2. Les causes et les conséquences de la
déforestation et de la dégradation des forêts en
région casamançaise
2.1. Les principales causes de la dégradation et de
la déforestation en Casamance
Depuis quelques années, les écosystèmes
forestiers de la région naturelle de la Casamance ont été
fortement dégradés, déforestés ou détruits
à cause de plusieurs facteurs anthropiques (liés aux
activités humaines) et naturels.
? Les principales causes anthropiques de la
déforestation et de la dégradation des forêts
casamançaise ont été identifiées et concernent de
façon spécifique les points suivants :
? Les exploitants forestiers locaux vivant en territoire
sénégalais et les agriculteurs en quête de nouvelles terres
à cultiver ;
? Les trafiquants de bois basés en République
de Gambie (notamment le bois de rose ou vène rare, précieux,
très convoité par ces derniers et très prisé sur le
marché chinois) ;
? L'avancée du front agricole ;
? L'agrandissement de certaines communes ;
? Le braconnage avec des armes à feux, les
récolteurs de miel etc.
? Les activités pastorales non contrôlées
notamment à Kolda, région par essence d'élevage
agropastoral.
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? La principale cause naturelle est
constituée par les incendies de forêts causées par la
foudre. Cette dernière est souvent à l'origine des feux de
racines pouvant provoquer d'immenses incendies forestiers.
Toutefois, au-delà des principales causes de la
dégradation et de déforestation précédemment
recensées, le conflit casamançaise sur fond de rébellion
indépendantiste du Mouvement des forces démocratiques de
Casamance (MFDC) qui sévit depuis 40 ans dans la région,
participe tout autant à ces deux phénomènes, en favorisant
la dégradation des forêts et l'exploitation frauduleuse des
ressources forestières dans certaines zones caractérisées
par une insuffisance des contrôles et l'insécurité.
2.2. Les conséquences de la dégradation et
de la déforestation en Casamance
Les fortes pressions notamment anthropiques qui s'exercent
sur les écosystèmes forestiers de la région naturelle
casamançaise entrainent de nombreuses et lourdes conséquences
notamment un changement dans la structure forestière interne, de pertes
de fonctions des forêts et l'appauvrissement de la biodiversité de
ces écosystèmes forestiers. Globalement, les conséquences
de ces pressions sont la dégradation des ressources forestières
et une paupérisation des populations locales qui dépendent de
l'exploitation de ses ressources. De façon plus spécifiques, les
principales conséquences se traduisent par :
? la destruction à grande echelle du couvert
végétal ; ? la diminution du tapis herbacée ;
? l'érosion et l'appauvrissement des sols ;
? l'appauvrissement de la biodiversité forestière
;
? la diminution de la densité de certaines
espèces de valeur comme Kheya senegalensis
(caïlcédrat), Cordyla pinnata (poirier du Cayor),
Afzelia africana (Doussié) etc... ;
? l'augmentation de la température terrestre due à
la réduction du couvert végétal ;
? l'augmentation de la salinité de certains bas-fonds
due à l'avancée de la mer notamment sur le littorale
casamançais ;
? la disparition de certaines espèces
végétales qui ne résistent qu'à une certaine teneur
en sel.
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