72
II. Analyse de la stratégie de gestion
forestière mise en oeuvre
L'analyse de la stratégie de gestion forestière
actuellement mise en oeuvre au Sénégal permet de montrer que
cette dernière met l'accent sur un certains d'actions qu'il est
important de préciser. Ces actions stratégiques portent
principalement sur :
? la sensibilisation des acteurs du
développement rural sur les enjeux des ressources naturelles notamment
des ressources forestières, longtemps considérées surtout
par les populations locaux comme des ressources inépuisables et qu'il
est nécessaire de veiller pour la préservation des ressources
forestières ;
? la formation de l'ensemble des
différents acteurs qui exercent des métiers ou dans des domaine
ayant trait à la gestions des ressources naturelles et
forestières ;
? la lutte dans toutes ces formes contre les
exploitations forestières frauduleuses en dotant au service forestier
d'important moyens de lutte pour faire face au trafic illégale
international du bois précieux de la région de Casamance ;
? la création de comité
villageois de surveillance et de lutte contre les feux de brousse ou les
incendies de forêts dans chaque grande commune particulièrement
vulnérable à ces feux de brousse ou incendies de forêts
;
? la mise à disposition d'importants
équipements et matériels aux comités et aux unités
de lutte contre les feux de brousse ou incendies de forêts ;
? la réalisation d'opérations
de reboisement dans les zones ou espaces dégradés en vue de
favoriser la régénération d'espèces
particulièrement des espèces en voies de disparition.
Bien que la stratégie de gestion forestière
mise en oeuvre mette en évidence plusieurs actions essentielles en
faveur de la conservation et la restauration des forêts, elle est
toutefois confrontée à plusieurs obstacles ou contraintes de
diverses natures qui empêchent d'aboutir à un véritable
gestion forestière durable. Ces obstacles ou contraintes de diverses
natures sont essentiellement constitués par :
o l'insuffisance de moyens logistiques pour la
mobilité des agents forestiers afin d'assurer de manière
constante la surveillance de certains massifs forestiers menacés ;
o l'insuffisance de dotations en carburant pour sillonner et
contrôler les massifs forestiers menacés ;
o
73
la faible implication ou la non-implication d'un certain
nombre d'élus locaux sur la gestion des ressources forestières et
ce, bien que la compétence ait été
transférée aux collectivités locales depuis
199680 et l'adoption en 2018 d'une nouvelle loi portant code
forestier81 visant entre autres, à renforcer le pouvoir de
gestion des collectivités territoriales sur les forêts.
o la crise casamançaise, bien que ce soit un long
conflit de basse intensité, persiste toujours et contribue à
rendre difficile l'opérationnalisation des stratégies de gestion
des ressources forestières.
o enfin l'enclavement de certaines zones voir de la
région naturelle de la Casamance.
|