Opportunité
L'analyse de la situation actuelle de l'entreprise marocaine,
permet de déceler plusieurs opportunités, d'où :
· De nouvelles perspectives de croissance avec
l'ouverture des marchés ;
· La possibilité d'ouvrir le capital à de
nouveaux associés ;
· Le savoir faire des entreprises adossés à
des multinationales ;
· La proximité géographique et culturelle
du Maroc par rapport à l'Europe;
· La création et l'innovation ;
Quant aux menaces, on cite :
· Concurrence rude même sur le marché
local ;
· L'augmentation des salaires non compensé par
l'augmentation de la compétitivité fait perdre l'avantage des
coûts ;
· Faible pouvoir d'achat ;
· Système éducatif anachronique ;
· Mauvaise circulation de l'information ;
· Manque d'un projet social clair, et le décalage
entre la vitesse de la réforme et celle de l'exigence de la
mondialisation ;
Dans la continuité de ce qui a
été présenté, il est important de se poser la
question sur le positionnement du Maroc par rapport aux autres
pays :
La performance marocaine contraste fortement avec celle
d'autres économies de marché émergentes qui ont connu une
croissance rapide de l'investissement privé, et du PIB dans les
années 90. La Tunisie a connu une augmentation importante des
exportations manufacturières, de la même manière que des
économies émergentes telles que la Chine, l'Irlande et la
Thaïlande. Dans les années 90, la croissance du PIB par habitant
était en moyenne de près de 10% par an en Chine, de 5.5% en Inde,
et de plus de 4% en Thaïlande malgré les problèmes qu'elles
subissait. Ces écarts de croissance qui ont été maintenus
sur une à deux décennies font une grande différence dans
les niveaux de vie. Il n'y a pas si longtemps, le Maroc était beaucoup
plus riche que la chine, aujourd'hui, le revenu réel de la chine est
environ un septième plus élevé que celui du maroc.
Le cumul des tendances notées ci-dessus suggère
que la Maroc a perdu sa compétitivité par rapport aux autres
économies de marché émergentes. Il existe des flux
importants d'investissement direct étranger (IDE) dans le monde entier,
la plupart dans les industries manufacturières. Alors que la chine a
reçu 4 % du PIB en IDE 2000 et la Thaïlande 5%, le Maroc a
reçu 3 % du PIB en IDE sur la période 1999-2001, stimulé
principalement par le secteur des télécoms.
La chute de la compétitivité est due à
des facteurs macro -économiques et micro-économique. Pour les
entreprises des secteurs manufacturiers à forte intensité de main
d'oeuvre tels que le textile, la productivité du travail est environ la
même qu'en chine, et à peine supérieure à celle de
l'Inde. Toutefois, les salaires au Maroc sont environ deux fois plus
élevés qu'en chine et quatre fois plus élevés qu'en
inde. Parallèlement, un grand nombre de pays en développement qui
vendent leurs produits sur les mêmes marchés que le Maroc ont subi
des dévaluations réelles (par exemple la chine, l'inde et la
Thaïlande).
Des changements dans la politique macro-économique
pourraient alléger certains problèmes immédiats de
coût et aider le Maroc à être plus compétitif. A plus
long terme toutefois, il serait évidemment souhaitable
d'améliorer la productivité des entreprises, de sorte que les
salaires plus élevés aillent de pair avec une forte
compétitivité. Des pays tels que la Corée du sud et, de
plus en plus le Thaïlande, ont dû se retirer de la majorité
des secteurs à forte intensité de main d'oeuvre en raison de la
hausse des salaires.
C'est dans la lumière de ce qui a
été dit qu'une restructuration de l'économie notamment
l'industrie marocaine se voit indispensable et nécessaire. Selon la
théorie des tiers, les entreprises qui seront capable de résister
à la férocité de la compétitivité ne
représente que le 1/3 des entités existantes.
La MAN est le fruit de 3 éléments essentiels qui
sont les mutations et les changements qu'a connus l'environnement international
c'est-à-dire la croissance de l'innovation et les changements de
structures organisationnelles, les mutations qu'a connus l'environnement
immédiat de l'entreprise et ses caractéristiques ce qui renvoie
aux difficultés dues au sous développement, au manque
d'infrastructure et l'inadaptation du système éducatif et enfin
l'attitude passive de l'entreprise face aux changements puisque la
majorité des entreprises marocaines ne fixent pas d'objectifs ni de
plans stratégiques en terme de positionnement de marché et de
rentabilité.
La MAN survient donc pour restructurer et configurer
l'entreprise afin de moderniser ses modes de fonctionnement et méthodes
de gestion pour la rendre compétente et capable de faire face à
l'ouverture des marchés. Elle est ainsi définie par l'ex ministre
des affaires générales, des affaires économiques et de la
MAN comme le fait de produire un bien ou un service au moindre
coût pour satisfaire les besoins du marché, ce qui renvoie
à l'utilisation rationnelle des facteurs, à être
performante en terme de qualité et de prix.
En fait, le Programme National de Mise à Niveau de
l'entreprise a été mis au point par le gouvernement progressiste
de Filali après la conclusion de l'accord d'association avec l'Union
Européenne en février 1996, et avait pour objectif de
développer la capacité de performance de l'économie
marocaine et de moderniser le secteur privé marocain, en particulier les
petites et moyennes entreprises (PME) de telle sorte qu'elle puisse
maîtriser les défis qui résulteront de l'achèvement
de la zone de libre-échange en 2012. Il a été
initié par le département du commerce et de l'industrie en
étroite coopération avec les opérateurs économiques
privés.
La mise à niveau des entreprises constituait et
constitue donc une priorité nationale à même de permettre
au tissu économique marocain de réussir son arrimage à la
dynamique internationale.
Ainsi, Il apparaît que cette tentative de collaboration
entre le public et le privé se base à la fois sur l'aide à
l'entreprise et l'amélioration de son environnement
général afin de garantir un climat d'affaires avantageux et
à conduire le développement économique sur une base
prévisible et transparente.
A ce titre, les Pouvoirs Publics ont initié une
reforme du secteur bancaire et sa déréglementation ainsi qu'une
reforme de la bourse pour mieux les adapter au tissu industriel marocain.
D'autre part, l'adoption d'un nouveau code de travail a permis une plus grande
visibilité en matière de législation de travail.
Les pouvoirs publics ont également institué un
département au sein du ministère de l'industrie et de commerce,
chargé de la mise à niveau.
En ce qui concerne l'aide à l'entreprise, il s'agit en
premier lieu du soutien aux petites et moyennes entreprises. il faut
préciser sur ce point que les entreprises concernées par ce
programme ne constituent que 33 % des entreprises existantes (voir graphe). En
effet, l'Agence Nationale de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises
(ANPME) qui a été créée en Novembre 2002 a voulu
intégrer la MAN davantage dans sa politique nationale afin de
marocaniser " en quelque sorte " ce programme. Elle se charge d'assister et de
promouvoir les PME et d'améliorer leur l'accès aux terrains et
locaux professionnels à des prix avantageux, grâce à une
prise en charge d'une partie des coûts d'aménagement des
infrastructures.
En deuxième lieu, les pouvoirs publics ont
dynamisé des fonds de garantie et de cofinancement à
caractère général et sectoriel, ont baissé les taux
d'intérêt des crédits bilatéraux.
Simultanément, un cadre réglementaire au capital risque a
été élaboré dont le fonds Sindibad avec une
enveloppe de 50 millions de dirhams....
Parallèlement, les pouvoirs publics ont
procédé d'une part à une réduction progressive de
la taxe intérieure à la consommation pour le fuel de 53%, le
charbon et le coke du pétrole de 64%, et d'autre part à la prise
en charge par l'état de 50% des charges sociales dans la limite d'une
contribution budgétaire totale de 640 millions de dirhams dans quelques
secteurs notamment celui du textile et habillement.
Pour veiller à la réalisation des objectifs de
la MAN, s'assurer du fonctionnement du programme le comité national de
la mise à niveau a été mis en place le 19 décembre
2002 afin d'identifier les mesures opérationnelles de la MAN. Un autre
comité a été créé pour assurer une bonne
adéquation entre le système de financement et de garantie et les
besoins de l'entreprise.
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