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Strategie pour une gestion durable des forêts au Senegal - pressions exercées sur les forêts et stratégie de gestion forestière dans un contexte de changement climatique: cas des forêts de Casamance au Sénégal


par Abdoul Aziz Sy DIOUF
Le Mans Université - Master gestion des territoires et développement local 2023
  

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III. Outils de gouvernance forestière

La mise en évidence des acteurs territoriaux dans la gouvernance locale ne doit pas être pour autant une source de négligence des dispositifs légaux et juridiques auxquels ces acteurs doivent y faire face, que cela concerne des lois édictées à l'echelle nationale (code civil, pénal, code de l'environnement, forestier, des collectivités territoriales...), de leurs déclinaisons, des règlements au niveaux nationaux et communautaires notamment en matière de gestion des ressources forestières des terroirs. Autrement dit, dans un environnement marqué par la troisième réforme « Acte III de la décentralisation » qui s'est traduite par le transfert de compétences notamment la gestion des ressources naturelles avec la volonté manifeste de placer l'acteur local au coeur de la problématique forestière, un certain nombre d'outils juridiques sont essentiellement nécessaires afin d'offrir à l'Etat et aux collectivités des occasions favorables au renforcement de la participation des populations à la gouvernance des ressources forestières. Dans ce contexte, différents outils subsistent évidemment en faveur d'une règlementation rationnelle relative à l'accès et l'usage des ressources et la gestion de conflits. Une étude réalisé en 2011 et intitulée « Les conventions locales pour la gestion des ressources naturelles au Sénégal : Entre autonomisation et problème d'appropriation » permet de mettre en évidence quelques-uns de ces outils notamment les plans d'action pour l'environnement, d'occupation des sols, les plans locaux de développement, les conventions locales sur lesquelles nous allons nous pencher.

1. Les conventions locales

Accords légitimes entre un certain nombre de parties prenantes dans l'éventualité d'une régulation des ressources notamment forestières (accès, usage, exploitation, etc....), les conventions locales désignent des instruments innovants fondés sur des règles établies de façon collective par les acteurs locaux essentiels (Touré, 2011 ; Tall et Gueye, 2003). En d'autres termes, elles sont des instruments de gestion locale permettant de renforcer les processus traditionnels de régulation basés sur la concertation. Longtemps réduites à une question émergente en ce qui concerne la gestion partagé des ressources, les conventions locales constituent des mécanismes de prévention et de gestion des conflits entre les différents usagers mais aussi un enjeu capital des processus de décentralisation. Tout bien considéré, ces

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conventions locales concourent d'une part, à une règlementation rationnelle relative à l'accès et à l'usage des ressources forestières et d'autre part, à une gestion efficace des conflits entre usagers. Juridiquement, elle étaient encadrées au préalable par des textes du code des collectivités locales76. Ce dispositif a été consolidé d'abord avec l'adoption de la troisième réforme « Acte III de la décentralisation »77 puis par le principe de libre administration des collectivités territoriales78 et enfin par la loi portant nouveau code forestier du pays79.

2. Les conventions locales et la gestion des ressources naturelles

En matière de gestion, de conservation, d'aménagement et d'exploitation des ressources forestières, les conventions locales traduisent l'expression des souhaits des populations de zones adjacentes à une forêt donnée et résultent notamment, surtout des déclarations et des engagements des populations. En effet, dans un contexte marqué par la déforestation et la dégradation accélérée des ressources forestières conjugué aux difficultés à satisfaire leurs besoins essentiels en produits forestiers ligneux et non ligneux, les populations notamment celles des zones rurales prennent de plus en plus conscience du risque d'épuisement des ressources naturelles pourtant longtemps considérées comme des ressources illimitées, et qu'un changement d'habitudes ou de comportements est plus que jamais indispensable. Cette prise de conscience a été le premier pas notamment pour les habitants des villages riverains des forêts à s'organiser souvent appuyés par les partenaires en vue de d'instaurer un accès réglementé aux ressources forestières, de gérer efficacement les éventuels conflits d'intérêts et de veiller à une exploitation rationnelle et une gestion durable des forêts villageoises.

A cette fin, un certain nombre de concertations villageoises comme inter-villageoises au profit de la gestion forestière communautaire ont été d'abord mis en évidence non seulement pour impliquer l'ensemble des parties prenantes pertinents mais aussi pour aider à la définition des stratégies efficaces, adaptées au contexte local et pouvant induire un gestion durable des forêts.

76 Décret n° 96-1134 du 27 décembre 1996 portant application de la loi n° 96-07 du 22 mars 1996 portant Transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales, accorde aux collectivités des instruments qui leur confèrent la possibilité à partir d'une gestion et exploitation rationnelle des ressources et de l'environnement, de promouvoir des politiques de développement durable.

77 Article 7 de la section 2 « Participation citoyenne » de la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales, précise que : « l'organe exécutif au niveau local peut instituer dans la collectivité, un cadre de concertation dans le but d'assurer la participation effective des populations dans la gestion des affaires publiques ».

78 Article 102 de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution de 2001, précise que : « Les collectivités territoriales constituent le cadre institutionnel de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques... ».

79 Article 17 de la loi 2018-25 du 12 novembre 2018 portant Code forestier stipule que : « Les collectivités territoriales peuvent conclure des conventions locales en faveur de la convention des ressources naturelles de leur terroir... ».

Tout compte fait en matière de gestion des ressources forestières, les conventions locales constituent un outil de co-gouvernance et permettent de façon spécifique d'impulser un ensemble de comportements en faveur d'une exploitation rationnelle et une meilleur conservation de ressources forestière et de la biodiversité, d'éliminer ou d'éviter les conflits d'intérêts découlant de l'exploitation et d'améliorer la satisfaction des besoins des différents acteurs locaux.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote