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Etude des performances touristiques de la région du Mont Fako, Province du Sud-Ouest, Cameroun.

( Télécharger le fichier original )
par Diderot Serge NGUEPJOUO M.
Université de Ngaoundéré Cameroun - Maitrise 2003
  

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2.4. LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE

C'est l'ensemble des séjours des touristes dans les hôtels conventionnels, donc classés des villes de Buéa et de Limbé depuis l'introduction sérieuse de la statistique en 1996. La série va de 1997 à 2001.

Buéa

1997

1998

1999

2000

2001

Nombre Hôtels

2

2

2

6

5

ENR

448

609

506

632

660

ER

146

190

146

433

283

CAM

1796

1941

1418

6970

4313

TG1

2390

2740

2070

8035

5256

Moyenne Buéa

797

913

690

2678

1752

 
 
 
 
 
 

Limbé

1997

1998

1999

2000

2001

Nombre Hôtels

6

8

7

12

12

ENR

429

2640

2088

2407

3844

ER

1342

916

1080

1749

2300

CAM

3717

5608

5576

13008

10941

TG2

5488

9164

8744

17164

17085

Moyenne Limbé

1829

3055

2915

5721

5695

Tableau 2.4. : Répartition des fréquentations touristiques de 1997 à 2001.

Source : Statistiques de la DPTSW

A l'observation des chiffres, la part belle revient non pas aux touristes étrangers comme le souhaitent les responsables du MINTOUR, mais aux visiteurs nationaux aussi bien à Buéa qu'à Limbé.

On observe au cours des cinq dernières années (1997 - 2001), une évolution de la fréquentation en dents de scie même si celle-ci garde néanmoins une tendance à la hausse. Le cumul des arrivées hôtelières annuelles (TG) présente une moins grande consistance à Buéa qu'à Limbé. Cela est davantage visible lorsque l'on considère les totaux globaux sur les 5 ans dans les deux villes.

Dans la région en général, on connaît l'effectif le plus faible en 1999, tandis que le plus important se retrouve en un an plus tard (2000). La curiosité que l'éruption du Mont Cameroun représentait pour les touristes pourrait être considérée telle un facteur d'attrait majeur. Dans l'ensemble également, c'est à cette période que la politique du MINTOUR insiste sur la nécessité de disposer d'un appareil statistique plus ou moins fiable. Ceci se traduit sur le terrain par des actions particulièrement énergiques à l'encontre des hôteliers indélicats qui ne transmettraient pas à la DPTSW les fiches statistiques de leurs arrivées hôtelières pour les y contraindre. A ce moment, la plongée de 2001 serait la traduction de la conjonction d'un relatif relâchement dans ladite opération et de l'actualité moins récente de l'éruption du Mont Fako.

A Buéa, cette période se calque sur le profil d'ensemble au courant de la même période. Ainsi, on a le total global (TG) plancher en 1999 et le total global plafond en 2000.

Quelle que soit l'année cependant, la répartition des effectifs de visiteurs consacre une part importante aux Camerounais (CAM) soit une moyenne de 80% sur les 5ans, pendant que les étrangers non résidents (ENR) constituent un effectif des visiteurs de cette ville montagnarde avec une moyenne de 14%. La classe la plus faible est celle des étrangers résidents (ER) dont la moyenne est seulement de 6%.

Limbé enregistre un cumul de fréquentation appréciable avec un pic en 2000 avant de connaître un léger fléchissement en 2001. C'est le visage d'ensemble dans la région du Mont Cameroun.

A l'intérieur de cet ensemble, la situation est semblable qu'à Buéa les cartes sont pareillement distribuées. Ainsi, les Camerounais visitant Limbé viennent en tête en terme de proportion avec 67% des effectifs, suivis des étrangers provenant de l'extérieur (20%) et enfin des étrangers vivant au Cameroun (13%).

Aussi bien à Buéa qu'à Limbé, la configuration de la population des touristes est la même : Plus de 65% des visiteurs sont de nationalité camerounaise, et 20% expatriés dont 14% vivant de l'étranger et 6% résidant au Cameroun pour des raisons diverses. La tendance d'une année à l'autre entre 1997 et 2001 est quasiment plate. Après un départ prometteur qui se confirme d'ailleurs l'année suivante, la courbe de fréquentation plonge ensuite avant de se propulser à son maximum en 2000 et connaître une nouvelle perte de vitesse en 2001.

Cette apparente croissance de la fréquentation pourrait n'être que poudre au yeux et par conséquent la fréquentation pourrait avoir baissé durant cette période (1997-2001). Cela pourrait se percevoir en procédant au calcul des ratios Nombre de touristes/nombre d'hôtels.

Tableau 2.5. : Répartition des ratios.

Source : Statistiques de la DPTSW.

Cependant, si on considère ces données en les mettant en parallèle avec le nombre d'hôtels dans chacune de ces villes, quelques nuances intéressantes apparaissent. On peut se rendre compte par exemple que les ratios ne sont pas toujours à l'avantage de la ville de Limbé. Dans certains cas, Buéa passe avant Limbé, pourtant les statistiques brutes présentent toujours Limbé comme étant très visitée. C'est le cas durant les 2 premières années où Buéa bénéficie de sa proximité de la DPTSW pour être pris en compte dans les statistiques. Ceci devrait traduire en fait une autre réalité, savoir que les données statistiques ne sont pas toujours le reflet de la réalité et lorsque c'est le cas, le taux de remplissage des hôtels est le plus élevé dans la ville où la moyenne annuelle est la plus forte.

On s'aperçoit que les hôtels augmentent aussi bien que les touristes. Les ratios du nombre de touristes et du nombre d'hôtels montrent une augmentation de l'ordre de 33,5% du nombre de visiteurs quoique ceci se présente comme un paradoxe dans la mesure où le taux de fréquentation des hôtels se situe seulement autour de 15%.

La réorganisation du MINTOUR accorde une place de choix à la statistique touristique (Tietcheu, 2000). C'est pourquoi la DPTSW commence timidement l'opération en 1996 et elle s'intensifie progressivement. Des 17 hôtels en 2001, 12 au moins sont déjà fonctionnels bien avant 1996, quoique n'étant pas pris en compte pour diverses raisons. Ils vont ainsi être intégrés à mesure que la décision se fera rigoureuse en donnant l'illusion d'une augmentation progressive des arrivées hôtelières alors que dans le même temps, les hôteliers se plaignent du faible taux de remplissage de leurs établissements situés autour de 15%.

Quoiqu'il en soit, le problème de la statistique se pose encore aujourd'hui. Les deux principaux visages en sont les lacunes et le caractère toujours partiel de ces chiffres.

Ils sont lacunaires en ce sens que les fiches statistiques de la DPTSW présentent de nombreux trous d'un mois à un autre et parfois d'une année à l'autre.

En outre, ces statistiques sont également parcellaires parce que l'hôtel reste le seul instrument de mesure des arrivées touristiques. Seuls leurs statistiques sont rassemblées et qui plus est, celles-ci sont envoyées à la DPTSW avec toutes les coupures - aisément imaginables - que les hôteliers peuvent y opérer pour éviter les affres des contrôleurs du fisc. Les frontières très poreuses du Fako laissent passer des personnes qui ont souvent le statut de touristes. De plus, avec l'entrée de plus en plus marquée du secteur privé dans la gestion et la promotion des attractions touristiques à des fins commerciales - comme c'est le cas du MCEO et dans une certaine mesure du Limbé Botanic Garden -, de nombreux touristes ne sont pas pris en compte dans les statistiques officielles.

De ces constats, il résulte que les chiffres utilisés sont les minima et pourraient même trahir la réalité dans certains cas. Il importe donc que les efforts soient concentrés sur cette question de la statistique touristique dans la région du Mont Cameroun en particulier et dans le pays en général.

En fin de compte, nous pouvons retenir que :

· la région présente des atouts naturels, anthropologiques et architecturaux : La nature pétille d'éléments floristiques, fauniques et paysagistiques qui peuvent être valorisés. L'histoire de la région bien avant l'occupation humaine jusqu'à la colonisation est d'une richesse insoupçonnée. Les vestiges de l'occupation allemande et anglaise ne sont pas attrayants surtout dans un contexte marqué par le retour aux sources, la quête de ses origines et la constitution des histoires familiales dont un des membres a peut-être trouvé la mort et a été enseveli au Cameroun.

· les infrastructures nombreuses peuvent servir à renforcer d'une part, la gestion par les autorités et les autres intervenants dans le secteur et d'autre part, contribuer au bien du touriste et des populations locales. Bien que la fréquentation soit encore faible voire en baisse, les sites touristiques du Fako drainent des visiteurs qui en consomment les produits. Toutefois, il est nécessaire d'évaluer ce potentiel et éventuellement relever quelques-unes des contraintes qui s'exercent sur ce tourisme à partir du point de vue des touristes eux-mêmes.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci