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Environnement face aux relations internationale. Analyse de gestion de l'incendie de la forêt amazonienne.


par Bernard KAMBALE KALONGOLERO
Université de Kisangani - Licence en Relations Internationales 2019
  

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0.2. Etat de la question

Depuis la prise de conscience de la crise environnementale, aux environs de la deuxième moitié du XXe siècle, avec la conférence de Stockholm4, la gestion des grands massifs forestiers du monde ne peut plus être la responsabilité de seuls Etats qui les abritent. La sollicitation des acteurs au-delà des frontières nationales devient aussi indispensable lorsqu'il s'agit des incendies et des catastrophes sur ces écosystèmes naturels. C'est le cas de l'incendie ayant touché les massifs forestiers de l'Amazonie brésilienne et entrainé des réactions de plusieurs acteurs internationaux à travers le monde.

Dans ce domaine, plusieurs études y ont déjà été orientées. Ainsi avons-nous retenu les études de Lukas SCHEMPER, Olivier MULAMBA ZINDE, Chloé MOREL, NIMBA, Jean-Luc DUPUY, le 4ème rapport d'évaluation du GIEC, TSAYEM DEMAZE, BELIVAU Annie, celui du Plan d'action 2006-2012 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec et de AITECHE TASSA.

L'étude de Lukas SCHEMPER5 a traité de la prévention des catastrophes naturelles et les organisations internationales du temps de la Société des Nations (SDN). L'auteur voulait retracer le processus d'internationalisation de la gestion des catastrophes naturelles du temps de la SDN jusqu'aux années 1990. Il part des exemples choisis, organisation des nations unies pour l'éducation la science et la promotion de la culture (UNESCO), Bureau du Coordonnateur de Nations Unies Pour les Secours En Cas de Catastrophe (UNDRO), Décennie Internationale pour la Prévention des Catastrophes Naturelles (DIPCN) pour démontrer que l'environnement et les catastrophes naturelles constituent, les plus souvent, deux agendas clairement différents : ces organisations internationales ont longtemps dissocié leur objectif principal - le secours ad hoc - et la recherche scientifique au service de la prévention. C'est pourtant à travers l'activité de prévention que ces mêmes acteurs ont commencé à s'intéresser à l'environnement sans nécessairement

4 FLIPO, F. En quoi la crise environnementale contribue-telle à renouveler la question de la justice ? Le cas du changement climatique, Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences. Université de Technologie de Compiègne, 2002. Disponible sur https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00957797. Consulté le 06 novembre, 2020.

5LUKAS SCHEMPER, « La prévention des catastrophes naturelles et les organisations internationales du temps de la SDN au lendemain de la guerre froide. Quelle place pour l'environnement ? » In Études internationales, Volume 47, Numéro 1, Mars 2016, p. 29-55. Disponible sur https://id.erudit.org/iderudit/1039468ar. Consulté le 06 novembre 2020.

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se préoccuper de la protection environnementale ou de créer un lien entre les régimes circulatoires de ces deux champs.

Quant à Olivier MULAMBA ZINDE6, il a travaillé sur la forêt de la République Démocratique du Congo (RDC) et la problématique du réchauffement climatique. L'idée de cet auteur était d'approfondir les analyses sur la curiosité de la communauté internationale sur la géante forêt équatoriale qu'abrite la RDC ; afin d'en découvrir les enjeux et indiquer les perspectives.

Après analyse et explication, il a conclu que les forêts congolaises, qui ont un bilan positif dans la lutte contre le réchauffement climatique, sont dans les viseurs de la communauté internationale. Elle joue un rôle crucial en matière d'épuration physique et physiologique, et préalablement biologique de l'air et de l'eau. La santé humaine dépend en dernier ressort de la capacité de la société à gérer l'interaction entre les activités humaines et l'environnement physique. En outre, ce dernier illustre cela en indiquant que la plante absorbe le C02 pour le déroulement de la réaction de la photosynthèse (dont elle a besoin pour sa survie), en libérant de l'oxygène. Le gaz détruisant l'oxygène est à ce niveau absorbé par la plante, elle freine, diminue les effets de ce gaz nuisible de l'atmosphère. C'est cela qui augmente l'attention de la communauté internationale sur les forêts du Bassin du Congo se trouvant en RDC.

Chloé Maurel7, lui, nous donne un autre son de cloche avec la forêt amazonienne. L'auteur a déclaré la forêt amazonienne comme un bien commun de l'humanité, une idée pas si neuve d'autant plus que c'est depuis 1946 que l'UNESCO (organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) développait un projet pour que la forêt de l'Amazonie devienne un bien du patrimoine mondial. C'est dans ce cadre qu'en cette même période, le scientifique brésilien Paulo de Berrêdo Carneiro avait préconisé que l'UNESCO établisse un « Institut international de la forêt amazonienne » (IIHA).

6MULAMBA ZINDE, O., La forêt de la RDC et la problématique du réchauffement climatique: enjeux et perspectives, Mémoire en Relations Internationales, Faculté des sciences sociales, politiques et administratives Université de Lubumbashi, 2012.

7 CHLOE MAUREL, Déclarer la forêt amazonienne bien commun de l'humanité, une idée pas si neuve, November 26, 2019 9.35pm SAST Updated August 24, 2020 4.35pm SAST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Disponible sur https://theconversation.com/declarer-la-foret-amazonienne-bien-commun-de-lhumanite-une-idee-pas-si-neuve-127085. Consulté le 05 novembre 2020.

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Il a été démontré que ce projet répondait à plusieurs motivations : approfondir la connaissance scientifique de la forêt amazonienne, développer la coopération scientifique internationale entre chercheurs de tous les pays et surtout travailler à la mise en valeur des ressources naturelles de cette forêt, et notamment le bois et les minéraux dont elle regorge, au bénéfice des populations, afin de contribuer au développement économique de l'Amérique latine. Une « Commission internationale pour la création d'un institut international de l'hyléa amazonique » est mise en place en 1947. Et un plan de travail est élaboré en février 1948. Mais cela n'avait pas encore abouti.

L'article publié par Jean-Luc DUPUY8 qui avait pour objectifs de : proposer un état des lieux des projections de l'impact du changement climatique sur le risque d'incendie de forêt ; d'illustrer les conséquences possibles de l'interaction entre incendies et pullulations d'insectes, a porté sur l'impact du changement climatique sur les risques en forêt.

Il est arrivé aux résultats selon lesquels, pour évaluer l'extension des zones géographiques présentant un niveau de danger élevé, le pourcentage de jours dans l'année où l'Indice Forêt-Météo est supérieur à 14 est calculé et le niveau de danger est représenté en quatre classes que nous dénommerons faible, moyen, élevé et très élevé.

Ces résultats portent sur un danger purement climatique qui ne tient pas compte de l'occupation du sol. Pour produire un résultat plus réaliste en termes de danger pour les forêts, l'indicateur climatique a été croisé avec un niveau de sensibilité au feu des types forestiers estimés à dire d'experts et sur la base des données d'inventaire. Il en résulte un indice combiné de sensibilité aux incendies exprimé en trois classes. La projection de cet indice combiné ne concerne alors que l'horizon 2031-2050 considérant qu'à cet horizon, la couverture forestière et sa composition ne pourront pas évoluer significativement.

Selon les projections du climat en Europe réalisées pour le 4ème rapport d'évaluation du GIEC, les régions méditerranéennes devraient connaître, dans les décennies à venir, le plus fort réchauffement en Europe, une baisse des précipitations et des évènements extrêmes plus fréquents. Ces changements

8 DUPUY, J.L., Impact du changement climatique sur les risques en forêt : le cas de l'incendie et de ses interactions avec la sécheresse et les pullulations d'insectes, Innovations Agronomiques 47 (2015), 29-50, pdf. Disponible sur www.google.com consulté le 20 novembre, 2020.

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indiquent que les menaces devraient augmenter pour les forêts méditerranéennes. Le réchauffement climatique devrait aussi conduire à une extension depuis la Méditerranée vers le nord de l'Europe, des aires géographiques favorables aux incendies de forêt à la fin du siècle. Cette projection est à mettre en parallèle avec l'extension prévue de l'aire potentielle de répartition des espèces méditerranéennes. Les projections de climat plus récentes, réalisées selon les nouveaux scénarios du GIEC, confirment ces tendances.

Pour la France, c'est l'essentiel du territoire national qui connaitrait un danger d'incendie significatif, avec notamment un fort accroissement dans un grand quart nord-ouest du pays. Dans ce contexte, les incendies pourraient, avec d'autres perturbations comme les pullulations d'insectes, devenir un processus indirect, mais majeur, de l'impact du changement climatique sur les forêts européennes, comme cela semble démontré pour d'autres continents.

TSAYEM DEMAZE9 pense que la préoccupation qui est à la base de sa thèse est à la fois thématique et méthodologique. Le but de son travail était de chercher dans la gamme des données aérospatiales disponibles, celles dont l'interprétation et le traitement permettent d'évaluer et de surveiller l'évolution du couvert forestier en Amazonie. Une telle étude implique néanmoins une analyse critique des potentialités et limites des systèmes actuels d'observation par satellites. Ses résultats ont montré que la déforestation imputable aux abattis progresse localement au rythme de 0,2 % par an en Guyane française, et s'accompagne de recrûs forestiers consécutifs à la pratique de la jachère.

Les traitements appliqués aux images, et les résultats qui en découlent, dénotent de la faisabilité de la surveillance de l'environnement forestier amazonien par télédétection. Ces résultats ont permis de proposer une stratégie de « monitoring » basée sur des méthodes simples pour fusionner les images multi-dates et/ou multi capteurs. Ces fusions permettent d'améliorer la qualité des données par l'exploitation complémentaire des enregistrements issus de systèmes d'acquisitions différents. La stratégie globale proposée se décline en trois niveaux spatiaux d'alerte correspondant aux échelles d'observation régionale, sous régionale et locale.

9 TSAYEM DEMAZE, M., Caractérisation et suivi de la déforestation en milieu tropical par télédétection : application aux défrichements agricoles en Guyane française et au Brésil. Sciences de l'Homme et Société, Thèse de doctorat, Université d'Orléans, Français, 2002.

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BELIVAU Annie10présente le projet sur la déforestation et agriculture sur brûlis en Amazonie brésilienne. L'objectif de son étude est de caractériser temporellement et spatialement les effets du déboisement par brûlis sur les propriétés physico-chimiques et l'Hg(symbole chimique du mercure) des sols, au cours de la première année suivant le brûlis et à l'échelle du bassin du bas Tapajos. Ses résultats montrent qu'il existe une grande variation entre les niveaux initiaux d'Hg entre les 5 communautés étudiées. Par exemple, Santo Antônio (SA) est la communauté la plus riche en Hg tandis que Nova Canâa (NC) est la plus pauvre en Hg. Ces deux communautés ont une dominance de sols argileux, mais NC est cependant caractérisée par plusieurs vieilles jachères.

Le Plan d'action 2006-2012 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec, intitulé Le Québec et les changements climatiques, un défi pour l'avenir11, met à contribution plusieurs ministères et organismes québécois. Le Fonds vert, une redevance sur les carburants et les combustibles fossiles, assure majoritairement le financement de 26 actions s'articulant autour de 2 grands objectifs : la réduction ou l'évitement des émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation aux changements climatiques. Ce plan a présenté les résultats des études épidémiologiques lesquels, les épisodes de feux de végétation et les augmentations de particules issues de la combustion de la végétation ont été associés à des hausses de l'usage des services médicaux (c'est-à-dire visites aux urgences, hospitalisations, visites médicales) et de consultations médicales, surtout pour des problèmes respiratoires. De plus, il semble que les symptômes respiratoires et l'irritation des muqueuses augmenteraient aussi chez les populations exposées aux particules issues de feux de végétation.

S'agissant de Baruti Nimba12, il a mené son étude sur l'impact du réchauffement climatique sur les ressources en eaux souterraines, tout en notant que le climat qui constitue un facteur primordial pour tout développement économique, risque d'être controversé par les activités anthropiques polluantes. Ainsi, parmi les

10 BÉLIVEAU, A., Déforestation et agriculture sur brûlis en Amazonie brésilienne: les impacts de la première année de culture sur les sols de fermes familiales de la région du Tapajós, Mémoire de maîtrise en sciences de l'environnement Université du Québec à Montréal, Mai 2008.

11 1679_ImpactsSanitParticulesIncendiesForet, pdf. Disponible sur www.google.com. Consulté le 20 mars, 2020 à 20h42'.

12 BARUTI NIMBA, L'impact du réchauffement climatique sur les ressources en eaux souterraines, UNILU, Faculté des sciences, Département de Géologie, 2010, p.34.

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causes du réchauffement climatique, il cite les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, les déforestations à différentes échelles à travers l'agriculture itinérante sur brûlis notamment, émissions des automobiles et d'autres engins phares utilisant de pétrole et d'autres portent de types de combustibles polluants.

Son travail ayant quasiment touché tous les éléments causant le réchauffement climatique, notre étude s'appuie sur un autre élément qui est l'homme, origine de toute catastrophe du monde. Les incendies qui se répètent aujourd'hui dans le monde (Australie et Brésil) étant essentiellement d'origine humaine car sa survie dépend de l'exploitation forestière d'une manière ou d'une autre.

Les études précédentes ont bien abordé les questions relatives aux catastrophes naturelles, aux politiques de gestion des forêts, en rapport avec le changement climatique et quelque peu des incendies. Contrairement à ces études, qui n'oriente pas le débat directement vers ces variables, la nôtre voudrait analyser les réactions de la communauté internationale face à l'incendie de la forêt Amazonienne et à sa gestion par le Brésil.

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