Réalisé par CHABI Bertin sous la direction de
CORHAY Albert, Professeur à L'Université de
Liège/Belgique
INTRODUCTION
Depuis l'effondrement du système des changes fixes mis
en place à Breton Wood, le passage aux changes flottants a accrue
l'incertitude sur les différentes opérations impliquant le
change. On assiste alors à un développement sans
précédent des stratégies de couverture et de
spéculation tant sur les opérations financières que
commerciales. Mais au-delà des simples opérations de couverture
et de spéculation, le passage aux changes flottants et le polycentrisme
monétaire qui l'a accompagné ont conduit à
l'intensification des mouvements de capitaux à la recherche de
combinaisons les plus efficaces entre d'une part les rendements en monnaie
locale et les gains de change à terme et d'autre part les rendements sur
les autres actifs financiers. Ces opérations financières et les
mouvements internationaux de capitaux qui les ont accompagnés ont
débouchés sur ce que l'on a appelé la globalisation
financière ou financiarisation.
Désormais les opérateurs interviendraient plus
en fonction de l'anticipation de l'ensemble du marché. Ce
caractère mimétique et moutonnier des investisseurs
entraîne d'une part des surréactions qui éloignent les prix
des actifs de leurs déterminants fondamentaux provoquant ainsi une
volatilité de plus en plus accrue de ces actifs financiers et le
problème de l'efficience informationnelle du marché. Cet
état des marchés financiers internationaux reflète moins
le cas spécifique des marchés financiers émergents.
Face donc aux marchés des pays développés
beaucoup plus organisés et expérimentés on peut tenter de
se demander comment les marchés émergents faiblement
structurés avec une instabilité chronique intrinsèque
liée au cycle politique de leur pays (Bourguinat H., Menai N., 1996)
peuvent attirer les capitaux nécessaires au financement de
l'économie de leur pays.
Ces marchés développés diffèrent
également des marchés émergents par l'existence chez ces
derniers d'un risque opérationnel qui est dû à la moindre
fiabilité des informations, à la faiblesse de la protection des
investisseurs, à une
insuffisance transparente du système financier ainsi
qu'à une absence de sécurité et de rapidité dans
les opérations de reglement-livraison et de conservation des titres
(Tchemeni E., 1997).L'existence de ce risque opérationnel rend ces
marchés émergents peu efficients.
Toutefois avec les faibles corrélations de ces
marchés financiers émergents avec ceux des pays
développés au moment ou l'intégration des marchés
développés s'accroît et que les bénéfices de
la diversification tendent à se réduire, les marchés
boursiers émergents apparaissent comme un choix intéressant pour
les gestionnaires de portefeuille à la recherche de nouvelles occasions
de placement (Assoé K.et al, 1995).
Une autre raison de l'attirance pour les marchés
boursiers émergents est leur faible degré d'efficience. Les
investisseurs occidentaux sont surtout soucieux de participer à la
gestion du risque à travers la diversification internationale ou encore
de profiter du faible degré d'efficience et enfin de profiter du niveau
de rendement élevé qu'offrent en général ces
marchés en croissance.
Ces investisseurs, dans leur activité de
spéculation contribuent à l'augmentation du degré
d'efficience des marchés. Ils jouent de ce fait un rôle non moins
important sur les marchés émergents. Ils participent à
l'amélioration de leur degré d'efficience et à
l'augmentation du degré de liquidité.
La principale question qui se pose à ces investisseurs
étrangers tout comme aux investisseurs nationaux reste l'utilisation des
outils modernes de la finance pour évaluer sur ces marchés, leur
actif ou leur espérance de gain.
Nous nous proposons donc a travers cette étude,
d'analyser le comportement face à ces outils modernes, des actions
cotées sur une place financière émergente que constitue la
bourse des valeurs mobilières de Nairobi. Plus particulièrement
nous nous intéresserons à l'applicabilité du CAPM aux
actions cotées sur ce marché. Ce travail sera conduit
essentiellement en deux volets :
- le premier volet traite du fonctionnement du modèle
de marché qui est le modèle habituellement utilise pour estimer
les risques systématiques.
- le second volet traite de l'analyse du comportement de ces
actions face au CAPM.
Cette étude comprend deux parties. La partie
théorique et analyse conceptuelle, destinée à poser ses
bases, repose essentiellement sur une recherche documentaire. Elle comporte
deux chapitres. La problématique, les objectifs et la revue de
littérature d'une part, le cadre méthodologique de l'étude
et la présentation des données utilisées d'autre part. La
deuxième partie, cette fois empirique concerne la vérification
des hypothèses que nous nous sommes données. Elle comprend deux
chapitres. Il s'agit de la présentation des résultats obtenus et
enfin de l'analyse de ces derniers.
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