L'administration publique locale face à la sécurité des personnes et de leurs biens dans la province du Sud Kivu( Télécharger le fichier original )par Jean-Luc Malango Kitungano Université de Kisangani - Graduat en Sciences Politiques et Administratives 2002 |
II.2.2.2. L'armée rwandaiseContrairement à l'armée burundaise dont l'implication fut limitée; l'armée rwandaise n'occupait pas de manière permanente les localités de Fizi. Les troupes rwandaises qui sont intervenues à Fizi avaient leurs bases arrière à Uvira (Kavimvira), ou venaient directement du Rwanda. Il s'agissait pour l'armée rwandaise des troupes offensives destinées à attaquer directement les principales bases militaires des maï-maï et leurs alliés de circonstance du CNDD/FDD ou encore les milices hutu. Même si les troupes rwandaises ne s'installaient pas d'une manière permanente dans les localités de Fizi, il importe de préciser que le rôle des officiers du l'APR fut très important au sein des troupes du RCD. Il semble qu'au cours de leurs différentes offensives contres les positions militaires Maï-Maï, l'armée rwandaise aurait commis plusieurs atrocités contre les civils en territoire de Fizi entre 1998 et 2000. Concluons cette section en reprenant quelques résultats de nos enquêtes100(*). Plus de 63,3% des personnes interrogées estiment qu'il faut désarmer toutes les milices et renvoyer l'armée burundaise et rwandaise du territoire de Fizi. 60% estiment que l'armée rwandaise est co-auteur du massacre de Makobola. Cette allégation est reprise par d'autres sources : « L'hostilité de la population envers les militaires rwandais et burundais est nettement perceptible ; les guerriers maï-maï poursuivent le harcèlement des armées d'occupation ainsi que de celle du RCD. Tandis que les massacres des populations attribués à ces armées se multiplient »101(*) * 100 Questionnaire d'enquête en annexe. * 101 Emmanuel Lubala, « L'émergence d'un phénomène résistant au Sud Kivu (1996-2000) in Afrique des Grands Lacs, Annuaire 1999-2000, ( Sous la direction de F. Reyntjens et S. Marysse), Paris, l'Harmattan, 2000, p. 190. |
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