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Etude des performances touristiques de la région du Mont Fako, Province du Sud-Ouest, Cameroun.

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par Diderot Serge NGUEPJOUO M.
Université de Ngaoundéré Cameroun - Maitrise 2003
  

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0.4. CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE

La présente étude s'inscrit dans le registre du grand débat ouvert sur le concept de « tourisme et développement » ou encore de la relation positive et productive entre le tourisme et le développement dans les pays du Tiers-Monde. En effet, traiter des performances du tourisme revient à en identifier les forces et les faiblesses en vue d'y apporter quelques suggestions. Cela fait, l'activité pourra se développer à travers l'augmentation des visiteurs avec son cortège d'effets bénéfiques sur les pays et les peuples.

Le tourisme recouvre diverses significations. D'abord au sens étymologique, il vient de l'anglais tourism lui-même issu du français `tour'. Il s'agissait à l'origine (au XIXè) siècle pour l'aristocratie anglaise d'aller `faire un tour', généralement sur le continent.

Quant au Dictionnaire Petit Robert, il le définit comme le fait de voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où l'on vit habituellement (même s'il s'agit d'un petit déplacement ou si le but principal est autre).

Pour l'OMT, le tourisme est le fait de se rendre dans un autre pays que celui de son lieu de résidence pour une durée d'au moins 24 heures et pour toute raison que celle d'y exercer une autre activité rémunérée.

Le Conseil Supérieur du Tourisme français considère quant à lui que le tourisme regroupe l'ensemble des activités de production et de consommation auxquelles donnent lieu des déplacements assortis d'une nuit au moins passée hors du domicile habituel, le motif du voyage étant l'agrément, les affaires, la santé (thermalisme et thalassothérapie) ou la participation à une réunion professionnelle, sportive ou religieuse, etc. ( Baud et al, 1998).

George (1970) définit le tourisme comme une «activité liée aux loisirs qui appelle des déplacements saisonniers de population essentiellement urbaine vers les régions favorisées par leurs aptitudes naturelles à répondre à l'attente des touristes, et faisant l'objet des spéculations diverses quant à leur équipement adéquat''.

Il apparaît que la définition du tourisme fait ressortir quatre agrégats : le déplacement, le lieu, la durée et le motif. En conséquence, nous retenons que le tourisme est l'ensemble des activités liées au déplacement des personnes (résidentes ou non) pour un séjour de durée minimale de 24 heures et 6 mois au plus dans un lieu donné pour un motif d'agrément, personnel ou professionnel.

0.5. ARRIERE-PLAN SCIENTIFIQUE ET JUSTIFICATIONS

Le tourisme tel que pratiqué aujourd'hui est un fait plus ou moins récent. En effet, c'est depuis l'après-guerre (Deuxième Guerre Mondiale) que cette activité est en pleine expansion. Au XIXè siècle, elle était la chasse gardée de quelques grandes familles aristocratiques anglaises dans un premier temps puis s'est étendue par la suite aux françaises avant de se généraliser à la bourgeoisie du vieux continent. Il s'agissait ici essentiellement d'un tourisme balnéaire complété plus tard par un tourisme de montagne. Dans le même temps, quelques explorateurs traversaient l'Afrique sans que l'espace touristique ne s'en agrandisse pour autant. Les visiteurs se rendaient sur les sites de prédilection tels que la Côte d'Azur, la Côte Normande... Bref c'est la côte nord méditerranéenne qui accueillait les touristes de ce siècle-là.

La première moitié du XXè siècle ne connaît pas un développement spécial du tourisme. Toutefois, l'amélioration des conditions de transport, les congés payés offrent à ceux qui le veulent un accès à la pratique de cette activité. Mais on retient essentiellement que la ségrégation sociale marque profondément la qualité du tourisme effectué. Les sites les plus populeux sont les moins chers et rigoureusement distincts des stations huppées, seules l'apanage des touristes cossus.

C'est dans les années 60 que se développe le tourisme pour tous dans les villes européennes, ce d'autant que le besoin de re- création se fait de plus en plus présent. En effet, les populations occupées pour la plupart dans le secteur de l'industrie n'hésitent pas à sortir du carcan quotidien, de la répétition quasi-mécanique des gestes que leur travail exige. Elles ont comme atout la croissance des Trente Glorieuses avec pour effet l'augmentation de leur pouvoir d'achat, l'allongement des congés payés (Temps de vacances importants), les infrastructures touristiques nombreuses et performantes et les politiques étatiques favorables à l'évasion bon marché. C'est l'ère du tourisme de dépaysement, de re-constitution après un travail absorbant et relativement ennuyeux. Le tourisme est donc une activité de loisirs. D'ailleurs il est étroitement rattaché aux `Four S' (Sea, Sun, Sand & Sex), toutes choses qui marquent une effective rupture avec le cadre de vie habituel et procure l'air bienfaisant de la mer, le soleil requinquant et le plaisir d'entrer en contact direct avec le sable des plages.

De plus en plus aujourd'hui, le tourisme s'inscrit dans le registre de l'hédonisme, de la jouissance tous azimuts de tous les plaisirs que la vie peut offrir. Ainsi, le tourisme occupe une place de choix dans les congrès et autres réunions internationales pour sa grande capacité à re-créer et à re-équilibrer l'homme.

On note également un repli des touristes vers la nature. Ceux-ci aspirent davantage aux randonnées en montagne, à la visite des parcs, des zones rurales...C'est du tourisme naturel ou de l'écotourisme.

Mais le débat sur la contribution du tourisme au développement des peuples et des pays en développement reste ouvert, car les opinions qui ont fortement divergé tendent aujourd'hui à s'harmoniser.

Au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, autour des années 50, le tourisme est considéré comme une baguette magique qu'il suffit d'agiter pour résoudre tous les problèmes (Schülter, 1991). On a vite fait de céder à la tentation de croire que le tourisme peut rapidement permettre le recouvrement des pertes de l'économie. C'est l'ère pendant laquelle les chercheurs encensent le tourisme et son rôle moteur dans les pays qui n'ont de ressources de développement que leur environnement et leurs peuples. D'ailleurs, au plan économique, le tourisme international contribue directement au compte courant de la balance des paiements grâce aux rentrées de devises étrangères dans les pays de destination. De plus, les hommes d'affaires, les gouvernements investissent une partie de l'argent qu'ils reçoivent dans l'économie des pays hôtes, ce qui accroît le volume de l'économie. Quant au tourisme domestique, il permet de redistribuer ces devises dans les frontières du même pays (Archer, 1977). Au plan politique, le tourisme est une force majeure de paix et de concorde entre les peuples en même temps qu'il renforce l'unité politique d'un pays (WTO, 80, 82). Les effets néfastes d'une telle promotion ne tardent pas à se faire ressentir. C'est alors que s'ouvre la seconde ère.

L'évolution historique de la réflexion sur l'apport du tourisme au développement a tendu ensuite à embrasser l'autre extrême. Plusieurs chercheurs tournent le dos à la précédente conception en remettant en cause la participation du tourisme au développement et estiment au contraire qu'il contribue à ruiner les pays en développement aux plans économique, politique, socioculturel et environnemental.

C'est ainsi qu'au plan économique, le tourisme est présenté comme une nouvelle forme de domination économique. En effet, l'origine géographique des prestations des biens consommés et des groupes socio-professionnels qui les fournissent permet de saisir la pertinence de ce point de vue. De plus cette industrie nationale a pratiquement tous ses clients à l'extérieur pour ce qui est du tourisme international (Dieng et al, 1980). Ceci a pour effet l'extraversion de ce secteur d'activité. Au niveau local, le prix des terres flambe (Archer et al, 1994) et même très souvent celui des biens de consommation courante.

Au plan politique, le tourisme peut être compris comme une nouvelle traite, du néocolonialisme en somme.

Au plan socioculturel, il représente un nouveau mode d'infériorisation culturelle (Dieng et al, 1980). L'appréciation que font les visiteurs d'une société, de sa culture peut avoir une influence durable sur celle-ci. Cette dernière peut se déformer et progresser vers un certain modèle culturel recherché. Des fois dans le domaine des arts, la pratique du tourisme est une invite au pillage. Le touriste est aussi attiré par ce qui est lui paraît insolite, curieux. Cela l'amène souvent à bien des égards à profaner ce qui est «sacré» pour le peuple hôte. Aussi, la prostitution, la consommation des drogues, le banditisme, l'alcoolisme, la criminalité...sont quelques-uns des fléaux que le tourisme engendre - quoique pas de façon exclusive - dans une société.

Depuis les années de crise économique, le discours semble plus conciliant. Il tend à rapprocher les deux époques en maximisant les avantages tout en minimisant les travers de la pratique du tourisme.

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