La consommation et la demande
La théorie microéconomique néoclassique
et marginaliste, confond la consommation et la demande d'un bien, confondant
ainsi la destruction d'un bien avec l'intention d'achat qui dépend du
prix. La consommation suppose que l'agent dispose du bien et qu'il y a eu,
précédemment, une dépense financée par le revenu.
La demande est une intention d'achat d'une certaine
quantité d'un bien ou d'un service pour un prix donné. On parle
encore de demande virtuelle, idéale, notionnelle, rationnelle.
La demande au marché est une demande solvable. Elle
indique la quantité de biens et services qu'un agent peut acheter. La
relation entre le prix et la quantité demandée est telle qu'une
augmentation de prix entraîne une baisse de la demande pour un revenu
donné, et inversement une diminution du prix entraîne une
augmentation de la demande. Cette loi formulée par Cournot (1838) a
néanmoins des exceptions :
L'effet Giffen qui s'applique aux biens
inférieurs ;l'effet d'anticipation ;l'effet de snobisme et
d'imitation. Ces deux derniers effets impliquent cependant une
hétérogénéité des produits disponibles pour
satisfaire le même besoin fondamental. Deux produits de même
apparence mais de prix différents par la fonction d'information qu'on
attribue au prix seront considérés comme différents. Il se
peut donc que le produit le plus cher soit le plus demandé par le jeu de
l'effet de snobisme ou par le jeu de la sélection adverse compte tenu de
l'asymétrie de l'information (demandeur moins bien informé que
l'offreur).
Selon J.Boncoeur et H.Thouément, la notion de demande
dans la théorie économique fait très souvent appel au
prix pendant que celle de consommation fait plus souvent appel au revenu, le
prix des biens étant fixé.
La fonction macroéconomique de la consommation
établie par Keynes, donne une relation de proportionnalité
décroissante entre la consommation (C) des ménages et le revenu
national (Y) : « la consommation augmente avec le revenu
national mais à un taux plus faible »(loi de Keynes). De ce
fait le rapport : C/Y appelé propension moyenne à consommer,
tend à diminuer. Cette loi de Keynes suppose que la consommation de la
période est déterminée par le revenu de la période.
Mais les analyses empiriques macro-économiques n'ont pas confirmé
la loi de Keynes.
Les explications ont été apportées par
les effets de revenus permanents de Milton Friedman, les effets de
démonstrations de Duesenberry et la théorie du cycle de vie de
Modigliani.
Au-delà de cette nuance qui est d'autant plus
apparente que nous nous situons dans le cadre purement théorique,
l'investigation empirique fait très souvent fie de ce fait et assimile
la consommation à la demande. Dans le cadre du domaine
énergétique surtout, la demande en énergie des
ménages a très souvent été
appréhendée à travers la consommation des ménages
en énergie.
Amadou Koné(1992), analyse les déterminants de
la demande de charbon de bois des ménages en Cote D'Ivoire, en
assimilant la demande à la consommation hebdomadaire de charbon de bois
des ménages de son échantillon. De même dans leurs
études sur la demande d'énergie en Jordanie, Azzam et Hawdon
(2003),assimilent la demande totale d'énergie des ménages
à leurs différentes consommations d'énergie.
L'utilisation de la consommation dans les modèles
d'analyse économique pourrait s'assimiler à la demande effective,
la demande réalisée dans le contexte de l'économie du
déséquilibre et qui est encore plus pratique que la demande
notionnelle, qui elle serait plus difficile à déterminer.
Dans notre étude, nous assimilons la consommation de
gaz butane des ménages à la demande de gaz butane de ceux ci.
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