B : Approche en terme
d'analyse coût-bénéfice
La littérature sur la scolarisation des enfants a
opéré un changement primordial au cours de ces dernières
années en intégrant dans cette recherche la notion de travail des
enfants (Jensen et Nielsen, 1997). D'après Assaad et al (2001), cette
prise en compte est la meilleure susceptible de bien diriger les politiques
permettant d'améliorer la réussite scolaire des enfants dans un
environnement où ils sont confrontés à plusieurs
responsabilités.
La décision de scolariser les enfants est
essentiellement l'oeuvre des parents. L'enfant n'est plus seulement une source
de revenu complémentaire pour le ménage. Il est aussi
perçu comme un coût d'investissement. Mis à part le fait de
le nourrir, il faut aussi l'éduquer. Le ménage est amené
à arbitrer entre mettre l'enfant au travail et lui donner une
éducation. Celle-ci entraîne des coûts directs et des
coûts indirects que doivent supporter les parents. Les coûts
directs sont les frais de fourniture, les frais d'écolage et les
coûts indirects sont les coûts d'opportunité. Mais en
retour, cet investissement dans le capital humain de l'enfant garantit des
revenus futurs élevés et une plus grande productivité. De
ce fait, la décision du ménage dépendra fortement du choix
qu'il opérera entre le revenu futur (si l'enfant est scolarisé)
et le revenu présent (dans le cas où l'enfant est mis au
travail). Selon Bommier et Shapiro (2001), il y a deux types de motivation des
parents à priori contradictoires mais qui aboutissent à la
même décision de scolarisation des enfants. Les parents peuvent
être animés d'un comportement altruiste auquel cas, ils tirent une
grande satisfaction dans la réussite de leurs progénitures. Et en
l'état, le meilleur investissement est celui de la scolarisation. De
l'autre, dans un environnement où la solidarité familiale
s'opère correctement et dans l'absence de structures de couverture des
risques, la scolarisation des enfants constitue un investissement dont les
retombées futures aideront les parents. Cependant, il convient de
signaler que ces deux choix s'opèrent dans un environnement non
contraint. Autrement dit, la décision de scolariser les enfants s'impose
aux parents car des enfants bien éduqués auront la
possibilité d'offrir un environnement favorable à leurs futurs
enfants à l'âge adulte.
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