4.2.3. Le coût de la
destination
Il est admis que se livrer au tourisme c'est s'offrir un luxe
auquel ne peuvent pas accéder que des personnes possédant de gros
moyens. De telles personnes sont généralement issues des couches
aisées de la population et par conséquent vivant dans de grandes
métropoles du Cameroun ou d'ailleurs. Ceci se confirme fort bien par les
résultats de l'enquête au sujet des infrastructures et des
équipements qui ne sont pas suffisants.
Pour ce qui est particulièrement de l'infrastructure
routière, elle est en mauvais état. C'est pourtant le seul moyen
de locomotion utilisé par les personnes interrogées dans cette
région selon la répartition suivante : 38,8% utilisent un
véhicule personnel et 61,2% le transport en commun dont 93,5% les
agences de voyage en provenance de Douala ou de Yaoundé et 6,5% le taxi
en provenance de Tiko, Mutengene et Buéa.
Sur le plan du tourisme, le Cameroun se présente comme
une destination dont les prix sont prohibitifs (BIC et SOFRECO). A Buéa,
les visiteurs interrogés le confirment à 45,7%, soit 16/35 contre
39,3%, soit 35/89 à Limbé.
Ces tarifs sont d'ailleurs bas comparés à en
juger par le taux de menace qui pèse sur les prochaines visites des
autres parties du Cameroun. Plus de 50% soit 107/207 touristes pourraient
être découragés au sujet de leurs visites futures par les
prix pratiqués dans le pays.
Pour une durée moyenne de séjour de 2,5 jours,
le touriste dépense 29 115 Fcfa à Buéa contre 51 250 Fcfa
à Limbé pour seulement 1,8 jour. Pour 4,3 jours à
Buéa, la facture s'élève à 47 234 Fcfa tandis
qu'à Limbé, la note revient à 180 000 Fcfa pour 14 jours.
Ceci permet de constater que de façon générale, les longs
séjours sont légèrement moins chers que les courts
séjours dans la région. Mais l'offre est plus coûteuse
à Limbé qu'à Buéa sans doute à cause du
niveau de vie élevé à Limbé. La moyenne quotidienne
de dépenses à Buéa fluctue entre 10 985 Fcfa et 11 646
Fcfa alors que dans la ville côtière, elle varie de 12 857
à 28 472 Fcfa. Contrairement à ce que l'on attend, ces
dépenses sont plutôt maigres. Cela s'explique par le fait que ce
ne sont que des moyennes qui cachent de grandes disparités. En effet, la
plupart des touristes interrogés ne séjournent pas à
l'hôtel ( %) et n'en paient par conséquent pas les frais. Ceux-ci
dépensent donc moins lorsque les autres se retrouvent à faire des
dépenses astronomiques. On a donc affaire - malgré les apparences
- à de gros clients à inclinaison dépensière.
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