3-2-6- Le carbone organique du sol
Les moyennes des quantités de carbone du sol (tC/ha)
diffèrent significativement (p=0,01) entre les types de forêts
étudiées. Les quantités du carbone du sol augmentent dans
la FAG (14,00#177;4,63 tC/ha) et dans la FAL (8,17#177;3,22 tC/ha) et diminuent
par contre, dans la FSMu (2,22#177;0,89 tC/ha) et dans la FAC (3,49#177;1,83
tC/ha). Les différences de composition floristique et la présence
d'eau notée dans la présente étude peuvent expliquer les
dissemblances de stocks de carbone observées entre les cinq types
forestiers étudiés. Dans cette optique, la lecture de l'ACP
traduit bien les différences des stocks de carbone entre les
forêts adultes (inondables et inondées) et les forêts
secondaires dont le stock le plus élevé se trouve dans les
forêts inondables et inondées. De même, plusieurs
études réalisées en zone tropicale montrent que le stock
de carbone est plus important dans les tourbières et dans les sols noirs
(FAO, 2017), ce qui confirme une augmentation du stock de carbone dans la FAG
et la FAL qui possèdent un sol noir et une présence de la tourbe.
Les faibles quantités de carbone observé dans les forêts
secondaires sont dues par le degré de perturbation d'humaine. La
densité apparente exprime le poids de sol par unité de volume.
C'est le facteur le plus important pour estimer les stocks de carbone organique
du sol, et il est principalement responsable des différences entre les
estimations du carbone. Gardi et Jeffery (2009) démontrent que la
stabilité du carbone du sol est dépendante de l'activité
et de la diversité des
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organismes du sol. Toutefois, l'on note que cette
quantité de carbone est relative à plusieurs facteurs. Le stock
de carbone est en moyenne 1,6 fois plus élevé dans les sols
à végétation permanente et en forêt que dans les
sols cultivés ou secondarisés (IFEN, 2017 ; Batjes, 2014 ; FAO,
2017).
3-2-7- La matière organique (MO) et le rapport
C/N
Le type de végétation influence également
les stocks de carbone dans les sols par la production de litière et la
vitesse à laquelle se décomposent les composés organiques
des différentes espèces (Gower et al., 1997 ; Quideau et
al., 2001). Les résultats de la MO et de l'ACP de cette
étude montrent bien la variabilité de MO dans les
différents types de forêts étudiées. La
quantité de la MO est plus importante dans la FAG (25,66#177;6,65 %) et
dans la FAL (14,47#177;6,81 %). La quantité de la MO la plus faible est
obtenue dans les forêts secondaires. Ces quantités importante de
la MO dans les forêts adultes inondées et inondable montrent la
stabilité et la durabilité de ces écosystèmes dont
les activités humaines sont quasiment impossible. Il aussi imprecieux de
noter que le type de végétation (forêts vielles et
intactes) favorise l'accumulation de la MO au sol. ADEM (2014) ;
IFEN, (2017) indiquent
que les forêts jeunes ou secondaires accumulent moins la MO
car la litière qui arrive au sol est
faible.
Ces résultats de la MO ont permis de mettre en
évidence la richesse en MO de chaque type de forêt
étudiée du district de Dongou. Un sol riche en matière
organique favorisera la présence des animaux et végétaux,
nombreux et variés, et donc la biodiversité. La MO augmente
généralement la qualité du sol et améliore la
capacité de régulation de l'eau et de l'atmosphère du sol,
en influençant sa structure, sa capacité de rétention en
eau, ses réserves en éléments nutritifs, sa
biodiversité ainsi que la profondeur d'enracinement et les nutriments
des végétaux qui y croissent (Huber et Schaub, 2011 ; Chenu et
al., 2014 ; FAO, 2017 ; Robert, 1996).
Le rapport C/N indique la vitesse de minéralisation des
amendements humiques apportés au sol, le degré d'évolution
de la matière organique, l'activité biologique et le potentiel de
fourniture d'azote par le sol. Il oriente aussi la décomposition de la
matière organique soit vers la minéralisation ou vers
l'humification. Plus ce rapport est bas (?12), plus la vitesse de
décomposition de la matière organique fraiche est rapide. Plus il
est élevé (>12), plus l'activité biologique est
réduite et la minéralisation rencontre des difficultés
(Boulaine, 1982 ; LCA, 2008). Les résultats obtenus pour cette
étude montrent que le C/N est supérieur à 12 dans tous les
types de forêts étudiées. Ce qui montre que les sols de
cette zone sont des sols
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d'activités biologiques réduites et la
décomposition de la MO est lente. Par contre, la minéralisation
et l'humification s'équilibrent dans ces types de forêt car le C/N
tourne autour de 20 (LCA, 2008). Bocko, 2018 dans cette même zone
d'étude (forêts de terre ferme, forêts inondées et
inondables) indique le C/N supérieur à 12. En outre, le calcul de
C/N a permis de conclure que les sols du Département de la Likouala en
général et ceux de la zone de Dongou en particulier
présentent une décomposition lente de la matière
organique, la minéralisation est non favorisée et il n'y a pas
une forte production d'azote minéral utilisable par les plantes.
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