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L'administration publique locale face à  la sécurité des personnes et de leurs biens dans la province du Sud Kivu

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par Jean-Luc Malango Kitungano
Université de Kisangani - Graduat en Sciences Politiques et Administratives 2002
  

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III.3.1.1 L'organisation sociale et culturelle

La société bembe est patrilinéaire. Toute la vie s'organise dans un ou plusieurs villages formant autour de la parenté des familles élargies, des clans et des tribus. L'habitat est généralement serré et presque homogène. Toutes les lois qui régissent ou organisent le village sont discutées dans le « Lubunga » (maison de sagesse ou de conseil). Le Lubunga se situe généralement au centre du village et forme la maison de conseil du village.

Les structures politiques et sociales bembe ont éclaté suite au métissage et à la diversité d'origine, c'est ce que soutiennent Moeller et Van Bulck :

«  La diversité d'origine des clans bembe et leur métissage prononcé avec les populations locales et les pygmées ont favorisé l'éclatement des structures politiques et sociales. Les Babembe à la différence des Bafulero et des Bashi n'ont pas de Mwami. Ils forment comme les Warega, de petites sociétés de type polysegmentaire et sans organisation centrale »40(*)

Les liens sociaux sont très soudés chez les Babembe. La connaissance mutuelle des membres de la société, la communautarisation de plusieurs activités et la solidarité sont parmi les valeurs internes que doivent observer les membres du « village famille »41(*)

Sur le plan religieux, les Babembe sont caractérisés par un ancestralité mais ils savent aller au-delà. Ils ne s'arrêtent pas à des relations avec les ancêtres. Au dessus de ceux-ci, ils croient à un Dieu. Ainsi dans les invocations vous entendrez « Eh Tata Abecha m'pungu wa mwikulu...» pour dire « Eh mon père, Dieu qui est aux cieux...». Bref pour le Mubembe, quelle que soit sa religion actuelle42(*), Dieu est créateur « M'mbumba », tout puissant « Mpungu », propriétaire premier de tout « mwene », sagesse et intelligence « Malango » (...). Les ancêtres, aînés de famille décédés en restent les membres à part entière ; actifs mais invisibles de leurs communautés, ils sont les intermédiaires valables entre Dieu et les hommes.

Psychologiquement, selon Balongelwa, le Mubembe se saisit comme une personne au centre de l'univers. Il lutte au jour le jour pour le prolongement de son être, de sa force vitale, de sa vie, à la manière de tous les Bantu. Pour vivre intensément, pour renforcer sa force, en dehors de ses relations avec Dieu et les ancêtres, le mubembe doit être en communion avec tout ce qui l'entoure. Les aînés de famille, les sages et les chefs de village sont des représentants des ancêtres sur la terre. Se couper d'eux, c'est se couper automatiquement des ancêtres dans la mesure où ceux-ci sont responsables devant les ancêtres et veillent à ce que toutes les paroles et les prescriptions des ancêtres soient suivies et respectées. Ils peuvent aussi maudire, car à travers eux se sont les mânes « Oci » qui parlent et agissent.

C'est dans cette optique qu'il faut saisir une tendance forte des Babembe à l'unanimité face à la contestation politique ou à la collaboration. Néanmoins, la décision du sage requiert généralement l'approbation de la population. La décision est issue du conseil tenu dans le Lubunga et prise démocratiquement entre les différents chefs de familles, de clans réunis dans le Lubunga.

Plusieurs proverbes mettent en exergue l'importance du groupe, de la communion et de l'union. Ngabo'i bita (c'est l'union qui fait la force), plus on est nombreux, plus on est fort, mais on est plus fort quand on est uni.

Les éléments psychologiques précités expliquent pourquoi les Babembe vivent toujours dans des villages dont les maisons sont rapprochées. L'isolement étant perçu comme un sort. La solidarité est à ce titre une valeur importante et explique par ailleurs, la résistance unanime en face des envahisseurs et adversaires potentiels.

* 40 Moeller et Van Bulck cités par Benoît Vérhaegen, Idem.

* 41 « Village famille » est un concept qu'utilise Balongelwa dans la perspective de fonder des unités de développement à partir de la dynamique de ces villages familles. (Balongelwa M., La culture, atout ou contrainte au développement, observation faites en Zone de Babembe au Sud-Kivu (Zaïre), Mémoire de licence en développement rural, ISDR /Bukavu, 1995, p. 12  )

* 42 Par religion actuelle nous entendons le Christianisme dans sa version catholicisme ou protestantisme, l'Islam et toutes les autres mouvements de religiosités locales telle la secte d'Amirado ou les domineurs...

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand