4.3. LES INTERVIEWS DES
PROFESSIONNELS DU TOURISME ET DES AUTORITES DU MINISTERE
Au cours de ce travail de terrain, nous avons également
pu entrer en contact avec des décideurs dont l'avis marque d'une
certaine manière la vie de ce secteur d'activité. Leurs
investissements doublés de leur implication sur le terrain d'une part et
d'autre part, leur position dans la sphère de décision en font
des personnes ressources en la matière. Il s'agit respectivement des
acteurs de l'industrie touristique (MCEO, LBG...) et des autorités en
charge de la gestion quotidienne du tourisme au Cameroun et en particulier dans
le Sud-Ouest.
4.3.1. L'industrie touristique
De façon générale, l'industrie
touristique fait vivre ce domaine de l'économie en même temps
qu'elle en tire ses propres bénéfices. A ce titre, le tourisme
est une activité économique sur laquelle elle a misé et
par conséquent elle doit y veiller pour ne pas voir ses investissements
menacés. Dans ce contexte, les questions relatives à la
continuité de ce secteur l'intéressent. Elle est parfois
amenée à faire des études qui visent à corriger les
défaillances du système et partant, accroître la
rentabilité de leurs activités.
En nous rapprochant d'elle, nous avons dégagé
des problèmes qui se posent au tourisme de son point de vue. Dans
l'ensemble, ils se posent en termes financiers. On y évoque des
problèmes tels :
· le faible niveau d'aménagement des sites
touristiques,
· l'accès aux hôtels, le parking exigu voire
inexistant,
· le standing souvent bas de ces établissements
hôteliers,
· les prestations approximatives de leurs
employés,
· la faible fréquentation hôtelière,
la maintenance.
Mais l'industrie touristique les connecte toujours aux moyens
financiers insuffisants. Aussi longtemps que l'Etat ne les accompagnera pas en
assouplissant les conditions de leur existence, l'activité
s'épanouira difficilement. Selon les termes du décret No
99/443/PM du 25 mars 1999, les exigences de qualité et de
procédures sont nombreuses et sur ce terrain, les différents
protagonistes ne combattent pas à armes égales. Les structures
gérées par l'Etat jouissent d'un traitement de faveur pendant que
les autres avalent la pilule amère de ce genre de concurrence. Le
gouvernement voit en cette loi, une perche tendue pour relever le niveau du
tourisme camerounais en le dotant de ce dispositif réglementaire
permettant de respecter les règles de l'art.
4.3.2. Les autorités en
charge de la gestion du tourisme.
Elles ont été rencontrées aussi bien au
MINTOUR qu'à la DPTSW. C'est à elles qu'est échue la
charge de définir le cadre réglementaire et son application
évoqués dans la section précédente. Elles mettent
également en route une politique incitative au développement et
à l'intensification du secteur.
Pour ces autorités, les problèmes du tourisme
sont liés à la transversalité du secteur
c'est-à-dire à l'intervention d'une multitude de secteurs dans la
chaîne du tourisme. Il s'agit par exemple du secteur du transport
routier, maritime et aérien, de celui de l'environnement et des
forêts, de la police, des relations extérieures qui ne sont pas
toujours malléables. Ces problèmes commencent pour le touriste
avec l'obtention du visa et se poursuivent avec le transport, les tracasseries
policières et administratives, l'obtention de l'information, la
qualité des établissements d'accueil, les prestations dans les
hôtels, l'aménagement et l'entretien des sites touristiques... Ces
problèmes peuvent se résumer en la difficile collaboration avec
les autres administrations et les finances insuffisantes. La part de ce
ministère au budget de l'Etat est insignifiante pourtant le gouvernement
l'a placé au 5è rang des priorités de développement
du septennat finissant.
Ce chapitre tentait de répondre aux questions de
savoir :
· Les touristes connaissent-ils la destination Fako
et/ou la promotion permet-elle d'en attirer des nouveaux ?
· Comment améliorer la qualité de l'offre
(propreté, aménagement des sites, infrastructures...) pour
l'épanouissement de ce secteur dans la région ?
L'objectif qu'il poursuivait était de
déterminer les facteurs limitants à l'essor du tourisme. Pour y
parvenir, nous avons formulé quelques hypothèses :
· La promotion du tourisme et l'information des touristes
feraient cruellement défaut dans cette région.
· L'aménagement des sites, des infrastructures
d'accueil et des voies de communication serait embryonnaire.
Au bout de nos analyses, nous pouvons affirmer que le
tourisme dans le Fako connaît quelques difficultés qui
étouffent son décollage effectif en ce sens qu'elles menacent la
fidélisation de ses clients du moment et de ses futures conquêtes
et partant les rentrées financières. Elles varient de la
difficulté d'accéder aux sources d'information aux coûts
jugés prohibitifs en passant par la qualité en demi-teinte du
séjour des touristes dans la région. Mais les principaux
obstacles peuvent être regroupés en deux classes : les
obstacles internes à la région et les obstacles liés
à la géopolitique.
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