ANNEXES
Page 144
Annexe 1 : Liste des investissements retenus par la
Caisse Nationale de Crédit Agricole en
1986.
Secteurs
|
Désignation de l'investissement
|
Montant (FCFA)
|
Usine
|
Alimentation des chaînes CHAMBON
|
97
|
000
|
000
|
Alimentation des chaînes CHAMBON I
|
250
|
000
|
000
|
Alimentation des chaînes CHAMBON II
|
150
|
000
|
000
|
Matériels divers usine
|
56
|
000
|
000
|
Culture et mécanisation
|
Grue
|
78
|
000
|
000
|
Epandeur d'engrais
|
7
|
000
|
000
|
Tuyaux d'irrigation
|
20
|
000
|
000
|
Total
|
658
|
000
|
000
|
Source : Ministère du Commerce, de l'Industrie et des
Mines, Programme d'investissement soumis à la caisse nationale de
crédit agricole, Centre National des Archives du Burkina,
série V, sous-série 17V, 17V93, 1986, p.1.
Observation : Ce tableau présente la
liste exacte des équipements et des coûts inclus dans le dossier
d'investissement soumis à la Caisse Nationale. L'objectif était
de mécaniser davantage la culture de la canne à sucre et
d'augmenter la capacité de production journalière de la
sucrerie-raffinerie.
Page 145
Annexe 2 : Cahier de doléances du 1er Mai 1991
présenté par les centrales syndicales de la
SOSUCO
I. Economique et social
a) Non à l'application d'un programme d'ajustement
structurel sauvage à la SOSUCO.
b) Mise en place d'un statut du personnel à la SOSUCO et
son application effective.
c) Matériel de sécurité et de travail en
rapport avec la nature des travaux à la SOSUCO.
d) Révision et reclassement des travailleurs du Service
entretien et des autres cas d'injustice à la SOSUCO.
e) Abrogation de la note de service suspendant provisoirement
les tenues de travail à la SOSUCO.
f) Réorganisation du service de l'action sociale pour
qu'il joue pleinement son rôle en faveur des travailleurs.
g) Elaboration de textes clairs concernant la cité de
Bérégadougou dont les habitants vivent dans l'incertitude totale
quant à leurs droits et devoirs.
h) Précisez les attributions des différentes
responsables à la SOSUCO afin de favoriser les prises de
décisions rapides et efficaces pour l'entreprise et les travailleurs.
II. Santé et éducation
a) Prise en charge à 80% des ordonnances des travailleurs
de la SOSUCO et leur famille.
b) Prise en charge des examens et évacuations sanitaires
des travailleurs de la SOSUCO et leur famille à 100%.
c) Nécessité d'une deuxième ambulance au
centre médical de la SOSUCO.
d) Application effective de la formation professionnelle du
personnel à la SOSUCO.
e) Reprise des travailleurs suspendus ou licenciés sans
motif valable.
f) Une juste solution au problème de ces travailleurs
contribuera à décrisper la tension sociale à la SOSUCO.
Source : Cissé O., « Une approche historique de
l'agro-industrie au Burkina Faso », op. cit, Annexe
n°4.
Observation : La lecture de ce cahier de
doléances nous donne une idée sur la situation
socio-économique qui prévalait à la SN SOSUCO dans les
années 1990. Tous les secteurs d'activité étaient soumis
aux revendication syndicales.
Page 146
Annexe 3 : Lettre ouverte à Monsieur le Ministre
du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat/ Ouagadougou
Organisation syndicale SN SOSUCO :
CGTB-SYNACAME/CSB/ONSL-SYNTCAS/USTB/ UGTCS/FESBACI/CSB Banfora
Monsieur le Ministre,
Nous venons par la présente vous faire connaitre ce qui
suit :
Depuis le lancement du processus de privatisation de la
SOSUCO, les organisations syndicales ont, à travers toutes les
rencontres officielles ou par correspondances, émis des
inquiétudes quant à la fiabilité du système de
contrôle et autres accords destinés à pérenniser la
SOSUCO et à sauvegarder nos emplois.
Six mois seulement après la fin de ce processus de
privatisation, nos inquiétudes se confirment chaque jour puisqu'on
assiste à des importations de sucre de toutes qualités à
des prix divers qui rendent difficile la commercialisation de nos produits.
Pourtant au bouclage de ce processus, vous aviez
affirmé toute votre grande satisfaction pour cette privatisation «
Oh combien réussi » ; et affirmé aux travailleurs,
l'engagement du gouvernement à appuyer les efforts du repreneur pour le
maintien de nos emplois et la pérennité de l'entreprise, tout en
exhortant les travailleurs à redoubler d'effort pour une meilleure
productivité afin de mériter leurs emplois.
Monsieur le Ministre, les travailleurs ont
joué pleinement leur rôle comme en témoignent les
résultats partiels de la campagne en cours :
- Broyage moyen de canne par 24 heures = 2 461,800
tonnes contre 2 160 tonnes en 1997-1998.
- Extraction sucre = 95,25 contre 94,74 en 1997-1998.
- Pertes totales = 2,20 contre 2,62 en 1997-1998. - Rendement
= 11,41 contre 11,16 en 1997-1998.
Page 147
Cependant, l'inondation du marché national en sucre
souvent de qualité douteuse, voire dangereuse pour la santé de
nos populations déjà précaire et les niveaux de prix de la
concurrence semblent découler d'une concurrence déloyale de
certains importateurs.
Aussi, voudriez-vous bien faire prendre toutes dispositions
utiles pour faire respecter rigoureusement la réglementation en
matière d'importation de sucre (rigueur dans la délivrance des
CNC, régularité des déclarations de mise à la
consommation, paiement de tous les droits et taxes de douane, application de la
TVA sur vente à réserver à l'État comme le fait la
SN SOSUCO, etc.).
Monsieur le Ministre, l'État a
déjà pris d'importantes dispositions telles que l'agrément
au code des investissements mais nous pensons qu'au niveau du gouvernement, des
efforts peuvent encore être faits pour une meilleure protection et
sauvegarde de la SN SOSUCO. A ce titre et selon nos informations, la Côte
d'Ivoire qui est un pays côtier par où transitent certains sucres
qui inondent le Burkina Faso, n'a sur son marché que le sucre produit
par ses unités locales (SUCAF et Sucre-Ivoire) fruits de la
privatisation de SODESUCRE. Il est bon également de savoir que
malgré notre position géographique, nos prix de vente au
consommateur restent sensiblement les mêmes.
Monsieur le Ministre, il vous appartient en relation
avec vos collègues concernés, de faire prendre toutes les mesures
adéquates et rapides pour l'assainissement du marché national du
sucre ; sinon la privatisation de la SOSUCO qu'on dit réussie, risque de
se transformer en échec. Ce qui aura pour conséquence de rendre
les travailleurs très méfiants et incrédules
vis-à-vis des propos « rassurants » quant aux bienfaits de
cette privatisation (maintien et création d'emploi, promotion de
l'entreprise, développement économique et social, etc.).
En conclusion, Monsieur le Ministre, nous vous demandons de
prendre toutes vos responsabilités face à la liquidation de notre
secteur industriel.
Pour notre part, nous nous battrons pour la sauvegarde de
notre unité industrielle et de nos emplois.
C'est pourquoi nous prenons l'opinion publique à
témoin car si d'aventure des mesures sociales devraient être
entreprises sur le dos des travailleurs, nous prendrons nos
responsabilités en engageant toutes actions que nous jugerons utiles
contre la liquidation de ce qui reste aujourd'hui comme entreprise digne de ce
nom. Car faut-il le rappeler, la SN SOSUCO est le premier pourvoyeur d'emplois
après l'État.
Page 148
Sûrs et convaincus que vous réservez une
attention particulière à la présence, nous vous prions de
croire, Monsieur le Ministre, à notre détermination à nous
battre pour la sauvegarde de nos emplois.
Banfora, le 24 février 1999.
Source : Cissé O., « Une approche historique de
l'agro-industrie au Burkina Faso », op. cit, Annexe
n°5.
Observation : Cette lettre des responsables
syndicaux à leur ministre de tutelle témoigne de la
méfiance des travailleurs à l'égard du fonctionnement de
la SN SOSUCO au lendemain de sa privatisation. Tout en rappelant leurs efforts,
les travailleurs s'inquiètent des conséquences de la
libéralisation du secteur du sucre au Burkina Faso et appellent à
la prise des mesures de restriction. Ils ont également rappelé au
ministre leur attachement à la pérennité de leur industrie
sucrière au-delà des luttes syndicales.
Page 149
|