I.6- l-Hydrographie
La ville de N'Djamena est située dans une plaine
alluviale très plate longée sur toute
sa bordure méridionale par le fleuve Chari. Celui-ci,
le plus important du Tchad, prend sa source dans le mont Yadé (en
Centrafrique). Il est rejoint par son principal affluent, le Logone, au niveau
de la ville ; ce dernier prend sa source dans le massif de l'Adamaoua au
Cameroun. De ce fait, ces fleuves ont un régime tropical acquis en
grande partie dans leur cours amont hors des frontières du Tchad, et ils
résultent de l'association de plusieurs cours d'eau (Kadjangaba,
2007).
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Contribution à l'étude de la qualité
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ville
de N'Djamena
Figure 9 : hydrographie de la zone
d'étude.
I.6.1- Le Chari
Le Chari, 1200 km dont 800 km au Tchad, est le plus important
des cours d'eau tchadiens. Le Chari prend sa source en République
Centrafricaine et se jette au Lac Tchad après avoir traversé
toute la zone soudanienne et la zone sahélienne. A son entrée au
Tchad, le Chari est constitué par la réunion de Bamingui (356 km
de long), du Gribingui (418 km) et du Bangora (355 km) trois cours d'eau
situé en République Centrafricaine qui drainent un bassin de 80
000 km2. Le Chari représente 90% des apports en eaux du Lac
Tchad. Il est caractérisé par une faible pente (0,1 m/km entre le
confluent du Bahr Aouk et le Lac Tchad, 826 km) entrainent une
dégradation hydrographique marquée (défluents, plaine
d'inondation) (Massuel,S 2001).
Après son entrée au Tchad, il reçoit :
- sur sa rive droite :
. le Bahr Aouk,
. le Bahr Keita,
. le Bahr Salamat qui continue le bahr Azoum et va alimenter la
vaste dépression du sud
d'Am-Timan. A partir de la confluence du Bahr Salamat, le Chari
ne recevra plus rien sur sa
rive droite mais donnera naissance à quelques importants
défluents.
- sur sa rive gauche :
. la grande et la petite Sido,
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. I'Ouham grossie du Mandoul, . le Ba-llli de Bousso,
. le Logone (Pias,j, 1970).
I.6.2- Le logone
Le Logone, 960 km prend sa source dans
le plateau de l'Adamoua au Cameroun à 1200m d'altitude et se jette dans
le Chari à N'Djamena après avoir traversé les villes de
Doba, Moundou, Laï et Bongor. il porte le nom de Wina au Cameroun,
reçoit la M'Béré grossie Du Ngou et de la Lim. L'ensemble
constitue le Logone occidental qui collecte la Pendé ou Logone oriental,
puis sur la rive gauche la Tandjilé issue des plateaux laka. Ce fleuve
ne recevra plus ensuite aucun affluent jusqu'à sa confluence avec le
Chari mais lui retourneront, plus en aval par l'intermédiaire de
défluents, des eaux perdues en amont. II sera aussi alimenté par
les cours d'eau descendus des Monts Mandara (mayo
Boula, Tsanaga, Balda, Motorsolo, Ranéo, Mangafé..
. ) qui vont se perdre dans un immense yaéré sur la rive gauche
au Cameroun (Pias,J, 1970).
I.7- La géomorphologie
La région présente une topographie assez
caractéristique due à son histoire géologique. Le paysage
se structure en d'immenses plaines exondées et inondables. Les zones
basses correspondent aux plaines inondables situées à
proximité du Chari, à l'Ouest de la ville aux alentours de
Farcha, Milezi. Le reste de la région est occupé par la plaine
exondée, domaine des terres cultivables en saison de pluies. L'altitude
varie de 299 m au Sud (à l'entrée de la ville en bordure du
Chari) et décroit à 292m environ au Nord-ouest.
I.8- Le sol
La République du Tchad présente une gamme de
sols très étendue allant des sols ferralitiques à des sols
désertiques et ceci en relation avec la variation climatique (humide au
Sud et désertique au Nord). Il faut signaler que ce sont surtout les
matériaux sédimentaires qui sont les plus abondants au Tchad,
notamment les formations d'âge quaternaire ancien à très
récent dans la majorité du territoire. Ces sédiments ont
été pour la plupart, déposés au cours d'extensions
lacustres du Lac Tchad. Celui-ci couvrait encore, à une époque
très récente, une
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grande partie du pays. Il s'agit d'argiles lacustres ou de
sédiments argilo-sableux ou sableux, fluvio-lacustres ou fluviatiles.
En ce qui concerne notre zone d'étude, elle fait partie
du bassin alluvial du Logone et Chari caractérisé par des
vertisols, sols riches en argile issus de l'altération et du
dépôt fluvial, et des sols hydromorphes issus des plaines
d'inondation du Logone vers la partie Sud de N'Djamena. Ces sols qui se
différencient les uns des autres par un régime hydrique
légèrement dissemblable, sont tous argilo-sableux à
argileux, à nodules calcaires, assez riches en éléments
fertilisants. Inondés une partie de l'année, ils portent des
cultures de fin de saison des pluies (sorgho repiqué). Une très
faible étendue de cette terre est cultivée.
Aussi, le Nord et le Nord-est de la zone d'étude est
formé d'alignements sableux disposés en éventail qui ont
évolué en sols bruns subarides peu profonds (80 à 120 cm)
marqués par une légère accumulation de matière
organique décroissant progressivement avec la profondeur et donnant la
teinte brune. De valeur agricole identique aux sols ferrugineux tropicaux peu
lessivés, ils portent de cultures de petits mil et d'arachide. Les
dépôts argilo-sableux lacustres situés entre ces
alignements (sols hydromorphes ou halomorphes), sont incultes ou portent
quelques cultures de sorgho repiqué (Pias, J, 1970).
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