La communication numérique et l'entrepreneuriat jeune au Camerounpar Vanneck Ronel Tedeffo Université de Douala - Master en Communication des Organisations 2024 |
1-1-2- L'entrepreneuriat JeuneSelon le site web Québecois Thesaurus30(*), un jeune entrepreneur est un individu âgé entre 18 et 35 ans qui développe et implante une entreprise dont il assume les risques, et qui met en oeuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer le succès et pour réaliser un profit. Avant de se lancer, un jeune entrepreneur doit réfléchir à la création de son entreprise. Au préalable, une période plus ou moins longue est indispensable pour se lancer dans de bonnes conditions et minimiser les risques d'échec. Le porteur de projet doit s'interroger à plusieurs niveaux pour valider la cohérence du projet dans son ensemble. 1-1-3- EntrepreneurSelon le Grand Dictionnaire, l'entrepreneur est défini comme étant une « personne ou groupes de personnes qui crée, développe et implante une entreprise dont il assume les risques, et qui mettre en oeuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer le succès et pour réaliser un profit ». Le mot « entrepreneur » est d'origine française qui peut signifier étymologiquement « celui qui entreprend ». L'économiste autrichien Schumpeter (1950) pour sa part, définit l'entrepreneur comme une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie. En effet, les entrepreneurs créent de la valeur en exploitant une certaine forme de changement, par exemple dans la technologie, les matériaux, les prix ou la démographie. Les entrepreneurs créent donc une nouvelle demande ou trouvent de nouvelles façons d'exploiter les marchés. Ils identifient une opportunité commerciale et l'exploitent ensuite. L'entrepreneur est si on peut le dire unique et différentraison pour laquelle, Manfred (1997) estime qu'ils sont des individus tournés vers l'action et les résultats concrets, ils aiment décider et refusent la routine, le travail répétitif. Il est celui qui grâce à sa persévérance à trouver de nouvelles idées, réussit à solidifier ses bases, nage à contre-courant, casse la routine, et innove en trouvant de nouveaux moyens pour produire (Bellalij 2020), 31(*). Treffel.R32(*). De son côté pense queL'entrepreneur est « le révolutionnaire de l'économie ». Il s'appuie sur les travaux de Schumpeter qui en fait, notamment dans son ouvrage Capitalisme, socialisme et démocratie33(*), l'acteur essentiel de l'évolution économique, un agent radicalement différent du producteur et du consommateur conçus par la théorie économique. Il affirme que l'entrepreneur vit en quelque sorte en dehors de l'économie standard, dont il bouleverse la logique gestionnaire et utilitaire. L'entrepreneur est un agent économique exceptionnel. Pour Schumpeter, en effet, son comportement et sa psychologie ne correspondent pas à ceux de l'homo oeconomicus34(*),« Choisir de nouvelles méthodes, écrit l'économiste, ne va pas de soi et n'est pas sans plus un élément conceptuel de l'activité économique traditionnelle [...] le tableau d'un égoïsme individualiste, rationnel et hédoniste ne le saisit [l'entrepreneur] pas exactement » (La théorie de l'évolution économique). Ainsi, l'entrepreneur se caractérise par des motivations et une conduite différente, dont la réalisation requiert des qualités exceptionnelles. Schumpeter montre en effet qu'il échappe aux cadres sociaux habituels tant par les motifs de sa satisfaction personnelle que par ceux de sa réussite économique. Il est à la fois motivé par le désir de renouveler la réalité économique et par l'ambition de créer un empire qui soit le signe de sa puissance. Schumpeter affirme que ces buts font sortir l'entrepreneur de la rationalité optimisatrice, dans la mesure où il n'économise pas ses efforts et n'en attend pas un surcroît de jouissance, il le trouve plutôt dans l'effort lui-même. L'entrepreneur possède plus particulièrement d'exceptionnelles qualités de vision et de volonté. Il est capable de voir les choses sans pouvoir les justifier, par intuition, et de se donner à lui-même un horizon inconnu, radicalement incertain, qui ne relève pas de l'anticipation rationnelle. L'entrepreneur est le champion de la bourgeoisie car, Schumpeter lui attribue en effet une fonction sociologique précise au sein de la classe sociale dominante. S'il ne constitue pas nécessairement un élément de cette couche dès le début de sa carrière, il ne s'y agrège pas moins en cas de succès. La classe bourgeoise l'absorbe lui, sa famille et ses parents ; du même coup, elle se recrute et se revivifie constamment. Économiquement et sociologiquement, directement et indirectement, elle ne survit qu'en lui et par lui ; Schumpeter imagine que sans les qualités de cette personnalité supérieure, telles que l'énergie, la volonté, l'inventivité, la combativité, etc. - qualités paradoxalement en conflit avec les priorités de la classe bourgeoise que sont le confort et la sécurité, soit l'absence de tensions - le combat de classe serait perdu. Ainsi, l'entrepreneur appartient à la bourgeoisie sans en être véritablement : « [...] les expériences et les habitudes de vie bourgeoises, décrit l'économiste, ne sont pas de celles qui développent une fascination personnelle. Un génie des affaires peut être et est souvent parfaitement incapable de fermer le bec d'une oie - que ce soit dans un salon ou sur une estrade électorale. » (Capitalisme, socialisme et démocratie). Pessimiste, Schumpeter prédit cependant la disparition de l'entrepreneur au profit du planificateur, à mesure que le capitalisme se transforme naturellement en économie planifiée par l'autodestruction de la concurrence. * 30 www.thesaurus.gouv.qc.ca (consulté le 29 Novembre 2022) * 31 Bellalij M. (2020), « Transformation digitale, innovation & progrès technique », Revue du contrôle, de la comptabilité et de l'audit « Volume 4 : numéro 3» pp : 548 - 565 * 32 Treffel.R, « L'entrepreneur selon Schumpeter » in 1000 idées de culture générale (https://1000idcg.com/ consulté le 15/11/2022) * 33 Schumpeter.A (1942), Capitalisme, socialisme et démocratie, éditions Payot, 454p * 34Définis notamment par l'utilitarisme et la routine. |
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