A.
Évaluation spécifique
1. Consommation d'alcool
Ø Quantité : la consommation
est évaluée en verres, unité internationalement reconnue
de consommation que les patients savent bien exprimer. La quantité
d'alcool ingérée est indépendante du type de boisson
consommée car la taille des verres est inversement proportionnelle
à la teneur en alcool de la boisson. Ainsi, si l'on considère les
verres « standard » utilisés dans les cafés, il y a
sensiblement autant d'alcool dans un verre de spiritueux, de vin ou de
bière, soit environ 10 à 12 g d'alcool pur. Il convient de
différencier :
- Les consommations régulières,
quotidiennes : le nombre de verres consommés au cours de la
semaine précédente donne une bonne idée de la situation ;
- Les consommations irrégulières
: il faut estimer le nombre de verres consommés quand
l'occasion de boire se présente, ainsi que le nombre de jours avec
alcool, par semaine ou par mois selon les cas.
Ø Fréquence des
intoxications.
Précocité de la consommation : âge de
début de la consommation, des premières IEA.
2. Repérage des facteurs de risque
psychosociaux
Ø La précocité du début des
troubles.
Ø Les perturbations du comportement (notamment le
caractère agressif).
Ø Les événements de vie traumatiques.
3. Repérage d'une comorbidité
psychiatrique
Ø Les troubles des conduites/hyperactivité avec
déficit de l'attention.
Ø Les troubles de l'humeur.
Ø Les troubles anxieux.
Ø Les troubles des conduites alimentaires.
4. Repérage des facteurs familiaux
Ø Les antécédents familiaux
d'alcoolo-dépendance.
Ø Les événements de vie familiaux :
décès, perte, séparation, abandon, etc.
5. Repérage des facteurs d'environnement
social
Ø La perte de repères sociaux
Ø La misère familiale, le chômage, la
dislocation de la cellule familiale.
Ø L'instabilité ou la rupture scolaire.
6. Repérage des consommations de substances
psychoactives associées
Ø Tabac
Ø Psychotropes.
Ø Drogues illicites.
L'objectif d'une meilleure connaissance de ces
différents indicateurs est de pouvoir apprécier la
globalité d'un tableau clinique dans une histoire individuelle et
environnementale singulière, et d'en repérer la persistance, la
répétition et le cumul qui doivent faire craindre un malaise plus
profond et imposent une action thérapeutique spécialisée.
B.
L'infirmière d'alcoologie
L'infirmière d'alcoologie qui, dans la plupart des cas,
est membre de l'équipe d'AL ou d'addictologie de liaison, intervient en
deuxième ligne, après l'action des urgentistes. Elle travaille
avec l'équipe médicale et paramédicale des urgences pour
l'assister et l'aider dans sa prise en charge de ces patients. Les
compétences spécifiques de l'infirmière sont
d'évaluer le degré de motivation du patient, de faire des
interviews approfondies du patient sur ses antécédents, sa
problématique avec l'alcool, ses problèmes familiaux ou
professionnels, etc. (voir plus haut). Elle doit être capable de faire
des « interventions ultra brèves ». Si nécessaire, elle
accompagne le patient vers une structure de soins d'aval. Elle devrait avoir un
DU d'alcoologie.
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