Mémoire de fin d'études pour
l'obtention de la maîtrise en finance
La titrisation des créances bancaires en
Tunisie:
Réalités et perspectives
Cas BIAT
Université du monastire
Tunisie
FSEG Mahdia
Année université
2007
Réalisé par Mr bkairi ltaiefIntroduction
générale
Depuis plusieurs années, le système financier
des plusieurs pays est entré dans une phase de profondes mutations. Les
marchés financiers ont connu une véritable révolution qui
est loin d'être terminée. Cette révolution a
été déclenchée par deux phénomènes
majeurs à savoir les nouvelles technologies et la
déréglementation.
Sous l'effet de ces deux forces combinées, il y avait
eu une véritable explosion de la sphère financière et une
apparition de nouvelles activités et de nouveaux instruments
financiers.
A cause de ce progrès et ces développements, le
secteur bancaire était soumis à des nombreux contraintes, c'est
pour cela il se trouvait dans l'obligation d'avoir recours à un nouveau
produit financier qui répond à ses besoins, d'où
l'émergence de la titrisation des créances bancaires.
En effet la titrisation est une technique d'ingénierie
financière qui s'est développée initialement aux
Etats-Unis vers les années 70. Elle est une transformation de certaines
créances illiquides en titres négociables et liquides.
Cette technique constitue une innovation majeure du
système financier international, elle à données naissance
à toute une série de titres de créances venant
élargir la gamme des instruments négociables à la
disposition des investisseurs.
Depuis son apparition, la titrisation a connu une
émergence dans plusieurs marchés financiers, elle est
pratiquée aujourd'hui dans différents pays tel que le Canada, la
Grand Bretagne, la France...
En Tunisie l'implantation de cette technique est
effectuée le 24 juillet 2001 a travers la loi N° 2001-83 portant
promulgation du code des organismes de placement collectif.
L'objectif de ce travail est d'étudier l'impact de
cette nouvelle technique sur la performance financière des banques
à travers une étude sur la Banque Internationale Arabe de Tunisie
(BIAT).
Pour la réalisation de cet objectif, il est
nécessaire dans un premier chapitre de définir la titrisation et
déterminer son cadre historique aux Etats-Unis et en France, les
différents organes et intervenants de cette technique font l'objet du
second chapitre. Le troisième chapitre porte sur le mécanisme de
sa mise en oeuvre.
Finalement dans le quatrième chapitre il s'avère
nécessaire de s'intéresser de prés au cas BIAT et de
simuler pour cette banque une opération de titrisation tout en montrant
son impact sur les ratios prudentiels les ratios de rentabilités et sur
les cours boursiers en se référant aux états financiers
arrêtés au 30/06/2005 et 30/06/2006.
Chapitre1 :
DÉFINITION ET HISTORIQUE DE LA TITRISATION
INTRODUCTION
La compréhension des mécanismes fondamentaux de
la titrisation passe par le rappel de son historique .En effet, la
présentation des origines de ce procédé
d'ingénierie financière et du contexte dans le quel il s'est
développé permettra de comprendre cette technique et de
décrire le rôle des organes servant à réaliser cette
opération. La titrisation a été mise en place aux
Etats-Unis sous l'impulsion des agences fédérales.
A l'instar des Etats-Unis, la titrisation en France s'inscrit
dans une logique de mutation du système financier. Son introduction dans
ce pays a nécessité un aménagement du cadre
légal.
section 1 :
L a titrisation aux Etats-Unis
1 -1 - Définition de la titrisation
La titrisation est une technique financière par
laquelle des créances traditionnellement illiquides sont gardées
par leurs détenteurs jusqu'à l'échéance sont
transformées en titres négociables et liquides.
Cette transformation d'actifs illiquides en titres
négociables peut par ailleurs s'accompagner d'une restructuration et
d'une reconfiguration donnant aux titres offerts au marché des
caractéristiques différentes de celles des actifs sous-jacents en
terme de paiements, de coupons, en termes de durée et de
sensibilité aux fluctuations des taux d'intérêt.
La transformation en titres négociables s'accompagne
d'une adaptation aux besoins anticipés des investisseurs. Ces derniers
trouvent dans ces nouveaux titres des instruments négociables
additionnels qui viennent compléter la panoplie des titres liquides
à leur disposition. (François Leroux ; note
pédagogique MIC n° 16, la titrisation P 16)
Le principe de la titrisation de créances est simple :
une entreprise cède des créances qu'elle détiennent sur sa
clientèle à une entité ad hoc, c'est-à-dire qu'elle
va acquérir des créances et émettre des titres sur le
marché de capitaux pour financier l'acquisition de créances.
Economiquement , ces titres sont représentatifs des
créances qui figurent à l'actif du fonds .le terme titrisation
vient ainsi du fait que les créances acquises par l'entité ad hoc
se trouvent financièrement transformées en titres librement
négociables
Autrement dit l'établissement de crédit
cède les créances hypothécaires à un fonds de
placement collectif en titrisation. Ce dernier inscrit la montant des
créances à son actif et émet à leur hauteur des
parts que les investisseurs peuvent acquérir. A l'aide des fonds ainsi
levés, l'établissement cédant peut procéder au
remboursement de certains de ses créances ou réinvestir les
sommes obtenues.
La titrisation est, d'une manière
générale, un moyen privilégié de financer les
prêts octroyés par les établissements de crédit. En
effet, en sortant de son actif un portefeuille de créances pour le
remplacer par des fonds immédiatement disponibles,
l'établissement de crédit diversifie ses sources de financement
en évitant d'avoir recoures aux modes de refinancement habituels
(marché interbancaire ou emprunt obligataire classique).
En plus, la titrisation est un outil de gestion des bilans des
établissements de crédit puisqu'elle leur permet de se conformer
aux normes prudentielles sans la contrainte de l'augmentation des fonds
propres, en effet elle est une adéquation Ressources -Emplois de la
banque, de manière à assurer au moins un équilibre entre
les deux. Aussi elle peut être considéré comme une forme
d'accroissement et de diversification de l'activité de la banque et donc
une source d'amélioration de sa rentabilité
L'objectif premier du législateur dans ce cadre est de
fournir un nouvel outil de refinancement aux banques tout en offrant les titres
les plus sécurisés possibles aux investisseurs. Ce type de
montage financier a été crée aux Etats-Unis .Sa
création témoigne avant tout de la crise des systèmes de
refinancement traditionnels des établissement de crédit.
1-2-GENSE et conditions d'apparition de la titrisation aux
Etats-Unis
La titrisation est une pratique qui a vu le jour sur le
marché financier américain vers les années 1970, qui
consiste à relancer le financement de l'immobilier résidentiel
qui se révélait inadapté en raison d'une part ,du
plafonnement de la rémunération des dépôts soumis
à la « règlementation Q1(*) » . Cette
réglementation avait pour objet de remédier au déficit de
la balance des paiements et de freiner la sortie des capitaux. Elle se traduit
par un plafonnement sur les dépôts des taux
d'intérêts pratiqués par les banques.
La réserve fédérale pensait ainsi limiter
les activités de prêts de titres de banques qui ne serait plus en
mesure d'attirer les dépôts en raison du plafonnement de taux
inférieurs au taux du marché
Pour comprendre le mécanisme d'apparition de la
titrisation il faut se rappeler de la période de la grande
dépression des années trente.A cette époque les caisses
d'épargne finançaient le logement par la collecte des fonds
à court terme qu'elles reprétaient à long terme.
Mais la crise dans la quelle était plongé le
système de financement du logement a remis en cause ce schéma, en
raison des retraits massifs des déposons, de la mauvaise gestion de
caisse d'épargne et de la défaillance des crédits
hypothécaires.
Dans ce contexte et dans le cadre des interventions pour
relancer et restructurer l'économie, le gouvernement américain
créa trois organismes spécialisés dans le secteur du
financement immobilier.
@ La Fédéral Home Loan Bank (FHLB) :
crée en 1932 avait pour but de faciliter le refinancement des
prêts immobiliers par le biais de la création d'un marché
secondaire des hypothèques détenues par les Savings and loan.
@ La Federal Housing Authority (FHA) : mise en place en
1934 proposa une standardisation des modalités de prêts dans le
secteur immobilier, et offre une assurance contre le risque de
défaillance sur le marché hypothécaire.
@ La Federal National Mortgage Association (FNMA) :
crée en 1938, elle est surnommée Fannie Mae, ayant statut
d'agence gouvernementale qui pouvait acheter les prêts
hypothécaire et les conserver.
Jusqu'à la fin des années 70 deux organismes
fédérales ont dominés la détention des
créances hypothécaires, la FNMA chargée de la
stabilisation du marché et l'achat des prêts hypothécaires.
Et la FHA qui a pour fonction de garantir les créances
hypothécaires.
Ce schéma a été remis en cause avec
l'apparition de nouvelles contraintes notamment la hausse des taux
d'intérêts, l'accroissement des encours de créances
hypothécaires et le marché du logement qui est devenu plus
concurrentiel.
De ce fait et pour faciliter le refinancement des
créances hypothécaires, les pouvoirs publics ont instauré
une nouvelle reforme qui consiste à scinder la FNMA en deux organismes,
le premier conserve ses mêmes fonctions alors que le second qui à
été nommé la Government National Mortgage Association
(GNMA ou Ginnie Mae) dotée d'un statut public, sa mission est d'accorder
la garantie de l'Etat fédéral aux certificats
représentatifs de créances hypothécaires qui
étaient émis par les établissements de crédit.
En 1970, un nouveau organisme apparaît c'est La
Fédéral Home Laon Mortgage Corporation (FHLMC) surnommée
Freddie Mae qui s'en charge des taches proches à celles de la FNMA et de
la GNMA.
Les volumes considérables de fonds drainés par
ces institutions sur les marchés obligataires, les ont conduit à
explorer d'autres sources de financement et à utiliser la qualité
de leurs créances comme un outil pour réduire leurs coûts
de financement.
C'est ce besoin de refinancement qui a fait démarrer le
marché de la titrisation aux Etats-Unis. La première
opération de titrisation fut réalisée pour le compte de la
GNMA en 1970. Fannie Mae quant à elle réalisa sa première
opération en 1971.
On remarque ainsi que le déclencheur de la pratique de
la titrisation a été le problème du financement du
marché hypothécaire, mais en réalité il y a
d'autres conditions qui ont aidés la titrisation à débuter
aux Etats-Unis (François Leroux MIC n°16 P4-5).
v Un contexte légal favorable :
Les premiers pays à pratiquer la titrisation ont
été les pays de tradition de droit anglo-saxon. En effet dans ces
pays (et en premier lieu aux Etats-Unis).la possibilité de constituer
des fiducies (des trusts c'est-à-dire FCC) facilite grandement le
transfert de la propriété des titres vers une entité qui
peut représenter les droits des détenteurs d'actifs.
v L'habitude de la notation :
L'évaluation par des agences d'évaluation
externes à l'origine du processus et au cours de la vie des
SPV2(*)
(Special Purpose Vehicle) servent à la titrisation, est
une condition nécessaire à ce type d'opération .De ce
point de vue, les investisseurs institutionnels aux Etats-Unis ont eu
dès l'origine de ces nouveaux marchés l'habitude d'utiliser les
cotations émises par les agences.
v Un contexte général d'innovation
financière :
Le recours à l'ingénierie financière pour
optimiser les structures financière des établissements de
crédits et la mise en place continuelle de produits nouveaux mieux
adaptés à la fois aux besoins des émetteurs et des
investisseurs ont constitué le cadre de développement de la
pratique de la titrisation .
1-3 - les formes de la titrisation aux
Etats-Unis
Le marché américain de la titrisation demeure la
référence la plus achevée en la matière. Il existe
en effet une pluralité de formes dont les catégories ci-dessous
constituent les grandes familles.
1- 3-1- la titrisation classique
Le principe de la titrisation classique consiste à
vendre les actifs au trust, les revenus provenant de ses actifs vendus sont
affectés au remboursement de la dette émise par le
véhicule, le cèdent perd le contrôle des actifs
cédés. Dans cette forme classique il est possible
d'évoquer la méthode de Pass-through.
Le Pass-through a été cré en 1970 par
l'agence fédérale GNMA, il permet au prêteur de se
disposé d'un portefeuille dans le quel il rassemble les créances
hypothécaires et d'émettre des titres qui représentent un
droit de propriété. Ces titres ne constituent pas une dette pour
l'émetteur mais plutôt une cession d'actifs, les revenus issus de
l'actif sont passés aux détenteurs des titres au prorata de leur
participation .Ces titres bénéficient de l'ensemble des flux en
intérêts et capital, qu'il résultent de
l'échéance normal de remboursements ou qu'ils proviennent de
remboursements anticipés. De point de vue du cédant, le
Pass-through réalise une véritable cession de créances,
qui de ce fait sortent de son bilan. Le cédant reverse alors l'ensemble
des fonds provenant des débiteurs au trust, et ce quelque soit le rythme
de remboursement .D'ou l'impossibilité de proposer une
échéance fixe de revenus (intérêt+principal) aux
investisseurs ce qui facilite grandement la gestion interne du trust.
1-3-2 - LA TITRISATION SYNTHETIQUE
Dans une opération de titrisation synthétique il
n'a pas de vente d'actifs, il y a donc un transfert de risque des actifs
à un ou à plusieurs investisseurs sans cession d'actifs.
La titrisation synthétique se base sur le Pay-through
et le Collateralized Mortgage Obligation (CMO).
Le Pay -through : c'est un titre de dette de
l'émetteur, et non un titre de propriété dans un
portefeuille de créances. Les titres émis, sont cautionnés
d'un portefeuille de créances appelé collatéral qui
demeure la propriété de l'émetteur et ne peut l'utiliser
que pour des fins de paiement des obligations. Les flux de capital et
d'intérêts provenant de ce portefeuille de créances sont
directement reversés à l'investisseur sans passer par le trust.
Ces flux sont néanmoins gérés par le fonds, qui propose
aux investisseurs une échéance contractuelle. Le fonds assume
ainsi lui-même le risque de taux en gérant la trésorerie
excédentaire provenant des flux de remboursement anticipés.
Le Collateralized Mortgage Obligation : Le CMO est un
produit de titrisation crée par La Fedral Home Loan Mortgage Corporation
(Freddie-Mae) qui a pour objectif l'endossement à un lot de
créances plusieurs tranches de titres maturité différentes
et d'attirer de nouveaux investisseurs.
En pratique le CMO est structuré en trois tranches
(notées A, B, C) ; la tranche A à pour maturité de 4
à 7 ans, la tranche B à une maturité de 7 à 10 ans
tandis que la tranche C à une maturité de 10à 12 ans.
Sur le plan technique, chaque tranche reçoit les
intérêts mais le remboursement de capital peut être
différé. La première tranche qui a la maturité la
plus faible est amortie, alors que les autres ne perçoivent que les
intérêts dus, puis le remboursement des tranches suivantes
débute une fois terminé celui de la première.
C'est ainsi que dans les années 70 aux Etats-Unis est
née la securitization qui sera transposée en France, une
quinzaine d'années plus tard sous le nom de la titrisation.
SECTION 2 :
L'INTRODUCTION DE LA TITRISATION EN FRANCE
La titrisation a eu un grand succès aux Etats-Unis ce
qui a amené le législateur Français de l'incorporer dans
le droit Français par la loi N°88-1201 du 23 Décembre 1988
portant création des Fonds Commun de Créances.
Cette technique innovante a bénéficié
d'un cadre réglementaire adéquat répondant aux
spécificités de l'environnement financier.
2-1- L'ENVIRONNEMENT JURIDIQUE
Le premier cadre réglementaire régissant la
titrisation à été mis en place en 1989 ensuit il à
été reformé en 1993 pour connaître divers
assouplissements aux contraintes et aux opportunités de l'environnement
économique français en matière de la titrisation.
2-1-1 - LE DISPOSITIF LEGISLATIF DE 1988
C'est la loi N°88-1201 du 23 Décembre 1988 portant
création des Fonds Commun de Créances (FCC) qui a posé les
fondements de la titrisation en France. Elle a été
complétée par un décret d'application du 9 Mars 1989. La
Commission des Opérations de Bourse (COB) a par ailleurs
accompagné ces dispositions par un règlement sur les
modalités d'agrément et de fonctionnement des fonds communs de
créances et de l'information public.
Ensuite, diverses précisions ont été
apportées émanant des organismes intéressés par la
mise en oeuvre concrète de l'opération, tels que le Comité
de réglementation bancaire, le conseil national de comptabilité,
le conseil des bourses de valeur et l'administration fiscale.
Les textes destinés à donner un cadre juridique
à la titrisation étaient, à l'origine très
complexes car il a fallu créer des instruments spécifiques. En
effet, il est apparu que le droit français n'était pas en mesure
d'intégrer ce procédé originaire des pays anglo-saxons.
De plus, la notion de trust n'étant pas
véritablement utilisée en France, le législateur a du
mettre sur pied un montage qui consiste en une cession de créances par
un établissement de crédit ou la caisse des dépôts
et consignations, a une entité, le fonds communs de créances, qui
finance leur acquisition par une émission de parts constituées
par des valeurs mobilières.
Malgré tout, la mise en place de cette
réglementation n'a pas eu pour conséquences un
développement significatif de la titrisation sur le marché
français : l'accès réduit à la titrisation, le
fait que le fonds commun de créances ne puisse plus acquérir de
créances après l'émission des parts et l'existence de
divers formalités furent considérés comme des obstacles au
développement des opération de titrisation. Une réforme
est alors intervenue pour tenter de corriger ces faiblesses.
2-1-2 - LA REFORME DE 1993
La loi N°93-06 du 4 Janvier 1993 a été
adoptée pour aménager le régime précédent,
différents textes sont venus cerner le dispositif réglementaire
de la titrisation et ont apporté des réponses à des
difficultés rencontrées par les initiateurs de la titrisation.
Tout d'abord, ils ont élargie le champ d'application
des fonds communs de créances (FCC) en indiquant que les créances
détenues par les entreprises d'assurance étaient également
concernées
Ensuite, le législateur a donné la
possibilité aux FCC d'acquérir de nouvelles créances
après l'émission des parts (opérations de rechargement du
fonds commun de créances).
D'autres modifications principalement techniques sont
intervenues : en supprimant l'obligation de garantie contre les risques de
défaillance des débiteurs cédés, tout en
élargissant les techniques de couverture de risque, et en laissant au
pouvoir réglementaire la détermination du montant des parts.
Ces nouveaux textes ont également simplifié
diverses procédures précédemment imposées,
notamment au moment de la constitution et de la liquidation du fonds.
2-2- L'ENVIRONNEMENT FINANCIER
L'environnement financier français a connu des
récentes mutations qui ont conduit le dispositif législatif et
réglementaire à s'adapter à la situation des agents
économiques, pour analyser ce nouveau cadre financier il distinguer les
moyens de financement mis a la disposition des établissements des
crédits, leur possibilités de refinancement et le cas du
marché hypothécaire.
2-2-1 - Les moyens de financement mis à LA
DISPOSITION DES ETABLISSEMENT DE credit
D'après le rapport du conseil national du crédit
et du titre de l'année 2001, les établissements de crédit
représentent 85% du financement des sociétés non
financière en 1981, ils en représentent 45% vingt ans
après. Cette diminution a transformé le rôle des banques
qui se sont devenus spécialiser en ingénierie financière
pour répondre mieux aux besoins des entreprises en matière
d'endettement. De simples intermédiaires, les établissements de
crédit sont devenus des prestataires de service financiers.
2-2-2 - LES POSSIBILITES DE REFINANCEMENT DES
ETABLISSEMENTS DE CREDIT :
En 1966, le système bancaire français a connu
des réformes qui ont conduit les banques à opérer elles
même la transformation d'une épargne liquide de court terme en
crédits à moyen et long terme.
Ainsi la technique de réescompte des créances
auprès des banques ; représente une solution efficace au
financement des crédits à moyen et long terme. Tan disque dans
les années 70 cette technique est de moins en moins utilisé.
Parallèlement, le reforme des marchés financiers
de 1984, a facilité le recoures aux marchés pour financier
l'économie, en élargissant les conditions d'offre et de la
demande de capitaux.
En effet les établissements de crédits ont la
possibilité de céder leurs créances aux fonds communs de
créances qui a pour objectif de placer sur le marché des parts
émis représentatives des créances et aussi de
remédier aux problèmes existants sur le marché
hypothécaire.
2-2-3 - LE MARCHE HYPOTHECAIRE
L'objectif de création du marché
hypothécaire était de résoudre les problèmes de
financement du logement et de canaliser l'épargne privée de moyen
terme vers les placements de long terme de l'immobilier.
Les établissements de crédit trouvaient dans
cette procédure une solution efficace de refinancement, des effets
représentatifs de créances étaient alors émis par
les banques et sont négociés sur le marché. La
création de ce marché a été innovante à
double titre :
· Le processus de désintermédiation
était né, le marché s'est substitué aux
établissements financiers. Ainsi, le financement des prêts
à la clientèle n'est plus assuré par le distributeur mais
directement par le marché des capitaux, c'est-à-dire par les
investisseurs : c'est la titrisation.
· Le mécanisme de la titrisation a vu le jour
dés que des blocs de titres sont vendus par les établissements
financiers aux investisseurs.
2-3-description de processus de titrisation en
France
2-3-1- description schématique
La titrisation se réalise en deux étapes.
Ø Une cession de créances par un
établissement de crédit à une entité juridique
distincte.
Ø Une émission par cette entité de titres
négociables représentatifs des créances.
Les textes relatifs à la titrisation qui viennent
d'être présentés ont instauré plusieurs instruments
pour mettre en oeuvre ce mécanisme. Le schéma ci dessous peut
donner une vision globale du montage retenu.
Schéma simplifié de la titrisation en
France
Structure ad hoc
(F.C.C, Trust)
Créances Parts
Emission de parts
Cession de créance
Cédant
Etab.crédit Sté assurance
Investisseurs
Emprunt
Emprunteurs
Source : Mémoire DEA, Mahmoud Lahiani p 12,
selon A.Douhane et M.Rocchi, Techniques d'ingénierie financière,
SEFI
2-3-2 - les acteurs de la titrisation
Le montage technique d'une titrisation est complexe et
fortement influencé par le contexte Légal et réglementaire
du pays ou il s'effectue. En effet la titrisation en France induit un certain
nombre d'acteurs qui remplissent divers fonction (transforment le prêts
en titres, s'occupent de leur mise sur le marché, gèrent le
paiement du coupons...)
§ le cédant qui est à l'origine de la
cession des actifs.
§ la société de gestion qui
représente le fonds vis-à-vis des tiers et qui défend les
intérêts des porteurs de parts.
§ le dépositaire qui contrôle les
décisions de la société de gestion.
§ le mandataire au recouvrement qui gère les
créances vis-à-vis des débiteurs.
§ l'arrangeur, représenté par une
équipe de spécialistes de l'ingénierie financière
qui structure le fonds en analysant l'actif en définissant le passif.
§ l'agence de notation qui note les parts émis au
passif du fonds.
CONLUSION
La titrisation constitue sans doute l'une des réussites
majeures du système financier Américain, tant par les volumes mis
en jeu que par l'ingénierie financière développée
à cet effet. Cette technique s'est instaurée en France dans une
logique de mutation financière et qui a pu acquérir un
réel développement suite à la définition d'un cadre
réglementaire adéquat.
En effet le montage d'une opération de titrisation fait
appel à un ensemble des organes nécessaire à la pratique
de cette technique.
Le chapitre suivant s'attaque maintenant à
l'étude des organes intervenants dans la mise en oeuvre d'une
opération de titrisation.
Chapitre2 :
LES ORGANES DE LA MISE EN OEUVRE DE LA
TITRISATION : CADRE REGLEMENTAIRE ET JURIDIQUE TUNISIEN.
Introduction
Afin de développer la procédure de la
titrisation en Tunisie le législateur a vu indispensable de créer
la loi du 24 juillet 2001 portant promulgation du code des organismes de
placement collectif. Cette loi a donnée naissance à la technique
de la titrisation en Tunisie et elle a crée un contexte
spécifique comprenant une institution originale, le fonds commun de
créances qui est le « pivot » de l'opération
de la titrisation. Deux personnes morales constituent le FCC (une
société de gestion, et une société
dépositaire), ainsi que d'autres acteurs qui contribuent à la
réalisation de l'opération de titrisation.
Ce chapitre sera détaillé en quatre
sections : la première s'intéresse à l'étude
du fonds communs de créances alors que la deuxième est
consacrée à la société de gestion. Tandis que la
société dépositaire du fonds fait l'objet de la
troisième section et finalement la quatrième section est
consacrée aux autres intervenants.
Section 1 :
Le fonds communs de créances (FCC)
1-1- Définition
Selon les dispositions de la loi N° 2001-83
relative aux OPCVM et portant création en son titre 2 du FCC est
promulguée le 24 juillet 2001, le législateur a donné la
définition suivante.
« Le FCC est une
copropriété ayant pour objet unique l'acquisition des
créances saines détenues par les banques ou d'autres organismes
prévus par décret, en vue d'émettre des parts
représentatives de ces créances»3(*).
Donc le FCC est une entité ad hoc qui intervient dans
une opération de titrisation son actif est composé de
créances acquises, et son passifs est composé de titres
émis en représentation de ses créances.
Dés le départ, et comme c'était
prévus par la loi il était envisagé de doter le FCC du
statut de copropriété. La réflexion a essentiellement
porté sur la question de savoir si la copropriété devait
ou non être doter de la personnalité morale.
« Le FCC n'a pas de personnalité
morale. Les dispositions du code du droit réel relatives à
l'indivision ainsi que les dispositions régissant les
sociétés en participation ne lui sont pas applicables4(*)».
Il s'agit de distinguer ici le FCC des autres entités
juridiques émettrices de parts négociables. Etant donné
qu'il représente une création juridique qualifiée
d'originale puisqu'il a la faculté d'émettre des valeurs
mobilières alors qu'il n'est qu'une copropriété
dépourvue de personnalité morale.
1-2- fonctionnement du FCC
En vertu de l'article 43 de la loi N° 2001-83 du 24
juillet 2001 «le FCC est constitué à l'initiative
conjointe du gestionnaire et du dépositaire
». Ainsi le FCC a pour objectif
exclusif d'acquérir des créances et d'émettre des parts
représentatives de ces créances. En effet, la
société de gestion assure la gestion quotidienne du fonds et
préside à son fonctionnement, elle le présente dans ses
rapports avec les tiers et elle est responsable de l'information des porteurs.
De plus, elle contrôle le recouvrement des créances. Alors que le
dépositaire s'encharge de la conservation des actifs du fonds et
s'assure de la régularité des décisions prises par la
société de gestion et comme son nom l'indique il est
dépositaire des créances acquises par le fond. L'acquisition de
ces créances s'effectue par la remise d'un bordereau par l'entreprise au
FCC, ce bordereau comporte les indications suivantes5(*) :
- La dénomination
« acte de cession de créances ».
- La mention que l'acte de cession soumis
aux dispositions du code des organismes des placements collectifs.
- La désignation du
cessionnaire.
- L'identification des créances
cédées par l'indication de leurs montants, des débiteurs
et de date d'échéance finale.
La cession prend effet entre les parties et devient opposable
aux tiers à compter de la date portée sur le bordereau. Lorsque
les créances sont garanties par des sûretés personnelles ou
réelles, la remise du bordereau entraîne de plein droit le
transfert de ces sûretés au FCC, et l'opposabilité de ce
transfert aux tiers, sans qu'il soit besoin d'autres formalités.
Dés la date de la cession, le fonds est
créancier des débiteurs cédés. Il est en droit
d'exiger le paiement des sommes dues par les débiteurs au titre des
créances cédées.
1-3- les parts émis par le FCC
D'après l'article 37 de la loi du 24 juillet
2001, les parts émis par le FCC sont des valeurs mobilières dont
le montant minimum est fixé par décret est qui sont émis
en une seule fois par le FCC lors de sa constitution.
Ces parts regroupent à la fois les
caractéristiques d'une action et d'une obligation :
D'une part, elles se rapprochent des actions dans la mesure
où leur titulaire supporte l'aléa de l'activité du
fonds.
D'autre part ces parts se rapprochent d'une obligation du fait
que leurs porteurs sont remboursés des sommes qu'ils auront mis à
la disposition du fonds et touchent des intérêts sur ses sommes.
Il est à dire à cette égard que les parts
émis part le FCC bénéficie à la fois des avantages
d'une action et d'une obligation.
SECTION2 :
LA SOCIETE DE GESTION
2-1- STATUT DE LA SOCIETE DE GESTION
Le FCC est crée et administré par une
société de gestion. Elle est dotée d'un statut particulier
compte tenu de son rôle dans le fonctionnement du fonds. En effet,
d'après la loi du 24 juillet 2001, l'article 44 indique que le
gestionnaire est une société anonyme qui a pour objet unique la
gestion du FCC.
La société de gestion doit présenter des
garanties suffisantes en ce qui concerne son organisation et ses moyens
financiers qui sont exigés par le conseil du marché financier
(CMF). En effet, «lors de sa constitution
la société de gestion doit se doter d'un capital qui ne doit pas
être inférieur à 100 Milles dinars et qu'elle doit
justifié à tout moment que son capital est au moins égal
à 0.5% de l'ensemble des actifs qu'elle gère. Cette proposition
n'est plus exigée lorsque le capital atteint 500 Milles dinars6(*)».
D'après son statut, on comprend bien que la
société de gestion joue un rôle primordial dans le
fonctionnement du FCC. En effet elle remplie différents rôles dans
la gestion et la représentation du fonds à l'égard des
tiers, ce qui constitue l'essentiel du développement suivant.
2-2- rôles de la société de gestion
La société de gestion assure différentes
missions. Elle conclut les contrats nécessaires à la vie du fonds
et veille à leur bonne exécution ainsi qu'à celle du
présent règlement intérieur du fonds, elle renouvelle
aussi ou résilie ces contrats dans le respect de la
réglementation en vigueur et des dispositions du présent
règlement intérieur du fonds.
Elle désigne le commissaire aux comptes du fonds,
pourvoit, le cas échéant ; au renouvellement de son mandat
ou à son remplacement.
Ainsi la société de gestion procède
à l'acquisition des créances en exerçant tous les droits
inhérents ou attachés à ces créances, elle calcul
les sommes dues aux porteurs de parts et on réalise la distribution.
Elle donne au dépositaire les instructions nécessaires au
paiement de toute somme due par le fonds conformément aux dispositions
au règlement intérieur et de la loi.
En plus de ces missions citées ci-dessus la
société de gestion établit l'ensemble des documents
nécessaires à l'information des porteurs des parts et des tiers,
en effet « elle dresse l'inventaire de
l'actif dans un délai de six semaines à compter de la fin de
chaque semestre de l'exercice 7(*)».
En fait la société de gestion accomplit de
nombreuses activités afin de faire fonctionner correctement le FCC pour
cela elle prend les mesures nécessaires ou opportunes en cas de faute du
recouvrement ou de son incapacité à exercer sa mission et met fin
si nécessaire à ses fonctions.
La société de gestion peut confier à un
tiers tout ou partie des missions qui lui appartient légalement ou
contractuellement mais reste néanmoins responsable, vis-à-vis des
porteurs de parts, de la bonne exécution de ces missions. Cependant, il
est important de signaler q'une partie de l'activité de l'administration
du FCC conduite par la société de gestion s'accomplie sous le
contrôle du conseil du marché financier (CMF).
Section3 :
la société dépositaire de
fonds
3-1-statut de depositaire
La société dépositaire du fonds
comme son nom l'indique elle est dépositaire des créances
acquises par le fonds ainsi que sa trésorerie. En effet l'article 44 de
la loi du 24 juillet 2001 énonce que le dépositaire des actifs
du FCC peut être une banque au sens de la loi relative aux
établissements de crédit ou l'une des personnes morales ayant
leur siège social en Tunisie et figurent sur une liste fixée par
arrêté du ministère de la finances
3-2- ROLE DE LA SOCIETE DEPOSITAIRE
Le dépositaire est généralement
un établissement de crédit qui assure la responsabilité de
la conservation des créances et de la trésorerie du fonds. En
effet la loi du 24 juillet 2001 prévoit que le dépositaire peut
être le cédant il s'assure de la régularité et de la
conformité des décisions que prend la société
gestion.
Cet établissement détient les bordereaux de
cession des créances et les actes relatifs aux sûretés dont
elles sont assorties. Il exécute les ordres de la société
de gestion concernant les achats et les ventes des titres dans le cadre de la
gestion de trésorerie du fonds.
A la demande de la société de gestion, le
dépositaire procède à l'ouverture dans ses livres, du
compte d'accueil ainsi que tout compte qui pourrait s'avérer
nécessaire au fonctionnement du fonds, pour chaque compte
espèces, un compte titres sera également ouvert au nom du fonds.
Le dépositaire est seul qui a l'habilité à faire
mouvementer les comptes du fonds, il vérifie qu'en aucun cas ces comptes
puissent devenir débiteurs. Le dépositaire reste responsable
vis-à-vis du fonds, de la restitution de l'ensemble des sommes et des
titres ainsi déposés au nom du fonds dans ses livres.
La société de gestion et le dépositaire
établissent ensemble les règles du fonctionnements du FCC. En
effet et en cas de dégradation de la notation financière des
engagements à court terme du dépositaire par l'agence de
notation, la société de gestion procédera dans les
meilleurs délais au remplacement du dépositaire par un
établissement de crédit disposant d'une meilleure notation.
SECTION4 :
LES AUTRES INTERVENATS DANS UNE OPERATION DE
TITRISATION
4-1-L'ETABLISSEMENT
CÉDANT
L'établissement cédant c'est en
général un établissement de crédit qui
détient les créances à céder au FCC. Cette cession
s'effectue par l'émission d'un bordereau qui entraîne le plein
droit de transfert des sûretés garantissant les créances.
Le débiteur est informé de cette cession par simple lettre et ne
peut en aucun cas s'y opposer.
4-2-l'arrangeur
L'arrangeur est représenté par une
équipe de spécialiste de l'ingénierie financière.
Il est responsable de l'analyse de l'actif et de la définition du passif
du fonds. En effet, l'arrangeur intervient en tant que prestataire de services
pour le compte de l'établissement de cédant, sans exercer de
responsabilité directe à l'égard des porteurs des parts.
C'est ainsi l'établissement est responsable des montages et de la
réalisation de toutes les étapes de l'opération de
titrisation.
4-3-le commissaire aux comptes
Le commissaire aux comptes est désigné par le
conseil d'administration ou par la directoire du gestionnaire ou du FCC qui est
tenu de « signaler aux
dirigeant du gestionnaire du FCC les irrégularités et
inexactitudes qu'il relève au cours de l'accomplissement de sa
mission8(*)».
Selon les dispositions de l'article 51 du code des organismes
de placement collectif, le commissaire aux comptes doit être
désigné parmi les experts comptables inscrits au tableau de
l'ordre des experts comptables en Tunisie pour une durée de trois
exercices indépendamment de leurs obligation légales, les
commissaires aux comptes des organismes de placement collectif sont
tenus :
De signaler immédiatement au conseil du marché
financier tout fait de nature à mettre en péril les
intérêts des organismes de placement collectif, des actionnaires
et des porteurs de parts.
De remettre au conseil du marché financier dans les six
mois qui suivent la clôture de chaque exercice, un rapport concernant le
contrôle effectué par eux.
D'adresser au CMF une copie de leur rapport destiné,
selon le cas, à l'assemblé général de l'organisme
de placement collectif qu'ils contrôlent ou à son gestionnaire.
4-4- les agences de notation
Les agences de notation jouent un rôle incontournable en
appréciant pour les investisseurs la qualité des parts mises en
circulation. Elles évaluent en fait le risque inhérent au montage
du FCC et le risque du portefeuille des créances qui ont
été cédés. De plus les agences de notation assurent
le suivi du niveau de sécurité qu'offrent les parts
émises, les conclusions de ce suivi doivent être rendus
publiques.
Les agences de notation les plus connues sont Standard and
poor's, et Moody's France qui peuvent accorder les notations
suivantes :
Standard and Poor's
|
Mood's France
|
Signification
|
AAA
|
Aaa
|
Excellente qualité : risque minimum.
|
AA
|
Aa
|
Très bonne qualité : risque faible.
|
A
|
A
|
Bonne qualité : caractéristique
favorable.
|
BBB
|
Baa
|
Qualité assez bonne.
|
BB
|
Ba
|
Qualité moyenne.
|
B
|
B
|
Faible qualité.
|
CCC
|
Caa
|
Vulnérable.
|
CC
|
Ca
|
Spéculatif.
|
C
|
C
|
Spéculatif.
|
----
|
D
|
En défaut.
|
Source : Mahmoud Lahiani, mémoire DEA, 2004, p
12
4-5- les organismes de surveillance
4-5-1- le conseil du marche financier (cmf)
C'est un organisme public doté de la
personnalité morale civile et d'une autonomie financière
chargé de la régulation du marché financier. En effet la
constitution du FCC ou sa liquidation anticipée est soumise à un
agrément délivré par le CMF. Ainsi au cours de la vie du
fonds, le rapport annuel d'activité ainsi que d'autres documents
d'information publié par le fonds, doit être transmis au CMF.
4-5-2- LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE (BCT)
La BCT est constituée préalablement à
l'octroi de l'agrément par le CMF. Toutes les informations
publiées par le FCC sont adressées à la BCT ainsi que
toutes les données nécessaires à l'élaboration des
statistiques monétaires.
4-6-description schématique des acteurs de la
titrisation
Les différents intervenants cités
précédemment sont intereliés comme le montre le
schéma ci-dessous.
Les acteurs de la titrisation
Effectue les paiements aux détenteurs de parts
Ordonne les paiements
Achète
les parts
Fournit des garanties
Contrôle
Verse le résultat de la titrisation
Cède les créances
Contrôle
de créances
Vend
les parts
Recherche les opportunités de rehaussement
Fournit les conditions de notations
Demande un avis de notation
Echange d'information
Proposition d'une structure
Eventuellement fait un appel d'offre
ARRANGEUR
Société de gestion
FCC
Dépositaire
Agent payeur
INVESTISSEURS
Agence de notation
Société de rehaussement de crédit
Autorité de surveillance
C
E
D
A
N
T
Source : www.eurotitrisation .com, selon
François Leroux ; note pédagogique MIC n° 16 P
7
Conclusion
Pour réussir le montage d'une opération de
titrisation, différents acteurs et organismes doivent intervenir dont
leurs fonctions sont liées les unes aux autres tout en respectant
plusieurs normes et réglementations .En effet, le FCC qui constitue le
dynamo d'une opération de titrisation réagit avec les
établissements gestionnaires et dépositaires .Ces derniers sont
le centre nerveux du système de titrisation. Ils ont la charge de garder
les créances acquises par le fonds et d'assurer la gestion des
actifs.
Comme elle nécessite différents acteurs pour sa
réalisation, l'opération de titrisation exige un mécanisme
bien identifié, ce mécanisme fait l'objet du chapitre suivant.
Chapitre3 :
MECANISME DE LA TITRISATION
Introduction
La titrisation constitut une des formes de financement des
crédits les plus évolués de la finance
moderne .Ainsi, la réussite d'un montage d'une opération de
titrisation est conditionnée par la mise en place d'un mécanisme
qui permet de distinguer entre les différentes étapes de
transfert des créances.Toutefois, la réalisation d'une telle
opération même si elle comporte de nombreux avantages pour les
différentes parties concernées, elle a des limites à
signaler.
SECTION1 :
Processus de titrisation
1-1-Selection d'un portefeuille de créance
Il s'agit de constituer un portefeuille de créances
homogènes destiné à être titrisé.Et avec
l'absence d'une définition réglementaire de
l'homogénéité il est convenu de titriser les
crédits accordés pour des motifs identiques et des crédits
ayant les mêmes types de bénéficiaires. L'activité
bancaire retient double critères
d'homogénéité : la nature du bien financé et
celle de l'emprunteur.
L'établissement cédant réalise une
analyse bilancielle et procède à la sélection de
créances à partir de données moyennes (coupons moyen
pondéré, durée résiduelle moyenne
pondérée, encours moyen)
Une fois le type de créance déterminé,
la phase de sélection se poursuit par la réalisation de tris sur
le portefeuille en fonction des critères suivants :
ù Critères de conformité à la
loi : durée, créances saines ...
ù Critères liés au montage : mode de
gestion des créances.
ù Critères liés à la
qualité des créances : faible dispersion des coupons, faible
dispersion des maturités
En effet, la pratique a montré que le choix initial du
portefeuille de créances est un élément très
important dans une opération de titrisation car il détermine en
quelque sorte sa réussite.
1-2-Modélisation de la stucture
La modélisation de la structure consiste à
lancer le FCC : c'est l'étape la plus importante dans une
opération de titrisation.
Le FCC opère une transformation des flux et des risques
entre l'actif qui se compose de créances et le passif qui se compose de
titres.
Les transformations réalisables à
l'intérieur du FCC utilisent cinq principaux vecteurs :
Le transfert
Consiste à transmettre les flux des créances aux
souscripteurs sans entreprendre aucune modification des caractéristiques
de ces flux
Le découpage séquentiel
Il s'agit de distribuer aux porteurs des parts les flux des
créances en les répartissant sur plusieurs tranches dont les
maturités se succèdent.
L'échange
Après avoir modifier la nature des taux
d'intérêts par l'établissement d'un swap de taux, les flux
de créances sont distribués aux porteurs des parts (le swap
permet de transformer un taux fixe en taux variable et inversement).
Le démembrement
C'est la distribution des flux de créances aux porteurs
sur au moins deux tranches de même échéance, donnant
chacune le droit à différentes proportions de capital et
intérêts.
Le changement de
périodicité
C'est le fait de distribuer aux porteurs des parts les flux
de créances après modification du mode d'amortissement du capital
et ou la fréquence de distribution des coupons.
1-3-Négociation avec les agences de notation
Dès l'origine la notation et la titrisation ont
été liées par les autorités publiques qui
prévoient l'obligation de notation pour tout titre émis par un
FCC .Cette notation constitut une estimation de l'espérance de la perte
de ce titre. Pour les titres à long terme, la notation regroupe à
la fois la probabilité de défaut et la
sévérité de perte dans le cas d'une défaillance.
Tandis que pour les opérations de court terme seul la probabilité
de défaillance est prise en compte dans la notation.
La notation constitue pour l'investisseur un outil objectif et
simple pour déterminer si le titre proposé correspond à sa
politique de crédit. Ainsi, les listes d'achat sont
généralement élaborées suivant des niveaux de
notation prédéterminée.
La notation est aussi l'un des outils essentiel pour
déterminer le prix d'émissions d'une opération de
titrisation, si la note ne correspond en aucun cas à une opinion sur le
rendement d'un titre, on constate toutefois que plus la note est faible, plus
la prime de risque demandée par les investisseurs est
élevé.
Néanmoins, la note n'est pas nécessairement le
seul facteur qui a un impact sur la valeur de marché d'un titre.
En effet, la notation ne s'attache qu'au risque de
crédit et ne prend pas compte d'autres éléments de risque
potentiel du titre, par exemple le risque de réinvestissement en cas de
remboursement anticipé, risque de gestion ...
Noter un FCC revient à déterminer le niveau du
risque final des parts émises par ce fonds et à apprécier
si sa structure est à même de respecter ses engagements de
paiement en fonction de son calendrier contractuel. Il s'agit donc, au regard
de l'estimation du risque de défaut, d'identifier le montant des
garanties à lui faire correspondre.
1-4-Négociation avec les rehausseurs de
crédit
Le rehaussement de crédits dans une opération de
titrisation consiste à fournir une protection aux investisseurs contre
les pertes probables résultant de défaut de débiteur.
En effet, le succès d'un financement structuré
est conditionné par la qualité de la garantie du montage ou le
rehaussement de crédit.
Une garantie peut être tenue aux yeux des agences de
notation, ou trop coûteux pour le cédant ; c'est pourquoi les
modes de garanties sont variés.
La lettre de crédit
C'est la technique de garantie la plus ancienne et la plus
connue où l'établissement cédant qui possède une
bonne notation peut faire bénéficier le FCC de cette notation par
cet engagement de caution en sa faveur.
L'assurance
Ce mécanisme consiste à faire prendre en charge
par une compagnie extérieure tout ou partie du risque de
défaillance des débiteurs.
Le surdimensionnement : (the over
collateralisation)
Cette technique est rarement utilisée en Tunisie
étant donné qu'elle est la plus coûteuse. Le FCC
émet un montant de titres inférieur au volume des créances
détenues .Celle ci génèrent donc un surplus de
paiement qui couvre les éventuels défauts.
La subordination
Ce type de garantie consiste à découper les
parts émises en deux tranches : une ordinaire et une
subordonné, pour couvrir les investisseurs contre le risque de
remboursement anticipés .Cette forme de garantie est la forme la
plus complexe.
1-5-Validation avec les autorités
Certains aspects de la constitution et du fonctionnement du
FCC sont obligatoirement contrôlés par les autorités
publiques. Ces dernières doivent ainsi donner leurs agréments
à la société de gestion sur laquelle repose une obligation
d'information du CMF pendant le fonctionnement du fonds.
Par cet agrément, les autorités publiques
s'assurent de la fiabilité de la société de gestion, et
plus particulièrement, il apprécie tous les
éléments du dossier en vue d'assurer la sécurité
des opérations réalisées. Il tentera ainsi
d'évaluer le dispositif financier qui va se mettre en place.
De plus, il va suivre l'évolution et le fonctionnement
du fonds, toujours à travers l'action de la société de
gestion.
Section 2 :
Intérêts et risques de la
titrisation :
2-1-Intérêts de la titrisation pour les
acteurs économiques
2-1-1- De point de vue des investisseurs
La titrisation présente le double avantage pour
l'investisseur .Elle lui permet un rendement plus élevé au
regard du risque, et une diversification des signatures sur lequel il
intervient.
En effet, la titrisation présente un bon placement pour
les investisseurs étant donné que l'acquisition des parts de FCC
est un placement à revenu fixe à un taux supérieur
à celui des obligations pour rémunérer les risques de taux
de défaillance et du remboursement anticipé qu'il prend à
son compte.
Le FCC sera géré par une société
de gestion. Gérer une telle entreprise nécessite l'obtention
d'informations périodiques sous le contrôle des commissaires de
comptes.
Ainsi, qu'un organisme financier interviendra pour garantir la
souscription des parts à l'émission. Après
l'émission des parts les fonds seront déposés dans un
établissement de crédit qui détiendra les créances
et gèrera la trésorerie du fonds.
En raison de ces dispositions, les établissements
financiers seront amenés à mieux sélectionner leurs
crédits et à informer les investisseurs de la qualité de
leurs emprunteurs.
La titrisation obligera les établissements à
renoncer à une certaine confidentialité de leurs informations et
leurs critères de prêts.
Ce passage à une information publique ne peut que
favoriser les investisseurs.
2.1.2- De point de vue le cédant
La titrisation présente de nombreux avantages pour
l'établissement cédant.
2.1.2.1 La titrisation comme facteur d'amélioration
de la rentabilité des fonds propres
La titrisation est un outil de gestion de ratio de
solvabilité qui permet d'améliorer ce dernier en diminuant les
engagements et en libérant les fonds propres pour de nouvelles
activités.
En effet, et pour des raisons de sécurités des
dépôts il est obligatoire pour les établissements de
crédits qu'un certains pourcentages de leurs engagements puisse
être couvert par leurs fonds propres.
La titrisation permet de diminuer le besoin en fonds propres
et d'améliorer la rentabilité.
2.1.2.2 La titrisation comme instrument de financement et
de liquidité
La titrisation permet d'améliorer la liquidité.
De fait de pouvoir sortir de l'actif d'un bilan et transformer en
liquidité, des créances qui n'ont pas vocation à
être négociable sur un marché secondaire. Elle permet aussi
d'améliorer la situation de liquidité de l'établissement
cédant.
La titrisation offre aux établissements de
crédits l'avantage de diversifier leurs sources de refinancement qui
étaient limité au marché interbancaire et au marché
obligataire, en accédant au marché sous une autre signature que
la sienne.
Les fonds de titrisation dont la note est
généralement bonne constituent des supports de financement
attractifs pour différent type d'investisseurs. Dans ces conditions, la
titrisation des créances peut constituer pour l'établissement qui
ne bénéficie pas d'une bonne notation une source de financement
particulièrement apprécie.
Ainsi, la titrisation améliore la situation de
liquidité de l'établissement cédant puisque le financement
des crédits n'est plus assuré par la banque mais par les
investisseurs qui ont acheté des parts de FCC. Elle constitue donc une
diversification des sources de financements.
2-1-3 - De point de vue de l'ensemble des
marchés
La titrisation est un moyen de détourner les
restrictions de crédits.En effet, les ratios de fonds propres
imposés aux institutions financières sont un instrument pour
contrôler le montant des crédits accordés.
En effet, elle représente un moyen de substitution
entre marché. Ainsi, en augmentant la part des titres fondés sur
des créances dans les portefeuilles des investisseurs impliquent
clairement la diminution de la proportion d'autres catégories des
titres.
La titrisation présente aussi une source de
sécurité du système financier. Etant donné
qu'à priori il y a un risque compte à la qualité des
créances sélectionnés par les banques.
Grâce à la titrisation, les banques se
défaussent en parties du risque des crédits qu'elles accordent
.Le marché exigera une rémunération pour ce risque, et
seules qui sont capables de le gérer et de l'évaluer
convenablement accepteront de le prendre.
Notons également que les conditions
réglementaires du type ratio Cook sont plus efficaces dans un contexte
de titrisation. En effet, en augmentant le coût de refinancement des
banques, la contrainte de ce ratio pénalise essentiellement les banques
qui ne peuvent pas titriser facilement c'est-à-dire celles dont le
portefeuille de crédits est de mauvaise qualité.Ces
dernières sont incitées à améliorer la
qualité de leur sélection sous peine de pouvoir augmenter leur
taux et de perdre ainsi des parts de marché.
La titrisation permet ainsi de favoriser les banques les plus
efficaces et d'abaisser le risque.
2-2-Risque d'une opération de titrisation
Une opération de titrisation peut avoir
différentes sortes de risques.
2-2-1- Risque de remboursement anticipé
Ce risque est le premier à avoir été
identifier dès que l'on a mis en place des Mortgage backed securites
(MBS). Les profils de remboursement des titres qui sont cédés au
FCC peuvent êtres fortement affectés par des décisions des
débiteurs qui choisissent de rembourser leurs dettes avant
l'échéance. Cette éventualité a toujours
posé un problème pour les sociétés
spécialisées dans la détention de créances
hypothécaires. Mais elle est également présente pour tout
détenteur de créances de toute nature comportant une classe de
remboursement par anticipation. Le risque augmente bien sur lorsque les
émetteurs de titres à revenu fixe réalisent dans un
contexte de baisse de taux d'intérêt, qu'ils ont avantage à
rembourser certains titres de dettes passés pour les remplacer par des
titres nouveaux émis à des conditions plus favorables.
2-2-2- Le risque de défaillance des
débiteurs
Les titres cédés dans l'opération de
titrisation sont soumis au risque de défaillance. Le taux de
défaillance ou une estimation de la probabilité de
défaillance dépendent bien sûr de la nature des
créances qui sont titrisés. Il s'agit d'un risque
intrinsèque que l'on peut assimiler à un risque de crédit,
mais c'est aussi un risque lié aux conditions changeantes du
marché.
2-2-3 -Risque de perturbation des flux financiers
Il peut exister un manque de synchronisation entre les flux
attendus par les détenteurs de parts et les paiements réellement
effectués par le FCC. Ces perturbations peuvent êtres
engendrées par des retards de paiement des remboursements
anticipés ou des problèmes d'erreurs ou des difficultés
techniques lors des paiements.
2-2-4-Risque de défaillance des intervenants
Comme déjà cité, plusieurs entités
sont parties prenantes à une opération de titrisation. Le risque
existe toujours que l'une de ces parties fasse défaut.
Certains commentateurs passent par ailleurs que ce risque est
accentué dans la mesure où une même entité peut
jouer plusieurs rôles dans la structure de titrisation.
2-2- 5-Risque de détérioration de la
notation
Au cours de la vie du FCC il peut arriver que la notation
effectuée par les agences spécialisées soit revue à
la baisse. Cette éventualité est néanmoins assez faible
à cause de l'existence de technique de réduction du risque.
2-2-6-Le risque réglementaire et changement des
normes comptables
D'un pays à l'autre la réglementation sur la
titrisation n'est pas la même.
Les marchés se sont développés au rythme
de la déréglementation. Cependant, marchés ne sont pas
à l'abri de retour à des conditions plus restrictives en
particulier si l'on venait à s'inquiéter de la fragilisation que
représente, pour certains , le transfert de risque habituellement
supportés par des établissements de crédits .
De la même façon le marché de la
titrisation pourrait être affecté par des changements
apportés aux normes comptables retenues pour ces transactions.
Conclusion
La titrisation est une technique financière que sa mise
en oeuvre nécessite l'introduction d'un mécanisme qui permet de
dissocier entre les différentes étapes d'une opération de
crédit.
Malgré les avantages qu'elle procure aux
différents établissements intéressés, cette
pratique présente de nombreuses limites.
Chapitre4 :
la titrisation en tunisie
Introduction
Le recours à la titrisation peut paraître
opportun pour la banque qui croit dans l'intérêt
stratégique de cette technique. La mise en place et le maintien d'un
programme efficace de titrisation passe par la prise en conscience que cette
innovation financière constitue un axe stratégique de
l'établissement de crédit.
L'étude d'un cas tunisien peut servir d'illustration
à cet effet. Il s'agit de la titrisation des créances de la
Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) qui a lancé
récemment avec succès la première opération de
titrisation.
section1 :
application de la titrisation en Tunisie
La titrisation a fait son apparition dans le paysage financier
tunisien avec la loi N° 2001-83 du 24 juillet 2001 portant promulgation
du code des organismes de placement collectif.
Cette étude, s'intéresse à l'adoption
de cette technique par la BIAT qui est la première banque en Tunisie qui
vient de réaliser la première opération de titrisation.
Une présentation de cette banque fait l'objet de
l'annexe n° 1.
1-1-ORGANISMES INTERVENANTS DANS L'OPERATION DE
TITRISATION
Pour réaliser sa première opération de
titrisation la BIAT fait intervenir les
acteurs suivants:
FCC
|
: FCC BIAT-CREDIMMO1
|
Société de gestion
|
: TUNISIE TITRISATION
|
Dépositaire
|
: BIAT
|
Cédant
|
: BIAT
|
Arrangeur
|
: MAGHREB TITRISATION
|
Agence de notation
|
: MOODY'S FRANCE SAS
|
Commissaires aux comptes
|
: Mrs MAHMOUD ZAHAF
|
1-2-DESCRIPTION DES PARTS EMIS PAR LE FCC BIAT-CREDIMMO
1
En présentation des actifs qui lui sont
cédé, le fonds émet à la date de cession, en une
seule fois et sous réserve qu'elles soient intégralement
libérées, des parts réparties en quatre catégories
distinctes :
Les parts P1
Les parts P2
Les parts S
Les parts Résiduelle
@ Les parts P1 et P2 sont des parts ordinaires et font l'objet
d'un placement public. Elles sont destinées aux investisseurs
institutionnels et organismes de placement collectif en valeurs
mobilières
@ Les parts S sont des parts
spécifiques au sens de l'article 35 du code des organismes de placement
collectif en valeurs mobilières. Elles sont destinées à
des investisseurs institutionnels.
@ La part résiduelle est une part spécifique au
sens de l'article 35 du code des organismes de placement collectif et est
souscrite par le cédant. elle est amortie après amortissement
complet des parts prioritaires et des parts S.
Le montant nominal initial de la part résiduelle est au
minimum de 1.500.000 TND et sera fixé à la date de constitution
du fonds comme la différence positive entre le montant des
créances à cette date et la somme du nominal des parts
prioritaires et des parts S. Le montant total de l'émission des parts
prioritaires et des parts S s'élève à 48.500,000 TND,
étant précisé que le montant total de l'émission
des parts y compris la part résiduelle est au moins égal à
50 000 000,00.
Les principales caractéristiques de ses parts figurent
dans l'annexe n° 2
Section 2:
simulation d'une opération de titrisation
L'objet de cette section est de déterminer l'impact de
la titrisation sur la performance financière de la BIAT.
Dans ce cadre , une étude sur la situation
financière de la BIAT va être élaboré à
travers l'analyse des états financiers arrêtées au
30/06/2005 et 30/06/2006.
En effet, l'utilisation de la méthode des ratios
financiers s'avère nécessaire.Cette méthode consiste
à mettre en rapport les données comptables les plus
significatives et ensuite en dégager des conclusions après
interprétation des résultats obtenus.
Cette section offre aussi une étude
d'événement qui vise à analyser l'évolution des
cours boursier BIAT avant et après l'opération de
titrisation.
Le but de cette analyse est de détecter l'effet de la
titrisation sur la valeur marchande des actions de cette banque.
2-1-Analyse par les ratios
2-1-1- Les ratios à utiliser dans
l'analyse
Il s'agit d'utiliser des ratios sur lesquels une
opération de titrisation pourra avoir des répercutions
remarquables.
2.1.1.1 Données de l'étude :
Cette présente étude, se base sur des
informations tirées des bilans et de l'état de résultat de
la BIAT.9(*)
Une analyse par les ratios prudentiels est faite en premier
lieu et une analyse par les ratios de rentabilités sera faite en second
lieu.
2.1.1.2 Les ratios prudentiels :
-Ratio de la situation clientèle
R1
Crédits à court terme
Dépôts à court terme
R1=
Selon Cersoli Michelle (1992) ce ratio permet de
dégager dans quelles mesures les dépôts collectés
couvrent les crédits accordés et il reflète aussi
l'effort de la banque à transformer les dépôts en
crédits afin de rentabiliser ses capitaux propres.
Hypothèse H1 :
Le ratio de la situation clientèle va augmenter du
à l'effet de la titrisation.
Justification :
La titrisation permet à la banque d'accroître sa
liquidité, donc d'accorder plus de crédits.
Application :
Avant la titrisation
R1=85,3%
Après la titrisation
R'1=76%
85,3%> 76%
H
n'est pas vérifié
Interprétation :
Plus que ce ratio est plus proche de 1, plus la banque est
performante étant donnée qu'elle transforme plus de
dépôts en crédits.
Avant la titrisation, le BIAT transforme 85,3% de ses
dépôts en crédits .alors qu'après la titrisation
elle ne transforme que de ses dépôts.
Comme beaucoup d'informations concernant la BIAT sont
indisponible est difficile d'obtenir, la diminution de R1 peut être
interpréter comme suit :( en se referant a un raisonnement
théorique).
La baisse de R1 peut être dû : soit la
diminution de nominateur (crédits) ou de dénominateur
(dépôts) du ratio.
Prenons le premier cas (baisse de crédits).Cette baisse
peut être dû a une politique restrictive et sélective de la
BIAT en matière de crédits, qui peut être manifester par
une augmentation du taux d'intérêt.
-Ratio de la situation de trésorerie
R2
Selon Cersoli Michelle (1992), le ratio de la situation de la
trésorerie indique la liquidité disponible chez une banque .Plus
que ce ratio est élevé plus il est considère comme un
atout pour l'établissement. Mais une trésorerie excessive peut
refléter un mauvais signe de gestion des excédents de
trésorerie.
R
= opération de trésorerie + opération
interbancaire actifs
Total
actif
Hypothèse H2 :
Après la titrisation, R2 va augmenter.
Justification :
La titrisation est un mécanisme qui permet
d'améliorer la liquidité étant donné qu'elle permet
de transformer les créances illiquides en titres négociables et
liquides.
Application :
Avant la titrisation
R2=11,9%
Après la titrisation
R'2=18,13%
11,9%<18,13%
H2 est vérifiée
Interprétation :
Après la titrisation la liquidité de la BIAT est
passée de 11,9% à 18,13%
- Ratio de solvabilité : ratio Cooke
R3 :
D'après le circulaire de la BCT n 99_04 du 19 Mars
1999, le règlement de la BCT a fixé une limite minimale de ce
ratio de 8%,ce qui veut dire que les fonds propres nets de la banque doivent au
moins couvrir 8% des actifs classés.
Selon Sylvie de Coussergues (2000), l'ensemble des
éléments d'actifs affectés d'un coefficient de
pondération variable selon le risque de crédit dont ils sont
assortis.
Ces coefficients de pondérations varient de 0 à
100% avec :
- 0% pour les créances sur l'Etat
- 20% pour les créances sur les banques ou les
collectivités locales d'Etat
- 50% pour les créances hypothécaires
- 100% pour toutes les autres créances
En Tunisie on applique ces mêmes coefficients.
Fonds propres nets
Actifs total pondéré
R3=
Hypothèse H3 :
La titrisation permet à R3 de respecter ou d'être
supérieur à 8%.
(8% norme fixée par la BCT)
Justification :
La titrisation accorde à la BIAT l'avantage d'avoir une
bonne liquidité ce qui lui permet d'être plus solvable et plus
capable d'honorer ses engagements.
Application :
Avant la titrisation :
- Créances sur l'Etat = caisse et avoirs
auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) Centre de Chèques
Postaux (CCP) et Trésorerie Générale de Tunisie (TGT).
-Créances sur les banques ou les collectivités
locales d'Etat = créances sur les établissements bancaires et
financières.
-Créances hypothécaires = portefeuille titre
commerciale + portefeuille titres d'investissement.
-Les autres créances= créances sur la
clientèle.
R3= 10,51%
Après la
titrisation
R'3= 9,94%
H3 est vérifié
Interprétation :
Le ratio de solvabilité de la BIAT a connu une
diminution après la titrisation mais tout en restant supérieur
à 8%. Ce qui implique que la BIAT est solvable. Mais cette diminution
peut être expliqué par le fait que d'autres facteurs que la
titrisation peuvent influencer ce ratio.
2.1.1.3 Les ratios de rentabilités :
-Ratio de rentabilité financière ROE
(return on equity) R4
Résultat net
Fond propre
R4=
Selon Pierre Charles pupion (1999), ce ratio met en rapport le
résultat net avec les fonds propres. Il constitue pour l'actionnaire un
indicateur de son investissement dans la banque.
Hypothèse H4 :
La titrisation va engendrer un accroissement de ce ratio.
Justification :
Comme elle est un facteur d'amélioration de la
rentabilité, la titrisation fournit plus de liquidité ce qui
permet de diminuer les besoins en fonds propres.Ces derniers sont
libérés pour des nouvelles activités d'où
l'amélioration de la rentabilité.
Application :
Avant la titrisation
R4=3,5%
Après la titrisation
R'4=3,82%
3,5%<3,82%
H4 est vérifié.
Interprétation :
La rentabilité financière de la BIAT a augmenter
de 0, 32% du à l'effet de la titrisation.
-Ratio de rendement ROA (return on asset)
R5
Selon Pierre Charles Pupion,(1992) le ratio de rendement peut
être calculé par le rapport entre le résultat net et le
total du bilan.
Il exprime le rendement des actifs constitués par la
banque .Il est considéré comme le ratio le plus utilisé
pour évaluer les performances d'un établissement de
crédit.
Résultat net
Total bilan
R5=
Hypothèse H5 :
-Le ratio de rendement va s'améliorer.
Justification :
La titrisation permet à la BIAT d'accroître le
rendement de ses actifs, d'où le résultat net va augmenter
puisque les créances titrisés génèrent de la
liquidité tout en évitant le risque de défaut de
paiement.
Application :
Avant la titrisation
R5=0,28%
Après la titrisation
R'5=0,27%
0,27%<0,28%
H5 n'est pas vérifié.
Interprétation :
Le ratio de rendement a connu une légère
dégradation de 0,01%. Cette variation n'est pas donc très
significatif.La constatation avancée ne peut pas être très
ferme.Ajouter que cette diminution du rendement des actifs de la BIAT peut
être dû au fait que la titrisation peut générer des
coûts et des frais qui affaiblissent ce rendement.
2.1.1.4 Produit net bancaire (PNB) :
Le PNB est calculé par la différence entre les
produits et les charges bancaires, il exprime la contribution des banques
à l'augmentation de la richesse nationale.
Hypothèse H6 :
La titrisation entraîne une amélioration du
PNB.
Justification :
Le PNB constitut un facteur déterminant de la
rentabilité qui dépend fortement du niveau
d'intérêt. Étant donné que la titrisation peut
générer des frais payé par le détenteur des titres
titrisé au profit de la banque, les produits de la BIAT vont
augmenté plus proportionnellement que les charges d'où
l'augmentation du PNB.
Application :
La consultation des états de résultats de la
BIAT a montré que :
PNB enregistré en 2005 = 84936147.462
PNB enregistré en2006 =
103853103.878
Interprétation :
Le PNB a enregistré une évolution de 18916956,35
TND soit 10,02%.
Tableau récapitulatif
|
R1
|
R2
|
R3
|
R4
|
R5
|
PNB
|
Avant la titrisation
|
85.3%
|
11.9%
|
10.51%
|
3.5%
|
0.28%
|
84936147.462
|
Après la titrisation
|
76%
|
18.13%
|
9.94%
|
3.82%
|
0.27%
|
103853103.878
|
Conclusion :
L'analyse par la méthode des ratios a montré une
divergence dans les résultats obtenus. En effet, la titrisation a un
effet positif sur certains ratios qui sont améliorés alors que
d'autres sont diminués. Pour mieux avancer dans l'analyse de l'impact de
la titrisation sur la performance financière de la BIAT il
s'avère nécessaire le recours à une observation des cours
boursiers.
2-2-Analyse des cours boursiers
Pour établir une analyse d'évolution des cours
boursiers de la BIAT, il est nécessaire de faire recours au rapport
publié par la BVMT.
Cette analyse porte sur la période allant de 16 au 26
Mai 2006 en se référant au cours de clôture, ce choix peut
être expliquer par le fait que seules les cours de clôtures
reflètent toutes les informations de ce jour qui affectent le cours de
ce même jour.
Hypothèse :
Après la titrisation les cours boursiers de la BIAT
vont augmenter.
Justification :
Dû à l'effet des avantages de la titrisation, les
cours boursiers de la BIAT vont être influencer et donc vont
s'améliorer.
Les donnés trouvés pour le mois de Mai 2006
peuvent être présenté comme suit
Date
|
16/05
|
17/05
|
18/05
|
19/05
|
21/05
|
22/05
|
23/05
|
25/05
|
26/05
|
Cours de clôture
|
42.500
|
42.460
|
41.800
|
41.400
|
41.400
|
41.380
|
41.000
|
42.500
|
42.500
|
Représentation graphique :
Interprétation :
Cette analyse va porter sur deux phases.
La première phase : s'étale sur un
intervalle allant de 16-05-2006 au 23-05-2006 dont l'allure de la courbe est
descendante.
Ø la deuxième phase : commence du
23-05-2006 jusqu'au 26-05-2006 dont l'allure de la courbe est ascendante.
L'observation du premier intervalle fait apparaître la
dévalorisation des cours des titres de la BIAT avec une stagnation sur
les deux jours 19 et 21 Mai pour continuer à baisser durant les deux
jours suivants.
Si un effet de neutralisation de tous facteurs qui peut
influencer l'évolution des cours boursiers est pris en compte,et si
cette évolution des cours est expliqué seulement par l'effet de
la titrisation la baisse des cours peut être expliqué par le fait
que les investisseurs ont interprété négativement
l'information du lancement de l'opération de titrisation, et que les
investisseurs ont eu un manque de confiance vis-à-vis les titres BIAT,
ce qui a provoqué une diminution de la demande des titres par rapport
à l'offre et donc une diminution des cours.
Après le 23-05-2006, les cours boursiers commencent
à augmenter jusqu'à ce qu'ils retrouvent leurs valeurs initiales
ce ci peut être dû à la familiarisation des investisseurs
avec l'information concernant la titrisation.
Les investisseurs connaissent que les titres BIAT sont
diminués et qu'ils vont se rattraper pour atteindre leurs valeurs
initiales. Ils vont se précipiter pour acquérir les titres BIAT
d'où l'augmentation de la demande par rapport à l'offre donc le
cour boursier des titres BIAT va augmenter.
Conclusion :
En guise de conclusion de cette analyse, il
s'avère que la titrisation est une technique, à une grande
mesure, très bénéfique pour les établissements de
crédits. Cela se manifeste à travers l'augmentation de la plupart
des ratios calculés.
Toutefois les résultats trouvés aurait
été plus meilleure et plus précis s'il est possible de
disposer de plus d'informations pertinentes et si l'étude du technique
de la titrisation aurait été fait sur un intervalle de temps plus
long, ajouté aussi que si cette technique n'était pas
limité uniquement à la BIAT et que d'autres banques l'adopte
pour qu'il est possible de mieux l'étudier et faire des
comparaisons.
Conclusion générale
Après avoir exposé la technique de titrisation
aux Etats-Unis et en France et la perspective de son application en Tunisie.
Il est possible de déduire l'importance de
cette technique financière pour les banques particulièrement et
pour l'économie Tunisienne.
En général, son application en Tunisie
s'avère donc très utile comme un facteur déterminant en
matière de dynamisme du marché financier qui assure la
prospérité de l'économie et par conséquent le
développement du pays.
Porteuse de potentielle de mutation, la titrisation pourrait
changer en profondeur tous les aspects de la gestion bancaire qui permet aux
banques de révéler les défis qui s'imposent à la
finance moderne.
Seulement une étude statistique plus
détaillée porte sur les effets de la titrisation sur le
système bancaire Tunisien que ce soit sur le plan macroéconomique
ou microéconomique. Cette étude permettrait de cerner l'impact de
la titrisation bancaire en Tunisie, pays en voie de développement, dont
le système financier n'a fait que commencer à s'adapter aux
mutations qui touchent les marchés de capitaux internationaux.
La principale interrogation qu'on peut se poser donc dans une
situation comme la notre concerne le degré de comptabilité de
l'adoption de la technique de titrisation dans l'économie Tunisienne.
On peut se demander dans quelle mesure une
généralisation de cette technique financière peut servir
pour d'autres institutions financières et catégories
d'entreprises notamment celles non bancaires afin de multiplier les chances de
refinancements à des conditions de marché que l'analyse de leur
propre risque de crédits ne leur permettrait pas.
Bibliographie
Ouvrage :
- Joel Bessis (1995) ;gestion des risques et gestion d'actif
et passif des banques.
-Sylvie de coussergue (2000) gestion de la banque.
-Cersoli Michel ; la titrisation et gestion
financière de la banque.
-Antoine Frachot et Christian Gourieroux( );
titrisation et remboursements anticipés.
-Pierre Charles Pupion (1999) ; économie et gestion
bancaire
-Flaven Bernard ( 1997) utilisé d'avantage la
titrisation.
-Harold Rose (2003) ; « la
titrisation : un concept porteur de valeur », les Echos - l'art
de la finance
Rapports annuels :
- FCC BIAT-CREDIMMO1 Prospectus d'émission MAI 2006.
Revus :
-revus d'économie financière n° 59
« LA TITRISATION ».
Sites web :
-www.eurotitrisation.com
-www.tustex.com.tn
-www.bvmt.com.tn
* 1
La réglementation Q se traduit par un plafonnement sur les
dépôts et les taux d'intérêt pratiqués par
les banques, les taux sont de 6.25 %pour les dépôts de 30à
59 jours et de 7.5% pour les dépôts à plus d'un an
* 2
On parle aussi de trust, ou de fonds commun de créances
(FCC)
* 3 Article 35 de La loi du 24
juillet 2001
* 4 Article 36 de La loi du 24
juillet 2001
* 5 Article 38 de La loi du 24
juillet 2001
* 6 Article 44 de La loi du 24
juillet 2001
* 7
Article 46 de La loi du 24 juillet 2001
* 8 Article 46 de La loi du 24
juillet 2001
* 9 www.tustex.com
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