CHAPITRE II : UN ETAT DES
LIEUX DU TOURISME DANS LE FAKO
Activité plutôt récente dans les pays du
Tiers-Monde (Début des années 60), le tourisme y connaît
dans une large mesure le même rythme de croissance et les
problèmes plus ou moins similaires. Ainsi, on y est passé de la
phase de réel espoir de développement basé sur le tourisme
à la phase de pessimisme et de désespoir. On semble ne plus en
attendre grand-chose. Seuls quelques Etats ayant retiré de gros
bénéfices des investissements antérieurement
effectués, continuent de lui consacrer une part significative de leur
budget. Les chercheurs même lui consacrent rarement le menu de leurs
travaux. Mais à la faveur de la faible croissance retrouvée, un
espoir semble renaître. Les pays d'Afrique au Sud du Sahara, jadis
laissés pour compte, investissent eux aussi quoique faiblement dans
cette activité. De fait par sa situation, le Cameroun fait partie de cet
ensemble.
Depuis bientôt une décennie, le discours officiel
présente un objectif que le tourisme doit atteindre. Ainsi chaque
année pratiquement, C'est toujours la même rengaine à
savoir : faire du Cameroun une destination touristique ou de façon
chiffrée, drainer 500 000 touristes internationaux par an vers le
Cameroun. Seulement après plusieurs essais (tentatives),
l'échéance de ce but a jusque-là toujours
été repoussée. Par exemple, en 1996 la première
opération a été lancée, la deuxième a suivi
en 1998 puis la troisième en 2000 et finalement, la quatrième en
2002 sans que l'on puisse avancer à proprement parler (JAE 318 / 16
Oct.- 5 Nov. 00). Cela peut paraître incompréhensible pour qui
observe cette réalité de loin.
Et pourtant si l'on tient compte de près de la
flopée de matières premières du tourisme, de l'ensemble de
ses infrastructures, des ses acteurs pour arriver au résultat de
fréquentation actuelle, un brin de lumière pourrait se faire sur
quelques-uns des problèmes que connaît ce secteur
d'activité en général mais davantage dans la zone
d'étude.
2.1.
LES ATTRACTIONS TOURISTIQUES
C'est l'ensemble des curiosités naturelles,
anthropologiques et architecturales exerçant une certaine fascination
sur les visiteurs d'une région. Dans certains cas, l'une d'elles suffit
pour motiver le déplacement avec pour but de la savourer. Ces
attractions peuvent être regroupées en 3 types en fonction de la
nature du produit de base. Ainsi, on distingue les attractions naturelles,
anthropologiques et architecturales.
2.1.1.
Les attractions naturelles
Ce sont les ressources de la flore, de la faune et du relief
généralement à l'état de nature ou n'ayant subit
que des transformations mineures.
2.1.1.1. La flore
Du fait de l'altitude qui varie de 0 à 4 095 m et de ce
que le Mont Cameroun est très arrosé, on enregistre
jusqu'à 15 000 mm d'eau par an à Debunscha, ce qui en fait
la 2è zone au classement de la pluviométrie mondiale après
Cherrapunji. Il en découle la formation d'une palette floristique
très différenciée s'étageant de façon
successive sur les flancs du Mont Cameroun. L'étoffement de la
couverture végétale est tout à fait évident
Même les périodes de sécheresse des glaciations
passées n'y ont rien fait. On recense 2 importantes et anciennes
forêts qui sont cependant isolées du point de vue
géographique. Ainsi, entre 200 et 2.500 m d'altitude, cette
région présente une gamme riche et variée de formations
végétales. C'est le cas des :
ü 23 espèces de plantes endémiques qui ont
été enregistrées dans la zone forestière, de
nouvelles espèces étant découvertes chaque année.
ü 19 autres espèces endémiques de plantes
qui ont été identifiées dans les prairies ventées
au-dessus de la zone forestière, au-delà de 2.500 m d'altitude.
(BULLETIN SUR L'ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE CENTRALE, 95 sur le site web
www.ecofac.org.).
Ce décor particulièrement favorable a permis
l'éclosion de nombreuses activités dont la foresterie, la
conservation de la nature... C'est notamment le cas du Limbé Botanic
Garden (LBG) qui comporte quelques-unes de ces espèces et partant
constitue un véritable musée végétal très
couru.
( 1)
(2)
Cliché : D. NGUEPJOUO,
Limbé, Août
2003.
Photo 2.1. : Limbé Botanic Garden :
l'entrée (1) et un aperçu de la partie centrale (2).
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