D/ LES PRESTATIONS SOCIALES OU DONS
C'est une donnée constante qu'a pris figure
traditionnelle dans la pêche piroguière d'honorer par des dons
tous les anciens pêcheurs qui ont pris leur retraite. Ceci a donné
naissance aux notion de « terral » et de
«mbolé» très prisé dans les
sociétés de pêche notamment chez les Guet Ndariens, les
Ñominka et les Lebu.
Le teeral est donc une reconnaissance, un symbole pour tous
ceux qui sous le poids de l'âge ne peuvent plus utiliser leur force pour
faire la pêche. A Ndayane il existe une grande colonie de vieux
pêcheurs qui prennent la direction des centres de pêche de Joal et
de Djifère afin de bénéficier des revenus de la
pêche. Certains prennent le soin d'accompagner soit leur propre pirogue
ou sont sous le «tutorat» d'une pirogue d'un neveu. Il y a d'autres
qui partent individuellement.
Les prestations sociales phénomène classique de
la pêche piroguière se sont institutionnalisées avec le
développement de la pêche. Il apparaît de plus en plus
autonome en prenant l'allure d'un métier comme celui de pêcheur.
Ainsi le pêcheur considère les teeru kat comme des vendeurs de
service car ils lui ont permis de faire remonter la pirogue. Les revenus
journaliers peuvent varier entre 1000 F à 2000 F et même plus en
période de pêche aux poulpes.
Ceci est la première cause de l'attirance que ces
prestations sociales exercent sur les populations d'où son
élargissement aux populations étrangères à la
pêche. L'augmentation continue des individus demandant le teeral
aboutit à la mise sur pied de nouvelles stratégies par les
pêcheurs.
Il s'agit dans ce cas de figure d'envoyer les membres de
l'équipage le moins connu afin que celui-ci soit moins sollicité
que les autres. Il faut préciser que pour le poisson, les pêcheurs
sont très sollicités. Aussi face à la rareté du
poisson le teeral (don individuel) est en train de perdre sa fonction de
reconnaissance et d'amour réciproque pour laisser la place au
Mbolé (don collectif) devenu même une nécessité
après la remontée de la pirogue.
Le teeru a joué un rôle important car il a permis
d'abaisser l'âge de la retraite des pêcheurs. Beaucoup de
pêcheurs du fait qu'ils ont un fils capable d'être le capitaine
d'une pirogue ont préféré jouir de ces prestations. La
diversification de l'activité se fait en même temps que son
élargissement à des pêcheurs encore valides.
Le processus de rajeunissement des individus
bénéficiant des services prestataires est ainsi enclenché.
Les teeru kat sont originaires de lieux divers sur l'ensemble
des villages du littoral et même de l'intérieur du pays.
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