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Etude des performances touristiques de la région du Mont Fako, Province du Sud-Ouest, Cameroun.

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par Diderot Serge NGUEPJOUO M.
Université de Ngaoundéré Cameroun - Maitrise 2003
  

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CONCLUSION GENERALE

Au cours de cet exercice heuristique, nous avons été motivé par la réponse à la question principale : Comment accroître la fréquentation touristique dans une région qui en présente les atouts et partant, relever le niveau de performances du tourisme dans le Fako ? En le faisant, nous poursuivions l'objectif général de contribuer à l'accroissement de la fréquentativité de cette région du Mont Cameroun en établissant ce qu'elles présentent réellement du point de vue touristique comme avantages et faiblesses, objectif qui se trouve être reparti en objectifs spécifiques qui sont :

· De caractériser les milieux dans lesquels s'inscrivent l'activité touristique.

· De dresser un état des lieux de développement du tourisme aux niveaux fréquentatif, infrastructurel...

· D'identifier les potentialités touristiques.

· De déterminer les facteurs limitants à l'essor du tourisme.

Nous avons également formulé l'hypothèse générale qui est : le tourisme battrait de l'aile dans le Fako ainsi que les hypothèses spécifiques qui suivent :

i. Les éléments de la nature sont les plus convoités par les visiteurs du Fako.

ii. Les attractions architecturales et culturelles sont mal connues et partant peu visitées.

iii. La promotion du tourisme et l'information des touristes feraient cruellement défaut dans cette région.

iv. L'aménagement des sites, des infrastructures d'accueil et des voies de communication serait embryonnaire.

Ceci a été fait à l'effet de donner une explication provisoire aux problèmes que nous posions.

Au fil des quatre chapitres, nous procédions étape par étape par la réponse à une ou plusieurs question(s) spécifique(s) de recherche. C'est ainsi qu'au chapitre I, nous avons présenté le milieu étudié. Il s'est agi du milieu physique et du milieu humain suivi d'un développement sur la nécessité du tourisme. Pour le milieu physique, le relief, le climat, la végétation et les sols ont été succinctement passés en revue. Quant au milieu humain, le cheminement historique de la région a contribué à la doter de cultures originales et de peuples authentiques de la côte n'ayant pas connu de grands brassages. Quoiqu'il en soit, il est apparu que ce cadre est propice à la floraison de l'activité touristique.

Au chapitre II, la préoccupation consistait à faire le point sur la pratique du tourisme dans le département du Fako. Pour ce faire, l'objectif de dresser un état des lieux de développement du tourisme aux niveaux fréquentatif, infrastructurel...a été fixé. Ainsi en partant de la présentation des attraits touristiques exceptionnels de type naturel, anthropologique et architectural, nous sommes arrivés à une évaluation de la fréquentation qui hélas, présente une augmentation de l'ordre de 33,5%. Le parcours de cet état des lieux est également passé par les infrastructures de base utiles à cette activité ainsi que par les acteurs intervenant dans la chaîne du tourisme. Il en a résulté que le tourisme va mal quoique disposant par ailleurs des potentialités nécessaires à son essor.

Le chapitre III tentait de répondre à la question de recherche suivante : quels sont les atouts majeurs que présentent ces villes dans le secteur du tourisme ? L'objectif était d'identifier les potentialités touristiques dont ces villes disposent afin de pouvoir vérifier les hypothèses :

· Les éléments de la nature seraient les plus convoités par les visiteurs du Fako.

· Les attractions architecturales et culturelles seraient mal connues et partant peu visitées.

Concernant la première hypothèse, il est apparu que de façon effective, c'est la présence des ressources du milieu physique (flore, faune...) qui servent de prétexte principal aux visiteurs qui se rendent dans le Fako. En effet, les données recueillies auprès du coordonnateur du MCEO et des touristes rencontrés dans la région du Mont Cameroun s'inscrivent dans cette perspective.

Ainsi du MCEO, ONG s'occupant des randonnées de touristes de diverses nationalités sur le Mont Cameroun, nous avons exploité les archives statistiques et les données de l'évaluation de l'année 2002 basée sur les 72 fiches retournées dans ses services. Nous sommes particulièrement intéressés aux aspects de la fiche qui étaient les plus susceptibles de nous fournir de la matière pour répondre à notre question de recherche. Il s'est agi des archives statistiques et des goûts des visiteurs.

Les archives statistiques

L'augmentation progressive et considérable de la fréquentation touristique du Mont Cameroun, zone d'action de cet organisme, est passée du simple (322 touristes) au double (685 touristes), soit une augmentation de l'ordre de 112,7 %. C'est le signe de l'intérêt que ceux-ci portent aux prestations d'origine naturelle que leur offre l'organisation.

Les goûts des visiteurs

- Les centres d'intérêt des visiteurs se rapportent à la nature (100%).

Les visites que ces touristes ont effectué ailleurs au Cameroun concernent 68,6% des sites touristiques à vocation principalement naturelle.

- 95,8% seraient prêts à renouveler l'expérience. Mais plus exactement 37 touristes, soit 51,4% sont désireux de revenir dans les mêmes conditions contre 29, soit 40,3% qui ne le feraient que si certaines conditions sont remplies par eux-mêmes.

- Ces touristes recommandent sans aucune réserve le voyage du Mont Cameroun aux autres visiteurs, soit 100% de l'effectif considéré.

Auprès des touristes eux-mêmes, c'est quasiment le même résultat qui a été obtenu. Ce résultat porte sur la récurrence des visites, leurs motivations, les préférences et les impressions laissées par les visites dans la région.

- La récurrence des visites régionales dont le taux se situe autour de 50% montre également que le Mont Cameroun exerce de la fascination sur de nombreux visiteurs qui n'hésitent pas à s'y rendre.

- 50,25% des motivations ont un rapport étroit avec la nature. Il s'agit des activités telles que la relaxation à la plage, le repos physique et l'aventure. La dernière c'est-à-dire l'aventure ne pouvant se déployer que si les éléments les soutiennent : La plage pour la relaxation, le climat pour le repos et l'espace pour l'aventure.

- Le taux régional de préférences pour les attraits naturels égal à 76,6%.

100% des sujets interrogés disent respecter l'environnement et les ressources touristiques, et 76,7% sont prêts à se soumettre aux activités d'entretien sur ces sites. 84,2% de personnes font ou sont prêtes à faire quelque chose de concret pour soigner la nature.

Les impressions des visiteurs interrogés sont globalement bonnes (82,5%) et ce qui en donne davantage la preuve c'est que 98,3% sont prêts à revenir partager les délices de la nature du Mont Cameroun.

Pour ce qui est des ressources d'autres origines (deuxième hypothèse) , elles ne servent que de produit d'appoint. Leur état de développement tend à le confirmer par ailleurs.

La question à laquelle le chapitre IV a essayé de répondre était de savoir :

· La destination Fako est-elle connue de ses visiteurs et promue  pour en attirer de nouveaux ?

· La qualité de l'offre (propreté, aménagement des sites, infrastructures...) peut-elle constituer un frein à l'épanouissement de ce secteur d'activité dans la région ?

Ce chapitre poursuivait le but de déterminer les facteurs limitants qui gênent l'essor du tourisme en vérifiant les hypothèses suivantes :

· La promotion du tourisme et l'information des touristes feraient cruellement défaut dans cette région.

· L'aménagement des sites, des infrastructures d'accueil et des voies de communication serait embryonnaire.

Pour les vérifier, nous avons utilisé les données secondaires obtenues auprès du MCEO qui expédie les touristes dans la montagne et veille à leur satisfaction. De même nous avons recouru aux données primaires résultant de l'enquête effectuée auprès des touristes et des interviews réalisées auprès de l'industrie touristique et les autorités en charge du tourisme.

Des résultats de l'évaluation de la saison touristique 2001-2002 de cette ONG, nous avons pu apprendre que :

- les sources d'information des touristes envoyés par le MCEO sur la montagne sont variables. Il s'agit des guides de voyage, des agences de voyage, des brochures et des dépliants dont les pourcentages regroupés sont de 23,5% alors que les transactions, les amis, les connaissances et les collègues, le séjour de certains touristes à Buéa représentent jusqu'à 76,5% des avis exprimés. L'essentiel des visiteurs est informé par le truchement des contacts interpersonnels.

- La qualité du séjour des touristes est ternie par la saleté des toilettes, de la montagne, le mauvais entretien des pistes du mont, l'insuffisance des refuges de montagne, l'état défectueux et la rudesse des conditions de vie dans les huttes et les sites de campement.

- Ces séjours ont un coût qui de l'avis + de 72% des visiteurs est abordable. Il faut noter que ces visiteurs sont essentiellement des expatriés et disposent de gros moyens. Son caractère acceptable des prix pourrait en réalité ne pas l'être pour de petites bourses.

L'enquête socio-économique nous a permis de nous rendre compte - de l'avis des touristes - que :

- l'accès aux sources d'information n'est pas toujours garanti. En effet 43,6% des visiteurs trouvent l'information sur cette destination ailleurs que sur le net et les autres canaux d'information et de promotion du tourisme. 65,6% des touristes reçoivent l'information à travers le bouche-à-oreille et ceci joue en la défaveur de la destination.

- la qualité de séjour touristique se trouve être ternie par l'état d'aménagement général dont le taux régional ressorti des enquêtes est approximativement égal à 40,4%, les infrastructures qui font défaut selon 59,7% des visiteurs et enfin l'hygiène et la salubrité qu'incriminent 23,2% des touristes sont tout aussi défaillantes. Beaucoup de touristes occidentaux pour la plupart ont été victimes de ce qu'ils appellent `'tourista''.

- le coût de la destination quoique apparemment abordable est en réalité prohibitif. C'est du moins ce que pensent 42,5% des visiteurs de la région du Mont Cameroun.

Toutes ces informations constituent des obstacles à l'essor de cette activité dans la région du Mont Cameroun.

Des entretiens que nous ont accordés les professionnels du tourisme, il ressort que :

· le faible niveau d'aménagement des sites touristiques,

· l'accès aux hôtels, le parking exigu voire inexistant,

· le standing souvent bas de ces établissements hôteliers,

· les prestations approximatives de leurs employés,

· la faible fréquentation hôtelière, la maintenance constituent des freins au développement du tourisme

Ceci est confirmé par les autorités du tourisme pour qui le tourisme est menacé par tous ces problèmes. Ceci est dû à la transversalité du secteur qui fait intervenir de nombreuses administrations toujours difficiles à manoeuvrer.

En fin de compte, nous pouvons affirmer que le tourisme dans la région du Mont Cameroun dispose d'abondantes ressources largement tributaires de la nature et sous-exploitées pour son développement et celui des peuples. Mais ce développement reste encore sous la coupole des obstacles liés à la promotion du tourisme et l'information des touristes, à la qualité du séjour de ceux-ci et au coût pas toujours accessible à plusieurs d'entre eux. Ces difficultés sont du reste jugulables.

Nous partageons donc le concept de développement du tourisme selon lequel le tourisme contribue au bien-être des peuples sans pour autant compromettre les chances de d'épanouissement des futures générations d'en disposer pour elles-mêmes.

Pour répondre à notre question de départ à savoir, comment accroître la fréquentativité touristique dans une région qui en présente les atouts et partant, relever le niveau de performances du tourisme dans le Fako ?, nous dirons que le recours doit être fait à la réflexion et l'action.

La réflexion portera sur l'exacte quantification des flux touristiques, le plan marketing de la région, la formation professionnelle des travailleurs du secteur du tourisme et le plan d'aménagement de la côte comprise entre Mabéta et Idénau.

L'action quant à elle consistera en la facilitation de la formation par l'octroi des bourses de formation étant donné que très peu de Camerounais ont une solide formation en tourisme. Ceci rend le pays totalement extraverti et dans le même temps, les travaux de recherche des nationaux sont rarement sinon pas du tout consacrés à la résolution des problèmes de ce secteur d'activité.

Selon les conclusions d'une étude de l'OMT (''Tourism 2020 vision : Africa'' in www.worldtourism.org), les « mégatendances » du tourisme du XXIè siècle montrent que les touristes vont devenir des consommateurs « aux commandes » grâce à l'usage des divers supports technologiques dont les NTIC, aimer les produits thématiques...et leurs goûts vont être polarisés sur le confort d'une part et l'aventure d'autre part. C'est pourquoi, il est dès à présent nécessaire de procéder à la création d'un site Internet qui à défaut de promouvoir la région touristique du Mont Cameroun, regroupera sur le même site l'ensemble des produits écotouristiques dépendant de la végétation, de la faune et des paysages naturels du pays ainsi que les hôtels et les autres atouts touristiques.

De façon plus concrète, l'action pourrait se nourrir de cette liste de recommandations.

RECOMMANDATIONS

· Diversifier l'utilisation des produits de la nature notamment en développant les activités telles les croisières en mer, les expéditions photo sur la montagne...

· Etendre la saison touristique sur toute l'année en veillant à adapter l'offre touristique aux périodes sèche et pluvieuse.

· Préparer un véritable package cohérent pour la région du Mont Cameroun qui peut être intégré comme un circuit dans la destination Cameroun en précisant les espaces d'hébergement, de loisirs, des sites visitables...

· Profiter au maximum de la proximité de l'aéroport international de Douala et même de Yaoundé pour mener des actions promotionnelles agressives et porteuses.

· Mener des études sur l'aménagement intégré des 90 km de côte de Limbé de manière à servir sur le marché une plage particulièrement concurrentielle.

· Revoir l'instrument de collecte des statistiques hôtelières qui excluent de nombreux touristes et ne prend d'ailleurs en compte que ceux que les hôteliers donnent à la DPTSW.

· Faire participer les populations locales au développement de l'activité touristique.

· Créer des stands d'informations des visiteurs au sein des collectivités locales décentralisées où l'on pourra mettre à disposition une carte de la région et la localisation des produits touristiques. Un cadre adéquat pour le faire serait la gare routière, le point de chute de toutes les entrées dans la ville.

· Construire des routes viables.

· Offrir la possibilité des voyages par voie d'eau tout au moins d'un point de la côte à un autre ( Idenau à Mabeta en passant par Debunsha, Batoké, Bimbia...).

· La concurrence s'occupera de mettre les hôtels et autres services aux standards internationaux.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway