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Education et travail des enfants en Cote d'Ivoire

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par Pokou Edouard ABOU
Université d'Abidjan-Cocody - DEA-PTCI ( Diplome d'Etude Aprofondie en Economie) 2006
  

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B : Les facteurs politiques et institutionnels

Plusieurs facteurs politiques et institutionnels limitent l'accès des enfants à l'éducation. Les restrictions budgétaires liées en particulier aux politiques d'ajustement structurel sur le financement du secteur éducatif ont entraîné la baisse des dépenses publiques courantes pour l'éducation, passant de 36,6% des dépenses courantes de l'Etat en 1990/1991 à 32,5% en 1999/2000, soit 6,9% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 1990 contre 3,9% du PIB en 2000. En termes réels, ces dépenses ont baissé entre 1990 et 2000, passant de 370,3 à 279,7 milliards FCFA. Les dotations ont, cependant, diminué, passant de 345,5 milliards FCFA en 1999 à 296,4 milliards FCFA en 2000.

En plus, au niveau des infrastructures, d'après le tableau de bord social de la Côte d'Ivoire (2004), au niveau national en 1998/1999, le pays disposait de 43.406 classes pédagogiques pour une population scolarisable au primaire de 2.726.353 soit 63 élèves pour une classe. Même si en 2001/2002 les choses semblent évoluer avec 55 élèves pour une classe pédagogique, beaucoup restent encore à faire. Cette insuffisance de classes se trouve beaucoup plus prononcée dans les zones rurales ce qui ne peut pas permettre à tous les enfants en âge d'aller à l'école d'être scolarisés.

La recherche et le dialogue sur l'éducation restent en marge des débats globaux sur la manière de résoudre les crises des systèmes éducatifs. Certes les rencontres sur l'éducation en Afrique mettent l'accent par exemple sur la nécessité d'accélérer l'éducation des filles et des femmes (UNESCO 2000), mais des actions spécifiques requises ne sont pas encore mises en oeuvre pour résoudre les problèmes spécifiques auxquels les systèmes éducatifs sont confrontés en Afrique Subsaharienne. Le manque de volonté de la part des pouvoirs publics, l'ambiguïté des stratégies de promotion font également obstacles à la scolarisation des enfants en général et en particulier les filles (Odada et Heneveld, 1995). En plus, selon les parents, le système éducatif ne produit pas les compétences nécessaires pour trouver un emploi rémunéré dans le secteur formel. Compte tenu du nombre élevé de chômeurs diplômés, les parents ne sont pas incités à investir dans l'éducation des enfants. Parmi les facteurs institutionnels et politiques, il y a l'inadéquation du calendrier scolaire et du calendrier agricole, l'échec massif dans le système scolaire. Par exemple, le taux d'échec en 6ème est de 69,6% pour l'année 1998/1999 ; 73,8% pour l'année 1999/2000 ; 70,8% en 2000/2001 et 70,6% en 2001/2002.9(*)

* 9 Tableau de Bord Social de la Côte d'Ivoire, [2004], p.72

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault