Résultats :
Plusieurs expériences réussies montrent
que la mise a niveau a eu un effet positif, comme celles menées par La
Voix Express, la Compagnie Chérifienne De chocolaterie (Aiguebelle),
Palm Lingerie ...
De l'avis des responsables de ces entreprises, le
processus de Mise à Niveau a déclenché une vraie
dynamique. Mais ce si reste tributaire de la volonté interne des
entreprises.
Parmi les autres faits qui montrent que ce programme a des
effets positifs est le renforcement de la consultance marocaine ; en
effet, mêmes les PME commencent à solliciter les cabinets de
consulting afin de corriger les problèmes de dysfonctionnement et
d'assurer la rentabilité durable et la pérennité.
Cependant la mise à niveau n'a pas atteint son niveau
de croisière. Selon Latifa Echihabi, directeur de l'ANPME, seulement 35%
des entreprises préparent l'ouverture, ce qui donne à peu
prés 700 entreprises sur un total de 70000 de PME.
Un autre constat, les exportations marocaines ont
baissé. Selon les dirigeants nationaux, les efforts de communication
entrepris sont très concentrés sur Casablanca et Rabat.
Communication qui insiste plus sur les moyens que sur les objectifs. En plus,
la vitesse administratives des jeunes structures marocaines comme l'ANPME ne
s'adaptent pas à la vitesse des changements mondiaux et ne garantit pas
la vitesse stratégique nécessaire aux entreprises pour leur
MAN.
Les programmes proposés ne tiennent pas compte des
spécificités régionales et sectorielles.
Et enfin, la majorité des répondants affirment
que les banques n'offrent pas toujours les crédits prévus dans le
cadre de la MAN.
En effet, jusqu'au 22 Décembre 2005, le volume des
garanties accordées est de 16662,55 Millions DH.
Le Nombre de projets bénéficiaires des garanties
s'élève à 2119.
Le Fonds National de mise à niveau " FOMAN " a pu
fiancer uniquement quelques 30 projets avec une part de 53,94 Millions DH soit
presque la moitié des fonds octroyés à l'entreprise
demandeuse.
L'échec :
C'est pour ces raisons qu'à mi chemin, le
programme est considéré un échec
« Nous avons lamentablement
échoué notre mise à niveau » c'est dans ces
termes que le premier ministre a plaidé coupable.
D'autres comme Mohamed Ziane, chef du Parti marocain
libéral préfèrent dire « Jettou nous a
trompé ».
Tout d'abord, il faut noter qu'il y a encore à nos
jours, une très grande majorité d'entreprises qui ne savent pas
grande chose de ce programme ni de son existence. Et pour la partie qui le
connaît, elles ne savent pas à qui s'adresser à cause des
multiples centres et fonds existants, du manque d'information sur le rôle
de chacun d'eux et aussi des lourdeurs administratives en ce qui concerne le
traitement des demandes et des cas des entreprises.
C'est dans ce sens que le président de la
Fédération des PME-PMI, Hamad Kessal assure que les lignes de
financement étrangères sont un échec. En fait, D'une
enveloppe de 400 millions de DH, le fonds marocain de mise à niveau,
pourtant garanti par l'Etat, n'a été utilisé par ces
entreprises qu'à hauteur de 10 %, à cause de l'obligation d'achat
dans le pays prêteur, des procédures longues et complexes, et
l'absence de garantie liée aux risques de change. Les délais de
réponses étaient parfois longs et aller jusqu'à 12
mois.
Au niveau de la gestion, la mise à niveau a
été entravée par la persistance des structures familiales
qui n'arrivent pas à se détacher de leur culture pour embaucher
des managers jeunes et compétents capables de guider l'entreprise vers
une modernisation et une restructuration. En plus, et pire encore, c'est la
culture de corruption qui mène parfois quelques patrons à payer
des commissaires et des agents pour certifier qu'ils ont réellement
soumis leur personnel à une formation professionnelle... pour pouvoir
bénéficier des fonds et aides des pouvoirs publics qui peuvent
aller jusqu'à 80% du montant soit disant payé. Et enfin, ces
mêmes patrons n'encouragent pas leurs employés à effectuer
des séances de formation ni à assister à des
séminaires lesquels sont dans la plupart des temps
généraux et basiques, très théoriques et
inadaptés aux cas des entreprises notamment marocaines.
Il faut souligner également que les produit marocains
manquent de tout trait d'innovation et donc de compétitivité face
aux produits étrangers parce que les patrons n'essaient pas d'innover ou
d'investir dans les domaines de recherche et développement ce qui
renvoie à un manque d'esprit d'entreprenariat surtout que le facteur
capital reste encore cher.
Voyant que le compte à rebours ne s'arrête pas et
que les délais de démantèlement s'approchent, il s'est
avéré nécessaire d'apporter de nouvelles solutions pour
améliorer le programme de mise à niveau. C'est la que le "Plan
émergence" trouve sa motivation, a souligné le ministre du
Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau de l'économie,
Salaheddine Mezouar.
Ce projet consiste à moderniser le secteur industriel
en ciblant les secteurs à fort potentiel, à travers une politique
volontariste.
Le plan se base sur un diagnostic des réalités
industrielles en comparaison avec les autre pays en développement
similaire au Maroc ainsi qu'une analyse des opportunités sectorielles.
Il repose aussi sur une approche sectorielle de la
stratégie de développement fondée sur 4
piliers fondamentaux, qui sont le développement volontariste des
nouveaux métiers, de délocalisation de services, la
création d'une zone de sous-traitance industrielle orientées
export vers l'Europe, la relance des piliers existants, et
l'accélération de la modernisation compétitive.
L'homme étant le point de départ de
toutes les actions de productions, de changements, et de distribution, il est
évident qu'il en soit la finalité aussi. Mais pour jouer
pleinement leur rôle, les ressources humaines ont besoin d'un
développemet continuel de leurs compétences en harmonie avec les
exigences du marché du travail. En s'inspirant d'un modèle
japonais qui met l'Homme au centre de ses préoccupations, le Maroc
devrait s'acharner sur un projet ambitieux d'où : la mise à
niveau des ressources humaines.
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