ÉLÉMENTS DE TARIFICATION
Les principaux éléments de tarification en
assurance maladie sont au nombre de trois (3):
1-L'âge de l'assuré
Plus une personne est âgée, plus elle est
vulnérable. De même en cas d'accident, la durée est plus
longue que chez les personnes jeunes. De ce fait, les assureurs impose une
limite d'âge de souscription. Au sein de Le Mans Assurances, celle-ci est
fixée à 59 ans pour les adultes.
Toutefois les personnes acceptées à cet
âge paieront à partir de la 60è année, une surprime
de 25% de la prime normale et ce, jusqu'à l'âge de 65 ans.
Pour les personnes dépassant cette limite d'âge
à leur entrée dans le portefeuille, une surprime de 25% de prime
nette est appliquée.
Pour ce qui est des enfants, ceux-ci peuvent
bénéficier de la couverture médicale de leur parent
jusqu'à l'âge de la majorité (21 ans). Au delà, ils
devront souscrire leur propre contrat. Toutefois, si l'assuré principal
apporte la preuve que l'enfant poursuit des études supérieures,
l'âge limite peut être porté à 23 ans.
2-L'étendue des garanties
L'étendue des prestations est un facteur qui influence
la prime payée par l'assuré. En effet, un assuré
bénéficiant d'une couverture à 100% ne paiera pas la
même prime que celui qui supporte un ticket modérateur de 20% soit
une couverture à 80%
Il en est de même d'une personne qui décide de
limiter sa couverture médicale au territoire national. Celle-ci ne
paiera pas la même prime qu'une personne bénéficiant d'une
garantie monde entier.
Les personnes qui choisissent de ne se faire soigner que dans
les hôpitaux publics paient également une prime inférieure
à celle payée par les assurées ayant décidé
de bénéficier des prestations des établissements de soins
publics et privés.
L'étendue des prestations, c'est aussi faire le choix
entre bénéficier seulement des frais d'hospitalisations et
chirurgicaux (gros risques), des soins externes (petits risques) ou de
bénéficier à la foi de la couverture des gros risques et
des petits risques.
3-Le système de gestion
L'assuré a le choix entre deux systèmes de
couverture. Soit il choisi le système classique, soit le système
dit du « tiers payant ».
Dans le système classique ou traditionnel,
l'assuré paie d'abord les frais de ses soins et envoie ensuite les
justificatifs à l'assureur pour le remboursement des frais
engagés.
Dans le système du tiers payant, l'assuré
bénéficie d'une avance de fonds. Aussi, lorsqu'il se rend dans un
établissement de soins conventionné par l'assureur, il ne paie
que le ticket modérateur, c'est-à-dire la partie du risque
laissée à sa charge.
Ainsi l'assuré bénéficiant de cette
avance de fonds paiera plus cher que celui qui fonctionne selon le
système classique.
Cette mode de gestion seront davantage
développés dans le paragraphe suivant.
En dehors de ces principaux facteurs, d'autres
éléments tels que les antécédents du risque,
influencer la prime.
4-Les antécédents médicaux de
l'assuré
Lorsque l'assuré fait état
d'antécédents médicaux dans le questionnaire
médical et pouvant entraîner des rechutes, l'assureur
procède soit à une majoration de prime soit à un refus du
risque dans les cas extrêmes.
Paragraphe 3 : les differents systemes de gestion de
L'ASSURANCE MALADIE
Les systèmes de gestion actuels se résument au
système classique et au Tiers Payant. Les acteurs diffèrent d'un
système à un autre.
A- PRÉSENTATION DES
SYSTÈMES DE GESTION
La présentation des système est l'occasion de
définir et de comprendre le fonctionnement de chacun des
systèmes.
1- La gestion classique
ou hors tiers payant
Le système classique est un système à
travers lequel l'assuré se fait soigner ou paie ses produits
pharmaceutiques dans l'officine ou le centre de santé de son choix.
Il paie la totalité des frais et se retourne ensuite
vers l'assureur pour réclamer leur remboursement selon le taux de
couverture.
L'assureur n'impose aucun réseau de soins à
l'assuré. Toutefois lors de la demande en réclamation
adressée à l'assureur, il devra présenter les
pièces justificatives des frais engagés.
Ces pièces justificatives se résument
généralement à :
- Une fiche de déclaration maladie dûment remplie
et signée en se conformant strictement aux prescriptions qui y sont
mentionnées ;
- Les reçus des frais de consultations, analyses,
radiographies, optique, soins dentaires, soins médicaux ;
- Les prescriptions médicales relatives aux frais
d'analyses, médicaments de pharmacie, radiographiques, optiques,
kinésithérapie et autres spécialités ;
- Les tickets de caisse attestant du paiement des
médicaments et les vignettes ( à défaut, les morceaux
d'emballage portant les noms et prix des médicaments) ;
- En cas d'accouchement, une copie originale de l'extrait
d'acte de l'état civil de l'enfant nouveau-né est obligatoire
pour le règlement des frais exposés ;
- Les demandes de prise en charge sont délivrées
uniquement pour les hospitalisations de plus de 24 heures. Toutefois, il
faudrait au préalable faire parvenir à l'assureur, l'original du
certificat médical d'hospitalisation délivré par le
médecin traitant précisant la nature de l'affection, la
durée probable du séjour, la date et le lieu de
d'hospitalisation,
Dès réception , l'ensemble de ces documents
sont soumis à l'appréciation du médecin-conseil de la
compagnie d'assurances qui indique les produits à exclure, ceux qui
doivent être remboursés.
A la suite de quoi, la division maladie procède au
règlement des frais selon le taux de couverture choisi par
l'assuré.
Outre la gestion classique, il y celle dite du
« tiers payant ».
2-Le système du
« Tiers Payant »
Le principe reconnu en assurance santé est le
remboursement des frais exposés par le malade. Cependant, par souci
d'efficacité, les assureur signent avec un ensemble de centres
hospitaliers des conventions pour permettre à leurs clients de s'y
rendre pour recevoir les soins nécessaires. C'est ici que le ticket
modérateur fixé dans le contrat joue son véritable
rôle. En effet, le malade qui s'adresse au corps médical ne paie
que la partie des frais laissée à sa charge selon les termes du
contrat ( c'est ici l'une des principales différence avec le
système classique où le malade paie les frais en
totalité).
La différence des frais après paiement du ticket
modérateur par l'assuré, est prise en charge par le tiers payeur.
De manière générale, le tiers payeur est un organisme de
prévention sociale ( CNPS, Caisse de Sécurité Sociale).
Mais dans le cas qui nous intéresse, le tiers payeur
est une structure indépendante de l'assureur et
spécialisée dans la gestion du risque maladie. Celle-ci signe des
conventions avec les centres de soins et officines dont elle communique la
liste aux assurés.
En cas de maladie, c'est à l'un des centres
conventionnés que s'adresse l'assuré. Dès lors, le champ
de choix de l'assuré est souvent limité aux établissements
conventionnés. Toutefois, il n'est pas exclu que le malade s'adresse
à un établissement non conventionné, mais il lui
appartient dans ce cas, de présenter les justificatifs des frais
engagés pour remboursement.
Il importe également de dire que ces
sociétés de gestion sont liées aux compagnies d'assurances
par des conventions de gestion, par lesquelles celles-ci leur confient une
partie du portefeuille maladie en gestion.
Les système une fois exposé, il importe de
savoir quels sont ceux qui les animent.
B-LES ACTEURS DES
DIFFÉRENTS SYSTÈMES
Les acteurs interviennent à deux niveaux ici.
Ceux qui sont à l'origine de l'établissement du lient contractuel
avec l'assureur ; et ceux qui n'apparaissent qu'en cours
d'exécution du contrat.
1- Les personnes à
l'origine du contrat
- Le souscripteur :
C'est la personne physique ou morale qui a contracté
avec la compagnie d'assurances. Elle s'engage à payer les primes
à l'assureur aux échéances convenues et à respecter
les clauses du contrat.
Il peut s'agir d'un chef d'entreprise qui décide de
couvrir ses employés contre le risque maladie ou encore d'un chef de
famille qui le fait pour sa famille.
- L'assuré :
C'est la personne sur la tête de laquelle
l'assurance est
souscrite.
- Les Courtiers et apporteurs
d'affaires
D'un point de vue juridique, le courtier est défini
comme une personne qui met en relations deux personnes qui désirent
contracter.
La Technique de l'assurance va plus loin en distinguant le
courtier de l'agent général
En effet, à la différence de l'agent
général qui est lié à l'assureur par un mandat de
nomination et donc mandataire de celui-ci sur un territoire
déterminé, le courtier est mandataire de son client. Il est
chargé par ce dernier de rechercher les meilleures couvertures pour le
risque proposé. Il est en outre propriétaire de son portefeuille
et peut le retirer à tout moment auprès d'un assureur pour
l'attribuer à l'assureur de son choix. Au sein du M.A.I ils
détiennent plus de 80 % du portefeuille.
Les apporteurs d'affaires quant à eux sont des
personnes mandatées par l'assureur. Le code des assurances des pays
membres de la conférence Interafricaine des marchés de
l'assurance les reconnaît d'ailleurs à travers l'article
501 alinéa 3.
Ces personnes sont également
rémunérées à la commission à comme les
courtiers.
Il est à préciser que certains courtiers
bénéficient de mandat de gestion. Ce sont notamment les grands
courtiers comme A.C.C.I (Assureurs Conseils de Côte d'Ivoire), Gras
Savoye.
Ils peuvent donc établir les contrats d'assurance,
régler des sinistres et adresser ensuite les pièces de
règlement à la compagnie d'assurance pour réclamer les
fonds débourser pour son compte.
Ils n'hésitent pas à négocier des
couvertures pour leurs clients bien que celles-ci soient contraires à la
technique de l'assurance.
- L'assureur
Il est toujours une personne morale constituée soit en
société anonyme , soit en société mutuelle à
cotisations variables ou fixes. C'est la personne qui contracte avec le
souscripteur.
En contrepartie de la prime ou de la cotisation qu'il
reçoit, il s'engage à indemniser l'assuré en cas de
réalisation du risque couvert, ici la maladie.
2-LES ACTEURS EN COURS D'EXÉCUTION
DU CONTRAT MALADIE
- Le bénéficiaire
C'est la personne au nom de qui le profit de l'assurance est
stipulé. C'est, soit une personne déterminée dans ce cas
elle est nommément désignée dans le contrat
d'assurance ; soit une personne déterminable ;
c'est-à-dire sans être nommément désignée,
elle est suffisamment définie dans le contrat pour être
identifiée au moment de l'exigibilité du bénéfice
du contrat.
Il arrive qu'une même personne réunisse les
qualités de souscripteur, d'assuré et de
bénéficiaires.
-Les centres de soins et officines
ce sont des acteurs indépendants dont le seul souci
est de réaliser des économies en offrant leurs services aux
patients.
Ils sont étrangers au système de gestion de
l'assureur, et ignorent quelque fois l'existence de l'assureur lors de la
prestation des services. Ce n'est que, lorsque le patient sollicite leur
signature afin d'adresser les justificatifs des frais engagés à
l'assureur pour leur remboursement qu'il constate que le patient
bénéficie d'une couverture médicale. N'étant donc
liés à l'assureur par aucun protocole d'accord, les officines et
centres de soins sont des inconnues juridiques aux yeux de l'assureur.
Toutefois, lorsque l'assureur possède son propre
réseau de soins, ou lorsque la gestion en tiers payant est
confiée à une société de gestion maladie, les
prestataires de soins sont en relation avec l'assureur par le biais de
conventions.
Outre les acteurs déjà cités, les
sociétés de gestion jouent un rôle
prépondérant dans la pratique du système « Tiers
Payant ».
-Les sociétés de gestion
maladie
Le rôle des sociétés de gestion est
souvent défini par les conventions qui les lient aux compagnies
d'assurances.
Nous pouvons toutefois le résumer comme suit :
· Objet de la convention de
gestion
La compagnie d'assurances confie à la
société de gestion maladie notamment l'analyse, le traitement et
le remboursement des frais médicaux pharmaceutique, d'hospitalisation et
d'assistance.
· Fonctions du gestionnaire
La compagnie d'assurances mandate le gestionnaire aux fins
de :
- Rédiger, en ses lieu et place et sur les
imprimés de ce dernier les conventions spéciales et les
conditions particulières complémentaires aux conditions
générales de tout contrat d'assurance maladie conclu par la
société ;
- Présenter les documents à la signature du
destinataire ( la société ou l'intermédiaire, ou courtier
désigné par la société) ;
- Gérer les effectifs assurés par la
société (incorporation, retrait de bénéficiaire et
établissement des documents y afférents) ;
- Traiter par tous moyens que le gestionnaire estimera
nécessaire, l'intégralité des dossiers maladie
présentés par les bénéficiaires en vue de leur
remboursement ;
- Procéder, en lieu et place de la
société ou conjointement avec cette dernière et ses
médecins conseils à tous contrôles jugés
nécessaires à l'occasion des remboursements des dossiers maladie
présentés par les bénéficiaires.
- Effectuer le remboursement des réclamations soit
directement auprès des bénéficiaires, soit par
l'intermédiaire du courtier ou de la société.
· Obligations
Le gestionnaire est tenu :
- d'adresser à la société les documents
suivants établis par catégorie et par exercice :
ü Mensuellement, les bordereaux de production, le
détail des souscriptions et renouvellement qu'il a effectué pour
son compte. A l'appui de chaque bordereau, un exemplaire des polices, des
avenants et des quittances émises sera fourni ;
ü Par bordereau de sinistres, le détail des
règlements que le gestionnaire aura eu à effectuer pour le compte
de la société ;
ü Trimestriellement, le compte courant faisant ressortir
le solde des opérations du trimestre écoulé ;
ü Annuellement, l'état récapitulatif
des primes émises, remboursement ressortis, les sinistres payés,
et les recours encaissés ; et un état des sinistres connus
restant à régler ainsi qu'un état des prévisions de
sinistres au 31 Décembre.
- d'aviser la société de tout sinistre
important dès qu'il en a connaissance (toute prise en charge
accordée pour des soins à l'extérieur de la CI et les
hospitalisations de plus de six (6) jours ;
- d'adresser à la société tous les
documents et renseignements
statistiques sur sa demande.
En contrepartie de ces différentes prestations, le
gestionnaire reçoit des honoraires de gestion qui varie de 10 % à
12,5 % selon qu'il s'agit de SEGMA (Société d'Etudes et de
Gestion Maladie) ou de MCI (Managed Care International).
La possibilité est également donnée
à la compagnie d'assurances de procéder à tout moment au
contrôle par délégués dûment mandatés
des sinistres payés par le gestionnaire.
A cet effet, le gestionnaire se doit de tenir de
manière séparée et distincte les livres, bordereaux,
registres actes ou pièces relatives aux opérations
effectuées pour le compte de la société.
On retiendra que l'assurance maladie est un produit d'appel
pour les compagnies d'assurances. C'est également un produit qui
revêt un intérêt pour l'assuré.
Sa gestion de l'assurance maladie est dominée par
deux principaux systèmes ( classique et tiers payant). Certains acteurs
interviennent dans les deux cas, toutefois d'autres sont spécifiques au
tiers payant.
Il est également important de signaler que les
avantages sont fonction du système choisi. A notre sens le tiers payant
est celui qui arrive à concilier à la fois les
intérêts de l'assureur et de l'assuré.
Au regard de tout ce qui précède, nous pouvons
nous intéresser maintenant aux causes des fraudes en assurance maladie
et leurs manifestations.
CHAPITRE II: CAUSES ET MANIFESTATIONS DES FRAUDES EN
ASSURANCE MALADIE
Les fraudes se situent tant à l'entrée de
l'assuré dans le contrat que lors de son exécution. Elles varient
également selon le système de gestion.
Mais avant d'apprécier ces différents niveaux
fraudes, il nous paraît important d'analyser quelques causes des
fraudes.
section 1 : quelques elements explicatifs des
fraudes
Les causes à l'origine des fraudes sont diverses.
Elles sont soit le fait de l'assuré soit celui de l'assureur.
paragraphe 1 : le comportement de
l'assuré
Les causes ici sont d'ordre financier et traditionnel.
A- LA FAIBLESSE DES
REVENUS
Force est de constater que la majorité des cas de
fraudes concernent des personnes percevant un faible salaire mensuel ou juste
moyen ( il s'agit de la tranche de 36 6065(*) FCFA à 250 000 FCFA), et qui
éprouvent par conséquent des difficultés à faire
face à leurs charges familiales.
En réalité, plus le rapport Prime/Revenu est
élevé, plus grand est le risque de fraude.
A côté des difficultés
financières, il y a le poids de la tradition qui n'est pas
étranger à la fraude dans les assurances.
B- LES PRESSIONS
DE L'ENTOURAGE DE L'ASSURE
Nous faisons allusion ici, aux
réalités africaines principalement à
la solidarité et à la famille élargie.
Dès qu'un membre de la famille
entre dans la vie active, il doit se mettre au service de
tous.
Aussi, est-il l'objet de nombreuses sollicitations (
demandes
d'aides financières, faveurs, etc...) qu'il ne peut
décliner sous peine
d'exclusion. Cet état de fait incite l'assuré
insolvable à qui, un parent
remet une ordonnance à poser des actes frauduleux.
Si les assurés arrivent à frauder,
l'assureur n'est lui-même pas sans
reproches.
paragraphe 2 : les insuffisances de
l'assureur
Ces insuffisances se matérialisent par l'absence de
rigueur de
l'assureur.
A- LE DEFAUT DE
CONTROLE
Il s'agit du manque de rigueur dans
la sélection à l'entrée des
assurés dans le portefeuille maladie et de
contrôle sur place de l'activité
des sociétés de gestion maladie.
1- Les souscriptions confiées aux
intermédiaires
Les intermédiaires disposant d'une clientèle
importante, exigent pour des raisons commerciales, que les assureurs avec
lesquels ils collaborent leur permettent de gérer le risque maladie.
Requête à laquelle accède la quasi-totalité de
ceux-ci.
Ainsi, des souscriptions sont faites pour le compte de la
compagnie d'assurances, sans que celle-ci ait pu véritablement
apprécier le risque. Or, la seule appréciation de
l'intermédiaire n'est souvent pas objective d'autant plus qu'il est
préoccupé par les commissions à percevoir que par la
qualité du risque. Ils sont par conséquent réticents
à parler au client le langage de vérité, lequel se
traduisant par exemple par l'augmentation de la prime.
En plus des intermédiaires, l'activité des
sociétés de gestion maladie échappe au contrôle de
l'assureur.
2- L'absence de contrôle
des gestionnaires maladie
L'une des principales faiblesses qu'il nous a
été donnée de constater au sein de LMAI, est le fait que
les sinistres payés par les gestionnaires pour le compte de la compagnie
ne font l'objet d'aucun contrôle, de même que les honoraires de
gestion réclamés par ceux-ci. Ils sont immédiatement
remboursés. De telles pratiques laissent la porte ouverte à tout
genre de manoeuvres de la part du gestionnaires.
B- L'ABSENCE D'ECHANGE
D'INFORMATIONS ENTRE ASSUREURS
Les informations recueillies par le nouvel assureur
auprès du
précédent devraient lui permettre de se faire
une opinion exacte du
risque et d'appliquer un tarif conséquent.
Mais, force est de constater que de tels
échanges n'ont pas lieu
entre assureurs sur le marché ivoirien, du moins ce
qu'il nous a été
donné de voir au sein de LMAI. Pour justifier cette
insuffisance, l'on
évoque souvent des raisons de concurrence.
Les quelques cas de facteurs pouvant engendrer des fraudes ci-
dessus énumérés, ne sont certes pas
exhaustifs. Ils nous permettent
toutefois de comprendre l'existence de tel ou tel autre
phénomène.
Section 2: differents types et niveaux des fraudes
Les fraudes ont lieu tant à l'entrée de
l'assuré dans le contrat que pendant l'exécution de celui-ci. Par
ailleurs les stratégies de fraudes sont diverses.
Paragraphe 1 : Les fraudes en debut de
contrat
Elles sont soit l'oeuvre du souscripteur ou de celle des
courtiers.
A- LES FRAUDES
DU SOUSCRIPTEUR
Elles se caractérisent essentiellement par la fausse
déclaration du risque et par l'anti sélection.
1-La fausse
déclaration du risque
Selon l'article 15
alinéa 2 de la loi de 1930 repris par
l'article 12 alinéa 2 du code des
assurances des pays membres de la CIMA ; « l'assuré est
obligé de déclarer exactement lors de la conclusion du contrat
toutes les circonstances connues de lui, qui sont de nature à faire
apprécier par l'assureur les risques qu'il prend en
charge ».
Lorsque l'on parle de circonstances connues de
l'assuré ; on excluT expressément les circonstances qu'il ne
pouvait raisonnablement pas connaître.
Quant aux circonstances de nature à peser sur
l'appréciation du risque, ce sont d'une part, celles qui influent sur
le taux de prime. En assurance maladie, ce pourrait être l'âge, les
antécédents médicaux de l'assuré ; les
maladies présentes ou passées d'une part et d'autre part, celles
qui intéressent l'assureur parce qu'elles ont un rapport avec la
diligence ou la moralité de l'assuré ( renseignement sur le refus
de la garantie par un autre assureur).
Pendant longtemps, les déclarations faites par les
assurés au moment de la conclusion du contrat devraient être
spontanées. Mais, les assurés connaissent mal la technique des
assurances et ne savent toujours pas qu'elles sont les circonstances
subjectives qui peuvent intéresser l'assureur.
La question a depuis évolué, lorsque le code des
assurances des pays membres de la CIMA a en son article 8 fait
obligation à l'assureur d'indiquer clairement à l'assuré
ses obligations en ce qui concerne la déclaration du risque et la
déclaration des autres assurances couvrant les mêmes risques.
Dès lors, les assureurs ont pris l'habitude de
rédiger des questionnaires en des termes précis qu'ils soumettent
au souscripteur.
Le questionnaire guide le souscripteur dans ses
déclarations. Aux questions posées, il peut répondre par
oui ou par non. Une partie de la doctrine pense d'ailleurs que le questionnaire
ne dispense pas l'assuré de déclarer spontanément une
circonstance qu'il sait aggravante et dont il n'a pas eu l'occasion de faire
mention en répondant aux questionnaires.
Malgré tout cet artifice juridique, force est de
constater aujourd'hui, que le problème des fausses déclarations
n'est malheureusement pas résolu en Assurance.
En effet, les assurés continuent d'occulter leur
réel état de santé dans la déclaration du risque.
Dès lors, il devient difficile voire impossible pour l'assureur et le
médecin conseil de faire une appréciation objective du risque
à garantir.
Aussi, n'est-il pas rare de voir qu'un assuré ayant
répondu par la négative à la question de savoir s'il
souffrait par exemple d'hémorroïdes, lors de la souscription du
contrat, déclarer dans les deux(2) mois qui suivent la souscription du
contrat, un remboursement relatif à une telle maladie.
Les antécédents médicaux qui peuvent
avoir une influence sur l'état de santé prochain sont
également occultés par les assurés.
A ces deux aspects, s'ajoute le fait pour
l'intermédiaire ou l'assuré de n'apporter dans le portefeuille de
l'assureur que des personnes ayant une morbidité
élevée : c'est l'anti sélection.
2-L'antisélection
L'antisélection est le fait pour un échantillon
de la population ou pour un groupe donné, de ne proposer à
l'adhésion du Contrat maladie que les personnes dont la morbidité
est généralement élevée, ou qui doivent faire face
à un traitement lourd.
Aussi, pour les familles ne pouvant supporter les coûts
de couverture médicale de toute la famille, ne sont
présentés comme bénéficiaires du contrat maladie
que des enfants souffrant de maladies exigeant un traitement coûteux.
Une personne qui anticipe des besoins élevés en
prothèses dentaires ou en optique par exemple, peut souscrire un contrat
dont le niveau lui garantira le plus faible montant restant à sa charge
in fine. Un tel comportement représente clairement le
phénomène d'antisélection.Un autre aspect, est le fait
pour l'assuré, qui est atteint d'une maladie qu'il ne peut traiter sur
place, dont il n'a d'ailleurs pas fait cas lors de la déclaration du
risque, de demander une extension de sa garantie à
« l'évacuation sanitaire à
l'étranger » dès la souscription du contrat.
Le risque d'anti sélection est aggravé dans les
contrats groupe à adhésion obligatoire, il est impossible pour
l'assureur d'exclure un assuré jugé en mauvaise santé ou
ayant un taux fort de morbidité.
Il a le choix entre accepté la totalité du
groupe ou le rejeté. Or dans la mesure où l'acceptation du risque
maladie est subordonnée à la souscription d'autres assurances
(multirisque habitation individuelle ; accident ; rubrique
habitation) qui doivent représenter au moins 65 % de la prime
maladie ; il devient difficile pour l'assureur de rejeter le groupe, au
risque de perdre un client important.
Dès lors, l'assureur est difficilement à l'abri
du risque réalisé ou du risque certain.
B-LA
RÉTENTION DE L'INFORMATION PAR LES
COURTIERS
Lorsqu'elle s'appuie sur des outils et des procédures
performants, l'assurance santé est pour les courtiers et
opérateurs spécialisés une branche extrêmement
lucrative. Les commissions d'apport représentent entre 5% et 10% des
primes et la rémunération de la gestion varie de 10 à
12,5%.
Si l'on ajoute à ces chiffres les produits financiers
générés par la rétention des primes
encaissées, on arrive à des rémunérations de 11
à 12%, qui permettent de réaliser d'importantes marges avant
impôts.
Ces marges sont d'autant plus remarquables qu'elles ne
s'accompagnent d'aucune prise de risque.
Vu ces divers avantages, les courtiers ont tendance à
occulter la mauvaise moralité ou la gravité des risques
apportés par leurs clients.
Ainsi, ils font passer pour les meilleurs des assurés
dont les contrats ont été résiliés par une autre
compagnie pour résultats déficitaires.
Au refus de l'assureur, ils opposent souvent le
chantage ; lequel chantage consiste à en menacer de résilier
tel ou tel autre contrat.
Paragraphe 2 : les Fraudes en cours
d'exécution du
contrat
A-LES FRAUDES DU
BÉNÉFICIAIRE
Les fraudes du bénéficiaires sont
caractérisées par le risque moral ; la substitution de
personne ; les factures fictives et la modification de la nature de
l'affection sur la feuille de soins.
1- Le risque moral
Une personne bénéficiant d'un niveau de garantie
donné peut chercher à tirer le meilleur parti possible de cette
couverture santé. Elle va optimiser son utilité en consommant des
actes médicaux dont les prix sont rendus moindres par la présence
de la couverture santé. Il s'agit d'un comportement de risque
moral.
Les médicaments qui pourrissent dans l'armoire à
pharmacie donnent d'autant moins mauvaise conscience qu'ils pourront toujours
servir un jour à n'importe quelle personne de la famille.
Quant aux prothèse dentaires, dans un monde ou
l'apparence extérieure compte tant, elles ne peuvent être qu'en
céramique, quant la céramique ne coûte pas plus cher qu'un
vulgaire métal.
De même, plutôt que de fréquenter les
centres de soins par nécessité, certains assurés le font
par luxe.
Aussi n'hésitent-ils pas à passer cinq (5)
à dix (10) jours dans une clinique pour une infection qui ne
nécessite en réalité qu' un (1) à deux (2) jours
d'hospitalisation.
2- La substitution de personne
C'est le fait pour l'assuré de faire profiter les
garanties de la police à des personnes qui n'en n'ont en
réalité pas droit, et cela dit-on par
« solidarité ». en effet, le
bénéficiaire fait soigner sous le couvert de son nom, un parent,
une connaissance. Il se fait ensuite délivrer une attestation de prise
en charge par l'assureur comme s'il en était réellement le
bénéficiaire.
Cette pratique est généralement
rencontrée en cas d'hospitalisation.
3-Les factures de
prestations fictives
Dans ce cas, il n'y a eu ni acte médical, ni frais
pharmaceutiques réels exposés ; mais l'assuré
présente des factures apparemment non émaillées
d'irrégularités, et ce grâce à une complicité
avec certains membres du corps médical ( médecins et
employés de pharmacie).
4- Le changement de la nature de
l'affection sur la feuille de soins
conscient de ce que, le contrat exclut momentanément (
cas où le délai de carence court encore) ou d'office, telle
affection, l'assuré demande au médecin traitant de lui substituer
une autre proche d'elle ou une autre dont elle constitue un symptôme.
A cette manoeuvre, s'ajoute le changement de la date de la
prestation surtout lorsque la prestation a lieu pendant le délai de
carence et que l'assuré tient à se faire rembourser.
A cet effet, il demandera au prestataire de soins d'indiquer
une date se situant après expiration du délai de carence.
Si les assurés on de tels comportements, les
professionnels de santé ne sont souvent pas étrangers à
cette fraude.
B- LES REACTIONS DU CORPS MÉDICAL VIS-A-
VIS DE L'ASSURANCE MALADIE
une extension de notre étude à
l'attitude du corps médical et paramédical ne nous paraît
pas excessive d'autant plus que celui-ci pourrait être tenu pour
responsable de la situation que nous décrivons en raison notamment de la
complicité entretenue par quelques uns de ses membres avec les
assurés.
Notre analyse s'articulera autour de trois
points : la surfacturation,la complicité supposée du corps
médical et l'attitude des cliniques privées.
1-La
surfacturation
Elle consiste en une facturation abusive par les
cliniques privées de fournitures de pharmacie usuelle et accessoires
à usage médical ou « consommables » tels que
les seringues, les aiguilles, les perfusions ou de leurs services. Est
également concernée, la facturation des anesthésiques, de
l'oxygène et des fils de suture utilisés pendant l'intervention
chirurgicale.
Au delà de cette surfacturation, nous
dénonçons le fait que les médecins ne prescrivent pas
toujours des produits prenant en compte le rapport efficacité/prix.
Ainsi, Pour une angine6(*)
on a comme traitement Antibiotique possible :
· Augmenter : 9 000 FCFA
· Zithromax : 13 000 FCFA
· Oracefal : 8 000 FCFA
· Zinnat : 12 000 FCFA
· Clarovl : 2 000 FCFA
· Duplamox : 5 000 FCFA
· Rovamycline : 4 000 FCFA
Qui sont tous efficaces, mais ce n'est pas souvent que les
médecins, prescrivent les produits les moins chers, conscient qu'ils
sont de l'existence d'une couverture médicale.
2- La complicité
supposée du corps médical
Certains cas de fraudes rencontrés incitent à
soupçonner le corps médical d'être de connivence avec les
assurés fautifs.
En effet, comment comprendre qu'une personne ne souffrant
d'aucune affection chronique ou grave se fasse régulièrement
rembourser des frais médicaux élevés avec des
justificatifs signés du médecin ?
L'objectif inavoué (de l'assuré) en
l'espèce est soit d'obtenir des remboursements importants soit d'aider
une connaissance malade.
Cette complicité peut se traduire par un désir
du médecin traitant de couvrir l'assuré ou même par sa
passivité devant un cas de substitution de personne lors d'une
hospitalisation.
3-L'attitude des cliniques
privées
La tendance chez les cliniques privées est d'allonger
la durée des hospitalisations des assurés ;dès
qu'elles réalisent qu'un patient est couvert par une police d'Assurance
Maladie, ils n'hésitent pas à allonger la durée de
l'hospitalisation.
Ainsi, pour une pathologie dont le traitement nécessite
trois (3) jours, ils mentionneront cinq(5) jours sur le certificat
d'hospitalisation.
Ces abus qui font l'objet de refus par les
médecins-conseils sont à l'origine de fréquents conflits
entre les assureurs et les cliniques privées.
Cette traduction un peu crue de la réalité ne
doit pas être interprétée comme une remise en cause de
l'éthique des professionnels de santé.
Personne, et surtout pas le rédacteur du présent
mémoire, ne conteste leur volonté de proposer à leurs
patients les meilleurs soins ou services.
Il n'en reste pas moins qu'ils sont des agents
économiques à part entière dont l'objectif naturel et
compréhensible est de vivre le mieux possible de leur
activité.
En dehors des divers cas ci-dessus évoqués, il y
a celui spécifique des sociétés de gestion maladie.
C-LES FRAUDES
SPÉCIFIQUES AU GESTIONNAIRE
La fraude ici a essentiellement lieu au niveau des Entreprises
de gestion maladie.
Il faut toutefois préciser, que dans la mesure
où nous n'avons pas effectué notre stage dans une
société de gestion, nous ne présenterons que les facteurs
qui sont susceptibles d'engendrer ou engendrent déjà des
fraudes.
1-L'importance
des portefeuilles
sous
gestion
Les sociétés de gestion gèrent les
portefeuilles maladie de diverses compagnies.
Il peut donc arriver que des frais engagés par les
assurés d'une compagnie autre que LMAI puisse être indûment
imputés à la compagnie LMAI.
C'est le cas notamment des contrats placés dans un
premier temps auprès de LMAI, et replacé lors du renouvellement
à une autre compagnie d'assurances.
Cette situation peut être source de confusion et
générée des sinistres qui seraient enregistrés sur
le compte de Le Mans et qui ne lui reviennent pas en réalité.
2-Les contrats en autogestion
Certaines entreprises ont décidé pour ce qui est
du risque maladie de faire une auto-assurance elles dégagent donc un
budget destiné à la couverture médicale de leurs
employés.
Ces employés ont donc accès au réseau de
soins des sociétés de gestion maladie. C'est notamment le cas de
certaines banques et de sociétés de distribution
d'électricité.
A la fin d'une certaine période
déterminée par la convention liant les sociétés de
gestion maladie à ces entreprises ; l'état des sinistres
payés pour leur compte leur est adressé pour paiement.
Mais, là où réside le risque de fraude
c'est que ces entreprises en plus de l'auto assurance qui est en fait une
conservation du risque, souscrivent un contrat d'assurances couvrant le risque
résiduel c'est à dire la part du risque excédant leur
capacité de conservation.
Il se trouve que la compagnie d'assurances confie la gestion
du risque résiduel au même gestionnaire que l'entreprise
souscriptrice a choisi.
Ce fait peut être source de confusion. Ainsi, le
gestionnaire pourrait attribuer à la compagnie d'assurances des
sinistres qui devraient en réalité être payés
directement par le souscripteur sur la base de sa conservation, ou faire payer
doublement le même montant par la compagnie d'assurances et par le
souscripteur ayant décidé de faire de l'auto assurance.
3-La non application
des réductions
Les conventions entre les sociétés de gestion
maladie et les prestataires de soins prévoient que ceux-ci fassent des
réductions aux clients apportés par les sociétés de
gestion maladie.
Il peut donc arriver que la réduction consentie par le
prestataire de soins ne soit pas répercutée sur la facture
adressée à la compagnie7(*).
Selon nos investigations une consultation
généraliste qui coûte en réalité 15000 FCFA
et qui est accordée aux clients du gestionnaire à 12 000 F ;
celle-ci pourrait être amenée à demander à Le Mans
Assurances le remboursement des
15 000FCFA. Alors qu'elle a payé en
réalité 12 000 FCFA d'où une surfacturation de 3 000 FCFA
.
4-La facturation de sinistres
fictifs
Dans la mesure où, les montants de sinistres
déclarés par les gestionnaires de portefeuilles maladie ne font
l'objet d'aucun contrôle régulier par Le Mans Assurances ;
celles-ci peuvent être tentées de facturer à la compagnie
des actes qui n'ont jamais été prescrits ni
exécutés par un prestataire.
Ces actes fictifs contribueraient donc à gonfler le
montant des sinistres dont elles réclament le paiement.
De même, pour ce qui est des actes pour lesquels un
plafond de couverture est fixé, la tendance serait pour les
gestionnaires de réclamer discrètement le plafond plutôt
que le coût réel de l'acte.
Comme on peut le constater, la fraude au sein des
sociétés de gestions peut avoir lieu à divers niveaux.
Les faits relevés ci-dessus, ne sont point une
énumération exhaustive, la réflexion pourrait donc se
poursuivre à ce niveau.
Les fraudes en assurance maladie sont aussi
diversifiées qu'il y a d'acteurs. Elles évoluent également
au gré de la fertilité de l'imagination desdits acteurs.
Face à une telle situation, l'assureur doit prendre
des mesures idoines afin de réduire le déficit de la branche et
améliorer ses résultats financiers de manière
générale.
deuxième Partie
APPROCHE DE SOLUTIONS EN VUE
DE L' ERADICATION DES FRAUDES EN ASSURANCE MALADIE
CHAPITRE I : REFORMES AU PLAN INTERNE
Les mesures pouvant être mises en oeuvre par l'assureur
dans sa lutte contre la fraude en assurance maladie, sont aussi bien d'ordre
juridique, que médical.
Section 1 : repression des fraudes sur la base du code
cima
Nous suggérons que les fraudes dues à la
volonté manifeste de l'assuré soient sanctionnées
conformément aux dispositions du code CIMA .
Paragraphe 1 : Les dispositions du code CIMA en cas de
fraudes
Entré en vigueur le 15 Février 1995, Le code
CIMA est depuis lors la principale source de la légalisation
régissant les relations entre assuré et assureur dans la zone
franc.
Il s'ensuit que les sanctions prévues par ce
code ne s'appliqueront qu'aux dites relations.
Les dispositions de ce code en matière de
répression de la fraude concernent essentiellement les fausses
déclarations de risques.
Les sanctions liées à la fausse
déclaration du risque à la souscription sont de deux (2)
ordres :
A- LA FAUSSE
DÉCLARATION FAITE DE MAUVAISE FOI
La sanction au titre de cette fausse déclaration est
prévue par l'article 18 du code CIMA.
En effet, cet article qui reprend l'article 21 de la
loi de 1930, indique que le contrat d'assurance est nul en cas de
réticence ou de fausse déclaration de l'assuré , quand
celle-ci change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour l'assureur,
alors même que le risque omis ou dénaturé par
l'assuré a été sans influence sur le sinistre.
La mauvaise foi de l'assuré ne se présume pas.
L'assureur doit en apporter la preuve.
La nullité effaçant rétroactivement le
contrat, l'assuré doit reverser à l'assureur toutes les
indemnités déjà perçues au titre du contrat.
L'assuré devra en outre payer les intérêts sur ces sommes
à compter du jour où il les a perçues, car il l'a fait
indûment et de mauvaise foi. Les primes échues, payées et
impayées sont acquises à l'assureur à titre de dommages et
intérêts.
B- LA FAUSSE
DÉCLARATION DE RISQUE FAITE DE BONNE
FOI
L'article 19 du code CIMA qui reprend
l'article 22 de la loi de 1930 prévoit deux situations
selon que la découverte de la fausse déclaration intervient avant
ou après le sinistre.
Avant d'exposer ces divers cas, il convient de signaler qu'ici
la fausse déclaration doit être la conséquence d'une
omission involontaire, et non faite dans l'intention de cacher la
gravité d'un risque à l'assureur.
Contrairement à la fausse déclaration de
mauvaise foi, la bonne foi de l'assuré se présume
conformément à l'article 2268 du code civil.
· Découverte de la fausse
déclaration avant réalisation du sinistre
Dans le cas d'espèce, l'assureur a le droit :
- Soit de maintenir le contrat moyennant une augmentation de
prime acceptée par l'assuré ;
- Soit de résilier le contrat 10 jours
après notification adressée à
l'assuré par lettre recommandée en
restituant la portion de prime
correspondant au temps compris entre la date de
résiliation du
contrat et la date d'échéance
annuelle.
· Découverte de la fausse
déclaration après sinistre
Ici, l'indemnité est réduite en proportion du
taux de prime payé par rapport à celui qui aurait
été payé si la déclaration du risque était
correctement faite.
La règle proportionnelle s'appliquera peu importe que
le sinistre ait un rapport ou non avec l'omission ou la déclaration
inexacte.
Il est toutefois important de préciser que, dans le
cadre de l'assurance maladie l'article 19 s'appliquera seulement aux
prestations en nature, les prestations en espèces étant soumises
au principe forfaitaire.
Il convient également de signaler que ces dispositions
ne seront pas d'application systématique, l'assureur s'abstenant d'y
recourir pour des raisons commerciales.
Si les fraudes détectées à la
souscription du contrat sont sanctionnées ; qu'en est-il de celles
commises en cours d'exécution du contrat ?
En réalité, aucune disposition juridique ne
sanctionne les fraudes commises en cours de contrat. Cette conception est
renforcée par le fait que l'assuré en maladie n'est pas tenu de
déclarer les aggravations de risques en cours de contrat.
Néanmoins, une possibilité de résiliation
est laissée à l'assureur après la réalisation d'un
sinistre.
paragraphe 2- La résiliation du contrat
après sinistre
Parce que la survenance d'un sinistre peut
révéler au grand jour des négligences de la part de
l'assuré et que l'assureur peut vouloir se prémunir des risques
de récidive, la loi lui reconnaît la possibilité de
résilier le contrat après sinistre à condition que cette
éventualité ait été prévue par le
contrat.
Chacune des parties au contrat a la latitude de
résilier le contrat en cours de validité à charge pour
celle qui en prend l'initiative d'en respecter les modalités. Dans le
cas de l'assurance maladie, l'assureur pourrait recourir à cette
disposition si les statistiques sont extrêmement déficitaires.
A-LES CONDITIONS
DE LA RÉSILIATION
Il faut que dans un premier temps, une clause soit
prévue au contrat donnant la possibilité à l'assureur de
recourir à cette mesure.
Nous suggérons que Le Mans assurances inscrive dans ses
conditions particulières que « en
cas de fraude avérée de l'assuré ou d'un de ses
bénéficiaires, la compagnie se réserve le droit de
procéder à la résiliation du
contrat. »
Cette résiliation ne pourra prendre effet
qu'après l'expiration d'un délai d'un (1) mois à compter
de la notification à l'assuré.
L'assureur, passé le délai d'un (1) mois
après qu'il ait eu connaissance du sinistre qui, accepte le paiement
d'une prime ou d'une fraction de prime ou cotisation correspondant à une
période d'assurance ayant débutée postérieurement
au sinistre ne peut plus se prévaloir de ce sinistre pour
résilier le contrat.
Les sinistres dont il est question ici, s'entendent d'une part
les accidents garantis, mais aussi ceux exclus et que l'assureur pourrait
accepter de régler pour des raisons commerciales.
Cette possibilité offerte à l'assureur a
néanmoins des limites.
B- LES LIMITES
À LA POSSIBILITÉS DE RÉSILIATION DU
CONTRAT PAR
L'ASSUREUR.
Le souci premier des rédacteurs du code des
assurances est la protection des assurés.
Pour prémunir l'assuré contre les abus de son
co-contactant
( assureur), le code CIMA en son article 23
alinéa 2 reconnaît à l'assuré dans le
délai d'un(1) mois à compter de la notification de la
résiliation de la police sinistrée, de résilier les autres
contrats d'assurance qu'il a souscrits auprès du même assureur.
La faculté de résiliation du contrat offerte
à l'assureur et à l'assuré par le code CIMA, comporte
restitution par l'assureur des portions de primes afférentes à
la période où les risques ne sont plus garantis.
Au vu des dispositions de cet alinéa, l'application de
la clause de résiliation par l'assureur en cas de sinistre maladie,
serait préjudiciable à l'ensemble du portefeuille de la
compagnie.
En effet, comme nous l'avons déjà
évoqué, la souscription de l'assurance maladie doit être
faite avec des risques d'accompagnement représentant au moins 65 % de la
prise de l'assurance maladie.
Résilier donc l'assurance maladie, cela donnerait la
possibilité à l'assuré de résilier les risques
d'accompagnement. A terme, l'assureur se retrouvera avec un portefeuille
vide.
Au cas où une telle mesure appliquerait, l'on devra
tenir compte d'une part de la sinistralité l'assurance maladie, et
d'autre part de celle des autres risques souscrits par l'assuré. Si
l'on arrive à faire une compensation entre ces risques de sorte à
atteindre l'équilibre technique, le client serait maintenu en
portefeuille.
Dans le cas contraire et en fonction de son poids dans le
portefeuille on pourrait procéder à la résiliation du
contrat conformément aux disposition de l'article 23 alinéa 1 du
code CIMA.
section 2 : mesures medicales d'assainissement du
portefeuille
Le soucis premier de l'assureur est d'offrir à ses
clients la meilleure couverture au moindre coût. Ainsi, les exclusions
doivent être au maximum limitées pour ne pas que les
assurés aient l'impression qu'ils paient inutilement des primes.
Toutefois, les risques susceptibles d'engendrer des fraudes
doivent être clairement exclus pour les plus graves ; faire l'objet
d'une majoration de primes ou d'entente préalable pour les moins
graves.
paragraphe 1- Les risques susceptibles d'exclusion
Outre les exclusions existantes, Le Mans assurances
Internationale doit songer à inclure soit dans ses contrats d'autres
affections à exclure.
Ainsi pourront être exclues :
· Les affections médicales ou chirurgicales dont
la première constatation est antérieure à la prise d'effet
du contrat, quelle qu'en soit la gravité, déclarées ou non
dans le questionnaire médical, et dans la mesure où elles sont
encore en évolution, cancer et autres tumeurs, diabète,
ulcère sous toutes ses formes, hypertension artificielle et autres
maladies cardio-vasculaires, maladie du foie, drépanocytose de type Ss,
maladie de la prostate, ulcère gastrique,
hépatite, inflammation du côlon, hémorroïde.
L'intérêt d'une telle exclusion, est
d'éviter que l'assureur prenne en charge des risques certains.
A défaut de les exclure pour des raisons
concurrentielles, ces maladies doivent systématiquement faire l'objet
d'une majoration de prime.
· Les Traitements paradontologiques (détartrage,
greffe, curetage...) .
· Les Traitements pour asthénie et cure de
repos ;
· Les observations ou repos médical non prescrit
par un médecin ne sont pas pris en charge.
L'instauration de l'ensemble de ces affections dans les
clauses d'exclusions du contrat, doit répondre à un souci de
l'assureur d'informer de manière exhaustive et conséquente
l'assuré.
En plus de ces exclusions, la compagnie devra soumettre un
certain nombre d'actes et de produits à entente préalable.
paragraphe 2-Les Actes à soumettre à
entente préalable.
En plus des affections déjà prévues par
les conditions générales maladie 01/99, les actes suivants
doivent êtres soumis à entente préalable :
Les produits8(*) suivants doivent être soumis à entente
préalable en raison de leur coût excessif.
- Mopral ;
- Triflucan ;
- Chibroproscar ;
- Zovivax ;
- Lanzor.
A ces produits, s'ajoutent de manière
générale :
- Tous les produits anti-ulcéreux ;
- Les Traitements hormonieux spécifiques lorsqu'ils
sont couverts ;
- Les anti-cancéreux ;
- Les anti-retro viraux
· Toutes les explorations ophtalmologique :
angiographie, champ visuel ;
· Spirométrie et exploration fonctionnelle
respiratoire ;
· L'hystérographie9(*)
· Les échographies spécialisées
(prostate, tyroïde, oculaire sauf lorsqu'elles ont été
déjà effectuées en cours d'intervention).
· L'anatomie pathologique.
Paragraphe 3- l'Instauration de délais de
carence particuliers
Le délai de carence s'entend la période au cours
de laquelle l'assureur ne procède à aucun remboursement bien que
le contrat ait pris effet.
Les délais actuels au sein de LMAI sont de :
- 03 mois pour la maladie ;
- 09 pour la grossesse ;
- 12 mois pour les prothèses dentaires et
lunetterie.
Néanmoins, il n'existe aucun délai de carence
pour ce qui est de l'accident. De plus, ces délais de carence sont
abrogés lorsqu'il s'agit d'un groupe. Nous pensons que la
première des mesures à prendre est de ne plus procéder
à une abrogation systématique des délais de carence en cas
d'assurance groupe. La compagnie devra apprécier notamment :
- Le taux de femme en grossesse à l'entrée en
vigueur du contrat. A partir de cette base, une estimation des frais à
engager au titre de ces grossesses en cas d'accouchements par
césarienne ; ou d'accouchement simple ;
- Le taux de personnes souffrant de maux d'yeux ou portant
déjà des lunettes.
En effet, si ce taux est élevé, cela risque de
grever les frais liés à la lunetterie.
- Pour ce qui est des autres maladies, l'on doit tenir compte
des antécédents du portefeuille et des assurés dans
l'abrogation des délais de carence.
Pour ce qui est des autres délais de carence
particuliers à instaurer, nous estimons qu'ils peuvent concerner les
affections suivantes à défaut de les exclure.
- 12 mois pour les maladies chroniques et les
tumeurs (exemple : Kystes, leucémie, Tuberculose...). Ce même
délai doit concerner les maladie pour lesquelles le malade est
susceptible de rechuter.
Les maladies déclarées par l'assuré et
qui devront nécessité un lourd traitement seront
également soumises à délai de carence. Dans cette
catégorie on ajoutera les affections dont souffraient les ascendants de
l'assuré et qui peuvent être héréditaires (exemple
diabète).
- Le délai de carence serait de 15
jours pour les maladies dont la période d'incubation est
courte : varicelle, rougeole, choléra.
La mise en oeuvre de ces mesures serait moins coûteuses
pour l'assureur dans la mesure où leur mise en oeuvre nécessitent
une simple adaptation des condition particulières.
CHAPITRE II : PROPOSITIONS TECHNIQUES EN VUE DE
REDUIRE LES FRAUDES
Les mesures techniques seront axées sur la
surveillance du
portefeuille et sur l'analyse technique et statistique
des résultats de
la branche.
SECTION 1-SURVEILLANCE DU PORTEFEUILLE MALADIE
La surveillance du portefeuille concerne aussi bien les
assurés que les sociétés de gestion.
Paragraphe 1- le contrôle de l'activité
des gestionnaires
Ce contrôle doit se faire à deux (2)
niveaux : sur pièces et sur place.
A-LE
CONTRÔLE SUR PIÈCES
Les fiches de déclaration maladie remplies par les
assurés et qui servent de base de remboursement sont à trois (3)
feuillets.
La ventilation actuelle de ces feuillets est la
suivante :
· Un exemplaire est adressé au centre
hospitalier ;
· Un exemplaire est conserver par le patient ;
· le troisième exemplaire est conserver par la
pharmacie.
Selon cette répartition, l'assureur principal ne
reçoit aucune copie des déclarations de l'assuré, bien
qu'il prenne entièrement les sinistres.
Nous préconisons, qu'il y ait un
quatrième feuillet que le centre de soins ou le patient
se doit de transmettre à l'assureur principal accompagné des
photocopies des prescriptions et ordonnances délivrées par les
praticiens ; les originaux étant transmis à la
société de gestion.
Sur la base de ces documents, l'assureur principal tient ses
propres états de sinistres qu'il rapprochera avec ceux du gestionnaire.
Les écarts constatés devront faire l'objet de séances
d'explication entre les parties.
Pour le bonne application de cette mesure, les états de
sinistres communiqués par les gestionnaires seront ventilés
par :
· Prestataire (nom de la pharmacie, du centre de
soins) :
· Nature de la prestation
Les prestataires de soins seront également tenus
d'adresser l'état de sommes dues tant à l'assureur principal
qu'au gestionnaire.
Ces états devront faire ressortir :
· la date de la prestation ;
· la nature de la prestation ;
· le nom, le n° de police et le n° de la carte
du patient ;
· le Coût total de l'acte ;
· le ticket modérateur payé par
l'assuré ;
· le montant restant dû.
C'est après confrontation de ces trois (3) états
à savoir :Celui de l'assureur principal ;du gestionnaire ;et
du prestataire de soins que l'assureur principal procédera au
remboursement des fonds avancés par le gestionnaire pour son compte.
Pour faciliter le traitement de ces informations, Le Mans
Assurances doit se doter d'un logiciel adapté à la gestion de
l'assurance Maladie.
En plus du contrôle sur pièces ; l'assureur
principal peut effectuer des contrôles sur place.
B- LE
CONTRÔLE SUR PLACE
Dans la convention de gestion maladie, il est prévu que
le gestionnaire tienne de manière séparée et distincte les
livres, bordereaux, registres actes ou pièces relatives aux
opérations effectuées pour le compte de l'assureur.
Ces divers documents sont à la disposition de
l'assureur qui aura à tout moment le droit de les faire contrôler
par des préposés dûment mandatés par lui.
Force est de constater que cette clause n'a jusqu'à ce
jour connu un début d'application par Le Mans Assurances.
Ceci est une insuffisance qui laisse la porte ouverte à
tous genres de fraudes,.
Toutefois, si ce contrôle venait à être
réalisé, nous pensons qu'il produira des effets
limités.
En effet, le gestionnaire pourrait être tenté de
faire disparaître des pièces compromettantes dès qu'il
serait informé d'un contrôle de l'assureur.
L'autre possibilité qui s'offre donc à
l'assureur, est de détacher certains de ses employés
auprès de ces gestionnaires.
Toute déclaration de sinistre faite pour le compte de
l'assureur serait immédiatement enregistrée par ceux-ci.
En fin de mois, ces agents transmettront à l'assureur
leur état de sinistres au même moment que ceux des
gestionnaires.
L'assureur rapprochera les deux états, dégagera
les écarts et c'est après explication et correction de ces
écarts qu'il paiera les fonds avancés par le gestionnaire pour
son compte.
En dehors du contrôle sur place, une troisième
possibilité de contrôle s'offre à l'assureur : le
contrôle via réseau informatique.
C-
LE CONTRÔLE VIA RÉSEAU INFORMATIQUE
Un réseau au sens informatique est un ensemble de
matériels informatiques interconnectés, permettant
d'échanger de l'information.
Les critères de différenciation des
réseaux sont essentiellement :
· La topologie : structuration du réseau (en
étoile, en anneau, en bus, maille) ;
· Le débit : haut débit, bas
débit... ;
· La technologie utilisée : réseau
filaire, son file, satellisation, fibres optiques .
Néanmoins, le principal critère reste la
couverture géographique. Le contrôle à travers
réseau consistera pour l'assureur à se connecter au
système informatique des différents gestionnaires.
En plus du contrôle sur pièces, il
contrôlera les mouvements effectués par les gestionnaires pour son
compte.
Cette technologie permettrait également de suivre au
quotidien les actes délivrés par les centres de soins
conventionnés qui sont déjà en réseau avec les
gestionnaires.
A cet effet, des méthodes de annexion comme les fibres
optiques s'offrent à l'assureur. Les fibres optiques sont
caractérisés par une très grande capacité de
transmission de l'information qui double tous les 18 mois.
Comme on peut le constater, l'assureur dispose de suffisamment
de moyens, des plus traditionnels aux plus modernes, pour la surveillance des
gestionnaires.
Cependant, comment l'assureur peut-il surveiller la
consommation des assurés ?
Paragraphe 2-La surveillance de la consommation
médicale des
assurés
Comme dans le cas du gestionnaire, l'assuré peut
être surveillé à divers niveaux. Cette surveillance part de
l'identité du bénéficiaire à la surveillance de sa
consommation
A- L'IDENTITÉ DES
BÉNÉFICIAIRES
Il est question de vérifier si les personnes
bénéficiaires des soins y ont effectivement droit.
La première mesure consiste pour l'assureur à
communiquer aux établissements de soins conventionnés les listes
des bénéficiaires.
De même, tout retrait ou toute incorporation
d'assurés devra être communiqué à ces centres pour
une mise à jour des fichiers.
Avant donc de signer la fiche de réclamation des frais
que l'assuré adressera à l'assureur, le prestataires de soins
devra s'assurer que la personne est effectivement bénéficiaire de
la garantie.
Une fois l'identité vérifiée, le
prestataire de soins devra faire émarger le bénéficiaire.
Il enregistre les actes effectués et leurs coûts pour le compte
de ce client. C'est cette liste des actes exécutés que le
prestataire transmettra au gestionnaire et à l'assureur afin que ceux-ci
lui paient les sommes dues.
Les prestataires devront immédiatement informer le
gestionnaire et l'assureur des cas de fraudes décelées en
indiquant le nom de l'assuré complice de fraude.
Le prestataire qui s'est fait complice d'une fraude pourrait
être retiré de la liste des établissements
conventionnés lorsqu'il est membre du réseau des
établissements conventionnés. Dans les autres cas, l'assureur
pourrait refuser le remboursement des frais réclamés par le
prestataire de soins.
Il existe également des méthodes modernes de
contrôle de l'identité des bénéficiaires.
C'est le cas de l'enregistrement des empreintes digitales de
chaque bénéficiaire. Celles-ci seront communiquées aux
centres de soins. ? Ainsi, chaque fois que le bénéficiaire
se présente à un prestataire de soins, ce dernier peut
vérifier son identité en prenant à nouveau ses empreintes
digitales.
A ce niveau les prestataires devront se doter du
matériel nécessaire, ce qui reviendrait excessivement cher.
Si l'identité du bénéficiaire doit
être contrôlée, l'assureur devra aussi faire une
sélection rigoureuse de ses assurés à la souscription du
contrat.
B- L'ANALYSE DES
ANTÉCÉDENTS DU RISQUE
Avant d'accepter un assuré en portefeuille, l'assureur
doit lui réclamer les statistiques sur les trois derniers exercices s'il
a déjà été assuré. A cet effet, la
collaboration entre les compagnie d'assurances doit être
renforcées via la commission technique maladie de l'ASACI10(*) afin que l'échange des
informations puisse s'opérer entre les compagnies.
Ainsi, en fonction des postes de forte consommation sur les
années précédentes, l'assureur pourrait réduire ses
plafonds pour ce qui est desdits postes ou les soumettre à entente
préalable.
C-LES MESURES DE CONTRÔLE DE LA
CONSOMMATION
MÉDICALE
L'assureur doit tenir les états de la consommation de
chaque assuré trimestriellement. En plus du taux global de
sinistralité ; il fera état des consommations par nature de
prestation (pharmacie, analyse, hospitalisation...). Les
bénéficiaires sur consommateurs seront également mis en
relief.
Ces états statistiques seront expliqués à
l'assuré . Son attention sera attirée sur les majorations que
pourraient subir sa prime si le rythme de la consommation était
maintenue.
Une extrapolation sera donc faite par l'assureur sur la base
des statistiques actuelles, afin de communiquer à l'assuré ce que
pourrait représenter sa consommation en fin d'année.
L'assuré sera également invité à
agir sur les facteurs qui engendrent des maladies. Ainsi, si le taux de
traitement des maladies ayant un lien avec la salubrité; l'assuré
pourrait être encouragé à un entretien régulier de
son local.
Pour ce qui est du taux d'hospitalisations, l'assureur devra
amener l'assuré à comprendre le gain de productivité dont
souffre son entreprise en ayant en permanence un personnel qui séjourne
dans les cliniques, souvent pour des affections qui ne nécessitent en
réalité pas d'hospitalisation.
Nous pensons que la sensibilisation permanente des
assurés contribuera à la réduction de la consommation
médicale de ceux-ci.
Toujours dans le souci d'encourager les assurés
à réduire leur consommation, nous suggérons un
réaménagement de la clause d'ajustabilité.
En l'état actuel des choses, cette clause ne
prévoit que des majorations.
Nous estimons qu'elle devrait permettre une réduction
de prime lorsque les résultats techniques sont
équilibrés.
Nous proposons donc la nomenclature suivante :
RAPPORT S/P
|
% D' AJUSTEMENT
|
0, 00 à 0,55
|
- 20%
|
0,56 à 0,65
|
-10 %
|
0, 66 à 0,75
|
Prime inchangée
|
0, 76 à 0,99
|
+10%
|
1, 00 à 1, 20
|
+15%
|
1, 21 à 1, 40
|
+ 30%
|
1, 41 à 1, 60
|
+ 50 %
|
1, 61 à 1, 80
|
+ 70 %
|
1 ; 81 et plus
|
+ 100 %
|
La clause d'ajustement des primes pourrait être
complétée par la mise en place d'un ticket modérateur
mobile.
Taux de sinistralité
|
TICKET MODERATEUR
|
De 0 à 55 %
|
- 10%
|
De 56 à 65 %
|
-05 %
|
De 66 à 75 %
|
inchangée
|
De 76 à 100 %
|
+5%
|
De 101 à 115 %
|
+10%
|
De 116 à 130 %
|
+15%
|
Plus de 130 %
|
+ 20%
|
Le ticket modérateur mobile permettra une
régulation conjoncturelles des dépenses de santé.
Nous osons croire que l'ensemble des mesures de surveillance
proposées permettront à l'assureur de réduire les
fraudes.
Cependant, la surveillance n'est pas l'unique
possibilité qui s'offre à l'assureur. Il y a aussi la gestion
basée sur l'analyse des statistiques passées.
section 2 : analyse des statistiques comme mode de
gestion
L'objectif recherché ici, est de donner
à l'assureur les moyens d'élaborer un tarif qui puisse
correspondre au niveau de consommation de chacun des assurés.
paragraphe 1-La gestion des données
La gestion des données commence par la définition
des paramètres de collection des données. Mais avant cette
étape, il importe de situer l'intérêt d'une gestion des
données.
A- L'INTÉRÊT
D'UNE BASE DONNÉES
Tous les assureurs santé cherchent à
établir des statistiques de consommation médicale à partir
des données qu'ils gèrent. Cette démarche a pour objectifs
de connaître, mesurer et suivre l'équilibre des contrats, plus
rarement, elle peut avoir pour but d'anticiper les évolutions de la
consommation.
Les ambitions affichées butent sur la piètre
qualité des informations disponibles. La création de vraie bases
de données dédiées à la gestion du risque
santé n'a, pendant longtemps, pas été une priorité
pour un ensemble de raisons. La principale était d'ordre
matériel : les outils d'info centre étaient peu performants
et les capacités de stockage de données limitées et
coûteuses. Du coup, peu d'assureurs santé ont conservé un
historique de leurs décomptes, qui est la vraie matière
première indispensable à la création de données
exploitables statistiquement.
Les pratiques du marché expliquent elles aussi la
pauvreté de la gestion en assurance individuelle, d'autres
démarches de pilotage plus simples sont
privilégiées ; il s'agit de la sélection
médicale à l'entrée ou des campagnes de redressement et de
résiliation des portefeuilles trop déficitaires ;
En assurance collective, la gestion est souvent
sous-traitée et les gestionnaires, faute d'instructions précises
des assureurs santé, se contentent d'approches personnalisées
à la demande des clients. Les quelques uns qui ont un suivi global
possèdent des outils et méthodes rarement performants.
Aujourd'hui, l'impératif absolu des assureurs
santé est de rattraper le retard accumulé et de bâtir les
fondements d'une gestion du risque santé.
B-LES CONDITIONS DE
CRÉATION DE LA BASE DE
DONNÉES
Une base de données statistique est construite à
partir des informations de gestion. Pour qu'elle soit performante, il faut donc
que ces informations soient les plus fiables et les plus exhaustives possibles.
Elles peuvent être subdivisées en trois (3) grandes
catégories : celles qui sont liées aux contrats, celles
relatives aux personnes et enfin celles qui concernent la consommation
1- Les
informations relatives aux contrats
Les informations relatives aux contrats souscrits doivent
impérativement être saisies dans le système de gestion.
Elles comprennent la population assurable, les bénéficiaires
potentiels, la date d'effet, la date de résiliation, un numéro
d'identifiant (numéro de police ou de convention) les garanties
souscrites avec pour chacune d'elles, les dates d'effet et de
résiliation, le niveaux des remboursements par acte et par garantie, les
délais de carence, les franchises et les plafonds associés.
2- Les
informations relatives aux personnes
Les informations indispensables sont le nom et le
prénom, le n° de police, les dates de début et de fin de
l'adhésion ainsi que les adresses, qui constituent les
caractéristiques minimales nécessaires au règlement des
dossiers. Par ailleurs, lorsque le contrat le justifie, la catégorie
socio professionnelle peut compléter ces informations pour la personne
génératrice de droits.
A ces informations s'ajoute, la date de naissance, qui est
fondamentale dans le cadre de l'analyse du risque.
D'autres variables tout aussi représentatives que
l'âge devraient être recueillies pour permettre une analyse
approfondie des résultats. Il s'agit du revenu, de la situation
professionnelle, de la qualité des ayants droit et des autres
couvertures médicales. La connaissance de ces dernières est
importante, car leur non prise en compte peut conduire à sous- estimer
significativement les frais réels engagés par rapport au montant
restant à la charge de l'assuré.
3-
Les informations relatives à la
consommation
Les particularités propres à chaque acte
obligent le statisticien à les analyser séparément. Aucune
analyse ne peut en effet déboucher, de fichiers comportant des
informations agrégées.
C'est pourquoi, les fichiers statistiques doivent être
constitués de l'ensemble des données saisies au niveau le plus
fin, c'est à dire au niveau de la ligne d'acte.
Dans la mesure où les quantités et les
coefficients d'actes sont repris pour le calcul du remboursement et qu'ils ne
sont pas toujours exploitables statistiquement, des précautions sont
à prendre et des données supplémentaires à
collecter à la saisie.
Tous les postes importants pour les assureurs santé
à savoir la pharmacie, le dentaire, l'optique et l'hospitalisation, sont
concernés.
Par ailleurs, d'autres problèmes peuvent
apparaître lors du regroupement de plusieurs lignes. Ainsi ; le
cumul risque de fausser les statistiques en dupliquant certaines informations.
Seule une adaptation stricte des procédures de saisie peut éviter
ce biais.
Les conditions de la mise en place de la base de
données sont désormais clairement identifiées.
La prochaine préoccupation est celle de la
détermination des axes d'analyse des données recueillies.
Paragraphe 2- les axes de l'analyse des données
Les axes d'analyse doivent concerner aussi bien la
consommation des assurés que leurs comportements individuels.
A-LA NATURE
DES INFORMATIONS À COLLECTER
Les premières statistiques descriptives simples
à élaborer concernent la population protégée et, au
sein de celle-ci, la population consommatrice de frais de santé.
L'objectif est d'analyser la proportion d'assurés qui
bénéficient de 50,60 ou 80 % des remboursements.
L'examen du fichier des personnes repose sur des statistiques
de tri à plat puis des statistiques croisées des critères
sont le sexe, l'âge, la catégorie socio - professionnelle, le
revenu, la localisation géographique ou la situation de famille. Il peut
s'agir également de la durée d'assurance, du niveau de garantie
souscrit.
L'établissement de ces statistiques nécessite
quelques précautions. Ainsi, il faut affecter un poids statistique
différent aux individus en fonction de leur durée d'assurance,
qui peut être dans certains cas, inférieure à la
période d'analyse. Par ailleurs, elles ne permettent pas de
connaître l'influence des critères exogènes sur la
consommation médicale. Elles donnent simplement des informations sur le
groupe assuré, sa structure familiale, son âge moyen, etc...
De ce qui précède, les principaux tableaux de
bord peuvent être établis comme suit :
- Etat des dépenses annuelles selon le statut
du bénéficiaire.
Il sera purement indicatif et permettra d'avoir un
éclairage quant à la répartition des dépenses de
santé à l'intérieur d'un groupe d'assurés.
Il doit répondre aux questions suivantes :
· Qui dépense quel montant ?
· Est-il salarié ; conjoint ou
enfant ?
· De quel sexe est-il ?
· Quel est le pourcentage de la population qui
dépense tel pourcentage ?
Cet état sera tenu d'abord trimestriellement. Ce n'est
en fin d'année, qu' un résumé de ces états
trimestriels est tenu par assuré.
L'autre élément d'analyse qui mérite
d'être pris en compte est l'analyse faite selon le collège
d'assurés.
- Etat des dépenses annuelles par collège
Cet état doit permettre de mesurer la consommation de
chaque collège (cadre, agents de maîtrise, employés) et
servira à mieux repartir les cotisations à la charge de
l'employé.
Cet état devrait permettre également à
l'assureur de niveler ses taux de couverture accordés aux assurés
en déterminant le coût moyen par collège.
L'ensemble de ces tableaux de bord doivent permettre à
l'assureur de faire une analyse des comportements individuels.
B- L'ANALYSE DES COMPORTEMENTS
INDIVIDUELS
La consommation médicale est un phénomène
social aux composantes individuelles complexes et régie par de multiples
facteurs. C'est pourquoi, les donnée individuelles s'avèrent vite
plus intéressantes que les données globales.
En effet, même si la consommation globale n'est
finalement que la somme des consommations individuelles, bon nombre
d'enseignements ne peuvent être tirés que de la
compréhension des comportements individuels.
L'objectif de l'analyse des consommations individuelles ne
doit toutefois pas être comme il peut l'être en assurance
automobile, de déterminer les caractéristiques des bons ou
mauvais assurés par assimilation aux bons ou mauvais conducteurs.
Il s'agit simplement d'examiner si ce sont (ou non) toujours
les mêmes personnes qui se rendent chez des médecins pratiquant
des dépassements d'honoraires importants et si ce sont (ou non) les
mêmes personnes qui ont le plus souvent accès aux soins.
Si la réponse à ces deux questions est
affirmative, l'objectif est de rapprocher les individus qui ont en apparence le
même comportement et de trouver qu'elles sont les caractéristiques
qu'ils partagent et qui sont susceptibles d'expliquer leur comportement.
S'il est vrai que l'analyse des comportements individuel
revêt un caractère important, elle ne doit pas occulter celle de
la consommation.
C- L'ANALYSE DE LA
CONSOMMATION
· La périodicité
un suivi en temps réel de la consommation
médicale, c'est à dire la périodicité trimestrielle
est un atout considérable en terme de gestion du risque. Il permet en
effet d'anticiper précocement certaines dérives.
Cependant, les tableaux de bord réalisés
à périodicité annuelle permettent de faire
apparaître, outre les résultats globaux, une ventilation par
année de survenance.
Ainsi, un tableau de bord élaboré en
année N peut présenter les sinistres survenus en N, N1 et N2.
Cette ventilation est très intéressante car elle permet d'estimer
la montée en charge des sinistres et de déterminer le pourcentage
vraisemblable de tardifs.
· Le contenu
Les statistiques de consommation doivent faire état des
grands postes de dépenses enregistrés, notamment : la
pharmacie, l'optique, le dentaire , l'hospitalisation, lunetterie, etc...Pour
chaque poste seront répertoriés la totalité des frais
engagés par l'assuré , ceux qui ont été
remboursés et ceux exclus.
La quantité par acte doit être également
indiquée. Ces statistiques se limitent malheureusement à ce type
de constate puisqu'en aucun cas elles ne peuvent refléter le mode de
consommation des assurés.
Un seconde niveau d'analyse doit être envisagé
pour obtenir au sein de chaque famille d'actes, des statistiques permettant de
comprendre le comportement des assurés, de l'anticiper en fonction de
l'évolution des techniques médicales et de quantifier les
économies possibles à partir d'actions spécifiques. Il
repose sur l'établissement de statistiques détaillées
basées sur un découpage par acte selon des axes d'analyses
permettant de détecter :
-Une répartition des frais anormale (exemple 50 % des
dépenses d'hospitalisation contre un pourcentage de 15 à 20 %
habituellement constatée) ;
-Des coûts moyens trop élevés
(exemple : 30 000 pour les soins au lieu de 10 000
généralement admis) ;
-Des ratios hors normes (exemple : prescriptions
pharmaceutiques : 20 000 au lieu de 10 000 considéré comme
un ratio moyen acceptable) ;
-Des prescriptions abusives (exemple : 20 paires de
lunettes correctives pour une population assurée de 30 personnes).
L'ensemble de ces informations permettra de corriger les
anomalies éventuellement constatées :par une information au
sein de l'entreprise auprès des assurés ;par une action de
l'assureur auprès des prestataires de soins ;par l'instauration ou
l'augmentation du ticket modérateur à la charge du
patient ;par le changement du système de gestion (les
assurés gérés en « tiers payant »
ayant de mauvais résultats statistiques seront gérés en
hors tiers payants pour renforcer la surveillance de leur consommation).
L'assureur peut aussi réduire le plafond des actes pour
lesquels il y a une sur consommation ou les soumettre à entente
préalable de la compagnie.
L'objectif recherché à travers l'analyse des
comportements individuels des assurés et celle de la consommation, est
de permettre à la compagnie d'assurances d'élaborer une grille
tarifaire et une politique de sélection des risques à prendre en
portefeuille.
Nous retiendrons qu'en dehors de l'arsenal juridique dont
dispose l'assureur pour la réduction des fraudes, la surveillance du
portefeuille se révèle être un outil avec lequel l'assureur
doit compter.
CONCLUSION
Dans les pages précédentes, nous avons
procédé à une revue des principaux systèmes de
gestion de l'assurance maladie et des acteurs qu'il implique.
Cette revue rapide laisse apparaître une certaine
opacité dans l'organisation du marché de l'assurance
santé.
Les structures s'emboîtent les uns dans les autres, ce
qui oblige à gravir plusieurs échelons avant de se retrouver face
à l'assureur de fait.
Cette opacité du marché de l'assurance
santé est d'ailleurs un facteur favorisant la fraude, dans la mesure
où le contrôle de certains échelons de la chaîne
échappe à l'assureur principal. Parlant de fraudes, elles sont
aussi diversifiées et en perpétuelle évolution.
On retiendra également que, pour réussir en
assurance santé, il faut être capable de gérer sans retards
ni déchets des volumes très importants d'actes administratifs,
d'ajuster en temps réel les risques souscrits, les cotisations et les
prestations et enfin, de mettre en oeuvre une politique commerciale.
Aucun des principaux acteurs du marché de l'assurance
santé ne peut se prévaloir de maîtriser complètement
l'ensemble de ces ingrédients.
Les gestionnaires spécialisés, qui disposent
d'outils modernes et de logiciels adaptés, d'équipes
généralement très productives ne peuvent résoudre
à eux seuls ce problème de déficit d'expertise et les
risques qu'il comporte.
L'absence de filières statistiques fiables
nécessaires à une analyse fine de la consommation par type de
population et par famille d'actes, base d'un pilotage efficace de la branche
maladie, pousse les assureurs à traiter les problèmes
d'équilibre financier des portefeuilles maladie à coups de hausse
des cotisations ou primes. Une telle approche n'est d'ailleurs pas sans
conséquences dommageables pour l'assureur, puisqu'elle amène
souvent les meilleurs clients à résilier leur contrat pour
coût excessif.
Une volonté politique interne de réorganisation
et d'équipement des services maladie en outils modernes de gestion au
sein de Le Mans Assurance s'impose également.
Cette volonté ne sera certes pas suffisante, la
complexité de l'organisation du marché étant un obstacle
majeur à la création d'une véritable expertise.
Les pouvoirs publics doivent par conséquent accompagner
le secteur privé dans sa politique d'assainissement de la branche
maladie en supprimant la taxe sur l'assurance maladie (source d'augmentation
des primes d'assurances) source de réduction de prime. Cette
réduction de la prime pourrait à terme permettre de
réduire le phénomène de risque moral.
ANNEXES
Bibliographie
I- OUVRAGES
GÉNÉRAUX
1- ARMAND DAYAN, Le marketing, PUF-1976
2- Constant Elisaberg, François Couilbault, Michel
Latrasse ; les grands
principes de
l'assurance, l'Argus - Lamy 1995
3- Code CIMA, Edition FANAF 2001
4-Francoise Chapuisat, Le droit des assurances, presses
universitaires
de France, 1995
II- OUVRAGES DE
SPÉCIALITÉ
1- Alix Rouven, Hélène Ruggeri, panorama de
l'assurance santé 2000,Edition
JALMA,
2000
III- PÉRIODIQUES
1- Assurer n°023 du 10 mars 2004 pages
1à4
2-Argus de l'Assurance n°6752- 14 septembre 2001
page 28
3- L'Assureur Africain n°37 juin 2000 pages 4
à 12
IV- MEMOIRES ET RAPPORTS DE
STAGE
1- Kouakou K. Léandre, Réflexion sur les
conditions de la résorption du déficit de
l'assurance maladie en Côte d'Ivoire,
DESSA à L'I.I.A. Yaoundé- octobre 1998
2- Kramoh Larissa, Rapport de stage 2è année
DUT assurances, 1999-2000
V-RAPPORTS D'
ACTIVITÉS ET DOCUMENTS PROFESSIONNELS
1- Conditions générales du contrat de
remboursement des frais de traitement 01/99
2- Convention de gestion maladie ;
4- Rapport d'activités de la Direction Nationale des
Assurances - Edition 2000
VI-SITES WEB
1- www . uhb . fr ( réseau informatiques )
2- www.cimaonline .net ( site de la CIMA)
SOMMAIRE
DEDICACE.....................................................................................................
|
1
|
REMERCIEMENTS..........................................................................................
|
2 - 3
|
AVANT-PROPOS
............................................................................................
|
4 -7
|
INTRODUCTION
.............................................................................................
|
8 - 11
|
PREMIERE PARTIE : ELEMENTS EXPLICATIFS ET
MANIFESTATION DES
FRAUDES EN ASSURANCE
MALADIE .............................
|
12
|
|
|
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'ASSURANCE
MALADIE
|
13
|
|
|
SECTION 1 : FONDEMENT ET IMPORTANCE DE L'ASSURANCE MALADIE
......
|
13
|
|
|
PARAGRAPHE 1 : LA DEFINITION DES NOTIONS DE
BASE.....................
|
13
|
|
|
A-La maladie du point de
vue médical..............................
|
13-14
|
B- La notion de maladie vue par
l'assureur...........................
|
14-16
|
C- La définition de
l'assurance maladie..............................
|
16-17
|
|
|
PARAGRAPHE 2 :L'INTÉRÊT DE
L'ASSURANCE MALADIE.................................
|
17
|
|
|
A-L'assurance Maladie : un produit
d'appel........................
|
18
|
B-L'examen des résultats de
la branche ..............................
|
19-21
|
C-L'Assurance Maladie :
une sécurité pour l'assuré...............
|
21-22
|
|
|
SECTION 2 : CONTENU DU CONTRAT D'ASSURANCE MALADIE ET SA
GESTION ............
|
22
|
|
|
PARAGRAPHE 1 : L'OBJET DU CONTRAT
D'ASSURANCE MALADIE........................
|
22
|
|
|
A-Les Garanties du
contrat.................................................
|
22-26
|
B-Les Exclusions de risques
....................................................
|
26-28
|
PARAGRAPHE 2 : LES RÈGLES DE
SOUSCRIPTION ..........................................
|
28
|
|
|
A-Le questionnaire
médical :outil d'appréciation du risque ...
|
28-29
|
B-Les éléments de
tarification..........................................
|
29-31
|
|
|
PARAGRAPHE 3: LES SYSTEMES DE GESTION DE L'ASSURANCE
MALADIE
|
31
|
|
|
A- La Présentation des
systèmes de gestion ..................
|
31-34
|
B- Les acteurs des différents
systèmes ....................................
|
34-41
|
CHAPITRE II : CAUSES ET MANIFESTATION DES FRAUDES
EN
ASSURANCE
MALADIE....................................
...........
|
42
|
SECTION 1 : QUELQUES ELEMENTS EXPLICATIFS DES FRAUDES
................. .........
|
42
|
PARAGRAPHE 1 : LE COMPORTEMENT DE
L'ASSURE.................................
A- La faiblesse des
revenus................................................
B-Les pressions de l'entourage de
l'assuré ...............
|
42
42-43
43
|
PARAGRAPHE 2 : LES INSUFFISANCES DE
L'ASSUREUR.........................
A-Le défaut
de contrôle.............................................
B- L'absence d'échanges d'informations entre
assureurs............
SECTION 2 : DIFFERENTS TYPES ET NIVEAUX DES
FRAUDES ..............................
PARAGRAPHE 1 : LES FRAUDES EN DÉBUT DE
CONTRAT....................................
A- Les fraudes du
souscripteur.............................................
B - La rétention de l'information
par les courtiers.....................
Paragraphe 2 : LES FRAUDES EN COURS D'EXECUTION DU
CONTRAT ...............
A- Les fraudes du
bénéficiaire.............................................
B- Les réactions du corps
médical vis à vis de l'assureur...........
C- Les fraudes spécifiques au
gestionnaire.............................
DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE DE SOLUTIONS
EN VUE DE L'ERADICATION
DES
FRAUDES.............................................................
CHAPITRE I : REFORMES
INTERNE ......................................................
SECTION 1 : REPRESSION DES FRAUDES SUR LA BASE DU CODE
CIMA ....................
PARAGRAPHE 1 : LES DISPOSITIONS DU CODE CIMA EN CAS DE
FRAUDES .................
A- La fausse déclaration de
risque faite de mauvaise foi............
B- La fausse déclaration de
risque faite de bonne foi................
PARAGRAPHE 2 : LA RESILIATION DU CONTRAT APRES
SINISTRE ............................
A-Les conditions de la
résiliation.............................................
B-Les limites à la
possibilité de résiliation du contrat par
l'assureur.....................................................................
SECTION 2 : MESURES MÉDICALES D'ASSAINISSEMENT DU
PORTEFEUILLE..................
PARAGRAPHE 1- LES RISQUES SUSCEPTIBLES D'EXCLUSION.......
........................
PARAGRAPHE 2-LES ACTES À SOUMETTRE À ENTENTE
PRÉALABLE........................
PARAGRAPHE 3-L `INSTAURATION DE DÉLAIS DE CARENCE
PARTICULIERS................
CHAPITRE II : PROPOSITIONS TECHNIQUES EN VUE DE
REDUIRE LES
FRAUDES.........
SECTION 1 : SURVEILLANCE DU PORTEFEUILLE
MALADIE............................ ........
PARAGRAPHE 1-LE CONTRÔLE DE L'ACTIVITÉ DES GESTION
NAIRES..............
A- Le contrôle sur
pièces................................................
B- Le contrôle sur
place..................................................
C- Le contrôle via réseau
informatique..............................
Paragraphe 2-LA SURVEILLANCE DE LA CONSOMMATION MÉDICALE DES
ASSURÉS...
A- L'identité des
bénéficiaires...........................................
B- L'analyse des
antécédents du risque..............................
C- Les mesures de contrôle de la
consommation médicale....
SECTION 2 : L'ANALYSE DES STATISTIQUES COMME MODE DE
GESTION.........................
PARAGRAPHE 1-LA GESTION DES
DONNÉES...................................................
A- L'intérêt d'une base de
données........................................
B- Les conditions de création de la
base de données................
PARAGRAPHE 2-LES AXES DE L'ANALYSE DES
DONNÉES....................................
A- La nature des informations à
collecter.................................
B- L'analyse des comportements
individuels.............................
C- L'analyse de la
consommation...........................................
CONCLUSION.....................................................................................
ANNEXES...........................................................................................
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................
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83-84
84-86
87-89
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91-92
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* 1 Abréviation de Le
Mans Assurances Internationales, nous ferons usage de ce sigle tout le long de
notre mémoire.
* 2 Organisation Mondiale de la
Santé : c\u8217est l\u8217une des organisations
spécialisée du système des
Nations Unies .
* 3 SWISS RE SOUTH AFRICA est la
succursale de la compagnie Suisse de réassurance en Afrique du Sud.
Dough Lacey est souscripteur de risque au sein de cette entreprise.
* 4 Conférence
Interafricaine des Marchés d'Assurances comprenant : la Côte
d'Ivoire ; le Congo Brazzaville ; le Gabon, le
Sénégal ; le Burkina Faso ; le Mali ; le
Bénin ; le Togo ; le Niger ; le Cameroun, la
République Centrafricaine ; le Tchad ; les Iles Comores ;
Guinée Equatoriale.
* 5 SMIG : salaire minimum
interprofessionnel en vigueur en Côte d'Ivoire.
* 6 Bilan d'activités du
médecin conseil de LMAI - exercice 2000.
* 7 Voir annexe 2
* 8 L'exclusion de ces produits
a été déjà proposée dans «
la synthèse des réflexions des médecins privés de
Côte d'Ivoire 20001 »
* 9 Technique radiologique
consistant à injecter dans la cavité utérine et dans les
trompes un liquide opaque aux rayons X, de façon à en visualiser
la morphologie ;
* 10 Association des
Sociétés d'Assurances de Côte d'Ivoire.
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