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Contribution à  l'étude de la qualité physicochimique et bactériologique des points d'eau dans la ville de N'Djamena


par Amann Hisseine Abdoul
Université de N'Djamena  - Master en hydrogéologie et en systèmes d'information géographique  2018
  

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INTRODUCTION :

Partout dans le monde, la pression sur les ressources en eau en général et sur les ressources en eau souterraine en particulier est à la hausse (Nouayti N., et al (2015)), principalement en raison d'une part, d'un contexte lié à l'accroissement de la population avec comme corollaire l'expansion urbaine, le développement industriel , le développement agricole et le tourisme avec du coup, une demande croissante et une dégradation de la qualité de l'eau et d'autre part, dans un contexte de changements climatiques dont les impacts sur les ressources en eau sont de plus en plus évidentes .

Or, il n'y a pas de développement sans eau potable, sans assainissement et sans hygiène, et un meilleur accès à une eau de boisson saine peut se traduire par des bénéfices tangibles pour la santé. (OMS, 2004).

Le Tchad, ne déroge pas à la règle malheureusement et la disponibilité en eau jusqu'à présent très limitée, risquerait de diminuer fortement à long terme en raison de la rareté et le caractère aléatoire des précipitations, le phénomène de désertification, qui devient de plus en plus inquiétant, et menacent en plus des agglomérations, les terrains agricoles et les infrastructures d'irrigation (H, Abderamane ,2010). Ajouté à cela, une expansion vertigineuse des principales agglomérations du Tchad, dont l'illustration est donnée par la ville de N'Djamena notre zone d'étude, expansion due à une forte croissance démographique soit 3,5% par an (RGPH2), qui laisse présumer un besoin encore croissant en eau potable.

La principale ressource en eau souterraine au Tchad exploitable, est localisée dans le bassin du Lac Tchad avec une superficie d'environ 2,5 millions de km2, c'est l'un des plus vastes bassins endoréiques au monde et l'un des plus grands bassins hydrogéologiques sédimentaires d'Afrique.

Le bassin du Lac Tchad comporte un sous bassin, le bassin du Chari-Baguirmi où est logé notre secteur d'étude.

I. PROBLEMATIQUE :

L'eau souterraine constitue la ressource la plus importante et relativement la plus accessible au Tchad en général et dans la capitale N'Djamena en particulier puisqu'elle constitue une source d'alimentation en eau potable, d'usage domestique et d'irrigation.

N'Djamena est comme toutes les capitales des Etats de l'Afrique tropicale, équipée en installations produisant de l'eau potable. Mais celles-ci ne desservent qu'une partie des quartiers de la ville en raison de la vétusté du réseau de distribution d'eau, son extension qui tarde à se faire et des conditions de distribution sectorielle. C'est le cas avec la Société

Mémoire de Master rédigé par Amann Hisseine Abdoul, Université de N'Djamena Page 2

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de N'Djamena

Tchadienne d'Eau, seule concessionnaire de l'état tchadien chargée de la gestion et la distribution de l'eau potable, qui ne couvre malheureusement pas l'ensemble de la capitale tchadienne (à peine 30% du taux de couverture de N'Djamena, (PADUR,2013)).

C'est ainsi qu'une part importante de la population n'hésite pas à faire recours aux forages à faible cout, souvent de qualité préoccupante pour satisfaire leurs besoins quotidiens, ignorant de ce fait que la majeure partie des eaux captées par ces forages sont sujettes à des pollutions diverses en raison de la nature lithologique des formations aquifères ou des sols traversés, des épandages des ordures ménagères, des eaux usées déversées sur le sol, des décharges sauvages créées par ci et par là et des carences d'hygiène, cela est aggravé par la croissance démographique, augmentant les activités humaines, qui constituent de plus en plus un réel danger pour l'environnement.

Or selon l'OMS, pour pouvoir protéger la santé, l'eau destinée à la consommation doit être potable et de bonne qualité.

Donc, c'est face à ces enjeux sanitaires, socio-économiques et environnementaux devenus un défi dont tous les acteurs doivent faire face, que nous avions opté pour le choix du dit thème.

Hypothèses :

Les hypothèses qui sous-tendent notre recherche se résument de la manière suivante :

- L'eau issue des forages sur certains sites (quartiers) de notre zone d'étude n'est pas saine pour la consommation.

- La proximité des décharges et des fosses d'aisance impactent sur la qualité des eaux de forages.

- Les mauvaises pratiques de l'hygiène et d'assainissement sont des facteurs potentiels de contamination des eaux souterraines (défécation à l'air libre notamment).

- La consommation de ces eaux est la cause de nombreuses maladies hydriques (typhoïde, cholera, hépatite, diarrhée ...) au sein de la population.

Il serait donc judicieux avant de répondre à ces assertions de faire une revue de l'hydrogéologie de la nappe du Chari-Baguirmi et du coup, de notre zone d'étude.

Les anciens travaux de recherches relatifs à l'hydrogéologie en général et à la connaissance du fonctionnement des systèmes aquifères du Chari-Baguirmi dont fait partie intégrante notre zone d'étude N'Djamena, ont été amorcées en 1952 par (Abadie,J), suivi par les travaux de recherche du BRGM vers la fin des années cinquante qui comprirent la préparation de cartes hydrogéologiques de reconnaissance a 1/500 000 dont celle de Fort

Mémoire de Master rédigé par Amann Hisseine Abdoul, Université de N'Djamena Page 3

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de N'Djamena

Lamy, complétés par les travaux des équipes de l'ORSTOM dans les années 60.Les résultats obtenus firent l'objet de deux synthèses, publiées en 1970 dont la carte hydrogéologique a

1/1 500 000 avec notice explicative (par J .L. Schneider).Ces travaux ont été complétés plus tard par Schneider et Wolf en 1992 ( Massuel, 2001).

Les travaux récents menés dans la zone et relatifs spécifiquement à la qualité des eaux souterraines (physico- chimique et bactériologique) sont ceux du projet « Gestion Durable de l'eau du bassin du lac Tchad ». Il s'agit d'un projet de coopération technique entre la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et le BGR, projet qui a réalisé une analyse des eaux souterraines de 52 forages équipés de pompes manuelles situées dans la ville de N'Djamena (N.M Ronelngar, 2015). En outre dans le cadre du projet « accès à l'eau potable et assainissement dans les quartiers périphériques de la ville de N'Djamena» piloté par la Voirie, un rapport sur la qualité bactériologique des points d'eau souterraine des quartiers du 7éme et 9éme arrondissement a été aussi mis à jour.

Nous n'occultons pas aussi les travaux de (Djoret (2000), Massuel (2001), Kadjangaba (2007), Abdramane (2012)) qui ont trait à la compréhension du fonctionnement du système aquifère du Chari-Baguirmi, la compréhension des processus de recharge de l'aquifère du quaternaire, des informations intéressantes sur l'origine, la minéralisation, la géochimie et l'hydrodynamisme de la nappe de N'Djamena. Tous ces travaux forment un jeu de données très riches qui a servi de base pour ce travail (Bouchez. C, 2015).

Notre étude s'intéressera donc spécifiquement à la qualité de l'eau captée par les forages, elle nous permettra de dégager certaines causes de la dégradation de ces eaux, de faire des propositions permettant à nos populations d'observer des attitudes garantissant la qualité de l'eau de consommation. Nous espérons que les résultats issus de ce travail permettront de sensibiliser les décideurs pour une meilleure application des normes de protection des forages en vue de la réduction de l'incidence des maladies liées à l'eau.

II.OBJECTIFS :

Objectif global : Contribuer à la connaissance de la ressource en eau (par la piézométrie) et de sa qualité dans la ville de N'Djamena.

Objectifs spécifiques : Dans cette étude, nous chercherons précisément à :

- Analyser les paramètres physico-chimiques et bactériologiques de ces eaux et de vérifier s'ils répondent aux normes de potabilité OMS/TCHAD ;

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de N'Djamena

- rechercher les sources probables de pollution et déterminer les niveaux de contamination physicochimique et bactériologique des eaux de la nappe du plio-quaternaire à partir des forages exploités par la population de la zone étudiée ;

- Evaluer les impacts de la consommation de ces eaux sur la santé ;

- Faire des propositions pour l'amélioration de la qualité des eaux consommées.

Pour atteindre ces objectifs, le rapport sera subdivisé en trois parties :

? Dans la première partie, comportant deux chapitres, nous présenterons le contexte d'étude et la problématique dont la zone d'étude fait objet, nous relaterons le contexte géographique, socio-économique, et nous aborderons la géologie et l'hydrogéologie de la dite zone.

? La deuxième partie sera consacrée aux paramètres et méthodes d'analyses.

? Dans la dernière partie, nous exposerons les résultats obtenus lors de la recherche, suivie d'une discussion.

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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE ET SES CARACTERISTIQUES

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